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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Athènes, 2010. La crise de la dette publique grecque de 2008 a mis le pays à genoux et les manifestations anti-austérité font vaciller le pouvoir. de plus l'Europe (Allemagne et France en tête) qualifie la frontière gréco-turque de passoire pour les migrants et somme les autorités de remédier à cette situation.
C'est dans ce contexte très explosif que survient l'affaire de la tête coupée découverte près d'un bordel dans une zone militaire cogérée par la Frontex, une agence européenne. C'est Evangelos, un vieux policier proche de la retraite, qui est chargé de cette enquête politiquement risquée.
Ses investigations l'emmènent vers une sordide exploitation des êtres humains orchestrée par des militaires peu scrupuleux.
Evangelos est un concentré d'humanisme et de probité intellectuelle forgée sur son expérience policière mais aussi sur son passé personnel et l'histoire de son peuple, particulièrement les périodes les plus terribles du 20° siècle (guerre gréco-turque de 1919, dictature des colonels 1967).
Ce roman est également très intéressant pour comprendre la crise grecque et ses conséquences sur le peuple.
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Troisième roman de l'auteur suisse que j'ai lu. Pas le meilleur selon moi.Manque de rythme , trop de circonvolutions politico-économiques qui s'écartent du sujet. Certes on ne peut passer sous silence la situation de la Grèce en 2008, entièrement dépendante de ses créanciers européens pour la sortir du marasme.
Le sujet est ici l'arrivée des migrants qui utilisent la Grèce comme zone d'entrée dans l'Espace Schengen depuis la Turquie. le pays considéré comme une passoire par l'Allemagne et la France , la Grèce a décidé de construire un mur.
Mais en Grèce rien n'est simple : entre la corruption des autorités régionales et le lobbying assidu de certaines entreprises, les choses traînent en longueur. D'autant que sur le futur tracé du mur, à proximité d'un bordel , est découverte une tête.
L'enquête échoue sur le bureau de l'agent Evangelos, des services secrets grecs. Evangelos est un agent expérimenté qui en a vu d'autres et a bien l'intention de découvrir la vérité malgré les pressions qu'il subit de part et d'autres alors même que le rôle de Frontex est plutôt flou dans cette affaire..

S'il n'y avait pas ses tours et ses détours , j'aurai sans doute plus adhéré à cette histoire. J'ai eu effectivement beaucoup de mal à être totalement captivé par le récit qui manque cruellement de concision et de tempo.
Reste le personnage central , l'agent Evangelos, qui démontre une certaine habileté à dénouer les affaires les plus complexes, tentant de retrouver chaque témoin ayant gravité ce jour-là autour du bordel. Prostituée, homme d'affaires, militaire, agent de Frontex, chacun détient en effet une part de la vérité. L'auteur nous montre ainsi comment un triste fait divers peut rapidement glisser vers un scandale d'état quand des enjeux supérieurs sont en jeu.
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Le mur grec de Nicolas Verdan est beaucoup plus qu'un polar noir réussi se situant à la frontière de l'Union Européenne et de la Turquie. Cette région De Grèce est éloignée de la capitale de plus de mille kilomètres.

Entre trafics d'êtres humains, esclavages et courses aux subventions, le journaliste écrivain suisse décrit la réalité de l'émigration que nos société refusent de voir.

Agent Evangelos, employé à la direction du renseignement spécialisé dans la lutte antiterroriste et du crime organisé, est à trois ans de sa retraite. Habitué à appliquer les ordres sans se poser de questions, sans zèle mais avec conscience professionnelle, la découverte d'une tête va bouleverser ses certitudes.

En Thrace à mille kilomètres d'Athènes dans le village d'Orestiada, cette affaire se présente comme un règlement de compte entre migrants. Car, le village se situe à la frontière avec la Turquie.

Au même moment, un mur de barbelés sur 12, 5 kilomètres devrait se construire pour démontrer que les frontières de l'U. E ne sont plus une passoire. Seulement, la Grèce, endettée et ses habitants dans une situation économique inquiétante, souhaite que la communauté européenne prenne à sa charge cette dépense importante. Seulement, l'Allemagne se fait prier.

Évidemment, cette frontière est aussi le lieu de tous les trafics, et surtout celles des femmes. Aidé du Lieutenant Anastasis, flic du coin, Evangelos va enquêter pour trouver « la vérité à défaut de la justice » car toutes leurs hiérarchies les encouragent à trouver d'autres « réalités ».

Nicolas Verdan confronte son enquêteur aux souvenirs de ses anciennes affaires, signes d'une longue vie de travail, aux impératifs d'un service habitué à couvrir les secrets. de plus, Andromède, sa fille, avec son accouchement, vont lui permettre de comprendre ce qui est important dans sa vie.

La fiction sert à Nicolas Verdan à pointer les éléments de la réalité du traitement des migrants qui font partie de nos préoccupations politiques actuelles mais que nos sociétés modernes ont de plus en plus de mal à envisager avec humanité et respect. La documentation est sérieuse et argumentée.

Reste que le mur grec a toutes les caractéristiques d'un polar classique : enquête, suspens et méandres psychologiques de son limier.

