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4,07

sur 813 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un bon garçon, une vilaine fille. Un amour improbable dans le style : " Je t'aime moi non plus ! ".
Il est fou amoureux d'elle, il la poursuit sans relâche, elle refuse de s'attacher et préfère partir inlassablement pour suivre des hommes riches.
Une passion qui s'étale sur quarante années, de l'adolescence à l'âge mûr.
Des tours, des détours à travers le monde, de Lima à Paris, mais aussi et surtout des retours imprévus de la vilaine fille qui change de vie comme d'autres changent de voiture.
Franchement : une garce ! Mais il est bien trop gentil aussi ce " bon garçon ", il l'accueille toujours, amoureux comme au premier jour, même quand elle l'a quitté sans préavis et même des années plus tard quand il pense ne jamais la revoir.

Après un début un peu lent ( mon seul bémol ), le rythme s'accélère, les tribulations du tandem, imprévues, cocasses ou tragiques, m'ont finalement emballée. Impossible de lâcher l'intrigue, riche en rebondissements parfois surprenants. La finesse des caractères finit par rendre les personnages crédibles, attachants, presque touchants, avec leurs défauts, leurs erreurs, reflets de la vie somme toute.
Pourtant cette histoire, c'est du pur délire. Mario Vargas Llosa, que je découvre ici, a selon moi un réel talent de conteur, et surtout une écriture limpide et fort agréable. Rien à voir avec un Nobel poussiéreux et inaccessible.

Une belle découverte inattendue, un régal !

Challenge Nobel 4/..





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Un amoureux fini, prêt à tout accepter de la part de la vilaine fille !
À travers les pays et les époques, il la retrouve toujours au détour du chemin et la vilaine est toujours prête à lui jouer un tour et à le quitter à nouveau.

Rien de lourd dans ce roman écrit par ce Péruvien, Nobel de littérature 2010. Un garçon trop sérieux et trop gentil, une femme ambitieuse et prête à tout pour posséder le monde, seule une plume de qualité permet de rendre crédibles des personnages qui pourraient être de simples caricatures.

À travers les tribulations des amoureux, c'est un peu l'histoire du siècle qu'on survole, de l'Amérique du Sud à l'Europe, en passant par Cuba.

Un roman d'amours contrariées, une épopée qui ne se lasse pas de nous surprendre !
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C'est l'histoire d'une grande passion, celle de Ricardo, amoureux 'comme une bête' et pendant toute sa vie de la 'vilaine fille', femme fatale aux mille visages et autant de vies différentes.

La 'vilaine fille', qui change de nom comme de mari et dont on n'apprendra la vraie identité qu'à la fin du livre, est absolument égoïste, arriviste et sans scrupules. Mais elle ne manque pas de panache, de courage, de charme et on comprend bien ce qui plaît tant à Ricardo chez cette aventurière péruvienne qui sera tour à tour guerillera, femme de diplomate, aristocrate anglaise ou yakusa... Pour tout dire, elle me fait penser à Scarlett O'Hara et je l'aime bien !

Par opposition, Ricardo est le 'bon garçon' et c'est ainsi qu'elle l'appelle : il est sérieux, travailleur, fidèle, honnête, loyal... Attention, il n'est pas gris et ennuyeux pour autant, et sa vie ne m'a pas semblé étriquée du tout, mais au contraire conforme à ses rêves et à ses idéaux, parfois solitaire mais aussi riche de rencontres, de voyages et de lectures. Bref, je l'ai trouvé très attachant aussi.

Entre ces deux héros si différents, se noue une relation très charnelle et forte qui les unit et les sépare tour à tour. Ricardo parle d'amour et dit beaucoup de 'cucuteries' à la vilaine fille, alors qu'elle est souvent détachée et méprisante. Pourtant, leur désir les réunit à chaque rencontre, comme un amour qui ne dit pas toujours son nom. Ça ne m'a pas émue, mais intriguée, troublée, interpelée, intéressée...

