Citations sur Tours et détours de la vilaine fille (60)
J'ai fait l'impossible pour l'oublier, mais c'est inutile, je le reconnais. Je l'aimerai toujours. La vie n'aurait pas de sens pour moi si elle mourrait.
De cela aussi j'en voulais à Kuriko. Par sa faute, chez moi, les illusions qui font de l'existence quelque chose d'autre qu'une somme de routines s'était envolées. Parfois je me sentais vieux.
C'était un petit homme maigrichon, à moitié perdu dans des vêtements trop amples qu'il s'achetait, semble-t-il, exprès pour nager dedans, et avec des yeux de tortue qui hésitaient entre la veille et le sommeil.
Elle hésita un moment et fit, en soupirant, une concession :
- Je finirai bien par être amoureuse de toi.
Oui, pourquoi les petites chiliennes, qui étaient si libres, ne voulaient-elles pas d'amoureux ?
Le rideau du mystère entretenu par Lily et Lucy se leva inopinément le 30 mars 1950, au dernier jour de cet été mémorable, à la surprise-partie de Marirosa Alvarez-Calderon, cette grosse bouffie.
Mais il n'en alla pas ainsi, parce que dans cette vie les choses se passent rarement comme nous, les pitchounets, les envisageons.
Vous allez être surpris de l’entendre, mais vous êtes probablement la seule personne au monde qu’il puisse l’aider. Beaucoup plus que nous, je vous assure. Le danger, c’est qu’elle se replie sur son moi profond, dans une sorte d’autisme. Vous pouvez être son point de communication avec le monde. Elle a confiance en vous et, je crois, en personne d’autre. Elle se sent devant vous, comment dire … ? Sale. Car, pour elle, croyez-le ou pas, vous êtes une sorte de saint.
- Ton gagne-pain est en danger, me prévint-il. Un traducteur littéraire qui aspire à devenir écrivain, c'est dire qu'il sera, presque toujours, un plumitif frustré. Quelqu'un qui ne se résignera jamais à disparaitre dans son métier, comme nous le faisons, nous, en bons interprètes. Ne renonce pas à ta condition d'individu inexistant, mon cher, à moins que tu ne veuilles finir clochard.
- [...] Les amitiés ici sont très superficielles, il faut le dire. Les Anglais n'ont pas de temps à perdre avec l'amitié.
Le bonheur, je ne sais ni ne veux même savoir ce que c’est, Ricardito. Ce dont je suis sûre, c’est que ce n’est pas cette chose romantique et cucul que tu crois. L’argent te donne la sécurité, te défend, te permet de jouir à fond de la vie sans te soucier du lendemain. Le seul bonheur qu’on puisse toucher.