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3,31

sur 263 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Onze ans, c'est l'âge pour tuer un cerf. Mettre sa veste de camouflage, quelques bières dans le sac à dos, un fusil bien huilé, casquette avec visière pour ne pas être ébloui par le soleil californien et s'aventurer en pleine forêt, dormir sur place à même le sol sur un couchage de bric et de broc et surtout d'épines de pin. Cela a tout du portrait initiatique d'un père avec son fils. le grand-père accompagne, l'oncle aussi, comme une réunion familiale et masculine, un pacte de sang à la vie à la mort. Sentir et respirer les odeurs champêtres, un sentiment de bien-être qui se dégage de mon roman étiqueté nature-writing. Pas de grizzli à s'attendre, juste des champignons, des corbeaux et peut-être quelques heures à attendre que le cerf passe devant mon viseur. Juste un cervidé.

Cela pourrait faire un excellent roman initiatique, transmission générationnelle d'un père à un fils. Apprendre à manier une batte de base-ball ou un fusil de chasse, le cérémonial est presque le même. L'intensité aussi et ce plaisir de partager quelque chose avec son fils, et de le voir grandir dans le monde « adulte ». Pourtant, les conséquences peuvent être « assez » différentes.

David Vann s'éloigne de son Alaska, pour une région plus chaude, plus étouffante même. L'histoire est toujours aussi sombre, et reste fascinante. Les méandres de l'esprit humain se fourvoient dans la noirceur de la vie. Et de la mort. A quoi tient la vie ? A une lunette de visée et un tir de précision, probablement. Mais aussi, l'après-acte, l'après-drame. Comment le gérer ? Comment assumer un lourd secret… enfoui dans une nature que l'auteur décrit avec ravissement, les couleurs, les ombres et les lumières, les senteurs… de la lumière d'un roman de pur nature-writing à la noirceur de l'âme humaine.
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La lecture est décidément une passion bien surprenante...
Il suffit de peu de choses pour se laisser embarquer, captiver, interpeller et ce, parfois, à contre-pied de l'avis des autres lecteurs.

Les opinions sont partagées concernant Goat Mountain et je le comprends aisément.
On est plongé d'entrée de jeu dans une atmosphère oppressante, rude, implacable.
Comment admettre en effet qu'un gosse de 11 ans puisse être à ce point fasciné par les armes qu'il parvient à donner la mort sans rien ressentir ?
Homme ou gibier, aucune différence...
On lui a appris à chasser, à viser, à tirer, il s'exécute et ne comprend pas pourquoi son père et son grand-père, initiateurs de ce rituel, se braquent, s'offusquent.
Devenu adulte et narrateur, il relate et analyse.
Peut-il se trouver des excuses ?
Peut-on lui en vouloir d'avoir agi par instinct, d'avoir obéi à une pulsion ancestrale trouvant ses racines dans la Bible ?

Face à lui, deux hommes.
Son père, effrayé, tiraillé entre la peur, le dégoût et le lien paternel, et son grand-père, le patriarche admiré, craint, faisant figure de démiurge et donc détenteur du jugement suprême.
Quelle place est laissée à Tom, l'ami de toujours, impliqué malgré lui dans quelque chose qui le dépasse, dans un huis-clos familial qui l'effraie et le scandalise ?

David Vann signe ici un roman terrible dans tous les sens du terme.
Un parcours initiatique d'une brutalité suffocante.
D'autant plus violent qu'il s'en prend à la nature elle-même, profannant ce décor grandiose en répendant le sang.
L'importance de l'arme pour le gamin qui, même dans les moments calmes ne s'en sépare jamais, est effrayante.
Sa carabine, toujours dans ses mains, comme son alter-ego.
Et pourtant, on sent comme une dramatique innocence chez lui, une terrible erreur d'interprétation.

Dans un style particulier fait de phrases nominales, sans verbes, qui ajoute à l'ambiance oppressante, cassante, David Vann nous propose une réelle réflexion sur la vraie nature humaine et son côté obscur.
Il établit un parrallèle avec l'histoire sainte que seuls quelques initiés, sans doute, pourront apprécier mais qui n'est pas tout à fait dénué de sens.
En cette période pascale plus précisément, le lien entre morts et vivants interpelle indiscutablement.

