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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La fabrique du monde dont il est question présentement, c'est la Chine, pays réalisant la grande majorité des vêtements vendus partout dans le monde.
Mais de façon plus métaphorique, c'est aussi l'endroit où Mei va se découvrir et découvrir la vie, rêver, aimer, en quelque sorte se fabriquer.

Mei est une jeune fille de dix-sept ans, vivant, dormant et travaillant dans l'usine qui l'emploie, prisonnière de ce monde impitoyable et sacrifiée par ses parents pour que son frère puisse aller à l'université : "Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité.".
Mais Mei n'est pas qu'une quantité négligeable passant des heures penchée sur son ouvrage à coudre, elle est aussi un être humain et à ce titre ressent des émotions, éprouve des sensations, rêve à une vie meilleure et commence à refuser son existence de quasi-esclave : "Je suis étourdie, je secoue la tête, je veux sortir de là, sortir de moi, j'ai mal, c'est trop de rancoeur, de regrets, de colère. Les larmes reviennent, des larmes furieuses, je voudrais grogner.".
Mei est un personnage extrêmement touchant, faite de rêves, d'envie, de colère, de tristesse et de désespoir, difficile de résister, de ne pas l'aimer, et surtout de ne pas s'y attacher.
Si le premier chapitre peut déstabiliser, il faut absolument poursuivre la lecture de ce roman car la suite est tout simplement magnifique.
Dans un premier temps, l'auteur s'attache à décrire la déshumanisation au travail, toutes ces jeunes femmes qui passent leur vie à travailler jusqu'à l'accident ou l'épuisement, avec au milieu d'elles une Mei qui se prend à espérer et à rêver : "Sans bouger, au sortir du sommeil et pas encore dans ma vie éveillée, dans ce bref intervalle, tout est possible, imaginable, derrière mes paupières fermées.", l'auteur fait en tout cas très bien passer la dimension tragique, les dures conditions de vie et de travail en Chine.
Puis, dans un deuxième temps, l'auteur se détache de cette noirceur pour décrire l'éveil aux sens, à l'amour et à la vie de Mei, une partie plus lumineuse qui n'en est que plus belle.
Mei est amoureuse, cela devient son centre de gravité, sa raison de vivre : "Ce qui devait être exceptionnel est devenu l'essentiel.", et c'est avec beaucoup d'émotions que j'ai suivi le parcours de cette jeune femme.
Ce roman à la couverture magnifique est certes court, mais il se lit d'une traite et véhicule beaucoup d'émotions.
Je ne connaissais pas Sophie van der Linden, auteur de littérature pour la jeunesse, mais même si ce livre est son premier roman et n'est pas forcément parfait sur tous les aspects, je l'ai trouvé très réussi et sa lecture m'a donné envie de découvrir les écrits pour la jeunesse de son auteur.

"La fabrique du monde" est une très belle découverte, un magnifique récit qui en dit long en peu de mots et fait passer énormément d'émotions en un court nombre de pages, un roman qui fait partie de mes plus belles découvertes de cette rentrée littéraire 2013.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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J'ai beaucoup aimé ce court roman. Sophie van der Linden nous entraîne en Chine dans le monde de la confection et plus précisément dans les usines ou des centres d'exploitations, on ne sait pas trop quel nom leur donner. Des centaines d'ouvrières penchées pendant des heures sur leur machine à coudre, et parfois la nuit aussi pour honorer les commandes des occidentaux, tout cela pour un salaire de misère ou quelquefois pour rien du tout quand l'ouvrière fait preuve d'un peu trop d'indépendance.

C'est à la fois une très belle et terrible histoire. Cette toute jeune femme qui vit son premier amour est très émouvante et très attachante, son amant on ne sait s'il l'aime vraiment ou s'il profite d'elle. C'est une belle histoire d'amour, pleine de joie et de tendresse, mais aussi une terrible histoire ou tout est compliqué parce que cela se passe dans un pays totalitaire, qu'il faut se méfier des autres, de ce qu'ils pensent, de ce qu'ils pourraient dire.

