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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Aaron Schwartz, c'est ce garçon de 12 ans à qui  les grands de l'Internet demandaient conseil. C'est ce jeune homme convaincu de la nécessité de l'accès libre et universel  aux savoirs, ce millionnaire malgré lui qui peut enfin appliquer le précepte de son père, « gagner de l'argent puis s'en servir pour aider les autres » .C'est l'un des créateurs des  Creative Commons ( qui permettent n'importe quel auteur de libérer son oeuvre du droit de propriété intellectuelle), du flux RSS parenthèse qui permet de choisir d'échapper ainsi à la verticalité algorithme),  de l'Open Library (catalogue de tous les livres publiés), le créateur du site communautaire Reddit. C'est l'activiste acharné qui va prendre d'assaut le système. C'est l'icône des hackers décodeur qui abandonne la programmation pour le combat politique, avec ce vaste programme :
     
« Nous disposons d'un système de communication puissant déployée largement, globalement non contrôlée. le net sera ce que nous en faisons. C'est à nous de décider. Cela dépend de nous de changer le monde. »  
                                                                                                                                                                              Il s'élève contre la première tentative de  censure du Web aux États-Unis (la SOPA, Stop Online Piracy Act), répond en piratant les banques de données de la bibliothèque universitaire du MIT, ce qui mènera à sa perte, et en rameutant toute la communauté du Web, des internautes lambda aux GAFA pour bombarder les sénateurs de milliers de messages qui finiront par faire plier Obama.

C'est cet homme asocial et charismatique, torturé, énigme pour tous jusqu'à ses plus chers amis, qui va finir par se pendre dans son appartement New-yorkais, plutôt que d'affronter une  justice inique, décidée à détruire coûte que coûte cet agitateur dérangeant.

Aaron Schwartz,  c'est l'étoile qui continue à guider les hackers, c'est  l'idole  de Flore Vasseur qui livre cette biographie très personnelle, subjective  car passionnée, menée à 100 à l'heure, où elle se livre aussi elle-même, entière, ses tripes , ses colères, ses espoirs. Où elle interroge les moyens que nous voulons nous donner pour lutter contre l'emprise capitaliste qui traque l'argent au détriment de la pensée. Car internet est le lieu de toutes les libertés, de la vulnérabilité du système, détourné en faveur du profit et de l'asservissement des populations,.  IL faut se réapproprier  cette « ultime entreprise de docilité »  pour lui donner une force politique.
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Depuis le temps que je voulais lire quelque chose sur Aaron Schwartz ce livre m'est tombé dessus à la bibliothèque grâce aux bibliothécaires qui l'avaient mis sur une table à l'entrée.
Bien sure c'est une vision des choses vu par l'autrice mais je pense que ca donne une idée du contexte Américain dans lequel ce pauvre jeune homme a évolué. C'est beau l'Amérique, terre des libertés et de l'innovation... mais la justice et son rouleau compresseur fait peur à voir. Les intérêts de certains sont légèrement remis en cause et on sort le grand jeux à coup de millions de dollars. Tout ça pour des documents de recherches téléchargés en masse et même pas partagés, ca semble énorme. Bon on ne saura jamais le fin mot de l'histoire mais on a perdu quelqu'un qui avait visiblement du potentiel pour défendre les droits et les libertés sur cet Internet pour ce qu'il est devenu le pauvre doit se retourner dans sa tombe !
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Je ne sais plus à quelle occasion, dans quelle émission de radio ou de télévision j'ai entendu parler de Flore Vasseur et de son livre Ce qu'il reste de nos rêves, paru au début de l'année 2019. Je ne sais même plus si j'avais entendu ou vu l'autrice elle-même parler de son livre ou s'il avait été uniquement présenté par un chroniqueur. Je me souviens par contre que cela m'avait tout de suite donné envie de le lire.

Pourtant, si le nom d'Aaron Swartz me disait vaguement quelque chose, j'ignorais quasiment tout de son parcours, qui est l'objet de ce livre :

" Ce qu'il reste de nos rêves est un voyage sur les traces d'Aaron Swartz, cette figure quasi-christique qui a voulu changer la démocratie, et en creux le portrait d'une femme qui réfléchit depuis son premier roman sur la question du pouvoir, de l'engagement, de la résistance, dans un monde qui se prétend libre.

