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3,3

sur 267 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes dans une famille qui sent l'Amérique profonde, traditionaliste. de cette famille, il ne reste que les hommes, les femmes ayant succombé à la vieillesse ou à la maladie. Il y a le fils, le père et le grand-père. D'eux, on ne connaîtra jamais les prénoms. Et il y a Tom, l'ami de la famille.
Eux quatre sont partis en week-end de chasse sur leurs terres. Ils y découvrent un braconnier, au loin. Ils l'observent à travers les lunettes de leurs fusils. Mais l'irréparable se produit. le fils appuie sur la détente. Sidération. de là, plus rien n'est à sa place, plus rien n'a de sens. Que doit-on faire ? Suivre les liens du sang ou respecter les valeurs telles que "tu ne tueras point" ?
L'ambiance que décrit avec brio David Vann est puissante, pesante et primitive. L'humain renvoyé à ce qu'il est. Un animal. Un tas de viande. Protégé des siens par des règles. Mais qu'en est-il quand ces règles sont brisées ?
Après mon coup de coeur pour Sukkwan Island il y a bien des années, j'étais pressée de retrouver le génie de David Vann et je n'ai pas été déçue.
Un roman noir violent, brut et tragique, mêlé de références à la Bible et qui prend alors des "allures de parabole".
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Ce roman, qui montre avec brio toute l'animalité dont est capable l'homme, ne plaira pas à tout le monde !
Tout en étant une ode à la nature et aux grands espaces, les scènes de chasse sont légion dans ce récit.
Certains passages sont d'ailleurs assez dures à supporter...
Les personnages sont très malsains et l'ambiance qui règne dans ce roman est assez malaisante.
J'attendais un peu d'action, un rebondissement percutant mais rien n'est venu...
Dommage ! Je ressors donc assez mitigée de cette lecture à la thématique trop peu fédératrice pour se suffir à elle-même.
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Je peux vous dire que j'ai hésité avant de commencer ce roman de David Vann, en, effet, j'avais vraiment beaucoup aimé Aquarium mais Sukkwan Island m'a tellement dérangé que j'y pense encore régulièrement. Je me suis donc lancé avec une pointe de crainte à petits pas en tâtonnant, histoire de ne pas me faire surprendre encore une fois par l'auteur.

Autant le dire de suite, ce roman est bien signé David Vann, aucun doute, cet homme à une plume tellement personnelle et je dirais tellement fascinante que cela devient vraiment perturbant. Il nous entraîne dans une sorte d'addiction malsaine dans sa folie, enfin dans la folie qu'il décrit, car oui, ici aussi, rien n'est net, c'est gore, ça pue mais là où nous avons tout le contraste avec Monsieur Vann c'est que c'est également très poétique, il arrive à nous décrire l'horreur avec des mots superbement choisis c'est un vrai art de poète.

C'est un roman avec un rythme extrêmement lent, avec une ambiance lourde et pesante, avec une puanteur certaine, des personnages froids qui ne sont , sauf un, jamais nommé donc on a dû mal à s'accrocher à eux. La magie de David Vann est de parsemer dans toute cette noirceur de magnifiques descriptions de la nature comme lui seul sait le faire, c'est juste sublime j'ai carrément voyagé à Goat Mountain.

Ce roman est par contre extrêmement tourné sur la religion, la bible et les mythologies, il y a à travers ces pages une sorte d'essai de justifier par la bible les actes et les événements présents. C'est en quelque sorte une réécriture entre autre de l'ancien testament, il faut vraiment oser, mais ici cela marche plutôt bien.

Nous avons donc quatre personnages dans ce roman, quatre personnages et un mort, et c'est un peu comme si nous avions les quatre disciples du mort. C'est une image qui m'est venue vers la fin de ma lecture, mais plus j'y pense et plus c'est réellement cela. le narrateur est l'un deux, le plus jeune qui nous raconte ce passage de sa vie plusieurs années après, combien ? On ne le sait pas. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? On ne le sait pas. A la fin, pourtant tout s'accélère et se fini comme ça avec un point final, sans savoir … Frustrant … Mais au fond était ce vraiment important de savoir ?
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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La lecture est décidément une passion bien surprenante...
Il suffit de peu de choses pour se laisser embarquer, captiver, interpeller et ce, parfois, à contre-pied de l'avis des autres lecteurs.

