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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On connaît tous le goût de Boris Vian pour le jazz, et pour le polar américain.

« Elles se rendent pas compte » est une émanation de cette corde « polar américain » piquée à l'arc de ce poly-artiste, qui toucha à la musique, à la peinture, à la littérature comme romancier, poète et traducteur (réel ou fictif)…chanteur, parolier, acteur, scénariste… j'en passe sans doute…

Paru en 1950, ce roman de Vernon Sullivan prétendument traduit par Boris Vian alors qu'il en est l'auteur, raconte les péripéties de deux frères, Francis et Richie, au milieu d'une bande de truands trafiquants de drogue.
Nous sommes à Washington dans les années 50. Francis Deacon, travesti en Francès pour l'occasion, participe à la soirée costumée donnée par son amie d'enfance Gaya qui lui apprend son mariage imminent. Surprise ! D'autant que le futur mari n'est autre que Richard Walcott, un trafiquant de drogue notoirement homosexuel …
Les deux frères n'auront de cesse que de comprendre les raisons de ce mariage contre nature…

Un bon polar très pastiche « Amérique des années 50 », sur fond d'homosexualité féminine. « Elles ne se rendent pas compte »… de ce qu'elles ratent, semble penser le narrateur.

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Boris Vian, génial touche-à-tout,avait parfaitement pigé le truc. Trousser un roman noir "hard boiled" dans la meilleure tradition américaine n'était qu' un jeu d'enfant pour l'auteur de l'écume des jours!
Le coktail "Série Noire" cher à Marcel Duhamel, Vian le concocte à sa façon: c'est corsé en sexe, ramponneaux, meurtres et retournements de situations!
Du génie yankee, vous dis-je!
Francis Deacon et son frangin Ritchie, dérouillent autant qu'ils distribuent de mandales dans leur lutte contre ce gang aussi étrange que criminel... Tout cela dans une ambiance presque bon-enfant et un tempo de chris-craft de course.
Le titre du livre, représente le leitmotiv de Deacon: "Elles se rendent vraiment pas compte..."
Un livre à lire ou à relire. Sûr.
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C'est de la BD racontée, intemporelle, Orange Mécanique avant l'heure, intemporelle je vous dis, Rimbaldienne aussi : "Il faut être absolument moderne" même en vacances en enfer.
Et ça champignonne, ça lâche des chargeurs, ça se bagarre ferme, ça fourgonne, ça casse des pattes et des poignets, mais attention ça se vouvoie, ça reste digne même déguisée en souris (en femme je traduis si y'a besoin), ça joue sinoque mais ça roule en Buick, en Cadillac, en Chevrolet et en Olds 1910 donc ça fixe du pèze.
Bien sûr y'a du machisme de maquereau de bas étage d'une Amérique après guerre, mais quand même et pas qu'un peu, et des réflexions à s'étrangler, mais faut s'remettre dans le contexte, même si intemporel. Et aussi parce que les garçons sont déguisés en filles en vice versa.
Boris l'avait à demi assumé en Vernon non Subutex (quoique), le lecteur est à demi écarquillé parce qu'il lit du Vian américanisé.
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» Dernier Vernon Sullivan . On commence genre « Travelo’s Band » puis on tombe dans une parodie de polar avec gang de trafiquants de drogue de surcroît homosexuels. C’est assez enlevé mais à notre vertueuse époque le pauvre Boris aurait été émasculé en place publique pour homophobie, transphobie…et je dois en oublier. Du coup , il a bien fait de casser sa trompinette Est-ce vraiment un progrès ?
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Convié à une soirée organisée pour les dix-sept ans de Gaya, Francis Deacon a décidé de se déguiser en femme. Et il se rend compte que tous les invités ont adopté la même idée, mais inversement.

Il a eu du mal à se transformer, empruntant de véritables faux seins, demandant à un Chinois de procéder à une séance d'épilation à la cire, se parant d'une perruque. Il est plus vrai que nature et de nombreuses femmes, dont Flo qui s'est déguisée en page, se laissent prendre à sa nouvelle identité. Même Gaya ne le reconnait pas. Francis, qui pour l'occasion se prénomme Frances, prénom dont la sonorité est approchante, en profite pour démontrer que même déguisé en femme il reste un homme, ce qui amène Flo, qui au départ pensait lutiner avec une femme, se laisse emporter par ses attributs masculins. Mais ce n'est qu'un divertissement.

Il surprend Gaya montant dans sa chambre en compagnie d'une homme qu'il ne connait pas. L'homme redescend, et Francis trouve Gaya quelques minutes plus tard dans sa salle de bain dans un état lamentable. Elle s'est droguée, quelques marques rouges de piqûres sur son bras l'attestant.

Une semaine plus tard, il reçoit une invitation de Gaya lui annonçant son prochain mariage avec un dénommé Richard Walcott, qui n'est autre que l'approvisionneur de drogue et homosexuel non déclaré. D'ailleurs Francis est convié à un repas auquel assistent outre Gaya, Walcott, un autre personnage dont le maquillage facial ne laisse guère de doute. Francis subtilise une liasse conséquente de billets, dix mille dollars ce qui peut lui fournir de l'argent de poche pour des années, dans le sac de Gaya.

