Je ne sais plus à quelle occasion, dans quelle émission de radio ou de télévision j'ai entendu parler de
Flore Vasseur et de son livre
Ce qu'il reste de nos rêves, paru au début de l'année 2019. Je ne sais même plus si j'avais entendu ou vu l'autrice elle-même parler de son livre ou s'il avait été uniquement présenté par un chroniqueur. Je me souviens par contre que cela m'avait tout de suite donné envie de le lire.
Pourtant, si le nom d'
Aaron Swartz me disait vaguement quelque chose, j'ignorais quasiment tout de son parcours, qui est l'objet de ce livre :
"
Ce qu'il reste de nos rêves est un voyage sur les traces d'
Aaron Swartz, cette figure quasi-christique qui a voulu changer la démocratie, et en creux le portrait d'une femme qui réfléchit depuis son premier roman sur la question du pouvoir, de l'engagement, de la résistance, dans un monde qui se prétend libre.
Brillant programmeur à la vision politique acérée, pour les pionniers du web,
Aaron Swartz est un génie, pour les progressistes un sauveur, pour les autorités américaines, l'homme à broyer. Internet, miroir aux alouettes dans lequel l'humanité se noiera, doit rester un outil de contrôle des populations. Il faut arrêter Aaron.
Pris en tenaille sur Lee Street, il tombe de vélo, se retrouve couché sur le capot, mains dans le dos, ferré comme un criminel. le gouvernement dégaine l'arme nucléaire : trente-cinq ans de prison, un million d'amende, l'interdiction de toucher à un ordinateur à vie. Aaron refuse toute négociation, veut un procès, laver son honneur et exposer l'injustice. Il est retrouvé pendu dans sa chambre à Brooklyn, à quelques semaines de l'ouverture de son procès, le 11 janvier 2013. "
Je le disais : je ne connaissais pas grand chose de la vie d'
Aaron Swartz mais il m'a suffi de me renseigner brièvement pour me rendre compte que c'est une personnalité qui avait tout pour me plaire : génie précoce de l'informatique et militant pour la liberté et le partage du savoir, cela faisait déjà deux qualités idéales pour moi. Son destin, bien sûr, a été tragique : traité comme un criminel par le gouvernement américain après un piratage du MIT, il s'est suicidé quatre mois avant son procès, où il risquait 35 ans de prison, dans un contexte américain de lutte acharnée contre le terrorisme.
Dans son livre,
Flore Vasseur nous livre deux récits : celui de la vie, trop courte, d'
Aaron Swartz ; et celui de sa propre enquête sur les pas d'Aaron, une personnalité qui la fascine et la touche profondément. L'autrice est allée à la rencontre de la famille et des amis dAaron, et ce voyage ne l'a pas laissée indifférente.
La partie biographique sur
Aaron Swartz m'a passionné : son parcours est à la fois fulgurant et tragique. Je me retrouve parfaitement dans les combats qui ont été les siens, que ce soit pour le partage du savoir et des connaissances ou la lutte des citoyens pour leurs libertés face aux états et multinationales unies par l'argent. Après coup, je comprends que le décès d'
Aaron Swartz ait touché autant de monde et qu'il soit resté depuis une source d'inspiration pour beaucoup.
L'autre aspect du livre, sur l'enquête de
Flore Vasseur, m'a peut-être moins séduit, même si cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture. Je lui reconnais tout de même une sincérité dans son intérêt pour
Aaron Swartz, loin du livre opportuniste comme il y a dû y en avoir plusieurs après la mort d'Aaron.
Pour finir, je dois dire que je n'ai pas vu passer les 352 pages de ce livre, dévoré en trois jours, et qui m'a de surcroit donné envie de lire les textes d'
Aaron Swartz, compilé dans un livre intitulé The Boy Who Could Change The World, qui sera ma prochaine lecture et dont je vous parlerai sans doute ici.