Un grand classique que je n'avais pas lu ! Voilà qui est fait et c'est un plaisir pour tous les amoureux de voyage et d'aventure. Grâce à
Jules Verne on sait maintenant que « le Tour du monde en 80 jours » était possible à la fin du 19ème siècle. Et pourtant, cela paraissait insensé à l'ère de la révolution industrielle.
C'est un lord anglais, Phileas Fogg, qui relève le défi, accompagné de son fidèle domestique français Passepartout. Ces deux-là ne restent pas seuls bien longtemps car l'inspecteur Fix est à leurs trousses, persuadé que Phileas Fogg est le fameux voleur qui vient de dévaliser la Banque d'Angleterre. Il ne manquait plus que de féminiser l'équipe, ce qui va être fait rapidement puisque leur road-movie burlesque les mène en Indes où ils sauvent Aouda, une princesse qui les accompagnera pour rester en vie.
Même s'il est plutôt louable de dénoncer les pratiques barbares qui existent en Indes comme l'interdiction pour les femmes de survivre à leur mari en les condamnant à mort il n'en demeure pas moins que
Jules Verne fait l'apologie de la domination anglaise en évoquant le « génie colonisateur » de la Grande-Bretagne. C'est la partie qui grince mais heureusement, les circonstances loufoques contrastant avec l'impassibilité du gentleman anglais font du roman une grande aventure souvent comique.
Au cours du voyage semé d'embûches, il y a aussi l'aventure humaine, la rencontre de marins, circassiens, mormons et habitants de tous les pays traversés ainsi qu'un côté documentaire comme souvent avec
Jules Verne qui ne manque pas une occasion de faire un rappel historique, par exemple de ce qu'était la Compagnie des Indes.
Je dois dire aussi que j'ai été surprise par les moyens de transport utilisés par Phileas Fogg. J'étais persuadée que le voyage se faisait en montgolfière sans doute parce que c'est une image que l'on retrouve souvent sur la couverture du roman. Eh bien, pas du tout ! A aucun moment la petite troupe ne vole dans les airs. Ils sont bien plus souvent en mer où sur terre, sautant d'un chemin de fer à un paquebot et d'un dos d'éléphant à un traineau à voile.
En tout cas, le trajet est bien intéressant et donne des idées tout comme l'heureuse fin du roman.
Challenge XIXème siècle 2021
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