L'obscure clarté de l'air

Peu familière avec le mythe de Médée, j'ai abordé cette lecture sans réels a priori.
J'ai été au départ surprise par l'écriture de David Vann. Mais au final, c'est cette poésie qui sublime le mythe en tragédie et permet à l'histoire de prendre toute son ampleur.
La place est faite à Médée, qui est une femme descendante des dieux, entière, qui sait ce qu'elle veut et ne reculera devant aucun obstacle sur sa route. Son histoire m'a captivée du fait de sa force de caractère, qui va l'amener à commettre des actes vraiment horribles. Mais justement, on se plonge dans sa psychologie, et on peut la comprendre d'une certaine façon.
Je pense que mes passages préférés étaient ceux liés à la mer et au culte d'Hécate et de Nout.
J'ai savouré cette lecture qui m'a donné envie d'en apprendre plus sur le mythe.

" Ô toi la Sombre, dit Médée à l'eau. Fais que tout ce qui lie puisse tomber enfin. Que tout ce qui est connu devienne confus. Que tout ce que nous sommes meure. Fais que je devienne la plus haïe des femmes, et la plus authentique. "
Médée est la fille d'Éétès et d'Idyie. Elle devint une magicienne habile et une prêtresse d' Hécate. Elle bravera tous les interdits pour maîtriser son destin, jusqu'à tuer son frère pour empêcher son père de la poursuivre dans sa fuite avec Jason.

"Son père, une menace depuis le tout début, un ennemi avant même sa naissance. "
Assoiffée de pouvoir, par amour pour Jason, elle se livra à toutes sortes de crimes.

" Jason debout devant elle, improbable, comme elle ne l'aurait jamais imaginé. Un demi-Dieu, dans la grâce divine, un cadeau. "
Trahie par Jason, elle sera animée par un insatiable désir de vengeance.

Le portrait d'une femme tout en noirceur dévorée par sa passion.

Quand on ne lit pas systématiquement la quatrième de couverture, mais que l'on s'en tient au nom de l'auteur sur la couverture, ça réserve parfois quelques surprises inattendues. Connaissant la plume de David Vann à travers ses romans noirs d'un style que j'affectionne particulièrement, je ne pensais pas me retrouver sur un bateau en compagnie de Médée une déesse de la mythologie grecque.

Mais dans quelle galère je me suis embarquée ?

J'avoue ce n'est pas le genre d'histoire qui me fait rêver et sans la plume de l'auteur absolument fabuleuse je l'aurais vite abandonné.

David Vann revisite à sa manière le mythe de Médée, sous une plume lyrique et merveilleusement sombre.

Un roman ambitieux, particulier, déroutant, où seule l'écriture m'a captivité.

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David Vann, une plume à la fois brillante et glaçante que j'ai découvert avec le sublime « Sukkwan Island ». Dans « L'obscure clarté de l'air », Vann redonne vie au mythe de Médée la tueuse, la justicière, la vengeresse passionnée. On connait tous son grand amour pour Jason qu'elle va aider à voler la toison d'or. Mais où l'auteur veut-il nous embarquer ? Que va-t-il nous apporter de neuf dans cette tragédie si maintes fois contée ??
Il est vrai que Vann aime tisser des drames de familles névrosées dans une nature hostile. On comprend mieux que la mythologie grecque l inspire. J'avoue être surprise par un début de style plus haché, plus brut que d'habitude. Les phrases sans verbe, texte sans dialogues… les mots crépitent, certainement pour mieux restituer la violence de l'époque. Son écriture est féroce pour raconter la rage de Médée, amoureuse de Jason pour son malheur. La forme ensuite m'a parue moins rude. le récit plus prenant.
Il n'est pas rassurant, ce voyage épique au bord de l'Argo entre monstres marins et montagnes sombres, avec l'aînée du Dieu Soleil pourtant prêtresse de l'obscurité. Son frère devrait être roi. Elle maudit les rois. Elle rêve d'un monde sans roi et veut supplanter la lignée paternelle. Elle maudit surtout le roi Pélias qui a volé le trône de Jason. Elle méprise les Argonautes sales et ivrognes, elle les terrorise ! Même le roi de Corinthe se méfie d'elle. Princesse trahie elle est obligée de ruser pour se libérer des chaines qu'on lui impose. Pourquoi les hommes ont-il ce désir constant de dominer ? Jason mérite-t-il cet amour démesuré, cette passion qui flirte avec la folie ?

Venant de l'eau et du soleil, de l'obscurité et de la lumière Médée est à la fois une mère, une soeur, une seule et même femme et toutes les femmes. Avec grand talent David Vann défend sa cause. On a le sentiment qu'il veut atténuer sa culpabilité, rendre ses crimes moins horribles. Sa vengeance est à la hauteur de sa souffrance. Livre surprenant, écriture incroyablement belle qui semble ardue au départ et vous fascine au fil des pages…
livre reçu dans le cadre des "explorateurs de la rentrée littéraire orangelecteurs"

Heureusement que je ne l'ai pas abandonné car même si le début m'a semblé long et lent, notamment les descriptions de l'Argo, ce navire avec lequel Médée s'enfuit de Colchide avec Jason à son bord, la seconde partie m'a emportée.