Brillant programmeur à la vision politique acérée, pour les pionniers du web, Aaron Swartz est un génie, pour les progressistes un sauveur, pour les autorités américaines, l'homme à broyer. Internet, miroir aux alouettes dans lequel l'humanité se noiera, doit rester un outil de contrôle des populations. Il faut arrêter Aaron.

Pris en tenaille sur Lee Street, il tombe de vélo, se retrouve couché sur le capot, mains dans le dos, ferré comme un criminel. le gouvernement dégaine l'arme nucléaire : trente-cinq ans de prison, un million d'amende, l'interdiction de toucher à un ordinateur à vie. Aaron refuse toute négociation, veut un procès, laver son honneur et exposer l'injustice. Il est retrouvé pendu dans sa chambre à Brooklyn, à quelques semaines de l'ouverture de son procès, le 11 janvier 2013. "

Je le disais : je ne connaissais pas grand chose de la vie d'Aaron Swartz mais il m'a suffi de me renseigner brièvement pour me rendre compte que c'est une personnalité qui avait tout pour me plaire : génie précoce de l'informatique et militant pour la liberté et le partage du savoir, cela faisait déjà deux qualités idéales pour moi. Son destin, bien sûr, a été tragique : traité comme un criminel par le gouvernement américain après un piratage du MIT, il s'est suicidé quatre mois avant son procès, où il risquait 35 ans de prison, dans un contexte américain de lutte acharnée contre le terrorisme.

Dans son livre, Flore Vasseur nous livre deux récits : celui de la vie, trop courte, d'Aaron Swartz ; et celui de sa propre enquête sur les pas d'Aaron, une personnalité qui la fascine et la touche profondément. L'autrice est allée à la rencontre de la famille et des amis dAaron, et ce voyage ne l'a pas laissée indifférente.

La partie biographique sur Aaron Swartz m'a passionné : son parcours est à la fois fulgurant et tragique. Je me retrouve parfaitement dans les combats qui ont été les siens, que ce soit pour le partage du savoir et des connaissances ou la lutte des citoyens pour leurs libertés face aux états et multinationales unies par l'argent. Après coup, je comprends que le décès d'Aaron Swartz ait touché autant de monde et qu'il soit resté depuis une source d'inspiration pour beaucoup.

L'autre aspect du livre, sur l'enquête de Flore Vasseur, m'a peut-être moins séduit, même si cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture. Je lui reconnais tout de même une sincérité dans son intérêt pour Aaron Swartz, loin du livre opportuniste comme il y a dû y en avoir plusieurs après la mort d'Aaron.

Pour finir, je dois dire que je n'ai pas vu passer les 352 pages de ce livre, dévoré en trois jours, et qui m'a de surcroit donné envie de lire les textes d'Aaron Swartz, compilé dans un livre intitulé The Boy Who Could Change The World, qui sera ma prochaine lecture et dont je vous parlerai sans doute ici.
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Autodidacte, génie du code et de l'informatique, Aaron Swart frappe également les esprits et son entourage par ses difficultés à communiquer et à être dans le monde.
Sa mort, le 11 janvier 2013, provoque une onde de choc dans la communauté de l'internet libre dont il est l'une des figures de proue, face aux mastodontes des Gafa.
En pleine affaire Snowden et autres Wikileaks, Flore Vasseur s'embarque pour les Etats-Unis sur les traces de son héros. Elle y rencontre ses proches, se rend dans ses différents appartements, suit ses errements géographiques et mentaux pour tenter de comprendre comment un tel génie a pu se perdre.
De cette passionnante biographie partiale et partielle, je retiens d'abord la protohistoire de l'internet et les débats fondamentaux sur sa neutralité, et ose-t-on le dire son indépendance, puis une espérance propre à l'adolescence, période à laquelle s'ouvrent tous les champs des possibles. Parti d'une admiration absolue pour un jeune homme hyper doué, « ce qu'il reste de nos rêves » devient alors le récit d'une désillusion, la fin d'une innocence fracassée sur le mur cynique du pouvoir et de l'argent. A la fois triste et beau, comme bien des batailles perdues d'avance.
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