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Il y a des livres qui sont des plaisirs instantanés, que je dévore sans guère pouvoir m'arrêter mais qui me laissent peu de souvenirs et d'impressions au final. Et il y en a plus ardus, complexes ou difficiles à suivre qui finalement me marquent beaucoup plus. le canal Ophite appartient sans conteste à la deuxième catégorie.

Fifrildi – avec qui j'ai effectué cette lecture commune, et c'est toujours un plaisir – et moi avons passé l'essentiel du bouquin à nous demander où nous étions et allions. Il faut dire que John Varley ne facilite pas la vie du lecteur (c'est mon premier roman de cet auteur donc je peux difficilement affirmer qu'il s'agit d'une de ses caractéristiques). Ce n'est pas le foutoir complet – tout finit par s'expliquer logiquement – mais le style mêlé avec la nature des personnages plonge le lecteur tout nu dans l'histoire, sans repère et guère de prises auxquelles se raccrocher.

Dans cet univers des Huit Mondes, l'humanité n'est plus qu'une diaspora qui a été éjectée de la Terre par de mystérieux Envahisseurs comme on balaie un insecte agaçant. Elle est éparpillée sur divers mondes du système Solaire : La lune, Mars, Vénus, Titan, Pluton etc. (huit en tout donc). Pour l'essentiel la nouvelle culture reste une société de loisirs à l'occidentale, sauf que ces loisirs sont plus orientés sur les modifications génétiques du corps et le changement de sexe (avec du coup une sexualité LGBT qui ne se différencie plus du « mainstream »). le clonage est illégal mais maîtrisé techniquement et certains comploteurs qui souhaitent récupérer la Terre en usent et abusent pour se fabriquer des « esclaves » corvéables à merci.
C'est là que le style de John Varley entre en jeu. Il nous partage les pensées de clones de Lilo – une pro de la biologie – qui se succèdent et parfois coexistent sans nous indiquer précisément de quel clone il s'agit ; à chacun de deviner en fonction du contexte. On change de clone presque à chaque paragraphe. Il en résulte de la confusion volontairement appliquée, et une impression que ces clones qui répètent souvent les mêmes actions forment une seule entité collective, une impression aussi de cousinage avec des boucles temporelles telles que dans le film Un jour sans fin.

Le roman fourmille d'idées : des mini trous noirs quantiques chassés par des navigateurs solitaires au-delà de Pluton, de la vie intelligente et étrange dans les planètes gazeuse comme Jupiter, des symbiotes d'humain et de vie artificielle ressemblant à des plantes qui dérivent dans les Anneaux de Saturne et un mystérieux signal venu de la constellation d'Ophiuchus (le fameux canal Ophite) qui fournit des sommes d'informations scientifiques à l'humanité depuis des siècles. Et j'en ai encore sous le coude.
Certaines de ces idées ne sont que superficiellement exploitées. D'autres prennent de l'importance au cours du récit. le canal Ophite ne devient véritablement central que dans la deuxième moitié du roman. J'ai d'ailleurs eu l'impression que le roman changeait d'objectif en plein milieu ; sensation bizarre.

Avec tout ce que le viens de dire, je devrais donner une note assez moyenne à ce récit. Mais il faut bien avouer que le nature des explications apportées dans les derniers chapitres, usant de concepts scientifiques pas forcément évidents au demeurant, m'a bluffé et a fait remonter la note. Je l'ai déjà dit, tout ou presque finit par s'expliquer, à condition d'avoir un bon talent d'abstraction.

Je ne pense pas que le canal Ophite soit apprécié par tous les publics. A vous de tenter si vous vous en sentez l'envie. Pour ma part je ferai d'autres tentatives chez Varley un de ces jours.
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Le canal Ophite est un roman que j'ai découvert en lisant l'essai d'Ïan Larue « Libère-toi cyborg ! le pouvoir transformateur de la science fiction féministe. » En effet, la transidentité des personnages est un élément important qui vaut la peine d'être souligné.

« Lilo (…) avait de vagues réminiscences à propos d'une différence de rôle social entre les hommes et les femmes avant que la pratique courante de la transsexualité ne mît un terme à la question. »

Selon Larue, Varley ira même plus loin dans « Système Valentine »

Premier roman de l'auteur, il a été nominé pour le prix Locus en 1978. Je l'ai lu en compagnie de BazaR avec qui j'ai pu échanger autour de cette lecture pas toujours facile. Je dois avouer que je me suis sentie perdue la moitié du temps.

