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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mei est une jeune femme chinoise de 17 ans, enfermée bien malgré elle dans les rouages de l'industrie textile. Malgré des capacités scolaires évidentes, elle n'aura pas eu d'autres choix que d'aller travailler à l'usine afin que son frère puisse faire des études. Cloîtrée dans des chambres de 12 lits qu'elle partage avec ses collègues, elle n'a que très peu de liberté, travaillant énormément, de jour comme de nuit afin de pouvoir livrer à temps les commandes incessantes. Les conditions de travail sont si harassantes que Mei et ses collègues ne rêvent que d'une chose: pouvoir partir quelques jours et échapper à cette vie, presque sans avenir. Mais les contremaîtres sont là pour les remettre en place et vérifier leur taux de rendement et toute tentative de s'évader semble alors presque impossible. Mei aspire à une toute autre vie et rêve de rencontrer l'amour...

Entre rêve et réalité, la vie de Mei se poursuit inlassablement au rythme des machines, des cadences de travail déplorables, de la surveillance continue des contremaîtres, du cloisonnement dans sa petite chambre, de la promiscuité avec ses collègues... tout cela ne lui laissant que très peu d'espace et de temps pour finalement vivre pleinement sa vie de jeune femme. Sophie van der Linden nous plonge dans l'intimité de Mei, dans ses rêves et ses espoirs et dans ses conditions de vie à peine supportables. L'auteur réussit à nous émouvoir, nous faire ressentir toutes les émotions de Mei, nous faire vibrer et espérer. D'une écriture poétique, tout en délicatesse ou âcreté, ce roman intimiste, à la fois cruel et doux, triste et empli d'espoir, nous laisse un goût amer en bouche.

La fabrique du monde... usine à rêves ?
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En fouinant dans ma PAL, je tombe sur ce titre. Je m'en empare car je me dis que cela m'amènerait à réfléchir sur les conditions de travail des jeunes femmes, voire des enfants qui cousent les vêtements que mettent les Européens au niveau de vie certainement plus enviable que ces personnes enchaînées à leur machine à coudre et à qui on annonce 2 500 chemises d'homme qui doivent être expédiées sous 48 heures. Sous la surveillance d'un contremaître impitoyable qui lui même, doit rendre des comptes, elles cousent,sans répit, sous le joug de la discipline stricte que l'on exige dans la fabrique : aucun retard toléré, reprise à la cloche même si on n'a pas terminé l'unique bol de nouilles qui constitue le repas. Contentes lorsque que le travail s'arrête tôt, (à vingt heures !), s'arrêtant pour quelques heures de sommeil.

Ce roman ne décrit pas seulement le travail, mais il expose, discrètement mais sûrement, le mode de vie de la Chine tout entière, le manque de liberté, les comptes à rendre pour tout événement qui survient au quotidien, et la délation que l'on n'a pas de peine à imaginer tant les héros ont peur de rencontrer quelqu'un qu'ils connaissent sur leur chemin.

Et c'est en grande partie à travers une histoire d'amour, qui par comparaison, mettra en évidence cette vie de misère, sorte de récréation ou l'héroïne va goûter à une certaine liberté, que l'auteure, nous raconte cette vie difficile, la vie d'une jeune femme qui a dû laisser sa place d'étudiante à son frère, qui avait envie de rêver, d'avoir le temps de penser, d'écrire des vers et de lire.

