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3,73

sur 690 notes
L'enfermement des grands espaces.... La lucidité jusqu'à la folie... L'enfer de l'Autre... sont les termes qui me viennent à l'esprit en refermant ce livre.
Ce livre est vraiment une ode à la Désolation.
Définitions Larousse de désolation : état d'un lieu inhabité, désert, dépourvu de verdure - (Pays de désolation). Peine extrême, affliction extrême ; consternation - (Être plongé dans la désolation). Ce qui est cause d'une grande contrariété ; ennui - (Cet enfant est la désolation de ses parents).
Ces définitions donnent une idée de ce qui se passe dans la tête des protagonistes, ou devrais-je plutôt dire, des antagonistes...
Irene et Gary sont mariés depuis bien longtemps. Ils vivent en Alaska, au bord d'un lac de glacier.
Leur fille, Rhoda (que l'on retrouve dans Sukkwen Island), 30 ans, vit en ville avec Jim (le père dans Sukkwen Island... cela donne une dimension supérieure au récit, encore plus glaçante, si on l'a lu juste avant...) et attend que celui-ci la demande en mariage. Mais Jim est un pauvre type qui ne pense pas plus loin que le bout de sa queue, et Rhoda sent que quelque chose cloche chez lui.
Elle sent aussi que ses parents ne vont pas bien, surtout sa mère, depuis qu'ils ont décidé, ou plutôt, depuis que Gary a décidé, de construire et de passer l'hiver dans une cabane sur un ilot du lac, Caribou island.
Depuis la première journée de travail sur cette cabane, Irene a attrapé froid, et souffre dorénavant d'incessants et terribles maux de tête. Gary pense qu'Irene n'est malade que pour le punir... Irene pense que Gary ne l'aime pas, et qu'il va profiter de la mauvaise volonté d'Irene pour la quitter...
Irene, Gary, Rhoda, Jim, Mark, Carl, Monique, autant de personnages, d'âges différents, qui voient avec lucidité se profiler leur avenir, proche ou lointain...
Les grands espaces hostiles, qu'ils soient de l'Alaska ou d'ailleurs, font office de loupe. Ils forcent à regarder au plus profond de soi.
Et de la lucidité la plus extrême, nait la folie... ou bien est-ce l'inverse ?
Ce livre est puissant. de par son analyse poussée de la psyché humaine, de ce décorticage de la pensée d'Irene, dans ses moindres cheminements, et de celui de Gary, plus brut et évident, et celles de Rhoda et Jim, en parallèle, imbriquées et à des années lumières cependant.
De plus, avec la lecture de Sukkwan Island auparavant, on est d'autant plus lucides nous aussi sur le futur de ces personnages, et c'est terrible. C'est fort. Très fort.
Et oui, la fin est peut-être prévisible, mais ça n'enlève rien à l'acuité et la perspicacité du propos. Au contraire, cela ajoute de la force, c'est une fatalité, et c'est un destin en marche, inéluctable.
Bravo David Vann. Encore !!!
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Après le choc de son premier roman Sukwan Island, c'est sur Caribou Island que nous entraîne David Vann dans Désolations, un autre îlot désert en Alaska.

Gary et Irène s'apprêtent à déménager sur Caribou Island. Mais avant cela, ils vont construire eux-mêmes leur nouvelle habitation. Ce sera une cabane en rondins. Gary a tout décidé et Irène le suit, bon gré mal gré. L'absence de préparation, de plan et de conseils fait partie du jeu. C'est un rêve de pionnier. Gary veut construire sa cabane sur Caribou Island comme s'il était le premier homme à découvrir l'Alaska. Mais son couple bat de l'aile et Irène souffre d'inquiétants maux de tête. Rhoda, leur fille, désapprouve leur projet. Et quelque chose nous dit dés que le début que ça va mal finir…