Et tout fini mal parce qu'un contremaître et une jeune ouvrière de la même usine ne peuvent pas s'aimer en Chine ou que peut être l'amour n'a rien à faire dans ce pays ou comme beaucoup de choses est réservé aux autres, à ceux qui ont de l'argent et qui peuvent vivre au grand jour ou vivre tout simplement. L'amour est peut être réservé à ceux qui ont pour horizon autre chose qu'une usine où ils dorment, travaillent, mangent et passent les fêtes de fin d'année.
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Il y a beaucoup de choses qui m'ont plues dans ce (premier?) roman de Sophie van der Linden.
L'écriture d'abord, avec ce contraste entre les rêves et la réalité, le côté froid et clinique de l'usine vs la violence des sentiments de Mei, jeune chinoise envoyée à l'usine à 14 ans pour aider à payer les études universitaires du grand frère.
Et ce qui m'a touchée, ce n'est pas tant la description des conditions de vie des ouvrières chinoises - pour l'avoir vu et lu ailleurs, je n'ai pas été aussi bouleversée, surtout une fois de plus révoltée. Ce que je retiens, c'est la violence faite à toutes ces adolescentes à qui on refuse tout ce que nous semble comme allant de soi ici, quand on a 17 ans: les premiers émois, les sorties, la liberté d'aimer. Et quand Mei y sera exposée, le choc sera violent. .
Un livre très fort.
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C'est l'histoire de Mei, une jeune ouvrière chinoise dans une fabrique de vêtements. Chaque jour, elle travaille durement à coudre des vêtements destinés à des clients occidentaux. Elle aime ce qu'elle fait mais les conditions de travail sont difficiles, les patrons exigeants et les employés peu payés.


« Si ça continue, je vais faire comme Yuan qui, un jour, a glissé en douce un mot dans la poche d'un pantalon pour homme, en pensant que le prince charmant qui le porterait trouverait le message et, hop, sauterait dans le premier avion pour venir la sauver. Est-ce qu'il leur arrive de penser à nous ? »


Suite à une rébellion de sa part, elle est privée de salaire et ne peut rentrer chez elle pour Noël. Elle reste donc seule à l'usine alors que ses collègues passent les fêtes en famille. Finalement, elle s'aperçoit qu'elle n'est pas seule dans les locaux : le contremaître a dû rester aussi, faute de famille à visiter.


Au premier regard, des sentiments naissent entre eux. Ils ont trois jours à passer ensemble, trois jours pour profiter d'un amour qu'ils sentent grandir en eux. Mais cet amour est impossible : Chacun risque sa place en étant vu avec l'autre. Alors, à l'issue de ces jours, que pourra-t-il bien advenir de leur histoire, et de chacun d'entre eux …?


« Et je me vois là, dans tout ça. Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l'usine parce que son grand frère entrait à l'université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité. »


*****

Sophie van der Linden prête une plume éblouissante et juste à la narratrice, légère, précise et concise. Pas de superflu dans ce roman pourtant bourré de sensations autant que de faits. On pénètre dans les fabriques chinoises, dans le coeur des personnages. La fin est brutale mais belle ; inévitable ? Une lecture à la fois simple et puissante, une plume limpide et expressive.