Un très beau roman à l'écriture poétique qui ne laissera pas indifférent quand on sait que quelque part, loin de notre pays des droits de l'homme, on souffre pour nous satisfaire.
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Mei, une jeune fille chinoise de 17 ans quitte son village pour aller gagner de l'argent pour sa famille et son frère qui doit payer ses études.
L'injustice faite aux femmes apparaît de plein fouet car elle a au moins autant d'instruction que son frère.
Elle travaille dans une usine de confection de vêtements destinés à l'Occident. Là, on ne peut que se sentir lourdement concernés.
Mei souffre mais la nuit, elle rêve d'un beau jeune homme comme toutes les jeunes filles du monde.
La cadence est infernale, les jeunes femmes travaillent même de nuit quand une commande doit partir.
Elles logent dans un dortoir commun, à l'usine, se lavent ensemble mais une grande solidarité règne entre elles.
Une rébellion se lève un jour mais inutile de comparer aux grèves dans nos pays fin 19ème et début 20ème siècle. Ici, la barbarie est telle qu'on menace illico de les tuer.
Mei rencontrera ce qu'elle prendra pour de l'amour mais si j'ai bien compris la fin, cela se termine par une énorme tragédie.
L'auteure nous sensibilise au travail inhumain demandé à des êtres humains en Chine et sûrement ailleurs.
Elle utilise une très belle écriture qui pour ma part m'aura permis de lire ce livre très dur au point de vue du supportable, en entier.
Inutile de se voiler la face mais un langage trop cruel ne m'aurait pas permis d'avaler les évènements.
Un livre qui devrait avoir des retentissements dans nos pays à l'heure des manifestations sur le climat et notre attitude consumériste.
J'espère que des associations pour les droits humains internationaux intervient de temps en temps dans ces fabriques du monde.
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Elle aurait pu faire des études, elle en avait les capacités. Mais Mei n'est qu'une fille et c'est son frère qui a eu le droit d'aller à l'université pendant qu'elle n'a eu d'autre choix que de quitter les siens pour rejoindre la grande ville et travailler dans une usine. Désormais sa vie se cantonne en ce lieu. Elle y travaille tout le jour, parfois même la nuit, elle y mange, elle y dort. Mais derrière sa machine ou sur la couchette de la chambre commune, Mei rêve d'une autre vie… le temps d'une parenthèse enchantée, elle va toucher du bout des doigts le goût du bonheur.


« Est-ce qu'il leur arrive de penser à nous ? »
Quand ils commandent 1500 vestes à livrer en trois jours, les clients allemands, anglais ou français, pensent-ils la petite paysanne de 17 ans qui sue sang et eau pour respecter les délais, là-bas, très loin, en Chine ?
Cadences infernales, salaires de misère, contremaîtres tyranniques, punitions, injustices…Mei accepte ces conditions de travail proches de l'esclavagisme mais dans sa tête elle se rebelle, elle imagine une autre vie. Un homme va l'éveiller à la vie, à l'amour, au plaisir et elle va se donner corps et âme à cet espoir de bonheur. Enorme risque dans une société où les individualités sont balayées au profit de la collectivité…Mei, l'apprendra à ses risques et périls.
Court mais intense, le roman de Sophie van der Linden est une plongée bouleversante dans la vie d'une adolescente sensible et romantique qui va payer au prix fort son désir d'évasion. Un texte d'une grande beauté, à l'écriture finement ciselée, qui interroge sur une réalité à laquelle on s'efforce de ne pas penser et laisse une trace indélébile dans le coeur et la conscience.
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Petite Mei...

J'ai envie de pleurer, de verser milles larmes sur cette chemise que tu as confectionnée. Tu as souffert sur cette chemise, si ce n'est sur celle-ci, c'est sur la 1000 ème que tu as cousue en pleine nuit ; si ce n'est toi, c'est une de tes soeurs de Chine, du Bangladesh ou d'Inde.
Pourquoi l'ai-je achetée si facilement cette chemise ? Parce qu'elle n'était pas cher ! Mais toi, petite Mei, tu en paies le prix... un prix déraisonnable, un prix inadmissible !
Pourquoi étais-je si fière de cette chemise ? Parce qu'elle allait bien avec le pantalon et la jupe que j'ai achetés le même jour ! Et toi, Petit Mei, tu passes ta vie dans cette usine... des jours, des nuits... pour de telles futilités.
Comment pourrais-je encore être aussi inconsciente ? Je te promets, Petite Mei... je n'achèterai plus ce qui à l'évidence te laisse à peine de quoi manger.

Ce message à l'adresse de l'héroïne, est en quelque sorte mon résumé de la première partie du livre. Je ne dirai rien sur la seconde partie parce que le livre est si mince que tout serait déjà dévoilé.
Pas épais et donc très vite lu, mais il y a des livres comme ça... très légers et pourtant si denses, si intenses, si violents !
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Une jeune ouvrière chinoise découvre le monde impitoyable du travail, mais aussi celui de l'amour avec ce contremaître qui lui donnera tout et lui reprendra tout, le temps d'une période sylvestre. C'est court, c'est fort.
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Ce court roman présente sobrement les conditions de vie d'une jeune ouvrière du textile dans la Chine industrielle actuelle. Mei a dix-sept ans, c'est son frère aîné qui a la chance d'aller à l'université. Elle, elle doit travailler, même si elle a les capacités intellectuelles et la volonté nécessaires pour poursuivre des études.

