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EAN : 9782363762528
Walrus (30/11/2014)
4.25/5   4 notes
Résumé :

Des ombres menaçantes planent sur le Paris des Rêveurs.

Suite à l'assassinat du député Courcy, l'un des Maîtres Rêveurs de ce côté du monde , le Procurateur Bartholdi confie à Ernest Bonenfant le soin d'enquêter en toute discrétion. Il faut dire que l'Ether bruisse de rumeurs ces derniers temps...

Y aurait-il un lien avec la Porte des Enfers, sculptée par Rodin et abandonnée depuis à la garde de Camille Claudel ?
Ou enc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mon avis:

Une nouvelle maison d'édition a vu le jour dans la liste de mes dernières découvertes et avec elle la lecture de deux de leurs romans récemment édités.
J'ai décidé d'ouvrir le bal avec mon genre de prédilection, le steampunk, présent à leur catalogue au travers de la série de romans courts de Clara Vanely : le cabinet des ombres.
Outre une couverture intrigante d'ombres et de rouages de cuivre, la quatrième de couverture m'a ouvert l'appétit. Il ne me reste donc qu'à me lancer dans le plat de résistance et découvrir ce que cache ce visage anonyme et sombre qui n'est pas sans me rappeler Arsène Lupin.

Ernest Bonenfant est un Rêveur, un aventurier, un monte-en-l'air. Il a eu la malchance de désobliger l'Ether et les pontes de l'Ailleurs et le voici ainsi suspendu de ses droits d'errance et cantonné à Paris.
Alors qu'il allait mettre la main sur des carnets avidement convoités, une descente de police le pousse à s'enfuir et à les laisser au marlou qui les lui a déniché contre paiement de ses services.
Le lecteur va ainsi se retrouver dès le départ au coeur de l'action, de la bagarre même et du mystère car Ernest Bonenfant semble ne pas être ce qu'il veut bien nous faire croire. Au contraire de son nom, il n'a rien d'un enfant de choeur mais tout du dandy voyou et manipulateur. Il n'est donc pas surprenant de le voir s'acoquiner avec la lie des bas fonds et se retrouver dans de nombreuses affaires indélicates. Un élément particulier lors de sa fuite va néanmoins nous interloquer et attiser notre curiosité.

Car les Rêveurs semblent des personnages à part et surtout incognito dans ce Paris Steampunk très dix neuvième décadent. Ce qui rend ainsi les assassinats de trois d'entre eux en une période courte assez louches pour ne pas être traités à la légère.
Ernest va donc être missionné sur cette enquête par l'un des pontes de leur société, le procurateur Amilcar Bartholdi (savant mélange de son nom propre et de son pseudonyme, il est aussi l'auteur de la statue de la liberté). Son fidèle compagnon et caractériel amant Lysandre Sassetti, (dit Sandru ou Lisandru dans son dialecte corse) va l'y aider.

Autre mission dont il est l'"heureux" bénéficiaire, la garde de l'Arche des enfers, "porte" qui ne serait pas moins que le passage vers les Enfers, sculpté par Auguste Rodin lui-même .
Pour se faire il est ici secondé par Camille Claudel (ancienne compagne de Rodin) abandonnée dans une situation inconfortable, elle-même Rêveuse dans le déni et pour qui, il a de plus la délicate fonction de mentor. Car chaque rêveur a un don qu'il doit développer mais surtout garder discret. Don qui se développe au travers de l'évocation.

« L'évocation était cet art subtil de créer le tout à partir du rien, le plein à partir du vide, ou encore la vie à partir du Nihil »

L'enquête qu'il va mener à fond de train puisque le délai imposé est très court va le mener à nous montrer de quoi il est capable. Les découvertes sur les différents dons des Rêveurs, leurs particularités physiques et physiologiques vont nous entraîner dans un roman très Steampunk et surtout très alternatif.

Pourtant, malgré une plume agréable, et une intrigue qui ne prend pas de temps à nous être exposée, un petit quelque chose m'a cependant empêchée de m'investir totalement et rapidement dans ma lecture.
Tout au long de celle-ci j'ai cherché ce petit rien qui me gênait et qui me faisait lire ce roman sans déplaisir aucun mais sans la flamme habituelle pour mes lectures steampunk.