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Roman court dont le sujet est à ma connaissance peu traité. La vie d'une petite ouvrière du textile chinois dont la vie est rythmée par les commandes occidentales et les cadences infernales imposées par les clients et les patrons. A 17 ans, cette jeune fille qui aurait pu suivre des études doit travailler pour aider sa famille à financer les études de son frère ainé. Elle rêve évidemment d'une vie meilleure.
J'aurais aimé un livre un peu plus étoffé. Mais je pense qu'il est prometteur et j'attendrai avec plaisir un second roman de Sophie van der Linden.
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Un peu difficile pour de la littérature jeunesse. Un peu court pour un texte pour adultes. Entre les deux sans doute....
OK pour ma fille de 15 ans, mais trop d'ellipses à mon goût pour la cadette de 13 ans.
Sinon très beau roman sur les conditions de travail aujourd'hui en Chine "usine monde". Mais également une ébauche d'histoire d'amour, les prémices et les rêves d'une adolescente qui aurait pu faire des études si ses parents n'avaient pas parié uniquement sur son frère aîné (ah le statut des femmes ! alors en Chine....). Ah oui car les conditions de travail décrites sont celles d'une jeune fille de 17 ans qui confectionne les vêtements que nous porterons en Europe (et que nous aurons achetés à un prix dérisoire).
Histoire plutôt triste.....
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La fabrique du monde, un titre qui ne m'emballait pas plus que ça mais qui a atterri sur ma table de chevet, la quatrième de couverture m'ayant convaincu d'aller plus loin. Cela m'a permis de vivre par procuration l'espace de quelques heures la vie de Mei, jeune ouvrière qui travaille dans une usine de textile dans la Chine d'aujourd'hui. Elle ne fait pas que travailler dans ce lieu, c'est aussi là qu'elle vit avec d'autres jeunes filles et qu'elle dort. Elle a quitté sa campagne avec l'espoir de gagner suffisamment sa vie pour avoir bientôt d'autres projets, pour mettre des économies de côté mais mois après mois, elle réalise qu'une fois qu'elle a envoyé de l'argent à ses parents il ne lui reste rien. Ses conditions de travail comme celles de ses camarades sont terribles, son corps est poussé jusqu'à l'épuisement pour honorer des commandes dans des délais déments et Mei sent monter en elle une rage contre cette vie sans sens et sans espoir, cette vie d'esclave. En filigramme se pose la question de la servitude volontaire (ça m'a ramené à mon année de terminale et mes 8 heures de philo par semaine, qu'est ce que j'ai aimé ça !) : comment l'être humain peut arriver à obéir, à se plier volontairement aux ordres d'autrui alors qu'on l'asservit, qu'on lui nuit ?
Ce premier roman est court mais construit en deux parties. Tout bascule dans le quotidien de Mei, le jour où elle rencontre un garçon, un contremaître chargé de la surveiller. Les deux adolescents vont s'aimer pendant 3 jours et s'éveiller à la vie avec d'autant plus d'appétit qu'ils s'échappent enfin de ce cadre déshumanisant et brutal.
Bref heureusement que je suis allée plus loin que le titre car La fabrique du monde est une jolie découverte.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Des phrases courtes, hachées, minimalistes pour décrire le quotidien d'une jeune Chinoise de 17 ans. Une vie sacrifiée à une condition ouvrière extrême, stricte, sans famille mais pour sa famille. La description des sentiments, des émotions est réduite aux qualificatifs comme des flashes. Une lueur, un espoir d'un avenir meilleur vite retombé...rien ne doit transparaître dans cet univers régenté, optimisé.
Une lecture qui dévoile l'esclavagisme moderne de notre civilisation de consommation, ici particulièrement dans le monde de l'habillement. L'écriture synthétique et les paragraphes courts font tourner les 150 pages rapidement. Il n'en demeure pas moins la puissance des mots et la triste réalité.
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Très facile à lire, un livre vivant. On suit Mei, sa vie dans l'usine de fabrication textile, son amour avec le contre maître, on suit ses rêves et ses déception. J'ai beaucoup aimé
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En général, je me méfie des livres courts. Ici, ma réticence était atténuée par le fait que le résumé m'a attirée. Je ne regrette absolument pas ma lecture. Sophie van der Linden ne s'embarrasse pas de fioritures. En un style à la fois délicat et percutant, elle décrit sans larmoiements le quotidien des ouvrières, traitées guère mieux que des machines. Malgré la monotonie des jours, les jeunes filles aspirent à une vie meilleure, et ne perdent pas espoir.

Le style change, devient à la fois poétique et tourmenté lorsque Mei rêve. À ce moment, les phrases sont plus courtes, les verbes sont à l'infinitif, les idées sont exprimées en peu de mots, mais le style ne perd rien de sa force.
[...]
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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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