La revisite de ce mythe est déjà une incroyable surprise de la part de David Vann et d'emblée, je me suis dis que j'allais retrouver cette noirceur avec laquelle il écrit et en effet, je n'ai pas été déçue. Si généralement le personnage de Jason avec la Toison d'or est bien connu, on parle peu de Médée et rien que pour cette mise en avant je suis fan.

Ici on la retrouve comme une femme forte, cruelle, courageuse qui ne semble avoir peur de rien et ne s'arrêtera pas avant que son but soit atteint. Une Médée qui me fait peur dans un 1er temps avec sa folie et par la suite, elle réussit à me sembler humaine, une Médée protectrice jusqu'au bout. Un récit qui se veut fort et percutant grâce à la plume de David Vann qui fait revivre ce mythe incroyable.

Médée, c'était un plutôt Mayday pour moi...

Je n'ai jamais lu de réinterprétation de mythe ou de classique, comme nous propose ici David Vann, mais ça m'a souvent tenté. En plus, je trouve que la mythologie grecque s'y prête tellement bien. Et en plus en plus, prendre le point de vue de la femme d'un héro, Jason, c'est un engagement "féministe" (peut-être facile) qui me plait.

Malheureusement j'ai eu beaucoup de mal a lire ce roman, je me perdait dans le style d'écriture. Je me suis accroché et je l'ai finis mais ça a été compliqué comme un voyage a bord de l'Argo (bon peut-être pas autant).

L'Argo fait voile sur la mer Rouge, s'enfonçant dans la nuit. À son bord, Jason et les Argonautes, Médée et les restes du corps de son frère Hélios, qu'elle vient d'assassiner sauvagement… Elle les jette l'un après l'autre à la mer, afin de ralentir son père qui les poursuit. La Toison d'Or vogue au vent.

Je découvre Médée, ce personnage féminin fou et enragé. Épris de vengeance. Qui sème la mort autour d'elle. Une jeune femme qui n'hésite pas à trahir son père pour les beaux yeux de Jason et assassiner son frère pour parvenir à ses fins. Qui invoque Hécate et Nout avec fureur. Qui se saigne les bras…

Avec L'Obscur clarté de l'air, David Vann s'attaque au mythe de Médée et met en place une atmosphère singulière, recréant ce monde où les dieux influencent faits et gestes humains.

D'emblée, j'ai eu du mal à entrer dans ce roman et à m'y frayer un passage. Difficultés sans doute dues en partie à ma connaissance trop partielle du mythe de Médée avant d'entamer ma lecture. Froideur du texte, abus du participe présent, (trop) nombreuses phrases nominales : le style de l'auteur ne m'a qu'à moitié convaincue, me laissant à distance de toute émotion – une impression que je n'ai jamais eu avec les précédents romans de David Vann.

Cette réécriture très ambitieuse du mythe de Médée demeure dérangeante et glaçante, à l'image de l'univers de l'auteur américain.
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Le nouveau roman de David Vann est toujours une sortie incontournable ! Voici mon avis sur cette parution très attendue.

Ce qui est sûr avec ce roman c'est qu'il va vous surprendre. Que vous soyez un grand fan de David Vann n'ayant jamais manqué un seul de ses livres ou que vous soyez sur le point de le découvrir : vous n'avez jamais lu un tel roman. JAMAIS. Au départ j'ai eu l'impression d'être complètement perdue. Je ne retrouvais ni le style de l'auteur ni son univers si caractéristique. Dans quoi me suis-je lancée ? Telle est la question.

David Vann nous l'explique à la fin : L'obscure clarté de l'air est l'aboutissement de la tragédie grecque, il aurait dû suivre directement Goat Mountain. J'ai terminé cette lecture sans savoir si j'avais aimé ou non, si j'avais même compris l'ensemble des phrases mais une chose est sûre David Vann avait écrit un roman fort, percutant et très important. Je ne suis pas une adepte des romans inintelligibles, volontairement complexes; je préfère un style simple et concis mais ici il y a une raison, il y a un but, une explication intrinsèque.

L'obscure clarté de l'air est une réécriture du mythe de Médée. En fait à mes yeux David Vann s'approprie même la notion de réécriture, il transcende la notion, il réinvite L Histoire, il lui donne une autre envergure, il redonne vie à des êtres condamnés. Médée devient une nouvelle sorte d'héroïne, une femme à qui on redonne une voix, un destin. le style de David Vann est absolument surprenant, riche, assez difficile à appréhender mais il peut se lire comme un long poème, comme L'Odyssée d'Homère où cette fois une femme devient légende.