J'ai beaucoup aimé le contexte de l'histoire avec ces mystérieux Envahisseurs qui se sont emparés de la Terre et qui ont contraint l'Humanité à l'exil à travers les hostiles Huit Mondes . Il y a aussi la particularité du clonage qui

Lilo, une ingénieure en génétique, est condamnée à une mort « définitive » mais un certain Tweed a un deal à lui proposer. de toute évidence il désire récupérer la Terre mais

Comme j'avais lu la 4e de couverture (assez mal fichue), je savais plus ou moins de quoi il était question mais ce qui m'avait semblé comme un point de départ arrive tardivement dans l'histoire. Et donc, j'ai passé beaucoup de temps à m'interroger et à essayer de trouver une logique à ce qui se passait. Rien ne faisait sens.

Une chose m'est apparue vraiment très incompréhensible Bref, tout ça pour ça…

À la fin, BazaR m'a expliqué certaines choses mais c'est comme avoir la réponse du problème de maths sans comprendre le développement. À mon avis, la structure de l'intrigue est déséquilibrée et l'auteur ne donne pas assez d'indices pour avoir la possibilité de deviner. je trouve toujours cela très frustrant.

Bref, pas très concluant pour une découverte d'auteur mais je lui donnerai une seconde chance avec son recueil de nouvelles « Champagne bleu ».

N.B. : c'est ma 900e critique ^_^



Challenge SFFF 2021
Challenge mauvais genres 2021
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Un excellent moment de SF ...

C'est un roman très agréable car il est clairement conçu pour distraire le lecteur et le style ainsi que le fond se plient à cette objectif .
En même temps la réflexion que l'auteur consacre au clonage et au milieu expérimental ne manque clairement pas d'envergure ou de sérieux .
Du sérieux sans se prendre pour autant au sérieux !

Ce roman a été écrit en 77 ... : Il n'a pas pris une ride ..
Il rivalise haut la main avec ce qui se fait de mieux aujourd'hui ...
Nous sommes impliqué d'office dans cette histoire aussi foisonnante que totalement solide du point de vue de la construction ...
C'est plein d'humour et d'ironie douce ..

Le style me rappelle immanquablement P F Hamilton ..
Du même auteur j'ai beaucoup ( beaucoup ) apprécié Gens de la lune et Les mannequins

Le seul reproche que je ferais à ce roman est d'être un peu à l'étroit bien que déjà assez long .

Il méritait certainement un plus grand nombre de pages sans aucun doute .
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J'espérais en remontant aux origines comprendre enfin, pourquoi les extra-terrestres sont si méchants... Et bien je ne sais toujours pas pourquoi... Mais on y apprend ce qui se passe sur terre peu de temps après l'invasion et s'il y reste quelques hommes. (ne comptez pas sur moi pour lever le mystère)
Mais bon, ce livre comme tous les autres varley que j'ai lu est passionnant et vous plonge dans un abîme de reflexions, sur le clonage, l'individu, la liberté (thème propre à l'auteur) la politique... Comme toujours chez varley les personnages sont trés bien construits, insolents et profonds. Il y a une réele profondeur psychologique dans ce livre et qui n'est jamais lassante.
C'est aussi un livre qui m'a fait rêver, l'ambiance (avec les cyber et les manipulations biologiques) et le rythme sont comparables à ceux des meilleurs sterling (schismatrice notament).
pour mettre un petit bémol, c'est un des premier varley et je dirais que le style (déjà trés bon) n'est pas aussi bien maitrisé que "dans gens de la lune" ou que dans "le système valentine".


