AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 6009 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le dernier livre de De Vigan traite d'un sujet qui ne m'est malheureusement pas familier, bien qu'étant et ayant été d'une grande actualité tout aussi bien au passé qu'au présent : le voyeurisme et l'exhibitionnisme à travers les médias, Télévision,FB, Instagram, Youtube,....."Vivre pour être vu, ou vivre par procuration ", triste réalité d'un monde creux.
De Vigan attaque l'aventure avec deux filles Mélanie et Clara , biberonnées à "Loft Story", la première en famille, la seconde en cachette. Melanie qui se rêve flamboyante et incontournable mais reste cette jeune femme réservée à l'apparence discrète qu'elle déteste, quitte sa province à dix-sept ans pour tenter une vie d'adulte à Paris. Clara quitte aussi le domicile familiale en banlieue parisienne en deuxième année d'université pour s'installer en colocation dans le le XIIIe arrondissement. En phase terminale d'une licence de droit à La Sorbonne elle décide de s'inscrire au concours National de la Police, grosse surprise aux parents réacs, anti-flics. Deux profils de femmes en faites encore assez flous, mais qui semblent aux antipodes. À ce point je me demande ce que l'écrivaine nous concocte .....eh oui, dix ans plus tard , le chemin de ces deux jeunes femmes vont se croiser dans des circonstances sordides......Je vous laisse découvrir l'histoire que De Vigan mène comme toujours d'une main de maître.

Débutée comme la version littéraire d'un Fast Food , elle prend très vite un virage à cent-quatre vingts degré, c'est ce que j'appelle le talent. Quand le vrai monde, dont on cerne globalement les dangers, est victime d'un monde parallèle, un monde construit de toutes pièces, virtuel, un monde qui obéit à des règles dont on ignore tout, les choses deviennent hors contrôle......nous sommes en plein dans l'actualité. De Vigan à travers "une histoire criminelle" nous pointe les dangers et les dérives de ces mondes virtuelles qui peuvent vite tourner à des machines infernales. Mais la grande curiosité qu'on peut facilement généraliser ici c'est , pourquoi ces mondes virtuels arrivent à rendre leurs protagonistes si riches et si célèbres, pourquoi ça marche ? Et là on arrive aux deux faces du miroir, ceux qui regardent ceux qui veulent se faire regarder, et au bout du fric.....beaucoup, beaucoup de fric ( même pas besoin de "je traverse la rue 😁....", pénard de chez soi ), encore plus grave. Surtout qu'ici dans l'histoire il s'agit de deux gamins instrumentalisés, "les enfants youtubeurs" dont je n'aurais jamais pensé que ça pouvait exister, si bien que je suis même allée voir sur internet s'ils existaient vraiment ou c'était juste de la fiction. Sans l'ombre d'un doute il s'agit d'enfance volée, d'enfance violée. Un roman glaçant marqué de la touche autobiographique De Vigan présente dans presque tout ses livres, celle des adultes généralement trop préoccupés par leurs propres images et problèmes pour pouvoir se soucier de ceux de leurs progénitures . Un clin d'oeil aussi au monde après la pandémie Covid, avec lequel je suis absolument d'accord.
Roman fascinant que je recommande vivement !
"Il faut le voir pour le croire " dit Clara parlant des vidéos des enfants youtubeurs, "Il faut le lire pour me croire " dis-je parlant du livre de De Vigan 😊.



"La consommation est au coeur de la plupart des scénarios. Acheter, déballer, manger sont les principales activités des enfants......Toutes ces vidéos obéissent au même ressort dramaturgique : la satisfaction immédiate du désir. Kimmy et Sammy vivent le rêve de tous les enfants : acheter tout, tout de suite."





Commenter  J’apprécie          23876
Voilà un livre glaçant et dérangeant au possible car Delphine de Vigan s'attaque de plein fouet à nos chers amis followers et abonnés en tout genre. Big brother vous regarde. Bienvenue dans la folie des réseaux sociaux où tout se voit, se dit, se sait. Un pouce en haut et c'est parti pour une nouvelle rengaine. le pouce en bas, va voir ailleurs.

