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Critique de boudicca


Depuis 2009 le festival des Imaginales profite de la réunion des meilleures plumes de la fantasy francophone à Épinal pour sortir une anthologie confrontant deux figures emblématiques du genre. Aux reines et dragons, elfes et assassins ou trolls et licornes succèdent donc deux nouveaux personnages : la fée, créature incontournable des récits merveilleux, symbole de féminité et de magie, et l'automate, être constitué de métal et de boulons, intimement lié au monde de l'industrie et de ce fait plus volontiers associé à la science-fiction. Quatorze auteurs ont cette année apporté leur pierre à l'édifice sous la direction de Jean-Claude Vantroyen qui prend donc la suite de Stéphanie Nicot, Lionel Davoust, Sylvie Miller et Jean-Claude Dunyach à la tête de l'anthologie. Parmi les auteurs sollicités, certains profitent de l'occasion pour nous en dévoiler un peu plus sur un univers déjà exploité : c'est le cas de Charlotte Bousquet qui nous offre une jolie nouvelle prenant place à Senanq, ville fascinante et labyrinthique révélée par l'ouvrage collaboratif « Jadis » (« Le rouet noir »). Lionel Davoust revient lui à l'univers d'Evanégyre et dépeint l'affrontement de deux puissances et de deux visions du monde radicalement différentes (« Le plateau des chimères »). On retrouve également la France médiévale uchronique de Fabien Cerutti qui signe avec « Le crépuscule et l'aube » une nouvelle réussie consacrée à la disparition d'un des peuples merveilleux peuplant encore cet hexagone du XIIIe siècle revisité. Trois textes qui ne font que confirmer la maîtrise des auteurs et qui permettent aux lecteurs ayant lu leurs précédents ouvrages de bénéficier d'un bonus appréciable.

Les autres nouvelles sont d'aussi bonne qualité, même si quatre textes sortent à mon sens du lot. La première est incontestablement « Magie de Noël » de Gabriel Katz qui nous transporte dans un Paris post-apocalyptique dont certains quartiers sont devenus de véritables zones de non droit. Un père de famille va cependant braver le danger par amour pour sa fille qui rêve de se voir offrir pour Noël une fée. Une nouvelle touchante, très immersive et dotée d'une chute bien amenée qui apporte un tout nouvel éclairage au récit. Autre texte marquant de cet anthologie, celui d'Estelle Faye (« Smoke and Mirrors »). Les interactions entre la fée et l'automate y sont quasi inexistantes néanmoins tous deux ont leur place dans cette intrigue qui met en scène trois jeunes filles bien décidées à réaliser leurs rêves… mais à quel prix ? La plume de l'auteur est toujours aussi agréable et on se prend rapidement au jeu tragique qui se joue ici. Adrien Tomas et Pierre Bordage optent pour leur part pour une critique de certains aspects de notre société moderne. le premier imagine une cité dont l'énergie dépendrait de l'exploitation immodérée et destructrice d'un autre peuple (« L'énergie du désespoir »). le second met en scène une fée amoureuse d'un humain et luttant tant bien que mal contre la routine dans laquelle elle et son amant se laissent enfermer (« AuTOMate »). Deux textes complètements différents, tant au niveau du style que de la mise en scène de ces fées et automates mais qui séduisent par leur originalité et par leur réflexion.

Cette septième anthologie des Imaginales est donc un très bon cru mettant en scène de façon originale et variée deux figures à priori difficilement conciliables car appartenant à deux mondes et deux genres différents. L'occasion pour ceux qui le souhaiteraient de se familiariser avec quelques unes des plus belles plumes françaises des littératures de l'imaginaire...
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