Gary et Irène sont les parents de Rhoda, la seconde femme de Jim, le personnage principal de Sukkwan Island. La tragédie familiale racontée dans Désolations était déjà annoncée brièvement dans le premier roman de David Vann, dont l'action est postérieure. Il est vraiment dommage de ne pas avoir conservé le titre original Caribou Island, si proche du titre précédent de David Vann. La ressemblance entre les deux romans est pourtant bien réelle. David Vann creuse le même sillon au risque au de se répéter. Mais les inconditionnels de Sukkwan Island ne sont pas mécontents de retrouver le même univers et sont justement curieux de la manière dont David Vann va réussir à reprendre le thème de la cabane en Alaska pour malgré tout raconter autre chose. Plus dense, Désolations combine quatre histoires de couple qui interférent les unes avec les autres. Ce deuxième roman est tout aussi fort que le premier et peut-être même plus abouti, son écriture plus travaillée, sa construction irréprochable. Sa fin, rendant le roman presque circulaire, est effroyable. Un deuxième coup de coeur !

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Une région de l'Alaska. le temps de prendre une retraite bien méritée est venu pour Irène et Gary. Une retraite sereine et reposante ? Pas si sûr…

Gary a décidé qu'ils allaient s'installer sur un îlot d'un lac glaciaire, sur les rives duquel ils ont vécu toutes ces années, dans une cabane qu'il va construire de ses propres mains. le projet n'enthousiasme guère Irène. Il la rebute plutôt. Mais elle est déterminée à l'accompagner dans ce projet fou. A tort ou à raison, elle pense que Gary s'apprête à la quitter. Et Irène n'est pas du genre à lui offrir une trop belle occasion de la rejeter sous un prétexte fallacieux…

Après le terrible Sukkwan Island, David Vann nous propose ici une réflexion sur l'usure liée au temps qui passe en forme de métaphore sur le couple. Outre le couple Irène-Gary, on a les couples formés par leurs deux enfants, un garçon et une fille, tous deux en couple, ainsi que des relations ou amis. Des couples d'âges différents à des stades différents pour une vision globale.

Si la plume de David Vann m'a une fois de plus séduit, je suis un peu resté sur ma faim. Ayant adoré et dévoré Sukkwan Island, tout au long de ma lecture, j'ai attendu fébrilement ce climax que je sentais venir et qui, j'en étais persuadé, allait tout bouleverser et tout remettre en question. J'ai attendu, attendu et il a fini par arriver mais à la toute fin du roman quand je ne l'espérais plus vraiment. Et le pire, c'est qu'il ne m'a absolument pas surpris tant je l'ai trouvé prévisible !

Désolations et légère déception donc…

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Un couple Irène et Gary, les enfants sont partis, ils se retrouvent seuls, Gary veut réaliser son rêve : construire une cabane sur une île, de ses propres mains et avec l'aide de sa femme. Mais il faut préciser qu'ils vivent en Alaska, l'ile choisie est isolée de tout en hiver je ne vous explique même pas. Et bien moi, j'ai eu froid tout au long du livre, ils travaillent dans la neige, dans l'eau…Et ce rêve est celui de Gary non d'Irène qui sent que son mari s'éloigne d'elle et veut la quitter…J'ai ADORE. J'ai souffert avec Irène et il y a bien longtemps que j'aurai envoyé balader la cabane et le mari. Une fin surprenante, à lire ABSOLUMENT. Nena
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Après trente ans de mariage, trente ans de pénible vie commune ponctuée de crises et de tensions, Gary s'apprête à quitter Irène et cette seule idée la terrifie jusqu'au fond de l'âme. Elle a pourtant tout fait pour conserver son amour, a même accepté de s'installer avec lui des décennies plus tôt au bord du lac glaciaire Skilak en Alaska. Là, ils ont eu deux enfants maintenant adultes, ils ont vivoté, vieilli ensemble, mais tout cela n'a pas suffi à apaiser les frustrations de Gary, persuadé de mériter davantage : une meilleure vie, un meilleur travail et, bien entendu, une meilleure épouse. Dans un effort désespéré pour sauver son couple et éviter l'abandon, Irène consent à épauler son mari dans la mise en oeuvre de sa dernière lubie, à savoir la construction d'une cabane sur l'île Caribou au centre du lac Skilak où Gary souhaiterait passer sa retraite au milieu de la nature. Mais l'hiver arrive rapidement et l'île ne tardera pas à être progressivement coupée du rivage, isolant Gary et Irène dans leur cocon de rancoeur, d'amertume et de haine glacées. Impuissante à les aider et aveuglée par ses propres problèmes personnels, leur fille Rhoda observera de loin cette dramatique dégénérescence et s'avérera incapable de prévenir l'inéluctable.