Les échanges sont vifs et Francis, désirant protéger Gaya va se mettre en chasse contre les fournisseurs de drogue, Ritchie, son jeune frère qui poursuit des études de médecine, lui prêtant main forte volontiers. Seulement Francis ne sait pas où il vient de mettre les pieds. Dans une fourmilière gérée par la propre soeur de Walcott. Et le Chinois qui avait été mandé chez Francis pour épiler Ritchie, se retrouve avec un couteau planté dans le ventre, ce qui est pour le moins gênant pour enduire de cire les jambes du frérot qui est soulagé de ne pas être obligé de se voir supprimer les poils par une méthode qu'il juge barbare.

Francis ne désarme pas car il se demande pourquoi Gaya accepte un mariage contre nature, comment elle en est arrivée à se droguer, et pourquoi autant de lesbiennes et d'homosexuels gravitent autour d'elle.



Washington sert de décor à cette histoire plantée au début des années cinquante, et Vernon Sullivan, alias Boris Vian, avec humour, pastiche les romans noirs américains de l'époque.

De l'action, encore de l'action, toujours de l'action, et le pauvre Francis voit pousser sur son crâne les bosses plus rapidement que les agarics champêtres après une ondée estivale bienfaisante. Mais s'il encaisse, tout comme son frère d'ailleurs, il n'est pas égoïste et il rend les coups sans en calculer le nombre. Les morts résultant de coups de feu ou d'armes blanches ne sont pas comptabilisés, et c'est tant mieux, il faudrait une calculette. Sans oublier les courses poursuites effrénées en automobiles ou canots à moteur sur les rives du Potomac.

Mais qui dit action dit aussi scènes de libertinage, mais afin d'échapper à la censure, lorsque les ébats deviennent un peu trop chauds, un peu trop explicites, Vernon Sullivan remplace les descriptions par des points de suspension. D'ailleurs il explique dans une note en bas de page :

Les points représentent des actions particulièrement agréables mais pour lesquelles il est interdit de faire de la propagande, parce qu'on a le droit d'exciter les gens à se tuer, en Indochine ou ailleurs, mais pas de les encourager à faire l'amour.

Les digressions en forme de point de vue énoncées envers les homosexuels et les lesbiennes, ne seraient pas forcément de nos jours au goût de bon nombre de personnes bien-pensantes mais parfois hypocrites, notamment en ce qui concerne les divers qualificatifs employés. Mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un pastiche et que les scènes de sexe ne sont décrites qu'elliptiquement ou allusivement, même celle de triolisme. Nonobstant, de lire ce genre de propos laisse un petit goût amer que ne devaient pas ressentir les lecteurs des années cinquante. Des propos misogynes qui ne sont plus de mise de nos jours. Ainsi Ritchie s'exprime ainsi à son frère, qui n'est pas en reste de mauvais esprit :

Parce que souvent les gousses, c'est des filles qui ont tourné de ce côté-là parce qu'elles étaient mal aimées. Elles sont tombées sur des types brutaux, des qui les ont blessées ou brusquées. Si on leur fait ça bien gentiment… Elles doivent y reprendre goût.

Il en a des ressources, mon petit frère. Ça m'a l'air de bien s'organiser drôlement ce boulot.

Et puis, m'envoyer une lesbienne, ça m'a toujours dit quelque chose.

Au fond, ce qu'on est en train de faire, c'est un genre d'entreprise de redressement des dévoyées.

Je suis sûr mesdames que vous apprécierez cette analyse machiste !



Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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J'avais déjà lu ce livre lorsque j'étais plus jeune, lorsque j'avais 16 ou 17 ans, et à l'époque, j'avais tout simplement adoré! Je ne vous le cache pas, dans une ère où la plupart des adolescentes me parlaient de Twilight, j'avais l'impression d'être une rebelle en lisant du Boris Vian, d'autant plus que je trouvais cet auteur incroyablement original et foufou.

Aujourd'hui, j'ai 21 ans, et j'ai un peu plus de "background" littéraire derrière moi, donc en rouvrant ce roman, je me suis demandée si j'allais aimer autant, ou si mon opinion allait changer après quatre ans de lecture et de changements dans ma vie... La réponse? Mais j'ai encore adoré messieurs dames!

Dès les premières pages, nous sommes entraînés dans les aventures de Francis Deacon, des aventures complètement improbables, folles et barrées. Je pense qu'il est impossible de s'ennuyer avec ce roman: on va de péripéties en péripéties, on passe d'une course-poursuite en bateaux à une bagarre d'une virilité incroyable, le tout à une vitesse folle. le livre est assez court, mais ce qui s'y passe est dense, et l'intrigue très, très originale!