Roman totalement immersif, Goat Mountain met mal à l'aise tant le récit est criant de réalisme.
Impossible de s'attacher à de tels personnages et des scènes parfois écoeurantes.

C'est pourtant cette capacité à absorber le lecteur, à le sidérer, qui fait de ce livre un bon livre.
N'en déduisez pas pour autant que je suis fascinée par la cruauté, mais j'avoue avoir été totalement immergée dans l'ambiance oppressante dont la montagne grandiose se fait le sombre écrin.

Avec moi, David Vann a atteint son but, je ne peux donc que m'incliner et lui décerner 4 étoiles.
Le style seul me fait émettre quelques réserves.
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Difficile de conseiller un livre aussi éprouvant et pourtant, c'est ce que je vais tenter de faire en quelques lignes, parce qu'un bon roman, c'est un roman qui provoque des émotions, même si ces émotions sont douloureuses.
Dans Goat Mountain, on part à la chasse. Un jeune garçon accompagne son père, son grand-père et Tom, un ami de la famille.
Le jeune garçon a onze ans, il est donc en âge d'abattre son premier cerf. Tout ne se passera pas exactement comme prévu car le premier cadavre de l'enfant sera celui d'un braconnier!
Dès les premières lignes, la tension est palpable, le malaise s'installe subtilement.
Roman psychologique à l'atmosphère oppressante et au décor sublime, la lecture de Goat Mountain m'a perturbée par la violence de certaines scènes. La mort du braconnier m'a presque semblée banale face à la violence des descriptions lorsque l'enfant abattra son premier cerf, un carnage insoutenable suivi du rite initiatique cannibale dont je ne peux parler tant le dégout que j'ai ressenti est encore présent.
Je ressors de cette lecture profondément perturbée, mais pas seulement, j'ai ressenti une sorte de fascination qui m'a tenue en haleine tout au long de « cette épreuve littéraire ».
Pourquoi suis-je allée jusqu'au bout de cette épreuve ? Peut-être par compassion pour l'enfant ou alors tout simplement parce que David Vann est un grand écrivain, la description des paysages est sublime, la psychologie des personnages est disséquée avec minutie. David Vann excelle dans l'art de mettre au jour la noirceur de l'âme humaine dans des récits où la nature est prépondérante.
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1978, Nord de la Californie. Un pick-up emprunte des chemins escarpés qui mènent à un territoire isolé en pleine montagne. A son bord, un garçon, son père, son grand-père et un ami de la famille s'apprêtent à chasser pendant quatre jours. Le rituel est le même chaque année pour l'ouverture de la chasse, à un détail près : le garçon âgé de onze ans a la permission de tuer son premier cerf. Et s'il y parvient, il devra manger le foie et le coeur de sa victime, prouesse qui fera de lui un homme. Mais la partie de chasse initiatique espérée va être marquée par un grave accident et se transformer pour le narrateur en un « rêve lugubre et intermittent peuplé de formes scandaleuses ».

Le roman a pour cadre une nature inhospitalière et décharnée : vallée de pins, routes poussiéreuses, rivière asséchée, mer d'herbe fanée percée ça et là de rochers abrupts, de buissons de manzanita ou de sumac vénéneux. Les crotales se confondent aux branches cassées. Un sommet domine ce terrain : Goat mountain, la montagne de la chèvre, une des formes du diable, qui semble imprégner ici la nature et le coeur des hommes.

La lecture de ce roman est – avouons-le - éprouvante. Le récit est marqué par une forte intensité dramatique, les descriptions sont faites en phrases hachées et dépourvues de verbe, les rapports entre les personnages sont passionnés et chaque moment revêt une forte portée symbolique. Les événements narrés dans ce roman sont le prétexte de réflexions sur de nombreux sujets : le bien et le mal, la culpabilité et la rédemption, la nature face à la société, les fondements de la loi morale. Ces questionnements trouvent un écho dans la Bible et la mythologie et les croyances ancestrales. Nous sommes renvoyés à nos origines ; une fois le vernis de la civilisation gommé, nous redevenons ce que nous sommes, des êtres primitifs guidés par leurs instincts, le premier d'entre eux étant de tuer.