Les opinions sont partagées concernant Goat Mountain et je le comprends aisément.
On est plongé d'entrée de jeu dans une atmosphère oppressante, rude, implacable.
Comment admettre en effet qu'un gosse de 11 ans puisse être à ce point fasciné par les armes qu'il parvient à donner la mort sans rien ressentir ?
Homme ou gibier, aucune différence...
On lui a appris à chasser, à viser, à tirer, il s'exécute et ne comprend pas pourquoi son père et son grand-père, initiateurs de ce rituel, se braquent, s'offusquent.
Devenu adulte et narrateur, il relate et analyse.
Peut-il se trouver des excuses ?
Peut-on lui en vouloir d'avoir agi par instinct, d'avoir obéi à une pulsion ancestrale trouvant ses racines dans la Bible ?

Face à lui, deux hommes.
Son père, effrayé, tiraillé entre la peur, le dégoût et le lien paternel, et son grand-père, le patriarche admiré, craint, faisant figure de démiurge et donc détenteur du jugement suprême.
Quelle place est laissée à Tom, l'ami de toujours, impliqué malgré lui dans quelque chose qui le dépasse, dans un huis-clos familial qui l'effraie et le scandalise ?

David Vann signe ici un roman terrible dans tous les sens du terme.
Un parcours initiatique d'une brutalité suffocante.
D'autant plus violent qu'il s'en prend à la nature elle-même, profannant ce décor grandiose en répendant le sang.
L'importance de l'arme pour le gamin qui, même dans les moments calmes ne s'en sépare jamais, est effrayante.
Sa carabine, toujours dans ses mains, comme son alter-ego.
Et pourtant, on sent comme une dramatique innocence chez lui, une terrible erreur d'interprétation.

Dans un style particulier fait de phrases nominales, sans verbes, qui ajoute à l'ambiance oppressante, cassante, David Vann nous propose une réelle réflexion sur la vraie nature humaine et son côté obscur.
Il établit un parrallèle avec l'histoire sainte que seuls quelques initiés, sans doute, pourront apprécier mais qui n'est pas tout à fait dénué de sens.
En cette période pascale plus précisément, le lien entre morts et vivants interpelle indiscutablement.

Roman totalement immersif, Goat Mountain met mal à l'aise tant le récit est criant de réalisme.
Impossible de s'attacher à de tels personnages et des scènes parfois écoeurantes.

C'est pourtant cette capacité à absorber le lecteur, à le sidérer, qui fait de ce livre un bon livre.
N'en déduisez pas pour autant que je suis fascinée par la cruauté, mais j'avoue avoir été totalement immergée dans l'ambiance oppressante dont la montagne grandiose se fait le sombre écrin.

Avec moi, David Vann a atteint son but, je ne peux donc que m'incliner et lui décerner 4 étoiles.
Le style seul me fait émettre quelques réserves.
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La lecture de « Sukkwan Island » m'avait estomaqué et je savais que je venais de découvrir un nouvel auteur fétiche. Avec « Goat Mountain », je m'attendais donc à être éperonné de la même manière, sans effet de surprise, mais David Vann a tout de même réussi à m'ébranler. Tout d'abord par le style. Si sa plume dans « Sukkwan Island » était fluide et agréable, je n'y avais cependant trouvé aucun particularisme notoire. Mais ici, l'auteur fait éclater une sorte de brutalité lapidaire, un rythme tranchant qui magnétise. Ensuite, il y a ce traitement du récit, à la manière d'une parabole biblique sur la perpétuation de la violence et des instincts primitifs, où le conflit transgénérationnel sert de terreau à l'émergence d'une virilité perverse. Mais attachons-nous à l'histoire…

« Automne 1978, nord de la Californie. Un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent sur Goat Mountain pour chasser. A leur arrivée, les hommes aperçoivent au loin un braconnier qu'ils observent à travers la lunette de leur fusil. le père invite son fils à tenir l'arme et à venir regarder. Et l'irréparable se produit. »

Cette quatrième de couverture ne laisse aucun doute sur la nature de l'irréparable, et l'effet de culmination dramatique dans les toutes premières pages du récit place d'emblée les quatre personnages et le lecteur qui les regarde dans une ambiance infernale où le temps se cristallise, où les repères éclatent, où la morale est dépecée comme une bête, où l'innocence d'un enfant est éventrée et ce qui en sort exposé comme des entrailles fumantes. Les jours vont s'égrener au sein d'une nature magnifique et sauvage, et dans ces paysages où les symboles jaillissent de la conscience, vont se succéder les phases de sidération, de défiance, et d'entrechoquements. David Vann explore la mécanique des rites initiatiques, leurs racines profondes et ce qu'elles révèlent sur la nature humaine, les instincts que nous combattons et ceux que nous transmettons de génération en génération.
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Lorsque l'on choisit un roman de cet auteur, on sait par avance que l'on va partir dans du sombre. Ce titre ne déroge pas à la règle et il a été pour moi très angoissant. La couverture donne le ton, on part à la chasse…

Le récit va tourner autour de quatre personnages, trois adultes et un enfant de 11 ans. Ce dernier n'ayant vécu qu'avec son père, son grand-père et un ami de la famille. Chasseurs depuis des décennies, l'enfant devra faire ses preuves, à 11 ans!

