AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 6161 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A lire : le dernier roman de Delphine de Vigan, "les enfants sont rois". J'adore cette autrice, j'ai trouvé là que son texte est moins prenant narrativement qu'habituellement mais le sujet, sur les enfants youtubeur, surexposés par leurs parents dès leur plus jeune âge, est vraiment très intéressant. J'ai lu ça aussi comme un documentaire. D'ailleurs elle parle d'une loi, qui entre en vigueur dans quelques jours pour les protéger et que je crois bien, je ne connaissais pas.
Commenter  J’apprécie          40
Coup de coeur

Il y a des auteurs dont j'attends les prochaines parutions avec grande impatience. Delphine de Vigan fait partie de ceux-ci.
Dans ce roman elle s'attaque aux réseaux sociaux, aux télés réalités, et autres réalités virtuelles qui incitent à l'exhibition et au voyeurisme.
Cette nouvelle « réalité » qui flatte, qui fait croire à une reconnaissance. Qui permet de devenir « star », de s'enrichir et qui devient même un métier à plein temps.
Oui, le monde est devenu creux.

Ici il est question des dérives. Des enfants qui tout juste nés ont déjà des identités numériques. Sont déjà mis en avant. Sont déjà...exploités.

Franchement j'ai adoré cette lecture, qui décortique, qui pointe du doigts, qui dénonce, qui fait prendre conscience, qui remet en question. Qui fait peur.

Un roman telle une intrigue qui se présente comme un polar, très bien documenté, dans un style sec et précis qui montre le fol engrenage, et toute l'horreur de certaines situations.


Et vous alors, insta, fb, tic toc, YouTube, émissions de tv réalités...Stop ou encore ?!

«Pour vivre heureux, vivons cachés» ?

