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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est ma deuxième rencontre avec Boris Vian et celle-ci, bien que déroutante, m'a plue beaucoup plus.

Dan est un noir blanc de peau. Il a toujours nier sa négritude et mit tout en oeuvre pour s'intégrer parmi les blancs.

Un jour, ses certitudes s'écroulent. Son frère, noir de peau, vient le voir et veut le faire chanter…
A partir de là, tout par en cacahuète…

Roman très court et très rythmé, grâce à des chapitres courts, à partir du moment où le frère du personnage principal apparaît.

Malgré tout ce qui se passe, j'ai été touché par le personnage de Dan. On le sent assomé, paniqué par la sensation d'avoir perdu son identité.

J'ai aimé la description de la descente aux enfers de Dan sans pour autant excuser les actes qu'il a pu commettre consciemment ou par accident.

Roman très noir (quand même !!!).
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WOAH. J'ai failli commencer ma critique de la même manière que l'adaptation BD de 'J'irai cracher sur vos tombes' que j'ai lu durant la semaine. C'est le même "style" : un blanc -au fond un noir- dans une société de ségrégation raciale accrue avec ses idées et son désir d'appartenir à l'un ou l'autre camp. du sexe (beaucoup et tout le temps), de la violence avec un personnage atypique et sociopathe : on comprend bien pourquoi ce cher Boris Vian était censuré dans le temps. Mais qu'est-ce que ça se lit vite et bien ! Je l'ai lu d'une traite cette nuit. Evidemment, ce n'est pas le genre de lecture que j'aurai lu hors du contexte solidaire mais ça m'a permis de découvrir un auteur du classique français.
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C'est le 3ème titre de Vian que je lis et je dois reconnaître que je suis toujours autant charmée par son écriture. Cela se lit tout seul comme de la musique, même lorsque le sujet est sombre, ce qui est le cas ici.

Le thème de l'histoire m'a tout de suite rappelé «J'irai cracher sur vos tombes».
On parle ici d'un homme, Dan, ayant des origines noires, mais sa peau est blanche donc personne ne le sait, ni sa femme ni les gens avec qui il travaille, et il tient à garder cela secret, on s'en doute, dans cette Amérique des années 40. Mais son frère, qui lui a la peau plus brune, le retrouve pour lui réclamer de l'argent. Dan se sent alors menacé par ce frère, il faut dire un peu sournois, et des évènements vont s'enchaîner...

Vian dénonce le racisme et ses effets. Il montre surtout à travers ce récit l'indécision de notre personnage Dan qui ne sait plus comment se considérer lui-même. La question identitaire par la couleur de peau le perturbe : doit-il revendiquer ou masquer son origine ? Il évacue son mal-être par le sexe et la violence...

Comme dans «J'irai cracher...», on retrouve donc cette tension haineuse, beaucoup de violence physique et des scènes érotiques tourmentées. Vian l'écrit superbement en donnant des descriptions liées aux sens, des mots simples sur les odeurs, ce qu'il voit ou ressent. Il est fort pour cela Vian, c'est indéniable.

J'ai bien aimé le dénouement car il m'a en partie surprise. L'auteur a ajouté quelques rebondissements qui ont bouleversé l'orientation de l'histoire. du coup, ce n'est pas exactement la fin que j'imaginais et qui se profilait. Et ça j'aime bien... :-)

Un récit court et intense. A lire, de toute évidence...
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Dans Les morts ont tous la même couleur de peau nous faisons la connaissance de Dan, videur dans un bar de New-York. Il est marié à Sheila et a un fils. Dan est blanc mais son grand-père maternel était noir mais cela il ne le dit pas et il n'y pense même pas...... Jusqu'à ce jour son quart de sang noir ne lui a posé aucun problème car il l'a totalement intégré et compris les avantages qu'il pouvait en tirer dans un pays où la couleur de peau fait la différence, où on est souvent jugé (et puni) par rapport à celle-ci. Mais un jour débarque Richard, son frère, qui lui est noir, très noir.....Celui-ci va vouloir le faire chanter en révélant ses origines et le mettant ainsi en danger vis-à-vis de la communauté où il évolue mais aussi le confrontant à lui-même et à ses propres peurs....

Je ne connaissais pas Boris Vian sous ce jour, loin de l'ambiance de l'Ecume des jours. C'est une écriture très sèche, noire et parfois très crue. On suit Dan dans sa plongée en enfer dans sa fuite identitaire, lui qui pensait avoir une vie bien réglée entre sa femme qu'il aime mais qu'il trompe souvent avec des femmes de passage avec des relations à droite et à gauche, le respect qu'il inspire face aux clients et à son patron de par son allure et sa force. Mais peu à peu tout va s'effriter, se désagréger avec l'apparition de ce frère qui porte sur lui tout ce qu'il hait et renie car il en sait les conséquences.