D'autant que cette passion couvre près de 40 ans et tous les continents, nous apprend plein de choses sur le Pérou ou le monde des interprètes, nous fait rencontrer une multitude de personnages secondaires qu'on voudrait tous avoir pour amis dans la vraie vie, et m'a fait découvrir le style de Vargas Llosa que je n'avais jamais lu et que j'ai beaucoup aimé. Bref, un vrai plaisir de lecture !
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Certains destins sont liés de manière inexplicable.
Il est impossible d'essayer d'appréhender les fils invisibles qui les connectent et les condamnent à se retrouver régulièrement malgré les aléas de la vie.

Vargas Llosa excelle dans les récits construits autour de peu de personnages et avec une histoire relativement simple qui s'étire dans le temps.
La force de sa narration est sa capacité de saisir l'absurde des relations, de faire abstraction de la logique et de retranscrire avec grâce la grande farce dont les humains se font les héros avec constance, dans le rire mais aussi dans les larmes.

L'auteur péruvien a une formidable aptitude pour forer les relations humaines effeuillant les couches de vernis des apparences pour mettre à nu leurs tréfonds.

C'est une histoire d'amour et d'obsession, d'êtres qui sont destinés à se rencontrer malgré leur incompatibilité, malgré les déboires d'une relation non-linéaire qui parfois tout rapproche mais parfois tout sépare.

Vargas Llosa sait toucher à la fois notre coeur et notre jugement et jouer en virtuose avec toute la gamme de nos émotions. On ressent pour la Vilaine fille qui aime les « cucuteries » tout à la fois de la tendresse, de la haine, de l'empathie et de la pitié.

Inoubliable de justesse.

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Conversation domestique

- Alors, il est bien ce bouquin ?
- han… han…
- En tous cas, il a l'air prenant, je vois que tu ne le lâches pas.
- Oui. C'est vrai qu'il est prenant.
- Ça raconte quoi ?
- C'est l'histoire d'un amour impossible. Ricardo, un jeune péruvien – c'est la nationalité de l'auteur – est tombé fou amoureux d'une jeune et jolie compatriote. Mais, même si elle ne le rejette pas clairement, elle ne lui retourne pas de sentiments à la hauteur de ses espoirs, bien qu'elle accepte quand même de temps à autre de coucher avec lui. Elle est issue d'une famille très modeste. Elle semble plus préoccupée d'assurer son avenir matériel que sentimental.
- Il y a donc du sexe.
- Juste ce qu'il faut. Ils finissent quand même par se marier, mais cela ne sera pas pour autant la fin des frasques de cette fille, devenue femme au fil du roman et à qui il a attribué le sobriquet de vilaine fille. Elle est énigmatique et complètement imprévisible. Et lui, béat d'un amour qui ne tarit pas au fil du temps, la retrouve après chaque escapade avec la même flamme.
- Et c'est bien écrit ?
- Superbement. L'auteur est quand même prix Nobel de littérature 2010. La traduction est aussi très réussie.
- Prix Nobel, cela peut rebuter les lecteurs moyens que nous sommes.
- Oui, mais dans le cas présent, c'est très lisible et pas du tout rébarbatif. C'est même passionnant. L'écriture est sobre, sans métaphore. Elle dépeint notre amoureux transi sous un jour plutôt pathétique. On se prend volontiers de sympathie pour lui, même si on a envie de le secouer un peu.
- À part ça, qu'est-ce qui te plaît en particulier dans ce livre ?
- C'est une histoire singulière menée à un bon rythme. Les années passent vite dans des pérégrinations sur la planète entière : Lima, Paris, Londres, Tokyo et j'en passe. C'est raccroché à l'histoire, la grande. Et surtout les personnages sont attachants, chacun avec ses défauts. Et cette idée d'exclusivité sentimentale chez cet homme a quelque chose de touchant. Puis il y a surtout cette force qu'a cette femme de commettre des incartades invraisemblables et d'en faire porter la responsabilité à autrui. C'est bluffant. J'aime bien aussi l'idée que ce soit la femme qui soit la vagabonde sentimentale.
- C'est cela, oui. Il est vrai que chez un homme, l'exclusivité ça cache quelque chose. Et, ça finit comment ?
- Alors là, ma chère, je te laisse le découvrir toi-même.
- Tu avais déjà lu cet auteur ?
- Non, je découvre.
- Ça t'engage à essayer un autre de ses ouvrages ?
- le prochain est déjà épinglé au pense-bête. Ce sera La fête au bouc. Mais à propos d'exclusivité, dis m'en un peu plus …
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Jules : C'est quoi ton livre ?