Ce premier roman de Clara Vanely est plutôt court mais ce n'est en soi pas un problème, l'intrigue démarrant dès les premières pages tournées. La lecture avançant, se profile sous nos yeux ce nouveau monde atypique, ses personnages aux dons particuliers et cette ambiance très steampunk. L'idée de base de ces contrées de l'Ailleurs, de l'Ether et de ce Paris ignorant de cet autre monde pose une pierre supplémentaire à l'intrigue. Ernest et son équipe doivent ainsi faire preuve d'une discrétion à toute épreuve.
Le lecteur, au même point que le parisien moyen, ignare et cependant chanceux d'être mis dans la confidence, entraperçoit au travers de dialogues une esquisse de ce que sont les Rêveurs, leur monde ou bien leurs dons. Mais comme pour tout ce qui n'est qu'aperçu, les grandes lignes semblent nettes alors que les détails nous échappent encore. Comme une peinture de Degas ou un effet de style photographique, le pourtour des personnages semble rester flou à nos tentatives de les cerner davantage.
Ce trouble pourtant semble s'accorder à l'intrigue menée par l'auteure. Les fils de l'écheveau de l'enquête jusqu'alors indépendants paraissent disposés à venir se rejoindre et tresser sous nos yeux le profil d'une énigme inextricable.
Au travers d'une ambiance très dix-neuvième siècle, des quartiers malfamés et de la présence d'une société de basse extraction, l'auteur nous entraîne et nous perd parfois dans des dialogues aux intonations argotiques historiques, piqueté parfois de langage plus châtié. Cela rend la lecture somme toute laborieuse même si, l'habitude venant, les expressions idiomatiques se font plus faciles à cerner et la compréhension plus rapide.
L'utilisation d'une police italique au cours du roman afin de distinguer le domaine du rêveur du tout un chacun aurait été beaucoup mieux pensée, à mon goût, si elle s'était accompagnée de quelques explications ou annotations pour nourrir notre curiosité. Alors si ce fait peut au départ amusé le lecteur qui y voit une bonne devinette, à la longue il peut aussi lasser et gâcher une lecture au demeurant pleine d'action et de rebondissements.

Tout cela pour dire que malgré ces quelques points négatifs ce fut tout de même une lecture entrainante car peu de temps morts sont là pour stopper l'intrigue et les nouveaux éléments qui s'ajoutent au gré de l'enquête nous amènent à nous poser beaucoup de questions qui faute d'avoir le tome 2 sous la main resteront pour cette fois à l'état larvaire.
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Une nouvelle série steampunk à lire !