Vernon Sullivan, puisqu'il faut lui garder son nom de plume, nous entraîne dans une spirale infernale dans laquelle son héros va s'engouffrer. Allant de plus en plus loin dans la déchéance, dans le sexe et la violence voulant à tout prix être blanc, être reconnu comme tel, comme celui qu'il a toujours été et effacer toute trace de ces origines qui pourraient lui porter préjudice. Sur fond d'ambiance nocturne new-yorkaise, de jazz, d'alcool, de fumées et d'endroits glauques, l'auteur met en avant l'ambiguïté du jugement quand il est fondé sur les apparences qui réduisent un jugement sur l'humain uniquement sur sa couleur.

Un court roman, noir, très noir mais avec un final plein d'ironie, mettant son héros face à l'absurdité de ses actions, obnubilé par la crainte d'être mis à jour. Ce n'est pas mon domaine de prédilection par rapport à l'univers, l'écriture, mais j'ai trouvé malgré tout que les sentiments exprimés par rapport à la couleur de peau et ce que cela pouvait impliquer dans les années 1940 (et malheureusement encore aujourd'hui) étaient traités de manière originale, décalée et finalement on oscille entre sourire et tristesse. 
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Dan est videur dans une boîte de nuit de New York. Il a une vie à peu près calme entre sa femme et son petit garçon jusqu'au jour où Richard, son frère qu'il avait sciemment oublié, débarque chez lui. Or tout le problème est là: Richard est noir mais pas Dan qui, dans ces USA encore remplis de préjugés préfère que les autres l'ignorent, y compris sa femme, Sheïla.
Dès lors , c'est pour Dan, une descente aux enfers. Richard va-t-il le compromettre? Il commence par lui emprunter de l'argent puis on sent vite que le chantage se met en place. Richard entraîne Dan dans les lieux sordides et louches du Bronx où il vit d'expédients avec des prostituées.
Dan sent alors se réveiller ses instincts érotiques et sexuels et ne parvient plus à se satisfaire qu'avec des femmes noires, impuissant avec les blanches.
La seule solution pour Dan serait de faire disparaître ce frère trop encombrant. Mais va-t-il y parvenir sans souci? C'est tout l'enjeu de ce polar façon Vernon Sullivan (notre Boris national) rendu glauque à souhait par les situations où on sent le "héros" à la rupture dans la même veine de "J'irai cracher sur vos tombes". le style est efficace comme un coup de trique, on sent l'urgence d'écriture et l'envie de torcher l'histoire d'un trait. le roman ne comporte que 160 pages et se lit aussi vite pour passer à autre chose tant l'atmosphère poisseuse du crime et du sordide est rendue par ce ton à la fois déprimé et désabusé du narrateur.
Le blanc issu d'une famille de noirs, tout en mettant une petite claque au racisme -le roman est sorti en 1947 – est presque précurseur de "la Tache" de Philip Roth où la situation est en quelque sorte inversée.
A lire si l'on aime le style efficace de Vernon Sullivan qui ressemble bien sûr aux polars de cette époque et que Boris Vian s'est amusé à peaufiner en connaisseur puisqu'il fut, avec sa femme Michèle, traducteur pour la "Série Noire. Il y a rajouté ce qu'il faut d'érotisme pour pimenter la sauce.

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En 1947, Boris Vian est poursuivi après la publication de « J'irai cracher sur vos tombes » pour incitation à la débauche suite à une action engagée par le « Cartel d'action sociale et morale » dirigé par l'architecte Daniel Parker.

Sa réaction : publier un deuxième roman « Les morts ont tous la même peau », toujours sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, en donnant à son personnage principal le même nom que son détracteur « Dan Parker ».

Dans les deux romans, le protagoniste est un métis à la peau blanche. Cependant, si dans « J'irai cracher sur vos tombes », Lee Anderson était attaché à ses origines noires, dans « Les morts ont tous la même peau », Dan Parker veut gommer tout ce qui pourrait l'éloigner des blancs.

On retrouve la violence, le sexe, les meurtres et la question identitaire.

À n'en lire qu'un, je conseille « J'irai cracher sur vos tombes », plus connu et parce que le deuxième n'aurait sans doute pas existé sans le scandale du 1er.

En revanche, la préface de Boris Vian dans « Les morts ont tous la même peau », rédigée en réponse aux réactions de « J'irai cracher sur vos tombes », donne un éclairage intéressant qu'il est, à mon sens, utile de lier à la lecture de « J'irai cracher sur vos tombes ».