Commenter  J’apprécie          110
Plongée pour moi dans un monde dont j'ignore tout ou presque !
Les portraits brossés, les dangers insidieux, ceux qui sont aujourd'hui criants mais également ceux l'on pressent et que Delphine de Vigan imagine dans 10 ans, tout me semble justement capté sous sa plume !
L'autrice décrit à merveille ce monde virtuel qui peut (sembler) constituer un port d'attache, ... dont les amarres sont telles que les dérives peuvent paraître évidentes pour qui a la chance d'être solidement ancré affectivement.. (et encore,... qui peut affirmer être insensible à un commentaire positif désormais affiché sous forme de "like" / coeur ou autre emoji joyeux)... monde qui attire, de façon quasi irrépressible, addictive, tout un chacun en quête de... en quête de quoi d'ailleurs ?... de "raison de vivre"...???
Je cite "Aujourd'hui les coeurs, les likes, les applaudissements virtuels étaient devenus son moteur, sa raison de vivre : une sorte de retour sur investissement émotionnel et affectif dont elle ne pouvait plus se passer."
Alors oui "Les enfants sont rois" alertent sur l'abîme qui rôde mais je trouve très intéressant que l'autrice ne juge ou ne condamne cette Maman aspirée par cet univers et ses codes finalement si exigeants qui font d'elle cette femme profondément seule, incapable de lucidité... lueur d'espoir de reconstruction ou enfants durablement fracassés ?
Les lecteurs sont libres de l'imaginer...
Commenter  J’apprécie          660
Un livre à mettre entre toutes les mains actuellement. La télé réalité, les réseaux sociaux... Delphine de Vigan change de registre et c'est très bien vu. Où va le monde d'aujourd'hui ? Ce monde est d'une violence. Même en étant vigilant il est compliqué de faire comprendre cela à nos enfants vu les drames qui arrivent à cause d'eux. On était plus heureux dans les années 1980...
Commenter  J’apprécie          40
Pour vivre heureux, vivons cachés.
C'est mon avis, qui ne fait pas l'unanimité à en juger par la multiplication des exhibitions télévisuelles ou sur internet, et du nombre d'aspirants à la célébrité - avec le fric et les paillettes associés.
.
Certains rêvent de gloire, pour eux ou leur progéniture.
.
Quand un adulte se lance dans l'aventure, c'est à ses risques et périls. Qu'importe d'avoir l'air c**, pourvu qu'on ait l'ivresse - encore faut-il posséder la maturité et la stabilité nécessaires pour anticiper la gueule de bois au réveil. J'ai une pensée attristée pour la gagnante du premier Loft Story, scotchée depuis vingt ans sur un chariot de montagnes russes bloquées sur 'ON'.
.
Lorsque des mineurs sont jetés en pâture, c'est encore plus flippant.
Le phénomène n'est pas nouveau : enfants artistes ou sportifs, poussés par des parents persuadés d'avoir donné naissance à un prodige et/ou avides de gagner de l'argent avec le gamin. Je pense aux mères des 'petits rats' de l'opéra du XIXe siècle ('La petite danseuse', C. Laurens), prêtes à vendre leur fille prépubère à de vieux riches. On peut également citer une patineuse artistique des 80's, les frères Jackson, Britney Spears, Drew Barrymore qui incarna l'adorable blondinette dans 'E.T., l'Extraterrestre' (1982), parmi tant d'autres. Et on constate les dégâts quelques années ou décennies plus tard, les 'effondrements psychologiques' (comme dit l'auteur) de ces gens qui ont brûlé les étapes, perdu de précieuses années d'enfance, d'innocence, de jeu, d'ennui, etc.
.
Ici, une jeune mère déçue par un coup de projecteur trop éphémère se met en scène avec son mari et leurs deux enfants, qui n'ont que trois et cinq ans au début de l'aventure. Ceci à une cadence infernale. Leur vie est scénarisée, leur quotidien adapté en vue de 'partages' sur les réseaux sociaux. Pour la gloire ? Pas seulement.
.
L'intrigue se présente comme un polar, puisqu'il y a d'emblée une disparition et une enquête. En toile de fond, des sujets de société tels que l'exposition médiatique, les réseaux sociaux, la publicité, la profusion, le gaspillage, l'artifice... On retrouve ici des sujets récurrents chez Delphine de Vigan : famille (aimante/toxique), emprise parentale plus ou moins consciente/volontaire, sentiment de vacuité et mal-être. Mais aussi intimité dévoilée et dommages collatéraux (cf. 'D'après une histoire vraie', dans le prolongement de l'autofiction 'Rien ne s'oppose à la nuit').
.
Parfaitement documenté, ce roman se lit tout seul - propre et net, sans esbrouffe. Ce style élégant et épuré met en évidence l'horreur de la situation, la folie de cet engrenage. J'ai eu besoin de pauses de temps en temps pour m'extraire de cet univers parallèle complètement dément, me demander si la mère est...
Mais... que celui qui n'a jamais posté, blogué, ne s'est jamais réjoui d'un 'like' lui jette la première pierre.
Que celui qui n'est pas accro à son ordi lui balance un caillou.
Que celui qui ne peut pas se passer trois jours de son téléphone lui envoie un grain de sable (ça, et seulement ça, je peux - en faisant gaffe aux yeux).
.
... ♪♫ Kill the Kids ... ♪♫
Commenter  J’apprécie          9411
Le nouveau De Vigan.
Je l'ai attendu celui-là...
Comme chaque année.
Je suis quelque peu chamboulée par le nouveau thème de son dernier livre.
Il s'agit de la télé réalité, déifiée, disséquée, abusive et, en toute fin du livre (intitulé 2031), aliénante, complètement folle et surtout, hors de contrôle.
Avec ce chapitre, De Vigan nous offre un bel exemple de roman d'anticipation.
On suit dans tout l'ouvrage la vie d'une famille en prise avec cette télé réalité. La mère, Mélanie, agaçante et antipathique ( enfin pour moi c'est mon ressenti), met en scène tous les jours ses enfants, 6 et 8 ans, sur You Tube, dans des scenettes de leur vie quotidienne, débalant des cadeaux, mangeant telle marque de pâtes, de gâteaux, de bonbons.
Avec le temps, ces enfants sont de plus en plus médiatisés, je vous passe les détails, nombreux et variés.
À noter, que la mère, Mélanie Claux, mais qui se fait appeler Mélanie Dream (on rève c'est le cas de le dire !), se prend pour une fée, avec sa baguette magique tronquée, et fait du mal à ses enfants. Petit détail en passant, la donzelle n'est pas la préférée de sa mère, mère qui préfère sa soeur, donc Mélanie se met en scène pour qu'on l'aime, l'adule et combler cette vacuité terrible qu'elle ressent hors tournage.
Ses enfants sont sacrifiés sur l'autel de la télé réalité, avec beaucoup d'argent à la clé, on s'en doute. Cette femme fait de ses enfants des choses, des robots qui doivent chaque jour jouer un rôle, faire semblant, et se travestir.
De Vigan maîtrise très bien son sujet, mais j'ai été un peu déçue par le thème qu'elle a choisi cette fois-ci.
Les enfants sont des rois, sans nul doute, mais de quel royaume ??
Un royaume bien triste, bien moche, et surtout un royaume faux.
J'ai trouvé très intéressant qu'elle nous parle des séquelles terribles que les enfants développent petits, mais aussi et surtout, à l'âge adulte, avec des symptômes de la schizophrénie paranoïaque, voyant des caméras et des micros partout, jusqu'à ne plus sortir de chez soi.
Delphine de Vigan nous offre là un bon livre, bien écrit, bien documenté, mais qui ne m'a pas touchée comme ses précédents ouvrages.
Tant pis, ce fut tout de même une belle lecture.