Dans un Paris alternatif du XIXème siècle, nous suivons les pas d'Ernest Bonenfant, un "Rêveur", de son amant le corse Lisandru, et de la jeune Camille Claudel (la célèbre sculptrice, amante d'Auguste Rodin). Ils doivent enquêter sur le meurtre d'un député, lui aussi Rêveur.
Les Rêveurs de Clara Vanely sont une race de voyageurs et d'aventuriers qui se baladent dans des « contrées » (des mondes parallèles, on dirait), en traversant des Arches qui les mènent à différents endroits. Si parfois ils sont connus dans les contrées qu'ils visitent, ce n'est pas le cas de ce Paris Steampunk où ils doivent faire profil bas. Leur existence doit donc rester secrète. On comprend ainsi à quel point il est important pour Ernest Bonenfant de découvrir au plus vite, le meurtrier du député Courcy. En parallèle, il doit retrouver une alchimiste, du nom d'Isabella Cortese, afin de faire main-basse sur des artéfacts puissants qu'elle aurait dû lui remettre.
Bonenfant, contrairement à son nom, n'est pas un enfant de choeur et, même s'il travaille pour le Procurateur Général (le représentant officiel de l'Ether, le lieu d'origine de tous les Rêveurs), qui n'est autre que Bartholdi (celui qui a construit la Statue de la Liberté !!!), Bonefant a tendance à baigner dans toutes les affaires louches de ce Paris steampunk (depuis qu'il s'est retrouvé assigné à résidence dans cette contrée).
Ernest Bonenfant est dans l'ensemble un personnage attachant, ayant beaucoup de panache, bien qu'il soit absolument ignoble avec son amant Lisandru. Camille Claudel, quant à elle, est une jeune Rêveuse qui ignore tout de son peuple et de son don. Nous suivons donc son parcours de formation chaotique (elle ne veut absolument rien n'avoir à faire avec ces Rêveurs !) et ses déboires avec la « Porte des Enfers », une arche construite par son ancien amant et qui mènerait aux Enfers, par moins !
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue de ce premier épisode, qui fait une centaine de pages, et qui se lit très bien et très vite.
Je terminerai toutefois sur quelques remarques concernant le style de cette série : Clara Vanely arrive parfaitement à imiter le style décadent du XIXe siècle et nous plonge, avec un bonheur non-dissimulé, dans les jargons et les expressions de l'époque. le texte est donc, en plus d'être divertissant, agréablement écrit. Pour une fois qu'on a les deux, on ne va pas se plaindre !
Je remercie l'éditeur numérique Walrus (dont j'adore le catalogue) de m'avoir fait découvrir Clara Vanely, une jeune auteur française à suivre.
J'attends avec impatience de connaître l'avis des autres lecteurs.
Vivement l'épisode 2 !
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Et si les mondes imaginés depuis toujours par les terriens avaient pris corps sous forme de contrées en un Ailleurs tangible, autrement appelé Alterre, et qu'une race s'était rendue maîtresse du seul lieu qui permette de les arpenter ? Et s'il arrivait que certains de ces Rêveurs aient, d'une manière ou d'une autre, désobligé l'Ether et les grands pontes de l'Ailleurs, et se voient suspendus de leurs droits d'errance, et exilés dans un Paris steampunk très dix-neuvième décadent ?

Bienvenue au Cabinet des Ombres, une saga de Clara Vanely, dont le tout premier tome, Les fleurs du mâle, s'intéresse à l'un de ces Rêveurs exilés, un drôle de voyou manipulateur, le bien mal nommé Ernest Bonenfant. Il nous ressemble beaucoup, à vous et à moi, mais à l'intérieur de ses veines coule l'ichor à la place du sang, et il maîtrise une forme de magie appelée l'évocation, qui lui permet de matérialiser des objets en manipulant la réalité. Ses semblables sont somme toute assez nombreux parmi nous, au point de s'être organisés en une société sous l'autorité d'un procurateur. Mais la cohabitation se passe finalement plutôt bien, jusqu'au jour où le député Courcy, également Rêveur de son état, est assassiné.

C'est le point de départ de notre intrigue, le Procurateur confiant alors l'enquête à Ernest, lequel s'avère assez peu emballé, il faut bien le dire, mais n'a pas franchement le choix. C'est l'occasion pour Clara Vanely d'impliquer toute une panoplie de personnages célèbres, des artistes Auguste Rodin et Camille Claudel au criminel Cesare Cortese en passant par Bartholdi, le concepteur de la Statue de la Liberté. Il s'agit d'un premier tome qui s'avère, au demeurant, plutôt court, alors si les grandes lignes sont assez claires, on a envie de davantage de détails. Mais je suis très vite tombée sous le charme de cet univers et de la plume de l'auteur, de ses dialogues piquants entre expressions argotiques et langage châtié de l'époque.

Ernest est un personnage plein de charme et de panache ; Camille quant à elle nous apparaît comme une jeune femme terriblement attachante, dans le déni total de son don. J'ai très envie de connaître la suite de leurs aventures sur les traces de Cortese, et de me replonger dans cet univers si particulier qui m'a conquise. Et pour ceux qui souhaiteraient davantage de précisions sur les termes si particuliers utilisés ici, sachez que l'auteur propose quelques extraits de son Dictionnaire Rodin de l'Ether et de l'Outre du XIXème siècle sur son site. Un énorme merci aux éditions Walrus pour cette formidable découverte des écrits de Clara Vanely, j'ai adoré !
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Souvent, par le passé, Lisandru s’était interrogé : au long de sa carrière de traqueur, son patron avait-il jamais eu à subvenir vraiment à ses besoins ? Si on lui avait demandé son avis, il aurait répondu qu’Ernest était au Rêveur ce que le chat domestique était aux grands fauves.
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