Plus de clair de lune, de masques de comédies, de nobles dames qui jouent les soubrettes en soie et dentelle. Non, ce n'est plus le recueil de l'
amour léger et joyeux des
Fêtes galantes. le décor a changé, il pleut et le coeur pleure, ce n'est plus la Venise de la Renaissance, mais la Belgique et l'Angleterre, pays plats et monotones que les vers magnifient ("Malines"), pays de la modernité aussi avec des wagons - est-ce la première fois qu'un poète évoque des vaches regardant passer les trains ? - des gares, des chevaux de bois, du houblon aussi.
L'
amour est déçu, l'
amour est souffrance - je ne vais pas chercher à trouver quelle est la part autobiographique dans ces vers ; je pense particulièrement à "Birds in the night où une jeune fille qui a été une amante fait maintenant le désespoir d'un homme trahi. Mais ces vers sonnent toujours et résonnent, la langue chante et magnifie la mélancolie.