Comme toujours, d'aucuns auront une remarque sur la critique de l'époque proche de la moquerie ou de l'incompréhension, d'autres seront en extase devant ce roman de l'ancien monde.
J'ai relu cette oeuvre pendant la période du confinement et combien celle-ci m'a ouvert les yeux sur notre petite vie toute en superficialité cadenassée par les réseaux sociaux. Ces derniers ne glorifiant que FAIRE SAVOIR et non SAVOIR FAIRE et SAVOIR ETRE.
Que cette époque est triste prisonniers de notre mesquinerie, de nos lâchetés, de nos égoïsmes, ou l'on ne soucis que pour un temps très limité des autres.
Car n'en doutons pas, à la fin du confinement, chacun retournera vers sa petite personne et aura bien vite oublié que la France aura « tournée « grâce aux petites mains ( livreurs, éboueurs, caissières, ) et au monde médical.
C'est une évidence, le soit disant esprit « CHARLY » qui devait faire des français des citoyens meilleurs aura fait long feu.
L'Île mystérieuse raconte l'histoire de cinq personnages : l'ingénieur Cyrus Smith, son domestique Nab, le journaliste Gédéon Spilett, le marin Pencroff et l'adolescent Harbert. Pour échapper au siège de Richmond où ils sont retenus prisonniers par les sudistes pendant la guerre de Sécession, ils décident de fuir à l'aide d'un ballon. Pris dans un ouragan, ils échouent sur une île déserte, qu'ils baptiseront l'île Lincoln en référence au président américain
Abraham Lincoln.
Après avoir mené une exploration de l'île, ils s'y installent en colons et commencent à la civiliser. Une présence semble veiller sur eux et les aider dans toutes les circonstances difficiles, voire tragiques.
Jules Verne publie en 1866-1868
Les Enfants du capitaine Grant, puis écrit
Vingt Mille Lieues sous les mers paru en 1869. L'idée de traiter le cas d'un groupe de personnes abandonnées sur une île déserte est présente à son esprit très tôt.
Son récit s'inspire de manière évidente des romans mondialement connus :
Robinson Crusoé de
Daniel Defoe (1719) et du roman
le Robinson suisse de
Johann David Wyss (1812).
Mais il a été fortement influencé par un récit autobiographique publié par le français François Édouard Raynal, qui relate comment Raynal et quatre compagnons anglais, r les Îles Auckland après le naufrage de leur bateau,
Mais
Jules Verne s'inspire aussi de son propre univers ; c'est ainsi qu'il fait réapparaître deux personnes : Ayrton, le traître des Enfants du Capitaine Grant, et le mystérieux Nemo de
Vingt Mille Lieues sous les mers. Il crée ce lien en dépit de toute vraisemblance chronologique.
A travers ce roman
Jules Verne aborde une multitude de thèmes et thématiques :
Une similitude n'est-elle pas envisageable avec la période du confinement que nous traversons actuellement ? Etre un ilien, n'est-ce pas d'une certaine façon être un confiné ?
L'objectif de
Jules Verne est de s'appuyer sur le modèle de
Daniel Defoe :on retrouve ainsi des thèmes récurrents comme la tenue d'un journal ou les préoccupations classiques sur île ou continent
En 2020, n'est-on pas bombardé à travers les réseaux sociaux d'une certaine manière d'une multitude de journaux pour nous expliquer : comment se lever, se coucher, s'occuper, garder le rythme, faire de la cuisine, faire du sport, jouer avec des enfants….
Ce confinement a donc mis en lumière la pauvreté de nos relations humaines y compris au sein de notre propre cercle familial, ou l'on découvre qu'avec les enfants, il faut pouvoir les distraire, ou l'on découvre qu'avec des collégiens, il faut leur faire faire des devoirs, ou l'on découvre que malgré la restriction de mouvement, il faut pouvoir bouger pour rester en forme et en bonne santé.
Et les gens ont l'air de passer pour des héros, parcequ'ils prennent conscience de tout cela. Tout cela qui était bien présent au XIXème siècle et qui semble bien faire rire les gens.
Les gens deviennent des héros parce qu'ils courent sur un balcon. Et qu'à défaut de cela ce toulousain serait dans l'anonymat les plus complet.
Mais Verne se démarque volontairement de son modèle : les naufragés arrivent sur l'île complètement démunis et doivent donc se débrouiller seuls sans aucun outil à leur disposition. La caisse qui arrivera miraculeusement beaucoup plus tard se présente plutôt comme une récompense pour améliorer l'ordinaire que comme l'apport salvateur d'instruments vitaux.
Jules Verne insiste d'ailleurs sur ce point10.
Jules Verne pense que
Daniel Defoe est dans l'erreur en imaginant que
Robinson Crusoé ait pu rester humain après plus de 25 ans séparé des hommes. Avec le personnage d'Ayrton, il offre une contre-analyse : l'homme coupé de l'humanité s'animalise.
Le rôle de la science est une fois de plus mis en avant :
savoir géographique, savoir biologique et savoir scientifique :
allumer un feu sans allumette, ni silex,mesurer des hauteurs,déterminer des longitudes et des latitudes,construire un four à poterie,élaborer de la nitroglycérine et du pyroxyle,s'initier à la métallurgie en raffinant et travaillant du minerai de fer,fabriquer des bougies,construire un ascenseur hydraulique,alimenter en électricité un télégraphe par une pile rudimentaire,
fabriquer des vitres. Bref, être un vrai survivaliste ou survivor ( spécialité pour les bobos)
Cependant, pour
Jules Verne, la nature est une ennemie toujours prête à prendre sa revanche. Il n'est pas rare en effet que
Jules Verne montre l'impuissance des personnages face au déchaînement de la nature: tempêtes, inondations, tremblement de terre, éruptions volcaniques…Comment ne pas faire un lien avec notre triste époque et le dérèglement climatique. Les hommes ne se contentant que de belles paroles ( NOTRE PLANETE BRULE ET NOUS REGARDONS AILLEURS…)aucun acte depuis
A travers ce roaman,
Jules VERNE met aussi en avant L'humanité ( que l'on a complétement oublié ou presque et que l'on ne redécouvre que lors de catastrophe pour une courte période)
Jup (un singe) est considéré comme un membre à part entière de la colonie. Il est plus qu'apprivoisé, il est humanisé. le contact de la civilisation l'a transformé.
Le cas d'Ayrton est intéressant .
Jules Verne est persuadé qu'on ne peut rester seul plus de dix ans sans perdre son humanité. C'est l'une des invraisemblances qu'il reproche à
Robinson Crusoé. Il a besoin d'Ayrton parce que pour lui, « l'important est qu'étant sauvage, il redevienne homme » Son humanisation passera par les mêmes phases que celles de Jup. Il faudra la patience du groupe qui l'apprivoisera et lui rendra ses qualités humaines. Bandit sans foi ni loi, Ayrton ne sera pas racheté par la solitude mais par le contact plein d'amitié d'un groupe de colons.
Le dernier personnage qu'évoque
Jules Verne est celui du capitaine Nemo, misanthrope aigri qui finit ses jours dans son Nautilus .
Jules Verne fait dire à Nemo : « Je meurs d'avoir cru que l'on pouvait vivre seul »
Alors ce livre fait rire, sourire, ricaner une partie des lecteurs du XXI siècle. Moi, il me fait presque pleurer quand je vois ce que l'humanité est devenue : écraser et dominer son voisin et utiliser les réseaux sociaux pour bien le faire savoir.
Très peu, une minorité utilise ces derniers pour FAIRE SAVOIR que SAVOIR ETRE et SAVOIR FAIRE sont des priorités