Mélanie depuis son plus jeune âge ne vit qu'à travers la télé réalité. Sa vie tourne autour de Loana et de tous ces êtres surexposés et célèbres pour avoir été traqués dans leur anatomie et intimité. Quand la routine s'installe des années plus tard, devant le joli minois de ses enfants, elle voit l'opportunité d'un regain existentiel.

S'engage alors le processus de valorisation nombrilliste à être aimé pour l'image qu'on véhicule. Une course effrénée aux followers dans une supercherie effarante à exposer faits et gestes de ses bambins sur YouTube et Instagram. Bienvenue dans Happy Récré.

Delphine de Vigan n'accorde pas ses violons pour servir un texte larmoyant ou accusateur. Son ton est tranché, clinique et fait froid dans le dos. Elle décrit au scalpel la lente descente aux enfers d'enfants vendus sur la toile en échange d'un grille pain et de Winnie l'ourson. Chacun est libre de ressentir ce qu'il voudra, d'aduler cette célébrité facile ou de la vomir. Pour ma part, j'ai ressenti une colère monstre contre cette mère aveugle et imbue de son petit trafic juteux sans la moindre compassion ni conscience ni remise en question envers ses enfants.
Ce livre n'est pas sans me rappeler le dernier roman d'Olivier Bourdeaut (Florida) avec sa jeune héroïne en proie à la folie d'une mère.

Le plus sidérant dans ce texte est certainement le côté ultra actualisé, miroir d'histoires similaires qui affluent à la pelle.
Un ami m'a dit un jour « internet c'est ouvrir une de ces deux portes : le paradis ou l'enfer ».

Avec Les enfants sont rois, nous avons ici un livre qui pose question, redistribue les cartes et pointe avec intelligence les dérives d'une société surdimensionnée conditionnée par des pantins de pacotilles ou des êtres innocents ne sont pas nés à la bonne époque.

Protégeons nos enfants. Exposons-les aux livres, à la culture, au grand air. Apprenons-leur que la seule richesse se trouve dans une émotion palpable nichée dans un monde réel et humain.
Commenter  J’apprécie          22828
Dans la même lignée que Les Loyautés et Les gratitudes , Delphine de Vigan prend pour thème les dérives de l'interconnexion, Internet et les réseaux sociaux et les excès qui en découlent.

Au départ, Mélanie est une jeune femme banale, de celle que l'on ne remarque pas, jusqu'à ce qu'une opportunité de participer à une émission de télé-réalité lui entrouvre la porte d'un succès éventuel et d'une reconnaissance médiatique. Mais la porte se referme rapidement, vers un oubli général.

Des années plus tard, Mélanie s'est mariée et a donné naissance à deux enfants. Elle a su aussi réaliser ses rêves de juin fille puisque la chaine Youtube qu'elle anime n'a pas moins de cinq millions d'abonnés. Elle y met en scène ses enfants, et le succès médiatique va de pair avec des revenus conséquents. Jusqu'au jour où Kimmy, âgée de sept ans, disparait.

Clara, dont le rôle au 36 est de collecter tous les indices de scènes de crime pour les documents destinés aux Assises s'intéresse à cette affaire. La procédurière (c'est l'appellation officielle pour son travail) découvre alors l'univers effroyable et inimaginable des influenceurs et mesure la violence qui sous-tend ces pratiques.

Exploitation des enfants qui n'ont pas de statut légal et ne sont donc pas protégés comme les enfants acteurs ou mannequins, harcèlement au quotidien proportionnel à la jalousie engendrée par la célébrité et le rôle qu'on leur assigne, tout cela entraîne des traumatismes dont il est difficile de se remettre.
Quant à ceux qui font le succès de ce type de médias, ceux qui likent, qui s'abonnent, accroc au rêve qu'on leur vend pourtant cousu de fil blanc, ils sont à la fois victimes et bourreaux. Mais ça marche et les revenus qui en découlent sont loin d'être négligeables.


Mené comme une enquête policière, le roman est d'emblée addictif, et on suit avec intérêt la progression des investigations, déconcerte par l'ampleur de ce que l'on découvre.