En définitive, une lecture très originale, complexe, violente et inattendue.
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Tranche la gorge de ton frère, lecteur, et celles de tes fils, par la même occasion. Débarrasse-toi de ce qui fait de toi le jouet des dieux et des hommes, à commencer par ta passion amoureuse, si tu veux accéder à la part de divinité qui te revient de droit.

C'est quoi, être femme, lecteur, dans une société phallocrate ? esclave, trophée, récompense… Médée, la révoltée, la folle, la sorcière, devient, ici le symbole anticonformiste et castrateur d'un pouvoir liberticide qui n'a que la tyrannie pour unique levier.

Sous la plume de David Vann, trempée dans une tourmente violente et sans fin, le mythe de Médée prend des allures de catharsis ultime dans laquelle la condition humaine se fait risible et vaine. le tout est empreint de cette puissance évocatrice propre aux drames antiques, l'auteur ne sachant que trop bien traduire les tourments de l'âme et les terribles relents destructeurs qui le traversent.

Je te propose un voyage sans retour à bord de l'Argos, navire funeste marqué du sceau de la mort, tu embarques pour une errance solitaire qui te fera toucher du doigt les entrailles chaudes et visqueuses de la vengeance pécheresse. Bonne route…

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L' OBSCURE CLARTÉ DE L' AIR de DAVID VANN
Adaptation du mythe de Médée par David Vann. L'histoire commence sur un bateau avec Médée, Jason et les Argonautes qui fuient Eétès, roi de Colchide et père de Médée qui devait aider Jason à retrouver son trône légitime en échange de la Toison d'or. N'ayant pas tenu sa promesse, il veut en plus tuer Jason et Médée qui s'enfuient avec les Argonautes en prenant en otage Absyrtos, son frère. Pour retarder Eétès qui les poursuit, Médée va tuer son frère, le découper en morceaux qu'elle va jeter dans la mer. Eétès voulant donner une sépulture décente à son fils va perdre du temps pour récupérer les dits morceaux et ne pourra les rattraper. Ils vont arriver à Iolcos ou de nouvelles aventures les attendent.
Le mythe de Médée est assez sombre dans sa version la plus répandue mais David Vann a choisi d'en remettre une bonne couche avec des détails bien sordides et glauques à souhait. Il brosse un tableau finalement assez grotesque et ridicule de ces dieux ou demi dieux mus par des sentiments bien humains. Quand je vous aurai dit qu'on n'échappe pas à quelques passages franchement scatologiques, vous saurez à peu près tout de ce livre dont on peut facilement éviter la lecture sauf à être un fan de Médée( ce qui serait curieux vu qu'elle est vraiment cruche!!) A vous de juger.

Médée, tueuse de roi. Personnage mythologique qui a crée son histoire dans le massacre, écrit sa vie dans le sang. Épouse de Jason qui guida les Argonautes à travers les mers pour voler la toison d'or, elle trahit son père et son pays en quête de liberté. Assassinant son frère, brisant le mental des gens pour qu'ils tremblent d'effroi devant elle. Une sacrée femme, célèbre depuis l'éclat de ses hauts faits.

Très en avance sur son temps, femme émancipée qui cherche à exister pour autre chose que la procréation. Elle voudrait que l'on se souvienne d'elle, qu'enfin une femme ait de l'importance face à ces rois auto-proclamés qui se prétendent fils de Dieu (en définitive de simple hommes, comme tous ceux peuplant le monde). Elle se dit prêtresse, utilise les croyances du peuple contre lui-même pour le réduire à un état d'esclavage. Comme des animaux dociles prêt à croire tout ce que l'on veut pour que quelqu'un dirige à leur place. Sans remord, elle décime les hommes qui la gène en les découpant en morceaux. Des moments durs, trash même. Un peu trop dégoûtants pour moi d'ailleurs, mais on voit ainsi la noirceur d'âme de Médée. Jusqu'où elle est prête à aller pour survivre dans ce monde qui veut l'écraser.

Un livre sombre, un personnage énigmatique qui sort des sentiers battus. du pur David VANN quoi ! Mais s'il s'agit là de son oeuvre qui m'a le moins convaincue. Je ne saurais dire s'il s'agit de mon imagination ou non, mais je n'ai pas ressenti l'émotion qui en général me submerge dans ses romans. Ici j'ai senti l'histoire prise à autrui, un « simple récit » comparé aux textes qu'il imagine lui-même en s'inspirant de son vécu. L'écriture est toujours aussi belle, mais ça manquait de fond, d'âme. En dent de scie, on alterne des passages haletants et vifs où Médée se bat avec force et tempérament, avec d'autres où je me suis un peu ennuyé, Médée fuyant après avoir perdu tout ce qu'elle avait gagné. Une vie bien triste pour une femme, petite-fille du soleil, fille d'un demi-Dieu.

Amateurs de mythologies, foncez sur ce roman qui livre une interprétation vraiment intéressante de cette femme qui défend le féminisme.
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