L'armée furieuse

Adamsberg croisa le regard de Retancourt et y trouva, avec certitude, la marque d'une ironie provocante. Retancourt avait compris la fuite de Mo, comme Danglard, et elle n'avait pas parlé. Pourtant, rien n'avait dû lui déplaire autant que cette méthode aux effets incertains.
(p.410)

En marchant vers la voiture aux côtés de Danglard, Adamsberg posa la main sur sa poche de pantalon et se demanda quel esprit lui avait soufflé l'idée, bien avant, de prendre un fragment de la terre de Bonneval. Et pourquoi il avait emporté ce morceau avec lui.
(p.193)

- C'est nécessaire d'aller si vite ? demanda Danglard. Nous ne sommes pas à une demi-heure près.
- On va vite parce qu'il fait chaud.
- Pourquoi avez-vous menti à Emeri sur notre heure d'arrivée ?
- Ne posez pas trop de questions, commandant.
(p.172)

Assis en face d'Adamsberg, Mercadet tortillait ses mains minuscules l'une dans l'autre. Un type honnête, scrupuleux, fragile aussi, et qu'Adamsberg précipitait au bord de la dépression, de la détestation de soi.
(p.144)

La ferme de Leone apparaissait au loin et Adamsberg s'arrêta soudain, aux aguets. L'air clair lui apportait une plainte continue, le gémissement aigu d'un chien en détresse. Adamsberg courut sur la route.
(p.106)

Sa mère psalmodiait le nom de ce saint en une rengaine irritante sitôt qu'elle avait égaré la moindre babiole. « Saint Antoine de Padoue, vous qui faites trouver tout. »

On ne pense jamais à la manière dont on marche, sauf quand on se sent surveillé, par la police ou par l'amour. Et rien n'est plus difficile alors que d'en imiter le naturel perdu.

L'enseignement est une vertu qui aigrit. Le flicage est un vice qui enorgueilli.

Quand une alarme vitale se déclenche, la réplique humaine est impondérable et foudroyante

Quand une alarme vitale se déclenche, la réplique humaine est impondérable et foudroyante.