Par cette histoire improbable et par le biais d'un humour acide et percutant,
Timur Vermes réussit à construire une critique de plein de choses : société de consommation, médias (presse, télés), internet, politique et société en général. L'astuce de prendre un super-vilain comme héros et de jouer sur la méprise du quidam qui croit à un acteur permet justement de se permettre les choses les plus folles, les propos les plus odieux. Parce que, ne nous mentons pas, même après 66 ans de sommeil, Hitler n'a pas perdu ses théories d'élimination de certaines catégories de personnes ou ses rêves de Grande Allemagne.
Cependant, l'auteur a fait de son héros un personnage intelligent, astucieux et profitant des occasions qui lui sont offertes. Aussi, quand une équipe de télévision lui propose une chronique dans l'émission à succès du moment, il en profite pour lâcher les chevaux et balancer toute sa haine. Voyant un comédien et non le personnage historique, le spectateur rit à gorge déployée. La production, bien qu'à peine gênée aux entournures en remet une couche sur la promotion, trop contente de voir les retombées médiatique et l'emballement des "réseaux sociaux". C'est vraiment la force de cette histoire. Par une construction du scénario sans faille,
Timur Vermes met le doigt où ça fait mal : délitement de la société vers un individualisme et une peur du voisin, mise en lumière exponentielle par les médias du moindre crétin qui parle un peu mieux ou un peu plus fort que les autres.
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