Vie en dortoir de douze, confort sommaire, chefaillon impitoyable dans le dos à l'usine, horaires et cadences infernaux, surtout en fin de commande, lorsqu'il faut mettre les bouchées doubles pour honorer le contrat dans les délais. Tant pis pour les temps de pause et les nuits encore plus courtes. Tout cela pour un salaire indécent et quelques jours de congés annuels.

Un espoir est-il envisageable pour ces ouvriers exploités ? La révolte est-elle possible ? Collective ou individuelle ? Quid du consommateur occidental ? N'attendons pas un semblant de législation du travail, encore moins de syndicalisme, dans un pays où les droits de l'homme ne sont pas respectés. Pour l'instant ces "petites mains" ne peuvent que subir, hélas, supporter ce sort d'esclave grâce à quelques parenthèses lumineuses, au mieux, et rêver, comme Mei... Et se réjouir que l'occident s'habille à prix modique grâce à elles !?!?

Joli roman, on peut déplorer certains clichés en milieu de parcours.
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Sans en avoir l'air, ce livre nous interpelle sur notre consommation. L'auteur nous donne une vision assez pessimiste de la situation de la femme encore aujourd'hi en Chine. Si Mei a quitté son village et les siens pour venir travailler dans cette usine aux rythmes infernaux, et y vivre dans d'ignobles conditions, c'est pour que son frère aîné puisse faire de grandes études. Même si elle en a largement les capacités intellectuelles, comme on le constate à mesure que se déroule l'histoire, Mei est une fille et de fait n'a pas le droit de faire des études.
C'est pour que nous puissions porter des chemisiers pile assortis à nos jupes, un par jupe tant qu'à faire au prix où on nous les vend, que Mei se tue à la tâche comme des milliers d'autres adolescentes en Asie. Comme pour nos téléphones, nos tablettes et bien d'autres biens de consommation, il y a ceux qui les consomment et ceux qui les fabriquent… C'est peut-être ça, la fabrique du monde, la manufacture dans les usines chinoises de presque tous les objets portés ou utilisés par le reste du monde. Elle se demande d'ailleurs si les occidentaux pensent à elles en achetant leurs vêtements : « Est-ce qu'il leur arrive de penser à nous ? »

Un tout petit et bien grand livre, plein de sensibilité et de multiples attentes pour Mei.
J'ai ressenti avec ce roman une grande émotion proche de celle que j'ai éprouvée dans le magnifique livre "La petite fille de M. Lynn" de Claudel ....
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Ce roman très court nous fait pénétrer dans une usine de confection textile où l'auteur nous dévoile les conditions de vie et de travail épouvantables des ouvrières chinoises, à travers l'histoire de son héroïne, la très jeune Mei. Le style, haché, minimaliste, sert bien cette première partie du roman, où les méthodes révoltantes des contremaîtres envers les ouvrières pour que les vêtements soient terminés à temps mettent pour le moins mal à l'aise. J'aurais toutefois apprécié que l'auteur s'appesantisse davantage sur le fonctionnement d'un atelier de couture.
La suite tourne au roman d'amour au thème ultra classique auquel je n'ai pas été très sensible, essentiellement à cause du personnage de Cheng, l'amoureux, insaisissable. Et quel dommage que cela tourne au mélo !
Une lecture assez agréable tout de même, un roman délicat mais sans doute pas assez abouti et qui ne me laissera pas une impression durable.
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Un court et intense roman pour adultes, écrit par une auteur pour enfants. Il se lit d'une traite, vous emmène avec Mei, jeune chinoise qui travaille dans une usine de confection textile où il n'est question que de rendement. En 150 pages, c'est le plongeon dans une Chine actuelle mais qui semble si éloignée de nos préoccupations européennes et féministes. La-bas, Mei, n'est que peu de choses pour ne pas dire "rien". C'est son frère qui est à l'université. Elle se crève à l'usine, entres ourlets et surpiqûres, sur coton et polyester. Ses seules distractions, quelques lectures avec se amies de dortoir. Un soir, elle rencontre le contremaître, les rêves sont permis, Mei se laisse emporter...le lecteur aussi! Je n'en dis pas plus.
Lien : http://popcornoreillechien.b..
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