La guerre de la fin du monde

Llosa nous délivre un roman essentiellement historique avec des personnages fictifs. C'est la lutte entre l'état brésilien et une sorte de secte religieuse établie dans le Nordeste mené par le Conseiller qui va prêchant la campagne pour une morale stricte et voyant dans le gouvernement brésilien la matérialisation de l'Antechrist! C'est une guerre improbable au vu du déséquilibre des forces en présence mais qui va durer longtemps. On est à la toute fin du 19 ème siècle
C'est un roman intéressant et captivant mais pas simple à aborder de par sa structure narrative éclatée. On se rapproche de son écriture de Conversation à la cathédrale ou la Maison verte. Si vous commencez à lire Llosa évitez de prendre celui ci en premier !

Un des mes livres préférés, et de loin !

Vargas Llosa, pilier de la littérature latino américaine (au même titre que Garcia Marquez) nous livre un vrai monument.
On se sent totalement emporté dès les premières pages dans cette épopée de Canudos.

A tout moment on se sent vivre dans ces paysages arides du Nordeste; région ravagée par la pauvreté, où des propriétaires terriens et politiciens ne lachent rien, et où les personnages improbables se succèdent.

Magnifique narration !

Un superbe livre qui se devore d'un trait car l'auteur sait faire revivre le souffle de la guerre et ses atrocités sans en rajouter dans le pathos.L'histoire se deroule au Bresil du dix neuvième siècle et est un portrait de la société coloniale de l'epoque.

D'la bataille, en voulez-vous, en v'la!
D'la politicaillerie, en voulez-vous, en v'la! Mais attention! Comme dit un protagoniste du livre:

« C'est mal élevé de parler politique devant les dames » (On revient de loin!)

En fait, ce n'est pas une question de genre mais bien de style: faut aimer lire ce type de roman. Si ce l'est, vous allez vous sentir comme petit poisson dans l'eau.

L'oeuvre a l'avantage d'être historique et de nous faire sentir ce que ce devait être cette époque, lors des naissances des républiques sud-américaines. C'est le côté que j'ai le plus aimé du livre.

Néanmoins, le cas du Brésil reste tout de même particulier.

Voici un petit résumé du contexte du livre pour vous soutenir dans cette lecture:
1. En 1888, le gouvernement impérial signa la Loi d'or, qui supprima l'esclavage. Cette décision provoqua la colère des propriétaires terriens qui fit en sorte qu'ils adhérèrent au mouvement républicain et couronna son avènement;

2. En abandonnant l'esclavage, l'Empire, conservatrice et religieuse, perd son soutien politique traditionnel;

3. La fin de l'esclavage n'apporta aucune amélioration à la condition sociale et économique des anciens esclaves noirs et métis. Sans éducation, sans profession définie, leur simple émancipation juridique ne changea pas leur condition. Que leur resta-t-il? L'errance ? L'enrôlement militaire?

La guerre de la fin du monde: Une histoire épopée!

simplement extraordinaire roman.

Roman sur une guerre oubliée au fin fond du Nordeste brésilien. Juste après la création de la république, un prophète, surnommé le conseiller, entame un périple à travers la campagne brésilienne. Très vite, il est suivi par un petit groupe de fidèles qui ne cesse de grandir avant de s'installer à Canudos. Ils forment alors une communauté alternative qui comptera bientôt des milliers de personnes ; ce que ne peut accepter le nouveau gouvernement brésilien qui y voit un groupe désireux de rétablir l'empire, aidée en cela par la Grande Bretagne, ce qui n'est pas du tout le cas. Des troupes gouvernementales sont alors envoyés pour mater la rébellion.
Histoire, fanatisme religieux, amour et haine, condition de vie extrême de la population (sécheresse, famine), conflits politiques et guerre ; tout est traité dans ce roman fleuve, un très bon gros pavé pour les soirées d'hiver !

La guerre de la fin du monde est l'une de mes plus belles lectures de jeunesse ; j'ai relu le chef d'oeuvre de Vargas Llosa avec un plaisir enrichi par l'expérience.
Ce roman est tout à la fois une épopée, un western brésilien et une allégorie de la construction chaotique, violente et aventureuse des nations sud-américaines. On retrouve dans chaque personnage l'intérêt du grand écrivain péruvien pour le caractère si particulier de son continent, ce télescopage entre la culture amérindienne et ce qui est venu avec les descendants des Conquistadors. Nous sommes transportés par le souffle du récit et la force du style.
Dans cette guerre révolutionaire du Nordeste brésilien au 19ème siècle, chacun des protagonistes, y compris les plus étranges, est criant de vérité : au-delà de l'ancrage sud-américain, Vargas Llosa s'adresse à l'humanité toute entière, dans ses vérités et ses secrets les plus vils, dans sa capacité à la destruction mais aussi à la grandeur.
Voilà un romancier qui a bien mérité son prix Nobel de littérature et voilà un membre De l'Académie Française dont nous pouvons être fiers (même s'il n'a jamais rien écrit en français :)) !

C'est l'histoire de l'endurance.. de ceux qui n'ont plus rien à perdre

Brésil, fin du XIXe siècle. Un prédicateur parcourt une des régions arides du nord du pays, & le fait si bien qu'il récolte, au fil des ans, des centaines d'apôtres. Lorsque ceux-ci décident de fonder une communauté dans un coin reculé d'une terre abandonnée, qu'ils rejettent par le fait même les fondements de la toute nouvelle république brésilienne qu'ils croient, à tort, esclavagiste, qu'ils affrontent avec succès les forces de l'ordre locales qui tentent de les déloger -- c'est le début d'une guerre absurde, sauvage, dévorante, basée sur un malentendu qui ne sera jamais éclairé.

C'est une brique de sept cents pages en espagnol, 'La Guerra del Fin del Mundo', & c'est loin de se lire tout seul. C'est cru, c'est dur, mais aussi labyrinthique, peuplé de dizaines & de dizaines de personnages, de centaines & de centaines de destins, ça s'étend & ça divague, ça reste bloqué sur les mêmes trois heures pendant cent cinquante pages -- ça m'a demandé, par endroits, toute la concentration du monde pour ne pas refermer les pages de cette histoire qui s'entortille, qui rampe dans les aspects les plus boueux & les plus cruels de la guerre. C'est un livre que j'ai trouvé parfois long, parfois même ennuyant & répétitif. Mais parfois c'était parfait & juste & vrai, glorieux sans gloire, une histoire de gens pauvres & ordinaires qui décident de croire aveuglément à quelque chose, & trois fois plus quand ils comprennent que ça les tuera.

Un plaisir de lecture inégal, pour un récit qui me trotte encore dans la tête.