L`écriture est arrivée à un moment de ma vie où cela a été absolument vital de me mettre à écrire parce que j`étais perdue. J`avais vécu un certain nombre de choses difficiles et j`ai eu besoin d`écrire pour comprendre ce que je pensais. J`y ai trouvé un refuge puis du plaisir, puis une place. Mais jamais je ne me serais dit « je veux être écrivain », il y a dix mille métiers que j`aurais dû faire avant ! J`ai écrit Une fille dans la ville entre les mois de janvier et d`avril 2006. Il est sorti en septembre. Je l`ai écrit très vite car j`étais prête. J`avais déjà écrit un manuscrit mais je n`avais pas réussi à le faire publier. Finalement j`ai trouvé un éditeur (les Editions équateurs) qui m`a encouragé à travailler différemment. Et il m`a toujours accompagné depuis.
Il y a trois raisons à ce choix de sujet : premièrement je n`y comprends rien, donc ça m`agace. Deuxièmement c`est partout, ça m`agace encore plus. Troisièmement ça gouverne tout. Ça fait beaucoup de raisons. Je m`intéresse à ce qui gouverne le monde, j`ai envie d`expliquer ce qui se passe. Je n`écrirai jamais une histoire d`amour entre deux bobos parisiens. Je pense qu`il y a des choses à dire sur la gravité de la situation actuelle. Toutes les vérités ne sont pas faciles à dire et le roman est le dernier endroit où l`on peut dire tout ce que l`on veut, sans limite de temps ni d`espace. Donc j`écris.
J`ai emprunté l`idée à Douglas Coupland, dans Génération X ; ce n`est pas une de mes idées. J`avais trouvé que ses définitions de phénomène de société en marge de l`histoire, du roman étaient puissantes. Finalement, détecter une tendance et mettre en mot ce que tout le monde ressent, c`est un peu mon métier de base. Je trouve que c`est assez jouissif de définir en quelques mots des tendances de fond, d`inventer de nouveaux mots, de nouvelle expression, comme « entreprise 12 sur 20 ». Mon éditeur me suit sur ce genre de choses mais ce sont mes propositions.
Pas vraiment, je m`inspire de tout. Je trouve que les personnages sont bien plus vrais lorsque l`on fait des patchworks de personnalités. Car que sommes-nous d`autres ? Et puis, en termes de créativité c`est d`un triste de calquer des personnes. Je m`intéresse plus au phénomène d`une génération qui arrive au pouvoir. J`aurais pu choisir des personnages qui sortent de l`ENA, de l`X ou des Mines ! Mais pourquoi me compliquer la tâche ou tenter de flouter ?
J`ai toujours le même fil : qui gouverne ? Je lis beaucoup, je me documente et une intrigue émerge, quand elle le veut bien. Au début c`est un peu fou. Et puis elle prend forme, s`impose et se met à tenir la route.
Mon premier livre était le plus personnel. Il est né de ma propre confrontation au système capitaliste et mes désarrois par rapport à ça. Le choc.
Mon deuxième livre, découle du premier : si on est, collectivement, si mal embarqué, c`est parce qu`une industrie- la finance- a pris le pouvoir. C`est donc le sujet de mon deuxième livre.
Enfin, pour mon troisième livre, je me suis dit que si la finance avait tout ce pouvoir c`est parce qu`on l`avait laissé faire. Je me suis donc intéressée à la politique, la presse et le citoyen.
Finalement, c`est toujours la même pelote que j`étire… il y aura surement un quatrième livre !
Dans Une fille dans la ville, j`ai utilisé les marges pour apporter des éclairages.
Dans En bande organisée, je voulais afficher mes sources. Lors de la promotion de mon précédent livre (Comment j`ai liquidé le siècle), les journalistes me reprochaient d`affabuler, de faire des rapprochements faciles. Je passais donc mon temps à justifier ce que j`avais écrit. Mettre mes sources, c`est le moyen de dire : si vous ne me croyez pas, vérifiez.
Le QR code, c`est aussi un moyen d`augmenter la dimension que je donne à mes personnages.
C`est donc un apport supplémentaire pour la compréhension, pour aller plus loin. Mais attention, il n`y a pas d`histoire propre aux QR codes dans l`histoire même du roman.
J`aurais pu mettre les liens de mes sources en bas de page, mais le QR code est plus pratique, interactif et immédiat ! Si Balzac avait eu des QR codes, il les auraient utilisé !
Oui. Je veux écrire des livres au plus proche du réel donc mon travail de recherche est très minutieux. Je veux que quelqu`un qui travaille à Bercy ou en finance des marchés se dise que ce que j`écris est plausible… Je veux que cela l`intrigue, qu`il se sente… servi ! L`enquête doit être suffisamment approfondie pour qu`on ne puisse pas me reprocher d`inventer, de travestir la réalité.
La seule différence à laquelle j`ai dû faire face, c`est la dernière lecture pour harmoniser mon texte et mes sources. Quand on met sa source à portée de main, on ne peut pas se permettre de donner des chiffres approximatifs ! Il y a donc eu un travail d`une extrême précision juste avant la sortie du roman.
Je pense qu`on a un problème culturel. Un problème d`intoxication à un certain nombre de dogmes qui nous servent de soutien, de béquille. On n`a plus le temps pour réfléchir, on est enferré dans des attitudes acceptées socialement mais totalement aberrantes. Plus personne ne défend l`intérêt général, les sujets essentiels passent généralement à la trappe et on nous abreuve de sujets inutiles. C`est de notre faute, il n`y a pas de complot de quelques puissants sur le monde. Nous sommes responsables de notre renonciation à la liberté. On ne se rend pas compte qu`on est dans un état de servitude. On se croit libre parce qu`on a un IPhone et qu`on voyage avec easy-jet. La vraie liberté ce n`est pas ça. C`est la liberté de penser, d`imaginer, de rêver, de concevoir, d`éduquer ses enfants comme on veut, de manger ce que l`on veut. Tout va devenir difficile et c`est de notre faute car on laisse faire. On a perdu totalement foi dans ce qu`on est. La solution viendra de l`individu, quand il arrêtera de croire qu`une technologie, qu`un homme ou une femme providentiel(le) le sauvera de tout, c`est à dire de lui-même.
Les particules élémentaires de Michel Houellebecq.
Par ses qualités exceptionnelles, personne. Au contraire, c`est hyper motivant de lire un très beau texte. Ca donne envie de comprendre comment l`auteur a fait, son univers, sa vision. Par contre, un tas de livres me donnent envie d`arrêter : lorsqu`ils sont mauvais et cartonnent. Ca c`est très décourageant, le succès public d`un livre facile et bâclé.
Un roi sans divertissement, de Giono.
Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.
Oh il y en a plein, il y en a tellement. du Shakespeare par exemple.
TAZ: Zone autonome temporaire de Hakim Bey ou Le Grand Quoi de Dave Eggers, si possible en version originale : what is the what.
C`est dur… Je ne sais pas.
"Il faut voir le monde tel qu`il est et vouloir le changer quand même". Francis Scott Fitzgerald.
Le tour du malheur, tome 1 : La fontaine Médicis ; L`affaire Bernan de Kessel.
A l'occasion des Tribunes de la Presse 2021, rencontre avec Flore Vasseur, écrivaine et documentariste, autour de " Pourquoi j'ai réalisé Bigger than us". Rencontre animée par Philippe Thureau. Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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