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3,73

sur 684 notes
Première rencontre avec David Vann au travers de 《 Désolations 》. L'auteur à un style très marqué, une écriture profonde et intense, reconnaissable entre toute. Ça prend aux tripes, c'est puissant, sombre et en même temps poétique. A noter que David Vann prend le risque de perdre le lecteur avec un style très descriptif et narratif qui ne convient pas à tout le monde.

Je suis surprise d'avoir aimé ce genre d'univers, mais vraiment j'ai apprécié ma lecture et sans me forcer. Trop de descriptions pour moi, qui m'a légèrement essoufflé à la moitie du roman, mais c'est surmontable et ça se laisse oublier tellement l'analyse des personnages, leur histoire et cette noirceurs nous maintiens captive.
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Je retrouve cet auteur avec plaisir, sa plume rude et sombre encore une fois en Alaska.

Déjà le climat n'est pas des plus facile mais ici la tension s'installe entre Irene et Gary, les rancoeurs, les difficultés dans le couple, tout remonte à la surface au fil des pages. Je crois que parfois j'oubliais presque de respirer en lisant tellement je ressentais la tension ambiante. Les personnages secondaires ne sont pas épargnés non plus.
Un contraste frappant avec la beauté des paysages et de la nature préservée de l'Alaska.

Ce livre est noir du début à la fin, ce n'est pas un coup de coeur car la fin m'a laissé sur ma faim justement.
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Irène et Gary sont un couple à l'aube d'une nouvelle étape: ils ont eu deux enfants, devenus adultes, ont mené une vie de couple avec ses hauts et ses bas, mais là, Gary a décidé de réaliser le rêve de sa vie: bâtir une cabane sur une île du lac au bord duquel ils vivent, en Alaska, et y habiter "à la dure". Irène le suit plutôt contrainte et forcée, affaiblie par d'étranges migraines. Un ressentiment mutuel va se manifester entre les époux, elle, car elle voit bien le manque de préparation dans ce projet, forcée d'obéir sans discuter, lui, frustré par la faiblesse de sa femme, à qui il reproche de ralentir son travail.
Un hiver précoce fragilise encore plus cette entreprise, et on se retrouve à assister, impuissant, à la dure prise de conscience de leurs limites.
En parallèle, on suit aussi les atermoiements des deux enfants du couple, car chez David Vann, on est quasi constamment dans le désespoir, et les rancoeurs. J'ai encore une fois beaucoup aimé la montée en tension très maîtrisée, les descriptions de la nature hostile qui nous laissent presque transis, la galerie de personnages désabusés, tourmentés par l'insatisfaction. L'univers de David Vann: un puits sans fond, noir, dans lequel je m'engouffre avec plaisir !
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Péninsule de Kenai, Alaska.
Irene et Gary sont mariés depuis 30 ans. Ils se sont installés en Alaska au tout début de leur idylle. C'était le souhait de Gary. de cette union sont nés deux enfants, Rhonda et Mark, aujourd'hui adultes.
Le roman commence par Irene qui raconte à sa fille le jour où elle a découvert sa mère pendue dans la maison, au retour de l'école. L'ambiance est posée... Nous suivons donc durant les quelques 200 pages, Irene, Gary, Rhonda, Mark et leur couple respectifs à travers le quotidien. Mark ne se soucie de rien et fume trop, Rhonda, elle, rêve de son mariage avec Jim dans le pacifique. Gary se lance dans le projet de sa vie : construire une cabane sur un îlot isolé. Irene, bien malgré elle, le suit dans cette entreprise barrée. Mais jusqu'à quel point va-t-elle supporter tout ce cirque?

David Vann nous offre une immersion totale au coeur de l'Alaska et n'est pas avare en détails. La nature omniprésente est rude, violente. La tempête souffle sur la péninsule et balaie les âmes esseulées, mornes. Malgré de nombreuses tentatives, Irene et Gary arrivent en bout de course. Irene manque d'air, suffoque. Gary rêve d'une vie en solitaire avec pour seule compagnie le froid, la pluie, la neige et le vent mordant. L'auteur expose ici l'intime de ce couple ainsi que les recoins de la vie de cette femme et de cet homme. Se sont-ils vraiment aimés un jour? La lassitude a-t-elle eu raison de leurs sentiments ? Qu'est ce qui les pousse à se détester à ce point?

J'ai beaucoup aimé les thèmes traités dans ce roman, et le personnage d'Irene m'a émue. La nostalgie qui se dégage à la lecture apporte du relief au texte ainsi que du caractère mais j'ai trouvé à quelques reprises des longueurs (notamment lorsqu'il est question fils Mark qui n'apportent pas grand chose et alourdissent le texte à mon avis).
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Encore une lecture pour le Challenge Gallmeister et le thème du mois de mai 1 mot = 1 titre. Et c'est ma lecture annuelle de David Vann.