A partir d'un fait divers, Nicolas Verdan construit un bon polar autour de recherches sérieuses qui aident à comprendre les enjeux des frontières de l'Union Européenne, sur fond De Grèce acculée qui vit des subventions reçues. Moment de lecture agréable et édifiant !
Remerciements

à @Latalante et @Babelio et sa masse critique pour #Lemurgrec de @verdannicolas
Lien : https://vagabondageautourdes..
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La position géographique de la Grèce, pays membre de la CEE, puis de l'Union Européenne depuis 1981, est on ne peut plus stratégique pour les autres pays membres et leur politique migratoire. En effet, que cela soit par la voie maritime avec ses multiples îles situées à quelques kilomètres de la côte turque ou alors par la voie terrestre avec sa frontière albanaise par l'Ouest ou turque par l'Est, les terres helléniques sont sujettes à tentatives d'intrusion et terrains propices à trafics. la présence depuis 2004 des militaires de l'agence Frontex en est l'illustration. Nicolas Verdan nous plonge dans la Grèce d'il y a une dizaine d'années dans son livre intitulé "le mur grec" et paru dans la collection Fusion de chez l'Atalante.

Agent Evangelos pensait pouvoir siroter un peu de raki tranquillement dans son bar préféré, savourant son nouveau rôle de grand-père. Mais c'était sans compter la découverte d'une tête sans corps sur les bords du fleuve Evros, à la frontière avec la Turquie. Il n'aime pas être loin de ses terres, surtout qu'ici les lieux foisonnent de soldats étrangers, mandatés par Frontex pour garder la frontière , frontière qui doit normalement accueillir un mur de barbelés. Mais on y trouve à la place un bordel pour soldats, l'Eros bien nommé et une tête sans corps. Ce n'est pas le moment pour le pays qui connaît des difficultés financières insurmontables de se mettre l'Europe sur le dos.

L'auteur suisse connaît bien la Grèce et son histoire récente . de mère hellénique, le journaliste affectionne les thèmes autour de la politique internationale. Et il en est énormément question dans ce roman paru en Suisse en 2015 et édité en France cette année. Nicolas Verdan réussit à nous contextualiser ce pays en proie aux déficits abyssaux et en même temps devront faire face à des enjeux de politiques migratoires pour les autres membres de l'union européenne Agent Evangelos, son personnage principal, perçoit tous ces enjeux mais veut néanmoins parvenir à la vérité, celle issu des faits et non celle qui arrangerait sa hiérarchie. Mais c'est loin d'être aussi simple. L'auteur nous montre tout ce qui peut graviter de sordide autour de ces frontières : militaires, prostitution, corruption, trafics. Ne vous attendez pas avec le "mur grec" à une intrigue policière alambiquée, trépidante. L'intérêt du livre est vraiment ailleurs dans cette plongée hyper réaliste dans cette Grèce endettée et surexposée aux critiques. Je vous laisse découvrir comment une tête va peut-être en faire tomber d'autres.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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Fin décembre 2010. Une enquête inhabituelle attend le grec Evangelos. A la frontière gréco-turque une tête a été découverte. Un cadavre sans corps, seulement la tête. La découverte a été faite près de la ville d'Orestiada, au nord-est de la Grèce. A cet endroit, sur à peine plus de douze kilomètres le fleuve Evros ne matérialise pas la frontière entre la Grèce et la Turquie. C'est une zone militaire très sensible, ce n'est donc pas la Police qui va enquêter, l'Agent Evangelos est membre du Service de renseignement du Ministère de la Protection du citoyen. Plus que les relations entre la Grèce et la Turquie, la crise migratoire inquiète le gouvernement grec à qui la Commission européenne reproche de ne pas faire son travail de blocage des migrants à l'extérieur des frontières de l'espace Schengen. C'est une patrouille finlandaise de Frontex, l'Agence européenne chargée de la surveillance des frontières, qui a découvert la tête sans corps.

Nicolas Verdan est journaliste ayant de solides attaches avec la Grèce. Dans ce roman il fait profiter le lecteur de ses investigations menées dans ce pays alors qu'il était frappé par une crise économique, financière et sociale terrible. Début des années 2010, cela date un peu mais mieux vaut tard que jamais pour découvrir et comprendre ce pays à la civilisation antique si éclatante. L'auteur passe en revue les épisodes récents de l'Histoire de ce pays ( les chapitres de ce récit sont d'ailleurs nommés épisodes ). le lecteur n'est pas transporté dans le passé, le récit reste dans le présent et les souvenirs d'Evangelos, ses observations ou ses expériences illustrent la vie grecque. Et il en a vécu des évènements, la dictature des colonels bien sûr. Sa famille a fait partie des populations grecques déplacées en 1922 de Turquie vers la Grèce, là où au 21ème siècle les migrants affluent.