Ps : je reste dans le sujet avec ma prochaine lecture, Florida, de Olivier Bourdeaut

Commenter  J’apprécie          212
Réseaux sociaux, vie privée, influenceurs, télé-réalité, algorIthmes ...
Le dernier roman de Delphine de Vigan est d'une brûlante actualité et permet une réflexion très pertinente, précise sur l'impact des réseaux sociaux. Cette démarche originale traduit une préoccupation quasi sociologique de l'auteur en disséquant le quotidien de Mélanie Claux et de ses deux enfants, Sammy et Kimmy dans lequel l'exhibition de l'intimité est mise en scène de façon permanente. Cet envers du décor est saisissant avec la tyrannie des likes et des partages, les placements de produits et les souffrances que cela déclenche sur les enfants. La fin du roman se situe en 2031 et propose une dystopie montrant les dérèglements et la solitude engendrés.
Le roman est passionnant, édifiant et rejoint la réflexion d'un essai qui vient de sortir "Sexisme story" de Paul Sanfourche.
Commenter  J’apprécie          110
Vous qui commencez ce livre ,abandonnez tout espoir d'en sortir dans les heures à venir..Sa lecture est captivante,addictive. Je l'ai lu comme un très bon polar où l'auteur aurait sacrément travaillé et analysé " le terrain".Comme Simenon à la grande époque. Je l'ai lu aussi comme un documentaire sur un autre monde qui avance.Le virtuel!?
Des parents qui vivent royalement de la diffusion de l'image de leurs enfants. Des petits privés d' intimité, contraints à un rythme de tournage exigent.
j'ai du aller vérifier s'il y avait une différence entre émoji et émoticône..La définition de psittacisme...J'ai appris mille choses sur cet univers..Les deux portraits de femme de ce roman sont très troublants.Ce roman pose la question de notre liberté paramétrée par notre environnement" connecté ".
Commenter  J’apprécie          302
Le dernier livre de De Vigan traite d'un sujet qui ne m'est malheureusement pas familier, bien qu'étant et ayant été d'une grande actualité tout aussi bien au passé qu'au présent : le voyeurisme et l'exhibitionnisme à travers les médias, Télévision,FB, Instagram, Youtube,....."Vivre pour être vu, ou vivre par procuration ", triste réalité d'un monde creux.
De Vigan attaque l'aventure avec deux filles Mélanie et Clara , biberonnées à "Loft Story", la première en famille, la seconde en cachette. Melanie qui se rêve flamboyante et incontournable mais reste cette jeune femme réservée à l'apparence discrète qu'elle déteste, quitte sa province à dix-sept ans pour tenter une vie d'adulte à Paris. Clara quitte aussi le domicile familiale en banlieue parisienne en deuxième année d'université pour s'installer en colocation dans le le XIIIe arrondissement. En phase terminale d'une licence de droit à La Sorbonne elle décide de s'inscrire au concours National de la Police, grosse surprise aux parents réacs, anti-flics. Deux profils de femmes en faites encore assez flous, mais qui semblent aux antipodes. À ce point je me demande ce que l'écrivaine nous concocte .....eh oui, dix ans plus tard , le chemin de ces deux jeunes femmes vont se croiser dans des circonstances sordides......Je vous laisse découvrir l'histoire que De Vigan mène comme toujours d'une main de maître.

