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Citations sur Icebergs (8)

       un presque-livre…



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suit n’est pas un vrai livre : pas de coque ni d’épon-
tille, encore moins d’étrave pour déchirer aucune
mer. Cet ouvrage, à la limite,  est un poisson, mais
plutôt même, une algue. Son biotope est pélagique :
il vit dans ce que les océanographes appellent la
zone photique, là où il est encore possible qu’un
peu de lumière irrigue la faune, avant que la nuit
tombe sur la profondeur. En fait, il vit dans l’immi-
nence de la lumière, excité par sa presque actualité
mais il lui faut tenir là, sur ce « presque » : voilà,
c’est un presque-livre et comme tendu par la pro-
messe du jour filtrée par l’eau.
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Les vrais livres ont quelque chose de marin, ils sont conçus pour tenir la mer, la contredire même jusqu’à un certain point , à force de fendre les flots, traverser la vague et puis, si possible, avec souplesse retomber dans son creux, armés qu’ils sont de varangues invisibles qui tiennent la coque et l’empêchent de plier. Les vrais livres conservent le long de leur parcours cette résistance à la déformation qui permettra à tous d’être déposés là-bas, de l’autre côté de la fable, déplaçant à la surface de l’eau la masse calculée de leur volume. En ce sens, ce qui suit n’est pas un vrai livre : pas de coque ni d’épontille, encore moins d’étrave pour déchirer aucune mer. Cet ouvrage, à la limite, est un poisson, mais plutôt même, une algue. Son biotope est pélagique : il vit dans ce que les océanographes appellent la zone photique, là où il est encore possible qu’un peu de lumière irrigue la faune, avant que la nuit tombe sur la profondeur. En fait, il vit dans l’imminence de la lumière, excité par sa presque actualité mais il lui faut tenir là, sur ce « presque » : voilà, c’est un presque-livre et comme tendu par la promesse du jour filtrée par l’eau. (p. 7-8)
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Je suis bien heureux qu'en français le mot "caractère" qui donc s'applique à la couleur de l'âme désigne aussi l'empreinte de la lettre sur le papier : au fond, de l'un à l'autre, de l'esprit à la lettre, il n'y a peut-être pas de différence essentielle mais une infinie palette de formes et de figures, glissant le long d'un grand nuancier des humeurs et des psychologies.
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Les vrais livres ont quelque chose de marin, ils sont conçus pour tenir la mer, la contredire même jusqu'à un certain point, à force de fendre les flots, traverser la vague et puis, si possible, avec souplesse retomber dans son creux, armés qu'ils sont de varangues invisibles qui tiennent la coque et l'empêchent de plier.
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       Les vrais livres…



       Les vrais livres ont quelque chose de marin, ils
sont conçus pour tenir la mer, la contredire même
jusqu’à un certain point, à force de fendre les flots,
traverser la vague et puis, si possible, avec souplesse
retomber  dans   son  creux,   armés   qu’ils  sont  de
varangues invisibles qui tiennent la coque et l’empê-
chent de plier. Les vrais livres conservent le long de
leur parcours cette résistance à la déformation qui
permettra à tous d’être déposés là-bas, de l’autre
côté de la fable, déplaçant à la surface de l’eau la
masse calculée de leur volume.
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Tanguy Viel, un des écrivains les plus doués de sa génération.

Je me souviens de quand j'ai lu pour la première fois, dans une vitrine parisienne, la couverture d'un livre intitulé Sur la fuite des idées, saisi de voir énoncé si abruptement le coeur battant d'un problème qui semblait me concerner de si près, comme si dans cette seule expression lue derrière la vitre d'une librairie de la rue des Ecoles, quelque chose s'était éclairé pour moi. Cela nous arrive quelquefois, n'est-ce-pas, mais quelquefois seulement, que survienne là, dans une vitrine involontaire , sur la couverture d'un livre, cet intime sentiment de percevoir d'un seul coup d'oeil, noir sur blanc, en un titre ou en une phrase, la tension qui nous compose. Et c'est comme si soudain, fugacement, on se rassemblait tout entier en une unique formule, miroir chiffré de nous dans lequel reconnaître, certes illusoirement mais quand même, le mouvement fixé de soi ..
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Je ne me risquerai pas à prétendre qu'il s'agit là peut-être du meilleur livre de Tanguy Viel, ou à paraphraser Régis Jauffret quand, interrogé sur sa dernière publication, il dit que le meilleur livre est celui qui n'est pas écrit, mais si ce breton de Brest parti faire sa transhumance à Orléans, ne parlait pas là tout simplement à ceux qui l'aiment et envers lesquels il nourrit la secrète ambition de leur livrer le mystère des brumes qui agitent son esprit d'écrivain de manière contemporaine.

Il est vrai que sa quête personnelle écarte d'emblée tous ceux qui ne sont pas sur sa piste depuis un certain temps ..
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Moi, je suis cet enfant qui regarde au loin, entre admiration et indifférence, passés les grands paquebots nommés Victor Hugo ou Léon Tolstoï, quand à l'inverse je me glisse si joyeusement , si amicalement dans les circuits fragmentés de Valéry, de Perros, de Montagne ou de Plutarque.
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