Après Sukkwan Island, David Vann nous amène à nouveau en Alaska. La météo n'est pas tendre, il fait froid, il y a du vent, il pleut. David Vann est un maître pour nous faire ressentir tous ces éléments, j'ai eu froid, j'ai ressenti l'humidité, c'est tellement bien écrit.

David Vann est également maître pour faire en sorte qu'une tension s'installe petit à petit. Même si cela est moins flagrant que son premier roman, c'est encore le cas ici. J'ai par contre eu un soucis, lors des chapitres avec Jim, pour moi cette tension mise en place redescendait, c'est dommage. Je n'ai d'ailleurs pas trop compris l'intérêt de ces passages.

C'est un roman sur le solitude et sur l'amour. Sur l'amour, oui, même si la relation de David Vann avec ce sentiment est il faut se le dire assez étrange. Ici encore, c'est l'amour qui devient folie. C'est récurrent chez cet auteur.

Du coup, j'ai retrouvé les marqueurs de l'auteur et c'est cela qui m'a un peu frustré avec cette lecture. David Vann, fait du David Vann et du coup on s'attend à ce qu'il va se passer, c'est hyper prévisible. Alors oui c'est magnifiquement écrit mais aucune surprise. Un dernier reproche que je pourrais faire, c'est que une fois l'attendu arrivé, c'est la fin directement, j'aurais aimé pour le coup savoir comment ce serait passé l'après.

Ce n'est donc pas un David Vann qui restera pour moi dans mon top de cet auteur.
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On retrouve l'atmosphère très pesante des livres de David VANN. Des parents qui font le bilan de leurs vies personnelles et de leur vie de couple. Des enfants qui tentent de se construire et d'autres qui baissent les bras. Vous remuez tout cela et vous servez ... très frais !
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David Vann a ce don de disséquer les rouages de la folie. Mais je ressors de ce roman avec un avis mitigé : j'ai voyagé, j'ai imaginé, j'ai eu froid, j'ai senti les embruns et même les assauts migraineux. Pour autant, j'ai trouvé les personnages peu aboutis et parfois un peu cliché. Je m'attendais peut-être à mieux.
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Observez bien le titre ... Désolations (au pluriel ).
Et de désolations, il sera question. de multiples désolations, d'échecs, de couples qui vont mal, de gens au bord de la dépression ou qui s'enfoncent gentiment dans la folie, aidés en cela par la météo pas vraiment clémente et par un isolement difficile à supporter.

On est en Alaska, Irene et Gary ont beau habiter au bord d'un lac, Gary s'est mis dans la tête de se construire une cabane en rondins sur une île , où il a acheté un terrain. le problème , c'est qu'il veut s'y mettre tout de suite, au mépris des conditions climatiques, au mépris de la fatique de sa femme, au mépris de ce qu'elle veut, elle. Et elle, elle n'en veut pas de la cabane .
Seule leur fille Rhoda se doute que ça ne va pas trop dans le couple, seule , elle s'inquiéte. Et pourtant elle devrait aussi se préoccuper de son couple, car le frère de Rhoda a fait la connaissance d'un petit couple de touristes, et la fille est une vraie bombe.
Dans cet espèce de bout du monde qu'est l'Alaska, le problème c'est le choix... Est-on en couple parce qu'on aime, ou est-on en couple parce que c'est la seule personne de disponible ?
L'autre problème de l'Alaska, c'est le temps frigorifique.
Le froid qui pénétre vos vêtements, qui infiltrent les pages de votre livre (malgré votre plaid !), l'eau glacée qui s'infiltre sous vos vêtements, vos extrêmités qui gélent, le vent qui souffle, l'isolement , les portables qui ne captent pas.
Et les mecs qui pétent les plombs à l'aube de la quarantaine ou la cinquantaine . Et les personnages au bord de la folie. Et les traumatismes des parents dont on hérite bien malgré soi et qu'on reproduit...

Terrible... mais beau (littérairement parlant ).
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« On peut choisir ceux avec qui l'on va passer sa vie, mais on ne peut pas choisir ce qu'ils deviendront. »

De David Vann, je n'ai fait qu'une bouchée de Komodo et Aquarium, deux romans certes nature-writing mais qui à mon sens s'attardent davantage à explorer, avec une acuité exceptionnelle, la psyché humaine jusqu'à la folie.

Désolations me laisse sur un sentiment mitigé.

Irène et Gary sont mariés depuis trente ans et parents de Rhoda et Mark. Gary n'a qu'une obsession, construire la cabane de ses rêves sur une île perdue et recluse d'Alaska. Mais on ne s'improvise pas maçon ou charpentier du jour au lendemain. Tandis qu'Irene souffre d'une migraine sans précédent, le couple s'enlise dans les non-dits, les regrets et des pensées de plus en plus autocentrées piétinant l'empathie, l'amour, l'espoir sous des vents des plus glaciaux.