"Nous aurions pu être n'importe quel groupe d'hommes, à n'importe quelle époque. La chasse, une manière de revenir en arrière pour atteindre un millier de générations passées. La première raison pour nous regrouper, pour tuer."

J'ai été complètement happée pendant ma lecture et en même temps terrifiée par les actes, événements, conséquences, par le manque d'émotion (qui fait partie du récit). L'auteur nous démontre une vie rude au milieu de territoires oppressants, hostiles. Ici pas de flics ni voyous, juste une histoire familiale ou l'enfant doit devenir homme, mais à quel prix!

"Á me rouler ainsi dans la boue, à jouer les oursons, je faisais preuve d'une innocence effrayante. Né dans un univers de boucherie, un enfant accueillera cette boucherie à bras ouverts, il la trouvera normale."

Après avoir lu "Sukkwan Island", "Aquarium" et "L'obscur clarté de l'air" l'auteur nous signe ici un excellent roman noir très dur, il a fallu plusieurs fois que je décroche de ma lecture pour encaisser certaines scènes.

"D'une couleur identique mais plus épais. Des bébés crotales à peine plus gros que votre auriculaire et moins de trente centimètres de long, répliques presque parfaites des branches, les plus mortels car ils ne savaient pas doser leur venin et qu'ils n'avaient pas encore de sonnette, qu'ils ne donnaient aucun avertissement. J'avançais tête la première et ce serait donc ma tête qui serait mordue, des crochets de serpent plantés dans mon front, dans ma joue ou dans ma nuque."

Alors pourquoi j'aime autant cet auteur? Pour son écriture, même si c'est terrible, il sait décrire sans fioriture la réalité des faits, les détails, les pensées, l'environnement. Plus de 200 pages autour d'une chasse ça peut paraître long pour certain, mais je vous garantis que l'on ne s'en aperçoit pas.

Après avoir lu plusieurs titres des éditions Gallmeister j'en apprécie toujours autant leurs romans et lorsque je me trouve dans une librairie j'y suis attirée, de par leurs couvertures et sachant inévitablement que je ne serais pas déçue par les textes. Âmes sensibles s'abstenir, aux amateurs d'émotions fortes foncez.

Lien : https://passionlectureannick..
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Tu seras un homme mon fils, l'adage semble s'être transmis de génération en génération, semant son injonction à la violence, offrant une légitimité au sang répandu.
L'enfant a tué. Et son indifférence, ou plutôt sa sidération, le rend suspect aux yeux des adultes. Et pourtant le tir était beau. L'enfant le sait. Il sait que s'il avait fini sa trajectoire dans le flanc d'un cerf on l'aurait loué pour ça. Alors ?
Cette histoire, c'est celle d'un jeune garçon qui apprend la vie et à qui on n'a pas pris le temps d'expliquer les codes, d'ajuster les curseurs encore moins.
" Né dans cet univers de boucherie, un enfant accueillera cette boucherie à bras ouverts, il la trouvera normale."

Et c'est ainsi que ce qui ne devait être qu'une simple partie de chasse sombre dans l'horreur.

David Vann nous fait entrer dans ce clan masculiniste, violent, fasciné par la traque, galvanisé par l'acte de tuer. Un clan qui étreint autant de règles que d'absurdités. Au coeur de cette bande mutine et primaire, on apprend le poids des mots lorsqu'ils ne sont jamais prononcés, on observe une virilité morbide brandie en étendard, la loi du plus fort, aussi. Ce qui distingue l'homme de l'animal ? La violence consentie de l'espèce avec un fusil. On se sent englué dans ce huis clos malsain, pris dans un piège qui tait son ambition.
Goat Mountain est un véritable roman d'apprentissage, un conte philosophique s'il en est, où la noirceur offre un relief inquiétant à cette nature souillée par le crime.
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Goat Mountain
David Vann

Une relecture dont j'ai eu envie en écoutant l'auteur en parler lors des dernières rencontres.