« Goat mountain » est si sombre et si violent qu'il peut indisposer un lecteur déjà éprouvé par un style rugueux. Mais le roman parvient à nous éblouir par ses passages sublimes et son questionnement profond sur la nature humaine.
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La lecture de « Sukkwan Island » m'avait estomaqué et je savais que je venais de découvrir un nouvel auteur fétiche. Avec « Goat Mountain », je m'attendais donc à être éperonné de la même manière, sans effet de surprise, mais David Vann a tout de même réussi à m'ébranler. Tout d'abord par le style. Si sa plume dans « Sukkwan Island » était fluide et agréable, je n'y avais cependant trouvé aucun particularisme notoire. Mais ici, l'auteur fait éclater une sorte de brutalité lapidaire, un rythme tranchant qui magnétise. Ensuite, il y a ce traitement du récit, à la manière d'une parabole biblique sur la perpétuation de la violence et des instincts primitifs, où le conflit transgénérationnel sert de terreau à l'émergence d'une virilité perverse. Mais attachons-nous à l'histoire…

« Automne 1978, nord de la Californie. Un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent sur Goat Mountain pour chasser. A leur arrivée, les hommes aperçoivent au loin un braconnier qu'ils observent à travers la lunette de leur fusil. le père invite son fils à tenir l'arme et à venir regarder. Et l'irréparable se produit. »

Cette quatrième de couverture ne laisse aucun doute sur la nature de l'irréparable, et l'effet de culmination dramatique dans les toutes premières pages du récit place d'emblée les quatre personnages et le lecteur qui les regarde dans une ambiance infernale où le temps se cristallise, où les repères éclatent, où la morale est dépecée comme une bête, où l'innocence d'un enfant est éventrée et ce qui en sort exposé comme des entrailles fumantes. Les jours vont s'égrener au sein d'une nature magnifique et sauvage, et dans ces paysages où les symboles jaillissent de la conscience, vont se succéder les phases de sidération, de défiance, et d'entrechoquements. David Vann explore la mécanique des rites initiatiques, leurs racines profondes et ce qu'elles révèlent sur la nature humaine, les instincts que nous combattons et ceux que nous transmettons de génération en génération.
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Fabuleux huis clos en plein air si je puis dire, où les grands espaces servent de décor à un conflit familial tragique, déclenché par le meurtre volontaire d'un braconnier, assassiné par le garçon de onze ans lors de son initiation à la chasse au cerf. le cadavre trimballé pendant plusieurs jours suite aux dissensions sur ce qu'il convient d'en faire servira de révélateur aux haines recuites, aux pulsions meurtrières, aux rivalités et à tout ce qui est enfoui dans chacun d'entre nous. Abel tué par Caïn, Oedipe tuant son père, les grands mythes ancestraux sont relus à travers une histoire assez glauque dans un style poétique, tourmenté qui révèle le délitement de chaque personnage en général et du jeune héros (ou plutôt anti-heros)en particulier. Famille je vous hais ? C'est bien pire que ça ! Lieu de confrontation et de conflit de pouvoir, la famille devient le lieu même des grands règlements de comptes humains. A la fois fascinée par la façon dont l'histoire est menée et subjuguée par un style déroutant mais qui en est l'essence même j'ai beaucoup aimé ce livre en dépit d'une certaine tendance de l'auteur à tourner en rond à force de vouloir appuyer son propos.
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Cinq hommes seuls, dont un enfant et un mort, partis chasser le cerf ; un cadre naturel splendide mais aride en Californie du nord ; un drame dès les premières pages qui va faire basculer l'aventure dans l'horreur.

Pour l'enfant, un gamin de 11 ans, c'est la première partie de chasse où enfin il est armé d'une carabine et doit tuer et dépecer un cerf, rite de passage pour devenir un homme. Il est accompagné de son père qui l'élève seul, de son grand-père et d'un ami de la famille, Tom. Ils arrivent à leurs terres, loin de toute civilisation et y aperçoivent un braconnier. Voulant le montrer à son fils au travers du viseur de la carabine, le père tend l'arme à l'enfant qui s'en empare et tire. L'homme est tué sur le coup. Ils emmènent le cadavre qui ne les quittera plus.