Au premier abord, l'intrigue de « Désolations » rappelle beaucoup celle de « Sukkwan Island », le premier roman de David Vann racontant l'odyssée tragique d'un père et de son fils cherchant à bâtir une cabane sur une île au sud de l'Alaska, au point que l'on peut s'inquiéter légitiment : Vann peinerait-il à renouveler ses intrigues ? Une inquiétude sans fondement, je tiens à la préciser tout de suite, car si les deux romans possèdent plusieurs thématiques en commun – l'affrontement entre l'homme et la nature, l'incapacité à communiquer, le pourrissement des liens familiaux, les ravages de la solitude et de l'isolement… – « Désolations » reste une oeuvre indépendante et tout aussi digne d'intérêt que « Sukkwan Island ». Là où le roman précédent plaçait le lien père/fils au centre du récit, « Désolations » se concentre sur la dissection des relations de couple et de leur lente dégradation faite de déceptions réciproques, de promesses brisées et de malveillance refoulée. le récit est également plus touffu et plus complexe que celui de « Sukkwan Island », mais tout aussi oppressant, réfrigérant et malsain. Sous la pellicule gelée de sentiments de plus en plus obscurs et sauvages, la violence rôde et menace d'exploser à chaque minute, malmenant horriblement les nerfs du pauvre lecteur. Brillant assurément, mais noir, noir, noir, tellement noir…
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Dans ce roman, comme dans Sukkwann Island, l'atmosphère est pesante et pessimiste. Dans son livre précédent, David Vann mettait en scène la relation d'un père avec son fils. Ici il est question des relations hommes-femmes : principalement celle de Gary et Irene, et celle de leur fille Rhoda avec son petit ami Jim. Il donne une vision amère des relations humaines faites de tromperies, de non-dits et de frustration. Les femmes sont victimes, naïves ou manipulatrices, les hommes sont faibles, lâches ou menteurs. Tous sont atteints soit de folie soit de duplicité. le personnage qui semble le plus sain et équilibré semble être Rhoda. C'est en quelque sorte la figure de l'innocence bafouée. Au final, tous sont englués dans une fatalité désespérante.

Autour d'eux, les paysages fascinants de l'Alaska sont parfaitement décrit par l'auteur comme un pays froid, humide et hostile. Rien n'y est authentique, la chaleur humaine y est absente. La Nature est implacable et indifférente. le climat semble déteindre sur les personnages qui sont arrivés dans la région pleins d'idéaux et d'illusions. Tous les ont perdus au fil des années. Les éléments qui se déchainent semblent les avoir effacés petit à petit.

Une fois de plus David Vann m'a captivée avec ce roman à la fois brillant et glaçant.
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Des personnages qui refusent aveuglément de voir que la réalité de leur vie est une impasse et un paysage, l'Alaska, dont on ressent intensément la beauté sauvage, sont le cadre de ce roman. Bien sûr, la fin est prévisible, mais cette sensation de chute irrésistible fait aussi l'intérêt du texte. Cette fin très sombre est à l'image de la vision que l'auteur nous propose du mariage. L'ensemble est bien écrit et se lit facilement avec beaucoup de plaisir.
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L'histoire en 2 phrases courtes :un couple marié depuis près de 30 ans est sur le point de craquer. le mari semble plus déterminé à en finir, mais son épouse, dans un ultime sursaut de bonne volonté décide d'accompagner son conjoint dans un projet qui mènera finalement à leur perte.

