« Toute la vie de la terre se résume en moi, et mon cœur est seul à battre dans ce monde dépeuplé. Il n’y a plus de saisons ; il n’y a plus de climats ; la chaleur propre du globe s’accroît sans cesse et neutralise celle de l’astre radieux. La végétation s’exagère. »
« Les objets extérieurs ont une action réelle sur le cerveau. Qui s’enferme entre quatre murs finit par perdre la faculté d’associer les idées et les mots. Que de prisonniers cellulaires devenus imbéciles, sinon fous, par le défaut d’exercice des facultés pensantes ! »
Voici la conclusion d'un récit auquel refuseront d'ajouter foi les gens habitués à ne s'étonner de rien. Mais je suis cuirassé d'avance contre l'incrédulité humaine.
"Axel ! Me dit elle enfin
- ma chère Graüben !
-ce sera là un beau voyage "
Je bondis à ces mots .
"Oui ,Axel, un voyage digne du neveu d'un savant . Il est bien qu'un homme se soit distingué par quelque entreprise !
- quoi ! Graüben, tu ne détournes pas de tenter une pareille expédition ?
- Non , mon cher Axel , et ton oncle et toi , je vous accompagnerai volontiers, si une pauvre fille ne devait être un embarras pour vous .
- dis -tu vrai ?
- je dis vrai "
Avant de remonter, je pensai qu'une ablution me ferait quelque bien.
Je me baissai donc pour plonger mon front dans l'eau du Hans-bach !
Que l'on juge de ma stupéfaction ! Je foulais un granit sec et raboteux !
Le ruisseau ne coulait plus à mes pieds !
Ainsi se formèrent ces immenses couches de charbon qu'une consommation excessive doit, pourtant, épuiser en moins de trois siècles, si les peuples industriels n'y prennent garde.
-Est-ce que monsieur est fou ? » me dit-elle.
Je fis un signe affirmatif.
-Et il vous emmène avec lui ? »
Même affirmation.
« Où cela? »dit-elle
J’indiquai du doigt le centre de la Terre.
-A la cave ! » s’écria la vieille servante.
-Non, dis-je , plus bas ! »
"En effet, dans ses démonstrations au Johannaeum, souvent le professeur s’arrêtait court ; il luttait contre un mot récalcitrant qui ne voulait pas glisser entre ses lèvres, un de ces mots qui résistent, se gonflent et finissent par sortir sous la forme peu scientifique d’un juron."
La science, mon garçon, est faite d'erreurs, mais d'erreurs qu'il est bon de commettre, car elles mènent peu à peu à la vérité.
Mon oncle, malheureusement, ne jouissait pas d'une extrême facilité de prononciation, sinon dans l'intimité, au moins quand il parlait en public, et c'est un défaut regrettable chez un orateur. En effet, dans ses démonstrations au Johannaeum, souvent le professeur s'arrêtait court ; il luttait contre un mot récalcitrant qui ne voulait pas glisser entre ses lèvres, un de ces mots qui résistent, se gonflent et finissent par sortir sous la forme peu scientifique d'un juron. De là, grande colère.