Lien : http://sfsarthe.blog.free.fr
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Le Canal Ophite est un roman original à plus d'un titre. D'une part le thème du trans-humanisme est traité de manière assez singulière puisqu'ici les clones bénéficient de l'ensemble des souvenirs de l'original. Un peu à la manière des gholats de Dune à la différence qu'ici aucun trauma n'est nécessaire au réveil de la mémoire. Ça provoque des situations singulières avec par exemple la coexistence d'un individu et de son clone (ou du clone de son clone...je m'y suis parfois un peu perdu) à un instant t.
D'autre part, la place de l'humanité au sein de cet univers apporte un peu de fraîcheur puisqu'au lieu de l'habituel traitement d'une espèce au sommet de l'échelle de l'évolution, l'auteur choisit ici de n'en faire qu'une des représentantes d'un type d'espèces intelligente, ce type d'espèce étant lui-même seulement au troisième rang dans la hiérarchie de l'intelligence. de quoi relativiser. Cet aspect m'a clairement séduit non seulement parce qu'un changement de perspective est toujours salutaire dans un genre (SF) parfois victime de redondance, mais aussi parce que l'auteur l'a traité intelligemment. Les Envahisseurs étant au delà de notre compréhension, il n'a pas trop cherché à en décrire les motivations profondes, tout juste à en décrire les agissements. Et puis les réflexions sur l'évolution (notamment sur l'espérance de vie des espèces), sur l'échelle du temps cosmique sont des thèmes qui comme souvent me donnent le vertige ou me font me sentir un grain de sable...
Alors certes il y a des défauts : le récit est parfois un peu décousu et il n'est pas toujours évident de s'y retrouver entre les différentes incarnations du personnage principal. Mais c'est un livre qui a beaucoup fait travaillé mon imagination, d'autant que l'auteur est plutôt avare en description. Au moins on ne peut pas l'accuser de délayer.
Un bon bouquin, intelligent et original. J'espère que les suites sont à la hauteur.
Lien : http://latavernedugeek.blogs..
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Premier livre que je lis de l'auteur texan dont la bibliographie remonte aux années 80, c'est aussi son premier roman. Il introduit la série des Huit Mondes qui compte, en France, trois opus.
La Terre a été colonisée par des extraterrestres mystérieux, et une organisation secrète manigance pour la récupéré. Pour cela, on enlève Lilo et on l'envoie à l'endroit d'émission du Canal Ophite, ce faisceau qui envoie tout plein d'informations technologiques. le voyage là-bas est capital car les humains risquent de subir de graves conséquences.
Lien : https://jmbsf.wordpress.com/..
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Quelle histoire !Tout commence avec la première mort de Lilo, une ingénieur en biotechnologies qui, pour s'être intéressée d'un peu trop près au génome humain, se retrouve condamnée à mort. Evidement, il ne lui arrivera pas que ça.Et je n'en dirai pas plus sur l'intrigue parce que même si elle est intéressante, elle n'est pas l'intérêt esssentiel de ce roman.Non, ce qui est intéressant, ce sont les voyages que fera Lilo à travers ce système solaire qui n'est plus vraiment aux mains de l'humanité. Des voyages qui l'amèneront à découvrir de multiples réalités culturelles et sociales.Elle ira ainsi vivre un moment dans un astéroïde en orbite autour de Jupiter, sur la Lune, ou même sur Pluton la lointaine.Et ça, c'est fascinant. [a:Varley|15085|Frank Miller|http://photo.goodreads.com/authors/1206594388p2/15085.jpg] a, je crois, clairement choisi dans ce roman de jouer de la sensibilité du lecteur de SF face à un "sense of wonder" bien développé. du coup, il en profite et nous en jette plein la vue à chaque page ou presque. Enfin, plein la vue, pas exactement. En fait, il nous plonge dans un monde futur en nous faisant clairement comprendre par des détails subtils que ce monde n'est pas le nôtre, et que tenter de faire correspondre ces deux mondes n'est pas un exercice trivial.Par exemple, au début du roman, il nous explique qu'après avoir franchi un sas, Lilo perd un bras par la faute d'un autre personnage. Là où notre condition humaine actuelle nous ferait voir cette perspective avec un minimum d'effroi, Lilo ne ressent absolument rien, et se contente de continuer son voyage. Ce n'est qu'au bout de quelques paragraphes inquiétants qu'on lui "branchera" un autre bras. Et en ces quelques phrases, toute la science-fiction apparaît.C'est ça à mon avis, ainsi que le voyage à travers les merveilles de ce système solaire, qui m'a fait apprrécier ce roman.Enfin, ça, et aussi la multiplication des points de vue de Lilo qu'on pourrait quasiment voir comme des "et si" : et si elle s'évadait, et si elle était détournée de son évasion. Exactement comme dans "le jour sans fin". Et ces itérations sont terriblement bien faites, et bien intégrées à une histoire générale.Tout ça fait de ce roman plus tout jeune une excellente lecture, que je vous recommande (avec bien sûr [b:Gens de la lune|6287329|Gens de la Lune|John Varley|http://ecx.images-amazon.com/images/I/5166b1P2EnL._SL75_.jpg|6471608] qui se place dans le même unviers et rend (avec bon goût) un hommage brillant à [a:Heinlein|205|Robert A. Heinlein|http://photo.goodreads.com/authors/1192826560p2/205.jpg]).
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