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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
«Toi qui entre ici, abandonne tout espoir ! » l'inscription que Dante a lu sur la porte des enfers serait un excellent bandeau pour ce récit sinistre et pathétique dans lequel Adèle résume en cinq saisons la mort de son père Benoît van Reeth.

« Quand je dirai «papa», qui me répondra ? Ce mot ne s'adressait qu'à toi. C'est un mot intransitif à présent, un mot sans réponse, un mot qui s'arrête, un mot qui s'adresse à un mort. Mon papa, tu n'es plus là, du tout, je suis sans toi, et je ne men remets pas. », murmure la journaliste quand, au terme d'un long hiver, son père s'éteint, vaincu par une tumeur au cerveau, le dimanche 28 février 2021. Cette première moitié bouleverse tout lecteur compatissant à l'épreuve vécue en pleine épidémie Covid, en confinement restreignant les visites aux malades et interdisant à ses frères expatriés de revoir leur père.

La seconde moitié révèle une personnalité nativement dépressive « Avant, il y avait déjà la tristesse, la tristesse sans cause, l'inconsolable sans nom …j'avais sept ans, puis douze, puis seize » se complaisant dans l'affabulation « à dix-huit ans j'en ai eu assez d'inventer des scénarios de toutes pièces pour justifier une tristesse que je ne comprenais pas et qui me handicapait socialement. Soudain c'était l'indifférence dans les yeux des autres et je pensais ne pas pouvoir y survivre, alors j'inventais des morts pour légitimer ma peine et recevoir enfin l'attention qu'il me manquait. ». Cet aveu (p. 113) ébranle le lecteur qui se demande si les cent premières pages ne sont pas mensonges inventés pour valoir à l'auteur une attention qui lui manque ? Une journaliste peut-elle noyer son lectorat dans des « vérités alternatives » ?

« Pourquoi faudrait il avoir le bonheur modeste ? » interroge Adèle van Reeth (p 189) à qui nous retournons la question en lui demandant pourquoi elle n'a pas « le malheur modeste ? ». Les quatre saisons postérieures au décès sont en effet une longue pleurnicherie où la pensée s'égare parmi les invasions félines, les citations littéraires, les évocations musicales, sa grossesse, sa mère et ses grands parents, beaucoup de répétitions, et dégage un parfum impudique et nauséabond qui aboutit à une conclusion désespérante. Récit très inférieur à « La chute de cheval » de Jérome Garcin, sur le même sujet de la mort d'un père, qui révèle une plume, une sincérité et une élévation d'esprit appréciables.

Souhaitons à Adèle de soigner sa dépression chronique (puisse son récit y contribuer), de se consoler et de découvrir des raisons de vivre et d'espérer.

Le lecteur évitera donc cette lecture « feel bad » … qui condamne à une prescription d'antidépresseurs.

PS : mon appréciation de « La chute de cheval »
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Adèle van Reeth écrit sur la maladie de son père atteint d'une tumeur au cerveau et de sa mort. Elle est ''Inconsolable'' et exprime ce sentiment pendant presque 200 pages...
Fallait-il faire tout un livre de cet état ? Pour elle, je le comprends. Pour les lecteurs c'est long, c'est triste...
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C'est suite à son passage dans La grande librairie, je crois, que j'avais rajouté Inconsolable dans la liste des livres à commander enn bibliothèque. J'ai lu depuis ici combien les avis sont partagés. Je rejoins le rang des déçus, infiniment. Pourtant c'est bien écrit. Pourtant j'ai cru, en le débutant, que ça allait me toucher au coeur. La mort du père, l'absence, le jamais plus, j'ai connu. Or plus j'avançais plus j'avais le sentiment d'avoir affaire à un exercice de style.
C'est étrange, mais au final je l'ai trouvé presque peu présent ce père. Trop idéalisé, trop figé dans la relation à celle qui le pleure. À peine si une place est donnée à celle qui l'a aimé au quotidien, femme et mère. À tel point que j'ai imaginé un temps qu'il y avait eu divorce.
Pour moi ce n'est pas un livre sur le deuil, sur l'absence. C'est le "moi je" de quelqu'une qui a besoin d'étaler sa peine, et ça se respecte, mais ça ne fait pas pour autant de la bonne littérature (de mon point de vue, et je comprends que d'autres aient un avis qui diverge). " Je découvre qu'on n'écrit pas bien quand on est vraiment triste. On écrit sans le coeur, on écrit comme on respire, sans y penser, par automatisme, question de survie aussi, mais l'ardeur n'y est pas, c'est mou, il s'agit de tout sortir, pas de mettre en forme. " La mise en forme a dû venir par la suite, mais à mes yeux l'ensemble ressemble à la complaisance de qui se contemple dans la peine.
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Je comprends bien me semble-t-il les peines liées à la perte d'un être cher, question d'expériences sans doute.
AVR fait beaucoup de circonvolutions dans son parcours de tristesse, preuve que l'on ne maîtrise pas grand chose en ces cas-là. Que l'on soit philosophe ne semble pas d'un grand secours. En même temps, comment peut-on préférer son père à un chat ? Là, ça me dépasse un peu. C'est bien écrit, rien à redire, mais elle est tortueuse ce que je n'aurais pas cru d'elle. J'espère qu'elle est guérie maintenant qu'elle a écrit tout ça. J'en attendais sans doute trop, et d'elle et de son livre.
Pour moi c'est 2/5 pas plus. Ce soir, je suis sympa !
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