Autour de ce couple gravitent les enfants, surtout Rhoda qui semble être la seule à se préoccuper de ses parents (comme souvent dans une fratrie, il y en a souvent un qui en fait plus que les autres).

L'auteur s'éparpille à mon sens trop autour de ce couple, servant des micro histoires qui desservent la thématique de base. À moins qu'il ait voulu dresser un constat des plus fatalistes des relations sentimentales. Désolations (au pluriel) porte alors bien son nom.

Bien sûr on y retrouve cette fascination pour les grands espaces, ces espaces qui à eux seuls peuvent emprisonner n'importe quel homme sain d'esprit et le rendre fou.

Deux personnages et la nature en reine diabolique c'était largement suffisant pour ma part. L'ambiance aurait pu aussi être davantage travaillée avec une montée progressive et palpable. Les goûts et les couleurs, c'est une affaire bien mystérieuse.
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L'an dernier, je me souviens, j'avais laissé David Vann sur Sukkwan Island (l'histoire terrible d'un homme et de son fils, tentant de survivre dans une cabane perdue sur une île d'Alaska). Superbe et glaçant.
Cette année - ô surprise ! - je le retrouve sur Caribou Island*, avec l'histoire terrible d'un couple de cinquantenaires, tentant de survivre dans une cabane perdue sur une île d'Alaska.

À ce stade vous craignez l'arnaque, vous vous dites que le bonhomme manque un peu d'imagination...
Eh bien détrompez-vous : quand il s'agit de plonger son lecteur dans l'horreur et de soumettre ses personnages aux pires tourments, de placer les uns comme les autres dans des conditions de détresse psychologique toujours plus extrêmes, David Vann n'est jamais en panne d'inspiration !

À nouveau il choisit un cadre grandiose - celui des immensités glacées du grand Nord, des lacs gelés et de leurs îlots carrément inhospitaliers - pour nous proposer un roman sombre et perturbant, qui cette fois met en scène non seulement un binôme d'aventuriers en perdition, mais également certains membres de leur famille eux aussi soumis aux pires Désolations (d'où le pluriel du titre, sans doute...)
En effet, si la tragédie se noue principalement autour de Gary et d'Irène, isolés et en bien mauvaise posture sur Caribou Island, leurs enfants Rhoda et Mark ne sont pas en reste, ainsi d'ailleurs que leurs amis Carl et Monique, ou même que Jim, le compagnon de Rhoda. Tous vont connaître leur lot de misères et de désillusions.

David Vann n'a décidément pas son pareil pour raconter ces vies ratées, pour décrire ces projets qui capotent, ces vertigineuses spirales d'échecs...
Il sonde les âmes malades de ses personnages avec une acuité qui confine au sadisme, et le mouvement brownien d'idées noires qu'il entretient sous leurs crânes les fait invariablement sombrer dans la folie la plus absolue.

Les descriptions des grands espaces sauvages (magnifiques !) sont entrecoupées de dialogues tendus, incisifs, au moyen desquels les protagonistes du drame dévoilent des personnalités complexes et torturées.
Les couples (Irène/Gary, Rhoda/Jim, Monique/Carl) sont particulièrement malmenés, et la vision du mariage développée par l'auteur ("union mal assortie dès le départ, quelque chose qui avait amoindri leurs existences", "déni graduel de ce que l'on désirait, mort prématurée de l'être et des possibilités, fin trop hâtive de la vie") est parfaitement déprimante.

Sur l'île, alors que Gary s'obstine à bâtir la cabane de ses rêves malgré les conditions climatiques hostiles et en dépit d'un manque évident de compétences et de préparation, Irène est soudainement victime d'un mal mystérieux qui se manifeste par des crises de migraine fulgurantes.
Cela n'arrange en rien ses tendances paranoïaques, et très vite le lecteur comprend que l'expédition est promise au désastre. Il devine/redoute l'anéantissement final, mais le choc n'en est pas moins violent quand survient la catastrophe.

Alors c'est vrai, les points communs avec Sukkwan Island sont multiples mais cela n'atténue en rien la force dévastatrice de ce roman, toujours aussi dérangeant, toujours aussi bien ficelé.
On regrettera quand même quelques petites longueurs (surtout quand s'accumulent les détails techniques et répétitifs concernant la construction de la cabane) et quelques séquences un peu confuses (pouvait-il en être autrement, au moment où la folie submerge les digues de la raison ?)
L'essentiel est ailleurs, dans cette éprouvante mise à nue des êtres, dans cette exploration méthodique et assez perturbante de leurs "enclaves de désespoir".

Un roman d'impasses et de débâcles, pas franchement rigolo (euphémisme) mais terriblement efficace.
Après l'inoubliable Sukkwan Island, deuxième déflagration..
Jusqu'où Vann ira-t-il ?


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*le titre du roman, dans sa version originale
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