Le désaccord puis la haine vont s'installer entre Tom qui veut qu'ils aillent se rendre à la police, le père qui menace d'accuser Tom, le grand-père qui veut faire justice lui-même et faire payer l'enfant. le gamin ne prendra conscience de son geste que plus tard, après avoir tué le cerf puis tenté d'enterrer le cadavre.

C'est un texte très dur, servi par la puissance d'écriture de David Vann. Une réflexion sur les instincts primitifs de l'homme, sur le meurtre et la naissance de la culpabilité dans la Bible, fondation de la société humaine, l'impossibilité d'échapper à la nécessité de tuer ni à ses conséquences. Mais qui diffèrent selon qu'il s'agit d'un homme ou d'un animal. Des épreuves terribles pour le jeune garçon qui devra aller jusqu'au bout de lui-même pour conquérir son droit à l'existence.

Une réflexion également sur la violence des rapports familiaux, déjà présente dans ses autres romans. Et qui arrive à atteindre l'universel, toucher l'humain dans ses profondeurs, malgré un thème pas forcément très attirant…

Ames sensibles s'abstenir car il faut avoir le coeur bien accroché, certaines scènes sont à la limite du soutenable. Pour les autres, laissez-vous entraîner sans hésiter par ce récit aussi poignant qu'envoûtant.
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Quatrième roman de David Vann, Goat Mountain devrait clore un cycle commencé avec Sukkwan Island et inspiré par son histoire familiale.

Nord de la Californie, 1978. Comme chaque automne, l'ouverture de la chasse est l'occasion d'une excursion à Goat Mountain pour le fils, le père, son meilleur ami et le grand-père. C'est l'enfant de onze ans, ou plutôt l'adulte qu'il est devenu, qui raconte cette virée entre hommes. L'irréparable se produit dés le début du roman. Alors que la chasse n'a même pas encore commencé, l'enfant tire sur un braconnier qu'on lui faisait observer à travers la lunette d'un fusil chargé. L'homme est mort et l'enfant ne ressent rien. Un peu plus tard, il tuera son premier cerf avec beaucoup plus d'émotions, car le voir agoniser et devoir l'achever lui fera prendre pleinement conscience de son acte. Mais devant l'homme dont la mort a été si rapide et surtout si facile, il reste froid.

Comme dans ses romans précédents, David Vann s'inspire de sa propre enfance et cette fois de ses souvenirs de chasse en famille. Il en fait un roman à thèse, une prise de position contre la chasse en particulier et la violence en général. Il dénonce surtout le rapport que les Américains ont aux armes à feu, auxquelles ils initient les enfants beaucoup trop tôt. A la fin du roman, dans une page de remerciements, l'auteur déclare avoir repris le matériau de sa première nouvelle écrite il y a plus de vingt-cinq ans. Je ne pense pas qu'il en ait étoffé l'intrigue, qui est très mince, mais qu'il a plutôt développé ses descriptions de la nature et ajouté des réflexions sur le christianisme, auxquelles je l'avoue, je n'ai pas compris grand chose.

Pour le jeune narrateur de Goat Mountain, tuer son premier cerf est un rite initiatique. Il sera un homme quand il aura partagé cette expérience avec son père et son grand-père. Comme eux, il doit non seulement tuer mais ensuite éventrer l'animal, le vider de ses organes et mordre à pleines dents dans son foie et son coeur crus. Si tout se passait comme prévu, cela serait donc déjà atroce. Pourtant, David Vann en rajoute dans l'horreur. le cerf ne va pas être tué du premier coup. Comme le fusil sera devenu inutilisable, la mise à mort de la pauvre bête se fera finalement dans un corps à corps avec l'animal. David Vann fait durer cette scène insoutenable et s'attarde sur des détails sordides avec une complaisance en parfaite contradiction avec son rejet de la violence. N'ayant aucun goût pour ce genre de scènes, je me demande s'il n'y a pas eu un malentendu sur le succès phénoménal de Sukkwan Island en France. David Vann en rajoute-t-il aujourd'hui dans le gore pour répondre à ce qu'il croit être l'attente de ses lecteurs ? Si c'est le cas, j'aimerais pouvoir lui dire qu'il fait fausse route. Et puisque ce roman marque paraît-il la fin d'un cycle, j'espère qu'il en a maintenant fini avec les effusions de sang.