En ce qui concerne les personnages, j'ai tout de suite accroché à Francis, qui est terriblement drôle, mais aussi à son frère Ritchie: ils forment un vrai duo à la Starsky et Hutch, et même les personnages secondaires (je pense surtout à Louise Walcott ou à Donna) sont accrocheurs. Par contre, je tiens à prévenir: l'image de la femme en prend un coup!

L'humour est également l'un des grands moteurs de ce roman: je fais partie des gens qui sont capables de rire à gorge déployée face aux traits d'humour et aux jeux de mots de Boris Vian, un humour travaillé et intelligent, donc les amateurs se régaleront!

En bref, ce livre est l'un de mes préférés, mais je tiens à apporter une précision: je pense que pour vraiment l'apprécier, il faut être réceptif à l'univers de Boris Vian, et savoir faire un peu faire la part des choses entre littérature et réalité. Par exemple, dans ce roman, les femmes sont assez mal présentées, tout comme les homosexuels, mais il faut le prendre avec humour et recul. Donc si Boris Vian ne vous parle pas à la base, je doute du fait que vous puissiez apprécier ce roman. Les autres, foncez!
Lien : http://livroscope.blogspot.f..
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Tout avait pourtant commencé comme prévu pour Francis, riche héritier de Washington, et il ne s'agissait que d'un bal costumé organisé par Gaya, sa super copine. Comme il n'aime pas les bals costumés, il avait décidé de lui faire une blague en se déguisant en fille. Une fille presque aussi jolie qu'elle pour la rendre jalouse. Mais c'est alors que l'histoire prend un tournant qu'il n'avait absolument pas prévu. Et c'est parti pour une course poursuite dans les bas fonds très huppés de la capitale américaine ou se mêlent drogués, gangs de lesbiennes, d'homos et de personnages à la sexualité incertaine en tous genres. Un véritable thriller qui nous fait voir à la vitesse d'une Chevrolet en accélération maximale, l'envers du décor de la jeunesse dorée de Washington.
(Cliquez sur le lien suivant pour lire la suite)
Lien : http://aufildeslivres.over-b..
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Très bon roman policier de Boris Vian dans un style américanisant.
Le concept est simple. Après avoir eu envie de rendre jaloux sa meilleure amie, Francis va s'apercevoir qu'elle est entrée dans le monde de la drogue. Il va donc faire tout ce qui est possible pour l'en sortir, et pour s'en sortir aussi.

Le rythme est très soutenu, l'action rondement menée, le récit ponctué de quelques blagues détendant l'atmosphère (dans notre esprit mais aussi dans l'enquête), mais aussi de petits jeux coquins (parce qu'elles se rendent pas compte).
J'ai vraiment aimé ce livre, que ce soit en tant que policier quand tant que livre de Boris Vian. C'est ma deuxième lecture de ce récit et je me suis autant amusé que la première fois. C'est dire si j'ai de l'estime pour ce roman.
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Il est un des livres que Vian publia sous le nom de Vernon Sullivan, un de ses innombrables pseudonymes.
C'est un texte plein de tout Vian: la poésie, la fraîcheur, la drôlerie, l'imaginaire.
Toi qui l'a lu, je t'entends taper du sabot; oui il y est question d'homophobie, oui il y transparaît une violence intolérable, mais c'est justement là que réside le génie de cet homme: traiter de sujets indéniablement graves en ayant l'air de le faire à la légère.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Elles se rendent pas compte/ Boris Vian (1920-1959)
C'est sous le pseudonyme de Vernon Sullivan que Boris Vian écrivit ce roman noir paru en 1950, et qui raconte les péripéties de deux frères qui doivent se débrouiller pour survivre au milieu d'une bande de trafiquants de drogue. L'humour, le burlesque et le sexe, marque de fabrique de Sullivan rendent cette lecture très divertissante.
L'histoire commence pour Francis dans les années 50 à Washington lors d'un bal costumé donné par son amie d'enfance Gaya. Gaya, une fille gentille issue d'une famille très riche, mais une vraie idiote selon lui. Alors qu'il se la sentait promise, Francis amoureux d'occasion diplômé de Harvard, apprend qu'elle va se marier prochainement et fait connaissance du futur mari, un certain Richard Walcott, dealer notable et homosexuel, membre du gang familial dirigé par sa soeur Louise Walcott.
Francis ne comprend pas les raisons de ce mariage contre nature et avec son frère Richie, médecin, il va tenter de tirer les choses au clair. En collants, il rehausse ses cils de mascara et s'affuble de faux seins. le voilà prêt. Comment Gaya a-t-elle pu tomber dans la drogue, se demande Francis qui la connaît si bien ? Et Francis déteste la drogue et les drogués. Ça va cogner !
Un roman sulfureux, percutant et violent au rythme soutenu et au timbre complètement déjanté avec du sang à profusion et du sexe à la façon Sullivan, toujours voilé et sous-entendu. Armé de phrases courtes dans un style sans fioritures ni citations latines, ce récit trépidant se lit vite, très vite sans se prendre la tête comme disait un de mes amis.
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