Mon avis : je n'ai pas aimé "Désolations". J'ai trouvé ce roman froid et lugubre. Je n'ai pas réussi à m'évader avec le livre de David Vann, (qui commence par un suicide et finit par un suicide) même si je dois m'incliner devant la haute qualité de son écriture. Belle précision de texte et d'écrit ... Excellent rendu de situation : on sent le froid, le vent, l'apreté du climat , et cela nous glace pendant la lecture …il n'empêche … Je sais que ce livre a été très bien accueilli par la presse littéraire, voire même encensé , mais je n'y ai pas trouvé mon compte et aucun bonheur de lecture. Ce fut un peu comme un devoir dans une matière qu'on aime pas !Trop noir, trop froid, trop triste.

Que dire à quelqu'un pour le convaincre de lire ce livre ? Vraiment, pour vous faire plaisir alors …
La haute qualité d'écriture. La patiente analyse du genre humain
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Le roman porte bien son nom: en effet tous les personnages dans ce roman se désolent, que ce soit d'un amour qui n'a jamais existé ou d'une vie emplie d'échecs. J'ai trouvé que le début était un peu lent, on avait du mal à s'immiscer dans l'histoire. Ensuite, au bout de la vingtième page (à peu près), l'histoire s'est bien installée et on a appris à connaître tout un ensemble de personnages liés entre eux, et tous ayant une philosophie de vie assez différente. J'étais habituée au style de David Vann puisque j'avais lu "Sukkwan Island" (qui m'avait d'ailleurs beaucoup plu) et ici on retrouve bien cette ambiance oppressante, le sentiment d'une profonde tristesse qui se déploie autour de tous les personnages. J'ai beaucoup aimé les personnages de Rhoda et Carl, que j'ai trouvés attachants, même si parfois je me demandais s'ils ne méritaient pas un peu leur malheur ... (Oui je suis méchante).
Par contre David Vann a réussi à me faire détester Monique, Jim et Gary. Beaucoup d'égoïsme de la part de plusieurs personnages dans ce livre qui ne pensent qu'à leurs besoins personnels et en font souffrir les autres. C'est assez troublant de lire comment les autres, justement, ne se rendent compte de rien et laissent faire ... C'est pour cela que je trouve ce livre intéressant parce que l'auteur entre dans l'esprit de tous ses personnages, et parfois si profondément qu'on touche à la folie, comme avec Irene.
Pour le dénouement, je n'ai pas été surprise comme je l'ai été avec "Sukkwan Island", je m'y attendais même un peu, et c'est pour cela que ça a légèrement gâché mon plaisir.
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Après Sukkwan Island prix médicis etranger 2010, et qui contrairement à d'autres, m'avait peu emballé, j'ai lu ce second roman de David Vann publié en France, et qui a de nombreuses thématiques en commun avec sa première oeuvre, même si le décor a changé. Ici, on est en Alaska, et comme dans son premier roman, le livre prone l'isolement et le retour à la nature. le roman regorge de pages qui vante les louanges de la nature, entre le froid, le vent et les scènes de pèche au saumon. et l'on ressent fortement la lumière de ce décor, tant la présence de la lumière est primordiable dans ce récit. Mais contrairement à Suukwan Island, ce n'est plus la relation filiale qui est abordée, mais la relation de couple, mais dans son angle le plus sombre et le plus sombre et psychotique qui soit. Des personnages aussi torturés et sauvages que le décor dans lequel ils vivent, et si le style est impeccable , on peut rester un peu hermétique à cette froideur généralisée, ce qui a été mon cas. Décidement, je n'ai pas de chance avec cet auteur!!!
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