Comme c'est difficile d'écrire un avis mitigé sur un auteur que l'on aime ! Son prochain roman va marquer un tournant. Maintenant que le virage est annoncé, nous sommes tous dans l'expectative. Quelle pression pour l'auteur ! Mais pour ma part, je serai de toute façon au rendez-vous…

Lien : http://liresurunbanc.wordpre..
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Un grosse claque ! Goat Mountain est un condensé de violence psychologique, une étude des relations entre hommes, entre père et fils, une étude des comportements et des pulsions humaines, un récit au plus près de la nature où l'humanité et la bestialité se confondent.

Un tout jeune garçon de onze ans part comme chaque année avec son père, son grand père et un ami de la famille à la chasse aux cerfs dans leurs terres très isolées du nord de la Californie. Mais cette année, le jeune garçon aura le droit de tuer son premier cerf et deviendra par la même traditionnellement un homme. Tout ne se passera pas comme prévu lorsque arrivés dans leurs terres, les hommes découvrent un braconnier au loin. le jeune garçon l'observe à la lunette du fusil de son père et l'abat sans aucune émotion. Commence alors une huis clos particulièrement éprouvant...
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Lorsque l'on choisit un roman de cet auteur, on sait par avance que l'on va partir dans du sombre. Ce titre ne déroge pas à la règle et il a été pour moi très angoissant. La couverture donne le ton, on part à la chasse…

Le récit va tourner autour de quatre personnages, trois adultes et un enfant de 11 ans. Ce dernier n'ayant vécu qu'avec son père, son grand-père et un ami de la famille. Chasseurs depuis des décennies, l'enfant devra faire ses preuves, à 11 ans!

"Nous aurions pu être n'importe quel groupe d'hommes, à n'importe quelle époque. La chasse, une manière de revenir en arrière pour atteindre un millier de générations passées. La première raison pour nous regrouper, pour tuer."

J'ai été complètement happée pendant ma lecture et en même temps terrifiée par les actes, événements, conséquences, par le manque d'émotion (qui fait partie du récit). L'auteur nous démontre une vie rude au milieu de territoires oppressants, hostiles. Ici pas de flics ni voyous, juste une histoire familiale ou l'enfant doit devenir homme, mais à quel prix!

"Á me rouler ainsi dans la boue, à jouer les oursons, je faisais preuve d'une innocence effrayante. Né dans un univers de boucherie, un enfant accueillera cette boucherie à bras ouverts, il la trouvera normale."

Après avoir lu "Sukkwan Island", "Aquarium" et "L'obscur clarté de l'air" l'auteur nous signe ici un excellent roman noir très dur, il a fallu plusieurs fois que je décroche de ma lecture pour encaisser certaines scènes.

"D'une couleur identique mais plus épais. Des bébés crotales à peine plus gros que votre auriculaire et moins de trente centimètres de long, répliques presque parfaites des branches, les plus mortels car ils ne savaient pas doser leur venin et qu'ils n'avaient pas encore de sonnette, qu'ils ne donnaient aucun avertissement. J'avançais tête la première et ce serait donc ma tête qui serait mordue, des crochets de serpent plantés dans mon front, dans ma joue ou dans ma nuque."

Alors pourquoi j'aime autant cet auteur? Pour son écriture, même si c'est terrible, il sait décrire sans fioriture la réalité des faits, les détails, les pensées, l'environnement. Plus de 200 pages autour d'une chasse ça peut paraître long pour certain, mais je vous garantis que l'on ne s'en aperçoit pas.

Après avoir lu plusieurs titres des éditions Gallmeister j'en apprécie toujours autant leurs romans et lorsque je me trouve dans une librairie j'y suis attirée, de par leurs couvertures et sachant inévitablement que je ne serais pas déçue par les textes. Âmes sensibles s'abstenir, aux amateurs d'émotions fortes foncez.

Lien : https://passionlectureannick..
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