3 hommes et un enfant.
Un grand-père, un père, un fils et un ami de la famille.
Un grand-père tyrannique et fort comme une montagne.
Un père effacé et résigné.
Un enfant perdu et mis à l'épreuve.
Un ami de la famille (Tom, le seul à avoir un prénom) humain et le plus normal des quatre.
Tous réunis pour un week-end de chasse qui doit être celui du baptême de cet enfant de 11 ans.
Baptême qui consiste à abattre son premier cerf.
A 11 ans...
Mais dès le début de ce week-end les choses vont mal se passer puisque l'enfant ( par erreur ? Par défi ? Par bêtise ?) va tuer un braconnier.
Et là se met en place toute la magie de David Vann avec cette ambiance si typique d'oppression, de menace, de dureté.
En 2 jours le week-end de chasse va virer à la chasse à l'homme.

Un bon David Vann avec des scènes terribles qui ne sont pas toujours celles que l'on pense...
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Onze ans, c'est l'âge pour tuer un cerf. Mettre sa veste de camouflage, quelques bières dans le sac à dos, un fusil bien huilé, casquette avec visière pour ne pas être ébloui par le soleil californien et s'aventurer en pleine forêt, dormir sur place à même le sol sur un couchage de bric et de broc et surtout d'épines de pin. Cela a tout du portrait initiatique d'un père avec son fils. le grand-père accompagne, l'oncle aussi, comme une réunion familiale et masculine, un pacte de sang à la vie à la mort. Sentir et respirer les odeurs champêtres, un sentiment de bien-être qui se dégage de mon roman étiqueté nature-writing. Pas de grizzli à s'attendre, juste des champignons, des corbeaux et peut-être quelques heures à attendre que le cerf passe devant mon viseur. Juste un cervidé.

Cela pourrait faire un excellent roman initiatique, transmission générationnelle d'un père à un fils. Apprendre à manier une batte de base-ball ou un fusil de chasse, le cérémonial est presque le même. L'intensité aussi et ce plaisir de partager quelque chose avec son fils, et de le voir grandir dans le monde « adulte ». Pourtant, les conséquences peuvent être « assez » différentes.

David Vann s'éloigne de son Alaska, pour une région plus chaude, plus étouffante même. L'histoire est toujours aussi sombre, et reste fascinante. Les méandres de l'esprit humain se fourvoient dans la noirceur de la vie. Et de la mort. A quoi tient la vie ? A une lunette de visée et un tir de précision, probablement. Mais aussi, l'après-acte, l'après-drame. Comment le gérer ? Comment assumer un lourd secret… enfoui dans une nature que l'auteur décrit avec ravissement, les couleurs, les ombres et les lumières, les senteurs… de la lumière d'un roman de pur nature-writing à la noirceur de l'âme humaine.
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1978, Nord de la Californie. Un pick-up emprunte des chemins escarpés qui mènent à un territoire isolé en pleine montagne. A son bord, un garçon, son père, son grand-père et un ami de la famille s'apprêtent à chasser pendant quatre jours. Le rituel est le même chaque année pour l'ouverture de la chasse, à un détail près : le garçon âgé de onze ans a la permission de tuer son premier cerf. Et s'il y parvient, il devra manger le foie et le coeur de sa victime, prouesse qui fera de lui un homme. Mais la partie de chasse initiatique espérée va être marquée par un grave accident et se transformer pour le narrateur en un « rêve lugubre et intermittent peuplé de formes scandaleuses ».

Le roman a pour cadre une nature inhospitalière et décharnée : vallée de pins, routes poussiéreuses, rivière asséchée, mer d'herbe fanée percée ça et là de rochers abrupts, de buissons de manzanita ou de sumac vénéneux. Les crotales se confondent aux branches cassées. Un sommet domine ce terrain : Goat mountain, la montagne de la chèvre, une des formes du diable, qui semble imprégner ici la nature et le coeur des hommes.

La lecture de ce roman est – avouons-le - éprouvante. Le récit est marqué par une forte intensité dramatique, les descriptions sont faites en phrases hachées et dépourvues de verbe, les rapports entre les personnages sont passionnés et chaque moment revêt une forte portée symbolique. Les événements narrés dans ce roman sont le prétexte de réflexions sur de nombreux sujets : le bien et le mal, la culpabilité et la rédemption, la nature face à la société, les fondements de la loi morale. Ces questionnements trouvent un écho dans la Bible et la mythologie et les croyances ancestrales. Nous sommes renvoyés à nos origines ; une fois le vernis de la civilisation gommé, nous redevenons ce que nous sommes, des êtres primitifs guidés par leurs instincts, le premier d'entre eux étant de tuer.

« Goat mountain » est si sombre et si violent qu'il peut indisposer un lecteur déjà éprouvé par un style rugueux. Mais le roman parvient à nous éblouir par ses passages sublimes et son questionnement profond sur la nature humaine.
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