Débutée comme la version littéraire d'un Fast Food , elle prend très vite un virage à cent-quatre vingts degré, c'est ce que j'appelle le talent. Quand le vrai monde, dont on cerne globalement les dangers, est victime d'un monde parallèle, un monde construit de toutes pièces, virtuel, un monde qui obéit à des règles dont on ignore tout, les choses deviennent hors contrôle......nous sommes en plein dans l'actualité. De Vigan à travers "une histoire criminelle" nous pointe les dangers et les dérives de ces mondes virtuelles qui peuvent vite tourner à des machines infernales. Mais la grande curiosité qu'on peut facilement généraliser ici c'est , pourquoi ces mondes virtuels arrivent à rendre leurs protagonistes si riches et si célèbres, pourquoi ça marche ? Et là on arrive aux deux faces du miroir, ceux qui regardent ceux qui veulent se faire regarder, et au bout du fric.....beaucoup, beaucoup de fric ( même pas besoin de "je traverse la rue 😁....", pénard de chez soi ), encore plus grave. Surtout qu'ici dans l'histoire il s'agit de deux gamins instrumentalisés, "les enfants youtubeurs" dont je n'aurais jamais pensé que ça pouvait exister, si bien que je suis même allée voir sur internet s'ils existaient vraiment ou c'était juste de la fiction. Sans l'ombre d'un doute il s'agit d'enfance volée, d'enfance violée. Un roman glaçant marqué de la touche autobiographique De Vigan présente dans presque tout ses livres, celle des adultes généralement trop préoccupés par leurs propres images et problèmes pour pouvoir se soucier de ceux de leurs progénitures . Un clin d'oeil aussi au monde après la pandémie Covid, avec lequel je suis absolument d'accord.
Roman fascinant que je recommande vivement !
"Il faut le voir pour le croire " dit Clara parlant des vidéos des enfants youtubeurs, "Il faut le lire pour me croire " dis-je parlant du livre de De Vigan 😊.



"La consommation est au coeur de la plupart des scénarios. Acheter, déballer, manger sont les principales activités des enfants......Toutes ces vidéos obéissent au même ressort dramaturgique : la satisfaction immédiate du désir. Kimmy et Sammy vivent le rêve de tous les enfants : acheter tout, tout de suite."





Commenter  J’apprécie          24176
C'est le cinquième roman que je lis de Delphine de Vigan et c'est à chaque fois une très belle surprise. Cette fois-ci, avec « Les enfants sont rois », c'est la fraicheur du propos qui m'a frappé.

En s'attaquant au sujet du danger de l'exposition d'enfants-influenceurs répondant aux désirs de leurs parents et des marques qui les rémunèrent, l'autrice analyse un pan nouveau des failles psychologiques de notre époque. Elle met brillamment en scène le récit de cette mère obnubilée par la célébrité et de cette policière dont on suit les réflexions avec un grand intérêt. Aussi, les détails des vidéos diffusées, des éléments de la disparition de Kimmy et de l'avancée de l'enquête en font un thriller psychologique dont on découvre les rebondissements les uns après les autres.

En bref, Delphine de Vigan produit là une histoire moderne et audacieuse qui pourrait être lue comme un documentaire romancé sur le sujet des réseaux sociaux et dont on pourra conseiller la lecture à un large public.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (11180) Voir plus



Quiz Voir plus

Roman : Les enfants sont rois Delphine de Vigan

Quel est le prénom de l'enfant qui se fait enlever dans le livre ?

Sammy
Kima
Kimmy
Kenji

10 questions
195 lecteurs ont répondu
Thème : Les enfants sont rois de Delphine de ViganCréer un quiz sur ce livre

{* *}