Moi : C'est l'histoire d'une vilaine fille et d'un bon garçon.

Jules : Ah ? La laide et le bête alors ?

Moi : Non, non. Elle, elle est pas vilaine.

Jules : Ah ? Vilaine… mais pas vilaine. Je vois. Elle est bonne alors…

Moi : Non, non, c'est lui qui est bon !

Jules : Lui il est con…

Moi : Non. Il est bon ! T'es con ou quoi ?

Jules : Je sais pas… Trop bon, trop con peut-être…

Moi : Oh ! Vire tes mains. Vilain !



Du Pérou, en passant par la France, l'Angleterre, le japon, l'Espagne…
De l'adolescence à… une vieillesse un peu prématurée peut-être…


C'est le bon garçon qui use de sa langue pour nous conter son histoire, pour gagner son blé aussi et pour combler la vilaine fille !
Et elle lui en fait baver…
Remarquez qu'il n'est pas avare de sa salive quand il s'agit de la répandre sur ses lèvres.


La vilaine fille et le bon garçon ont des idéaux très différents : elle veut connaître un homme riche pour mener une vie rassurante, il veut vivre à Paris.
Le bon garçon nous emmène dans le récit de sa vie : ses voyages, ses amis, son métier… auxquels il faudrait ajouter donc ses amours, ses emmerdes.
Au détour de celles-ci, la vilaine fille nous est livrée par bribes, au gré de ses apparitions et de ses disparitions, dans une mesure que je vous laisse découvrir.



Un livre que j'ai apprécié et savouré pour la qualité de son écriture, sans que ce soit le coup de foudre.
Mais qui me permettra de me livrer avec plaisir à un autre Vargas Llosa si l'occasion se présente.



C'est une critique spécialement écrite pour Piatka, que je remercie pour ses conseils de lecture et vers qui je renvoie pour un bel avis sur ce livre.





« J'avoue j'en ai bavé pas vous
Mon amour
Avant d'avoir eu vent de vous
Mon amour

Ne vous déplaise
En dansant la javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une chanson
[…] »

(extrait de « La Javanaise » de Serge Gainsbourg :
https://www.youtube.com/watch?v=ujziaFKvi5Y )


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Oh que oui elle est vilaine, cette vilaine fille, égoïste, manipulatrice, menteuse, n'offrant que quelques miettes de bonheur (mais quelles miettes!) au milieu d'un océan de désespoir à son éternel amoureux transi.
Mais comment aurait-elle pu être autre, cette pétillante petite Chilienne, cette Péruvienne dépravée, cette castriste indifférente à la révolution, cette Parisienne élégante, ce pur produit de la gentry anglaise, cette Japonaise soumise, pour parvenir à s'extirper à force de rage et de rouerie à sa condition miséreuse et traverser le 20ème siècle, chevauchant fièrement toutes les cultures et soubresauts de l'histoire?
C'est qu'on finit par l'aimer, cette vilaine fille, et à l'attendre passivement à l'instar de son amant maudit, savourant dans l'attente l'évocation d'un Pérou pré-révolutionnaire, d'u Paris de carte postale, de seventies échevelées à Londres, qui constituent la toile de fonds vibrante et nostalgique de roman profondément attachant.
Deuxième roman de Vargas Llosa pour moi après "La tante Julia", et deuxième coup de coeur pour un auteur qui n'a pas son pareil pour loger des histoires d'amour tonitruantes et improbables dans un écrin littéraire de toute beauté.
Encore!
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Tours et détours d'une vilaine fille est l'histoire d'amour de toute une vie entre « Ricardo » dit le bon garçon et la « vilaine fille ».
Cette histoire commence à l'adolescence (les années cinquante) au Pérou pour durer jusqu'à la fin de leurs vies.
Les deux héros de ce romans sont à la fois si différents (lui sérieux, amoureux, fidèle, honnête … et elle belle, attirante, détachée et méprisante...) et complémentaires.
Leur histoire est une succession de rencontres intenses et de séparations douloureuses.
Allant du Pérou à Paris, passant par Cuba, l'Angleterre, jusqu'au Japon pour enfin atterrir en Espagne ; on fait la connaissance de Lily, Arlette, Madame Arnoux, Mme Richardson ou même Kukito.
Avec ce challenge (Nobel de littérature 2013/2014) et avec ce roman je découvre « Mario Vargas Liosa » et je suis agréablement surprise. J'adore !!!!!