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Vernon Sullivan à l'assaut du racisme, once again. Cette fois, le sujet est traité de l'intérieur : le personnage est lui-même tiraillé par ses origines, et se met la société à dos. Après avoir connu le monde des blancs, il se perd dans la rage du monde des noirs. Tout le monde lui en veut justement parce qu'il est noir, et lui compris. Un dénouement intéressant pour un livre toujours plein de violence, qui sort un peu du lot, selon moi, par rapport aux autres Vernon Sullivan.
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Depuis ma découverte de Boris Vian au lycée, j'ai lu énormément de livres de l'auteur. Cependant, les Morts ont toujours la même peau faisait partie de ceux que je n'avais pas encore ouverts, mais il fallait bien que je m'y mette un jour! le livre m'intriguait vraiment, à cause de son titre plutôt particulier et qui fait écho à l'intrigue qui tourne autour de la couleur de peau. Qu'en ai-je donc pensé?




Globalement, j'ai plutôt bien aimé ce livre, qui cumule de nombreux points positifs. le premier, c'est qu'on ne perd pas de temps: en quelques lignes, nous voilà déjà la tête dans l'intrigue, à la découverte de Dan et de son histoire. Je suis entrée facilement dans l'histoire, et j'ai été tenue en haleine jusqu'au bout. Il se passe beaucoup de choses dans ce court roman, il se lit vite, et je ne me suis pas ennuyée une seconde: j'étais curieuse de voir ce qu'il allait arriver à Dan, si il allait s'en sortir, ce qu'il allait lui arriver... Un bon point pour le livre: je ne me suis jamais ennuyée avec Boris Vian, et encore une fois, ce fut le cas! En plus de ça, le roman est plutôt court (environ 80 pages dans mon édition), donc si vous appréciez les histoires rapides, rythmées, vous risquez d'être séduits! A noter aussi, la fin, très réussie à mon goût!

Au niveau des autres points positifs, on retrouve les éléments importants qui faisaient l'originalité des autres livres de Vernon Sullivan, comme le sexe, la violence, le racisme, le passage de la première à la troisième personne... Tout en proposant un traitement légèrement différent! Ayant beaucoup aimé ces points dans les autres romans de Boris Vian/Vernon Sullivan, j'étais contente de les retrouver ici. Je pense que les Morts plaira aux lecteurs qui apprécient Boris Vian en général!

Je n'ai pas forcément de points négatifs à relever pour ce livre, même si je dois admettre, en toute honnêteté, que je me lasse un petit peu de retrouver ces histoires assez similaires. Je pense que c'est dû en grande partie au fait que j'ai lu beaucoup de Boris Vian les uns après les autres, et surtout des Vernon Sullivan. Pour la suite, je vais me tourner vers ses autres livres de me lancer dans le dernier Sullivan que je n'ai pas encore lu, à savoir Et on tuera tous les affreux (là encore, un titre qui intrigue).

En bref, si vous aimez Boris Vian et que ce livre vous tente, n'hésitez pas! Il y a de grandes chances qu'il vous plaise!
Lien : http://livroscope.blogspot.f..
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Festin de violence, de sexe et de mort (comme toutes les oeuvres estampillées Sullivan), ce court roman est une pierre sombre, au style ciselé et la mise en scène irréprochable. Évitez juste d'y chercher un nuage de tendresse ou de moralité.
Pourtant, quelques figures lumineuses éclairent le parcours meurtrier de Dan, lui offrant un regard, une parole ou même une occasion de faire marche arrière. Et il est important de noter que dans ce roman brutal et testosteroné, les figures qui apportent ces sursauts d'humanité et d'intelligence sont uniquement des femmes. Elles semblent n'endosser que des seconds rôles, quand elles ne sont pas purement et simplement réduites à des éléments de décor, des objets exploitables et jetables ; et pourtant elles sont les seules à agir en réfléchissant, à apporter du sens, de la compassion, de l'humanité dans toute cette obscurité.
Cette démonstration de l'inanité des postures machistes peut sembler secondaire par rapport au sujet central de ce pseudo-polar, le racisme. Dès le début nous est présenté un narrateur convaincu de la supériorité des Blancs sur les Noirs. Et une ségrégation institutionnalisée parcourt tout le texte. Puis Vian/Sullivan tire sur cette idée comme sur une vieille ficelle, forçant un peu plus à chaque page pour voir à quel moment elle va rompre.
Un crime abominable commis par un noir devient acceptable s'il est l'oeuvre d'un blanc. Un homme à la peau pâle, travaillant pour les Blancs et intégré dans leur communauté, pourrait devenir infréquentable, même sans changer d'un iota, s'il s'avérait que l'un de ses grands-parents était noir.
En réalité, ces deux thèmes, machisme et racisme ne sont que deux avatars d'un même principe : le rejet de l'autre et la mise en place d'une échelle de valeurs arbitraire pour justifier ce rejet (puisque celui qui définit cette échelle se place d'office à son sommet).
Vian démontre, sans discours mais par l'action, combien ces positions sont absurdes, puisque, de toute façon, les morts ont tous la même peau. Comme les vivants d'ailleurs.
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Très bon mais attention très dur : âmes sensibles s'abstenir
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