L'enquête d'Evangelos prend vite une tournure inattendue, la tête a été découverte près d'un hangar que personne n'a remarqué où que personne ne veut voir. Un hangar sur lequel il est inscrit en lettres rose « Éros ». Ce hangar, c'est un bordel ! Un bordel ignoré par Frontex. Si on y ajoute, quitte à l'inventer, que la tête est celle du cadavre d'un migrant, l'occasion est trop belle pour démontrer l'inefficacité de Frontex. le gouvernement grec va pouvoir légitimer la construction d'un mur de barbelés sur ces 12.5 kilomètres de frontière terrestre. Il pourra aussi bénéficier des euros de l'Europe si désireuse de régler la crise migratoire.

Des euros, la Grèce n'en a plus, sauf peut-être dans les enveloppes qu'il faut donner, partout, même à l'hôpital. Les citoyens grecs sont dans la rue. La dette est abyssale, l'Allemagne a tant vendu à la Grèce. La corruption règne. le crime organisé en profite, les réseaux de prostitution venues de Russie et d'Europe de l'Est constituent une véritable économie souterraine. Avec ce mur de barbelés, le gouvernement va pouvoir démontrer qu'il maîtrise tout, ou rien.

L'enquête sur ce cadavre sans corps n'intéresse personne, sauf Evangelos. Il s'obstine, interroge des prostituées et se retrouve sur les traces d'un homme d'affaires allemand en cavale dans la région d'Orestiada. Nicolas Verdan avec une excellente qualité de narration démontre que le roman policier n'est pas seulement le récit d'une enquête criminelle, le polar peut aussi être enquête sociale pour dénoncer la face noire de notre époque.

Nicolas VERDANle mur grec . Parution octobre 2022, Éditions de l'Atalante, collection Fusion. ISBN 9791036001253 .

Ce roman a fait l'objet d'une première publication en 2015 par l'éditeur suisse Bernard Campiche.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Lorsque la seule tête d'un Européen est découverte non loin de la frontière gréco-turque, à la limite de l'espace Schengen, Agent Evangelos, flic des renseignements proche de la retraite est dépêché sur place pour éclaircir le mystère.
Nous sommes à la fin de la première décennie des années 2000 et la Grèce est en pleine crise économique, subissant de plein fouet la rigueur imposée par la Banque Mondiale et les partenaires européens.
Dans le nord du pays, du côté de cette dizaine de kilomètres de frontière terrestre avec la Turquie qui constitue une des portes d'entrée vers l'Europe pour les flux de réfugiés, on est plutôt habitué à découvrir des cadavres de migrants, fréquents, à l'issue leurs tentatives pour rejoindre l'Europe, et Evangelos est sommé par sa hiérarchie d'étouffer l'affaire avant qu'elle ne s'ébruite. Rien ne doit perturber l'édification du mur de barbelés qui doit être érigé à la frontière turque pour calmer les ardeurs de la « commission » et des fonctionnaires de Frontex qui considèrent l'endroit comme une véritable passoire.

" Cherchons la vérité, à défaut de faire régner la moindre justice. "

La vérité est sordide : quelques officiers de la Frontex, en accord avec les tenanciers du bordel local, organisaient des parties fines dont l'une aurait mal tourné. Une aubaine pour les politiciens grecs face à Bruxelles, en quête de budget, mais pas pour Evangelos. Si leurs pratiques sont coupables, elles n'expliquent pas la tête coupée. C'est une des prostituées, bientôt retrouvée terrorisée et hagarde, qui fournira un semblant d'explication…

Il faut un certain temps et quelques dizaines de pages pour se glisser dans le récit de Nicolas Verdan en compagnie de son personnage énigmatique, Agent Evangelos. L'écriture est originale, le découpage sophistiqué déconcertant, mais dès lors qu'on s'adapte à cette exigence, la magie opère.
Le roman est court (un peu plus de deux cents pages) mais d'une foisonnante densité.

" À l'instant, son histoire rejoint celle du migrant, non pas qu'elle ne fasse que la croiser, alors qu'elle en vient à se confondre avec la sienne, son histoire, la leur, la nôtre, poussés que nous sommes d'aller chercher ce point d'horizon où nous pouvons conserver la confiance en nos rêves égarés. "

Nicolas Verdan connaît bien la Grèce, pays d'origine de sa mère, et y séjourne régulièrement, aussi n'est-il pas étonnant qu'il en dresse un portrait saisissant. Evangelos fait le lien entre aujourd'hui et l'époque de la dictature militaire, les mauvais penchants qui perdurent, mais aussi la corruption qui gangrène le pouvoir quand les Grecs eux-mêmes n'aspirent, impuissants devant les conséquences de la crise économique, qu'à vivre tranquilles. Il en va d'ailleurs de même avec les personnages de la prostituée russe et de l'entrepreneur allemand liés à la présence de cette tête coupée, pris au piège d'un système totalement dérégulé.
Et bien évidemment, il y a pourtant plus malheureux qu'eux aux frontières d'une Europe encore riche, recroquevillée derrière ses portes d'entrée situées étrangement chez ses membres les plus démunis et sur qui la « commission » rejette la responsabilité d'endiguer les flux de réfugiés.
Paru une première fois en 2015 avant d'être réédité dans la collection Fusion, le Mur Grec est néanmoins malheureusement toujours d'actualité.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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