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Mais qui est donc cette vilaine fille ?
Tour à tour Lily la chilienne, camarade Arlette, Madame Robert Arnoux, Mme Richardson ou encore Kuriko. Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, tout au long de sa vie elle endosse de multiples personnalités. Une seule chose est sûre : elle est le grand amour de Ricardo. A l'âge de 15 ans il est tombé sous le charme de ses yeux couleur miel et depuis elle est devenue LA femme de sa vie. La seule à laquelle il succombe sans aucune réserve en se laissant mener par le bout du nez. On dit que l'amour est aveugle mais Ricardo n'est pas aveugle, il a bien conscience des travers de sa dulcinée. Mythomane, manipulatrice, séductrice, perverse et froide, elle convoite surtout le pouvoir et l'argent et n'en a que faire de l'amour qu'il lui offre. Cependant pendant une quarantaine d'années il va s'obstiner à la désirer, l'attendre, la chercher. On dit aussi que l'amour rend fou mais Ricardo n'est pas fou, c'est juste un " bon garçon " Trop bon, trop con !


Vargas Llosa nous sert ici une histoire d'amour peu crédible mais fort réjouissante tant elle est tordue et pleine de surprises. A chaque chapitre on se demande comment Ricardo retrouvera sa " niña mala " pour toujours mieux la perdre. Quand et sous quelle identité va-t-elle à nouveau surgir dans sa vie et quel prétexte va-t-elle saisir pour à nouveau le quitter en le faisant souffrir encore. Mais l'aime-t-il vraiment cette très vilaine fille ? Ou n'est-ce pas plutôt le côté inaccessible de cet amour qui le fascine et le retient prisonnier ? C'est ce qu'on peut se demander car même s'il affirme souffrir, il se montre plutôt tolérant, voire complaisant, vis à vis de sa tortionnaire. Mais l'auteur ne s'attarde pas à décortiquer la subtilité des sentiments de Ricardo, il préfère laisser place à des personnages secondaires tout aussi intéressants. Par leur présence, un révolutionnaire castriste, un hippie, un truand japonais, un enfant mutique et tutti quanti enrichissent cette folle histoire tout en l'ancrant dans la réalité de celle de la seconde moitié du XXe siècle.
Une belle découverte que je dois à Sandrine57. Merci pour cette idée judicieuse !
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Il était une fois un gentil garçon amoureux fou d'une vilaine fille au point de lui consacrer toute sa vie. Ils se rencontrent à Lima, il la retrouve à Paris, la rejoint à Tokyo et ainsi de suite. Deux vies se déroulent, celle de Ricardo, profondément épris d'une femme qu'il ne devrait pas aimer, et celle de cette vilaine fille aux prénoms multiples dont l'unique ambition est d'épouser un homme riche et puissant, ce que n'est pas Ricardo… La trame est donnée. Il s'agit d'un roman d'amour, pas romantique pour un sou, qui nous fait voyager dans l'espace, dans le temps et dans le coeur de deux êtres meurtris à leur façon. Les personnages sont complexes, pas spécialement attachants, ni sympathiques mais ils dégagent une présence forte. Ils nous agacent et nous émeuvent tout à la fois. On a envie de les secouer, de leur faire la morale mais finalement, qui sommes-nous pour juger leurs choix…
C'est un récit entier, sans concessions et prenant que j'ai lu avec beaucoup de plaisir malgré mon peu d'empathie pour les personnages.
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