Lu avec plaisir et effroi !
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          1081
Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.

On dit ça.

A l'heure où l'enfance se jouent dans les cours de récréation, certains deviennent des mini stars, vedettes de la consommation sur les réseaux sociaux et sur You Tube.

Et Delphine de Vigan dresse un portrait effroyable de ces enfants rois.
Rois maudits d'avance d'être surexposés, dont le royaume désenchanté interpelle et frappe les le lecteur. Tout existe et pourtant, on a du mal à le croire.

Si je lis De Vigan à chaque nouvelle parution, c'est parce que je ne sais jamais où elle va nous mener. Et j'aime ça. Cette surprise, cette stupeur.

Ici, donc, il est question de ces enfants surimprimés sur nos rétines, nés de parents gavés à la télé réalité et aux rêves de célébrités faciles que l'on expose partout pour faire du like, pour faire du fric. Pour leur bien.
Il est question de sourires factices et de bonheur en tranches que l'on nous vend sur cette drôle de toile jusqu'à s'en étouffer. Il est question de rêves qui se percutent et de destins brisés.

Pour ne pas trop en dire car il faut se plonger dedans, ce roman mélange les genres avec brio.

Polar, roman d'anticipation ou plaidoyer pour l'enfance, on ne sort pas indemne de cette histoire qui pousse à aller au-delà des écrans.

Delphine de Vigan, une nouvelle fois, embrasse son sujet et marque les esprits.

Fascinant, jusqu'à l'écoeurement, bouleversant jusqu'à l'effarement …
Commenter  J’apprécie          998
Pour vivre heureux, vivons cachés.
C'est mon avis, qui ne fait pas l'unanimité à en juger par la multiplication des exhibitions télévisuelles ou sur internet, et du nombre d'aspirants à la célébrité - avec le fric et les paillettes associés.
.
Certains rêvent de gloire, pour eux ou leur progéniture.
.
Quand un adulte se lance dans l'aventure, c'est à ses risques et périls. Qu'importe d'avoir l'air c**, pourvu qu'on ait l'ivresse - encore faut-il posséder la maturité et la stabilité nécessaires pour anticiper la gueule de bois au réveil. J'ai une pensée attristée pour la gagnante du premier Loft Story, scotchée depuis vingt ans sur un chariot de montagnes russes bloquées sur 'ON'.
.
Lorsque des mineurs sont jetés en pâture, c'est encore plus flippant.
Le phénomène n'est pas nouveau : enfants artistes ou sportifs, poussés par des parents persuadés d'avoir donné naissance à un prodige et/ou avides de gagner de l'argent avec le gamin. Je pense aux mères des 'petits rats' de l'opéra du XIXe siècle ('La petite danseuse', C. Laurens), prêtes à vendre leur fille prépubère à de vieux riches. On peut également citer une patineuse artistique des 80's, les frères Jackson, Britney Spears, Drew Barrymore qui incarna l'adorable blondinette dans 'E.T., l'Extraterrestre' (1982), parmi tant d'autres. Et on constate les dégâts quelques années ou décennies plus tard, les 'effondrements psychologiques' (comme dit l'auteur) de ces gens qui ont brûlé les étapes, perdu de précieuses années d'enfance, d'innocence, de jeu, d'ennui, etc.
.
Ici, une jeune mère déçue par un coup de projecteur trop éphémère se met en scène avec son mari et leurs deux enfants, qui n'ont que trois et cinq ans au début de l'aventure. Ceci à une cadence infernale. Leur vie est scénarisée, leur quotidien adapté en vue de 'partages' sur les réseaux sociaux. Pour la gloire ? Pas seulement.
.
L'intrigue se présente comme un polar, puisqu'il y a d'emblée une disparition et une enquête. En toile de fond, des sujets de société tels que l'exposition médiatique, les réseaux sociaux, la publicité, la profusion, le gaspillage, l'artifice... On retrouve ici des sujets récurrents chez Delphine de Vigan : famille (aimante/toxique), emprise parentale plus ou moins consciente/volontaire, sentiment de vacuité et mal-être. Mais aussi intimité dévoilée et dommages collatéraux (cf. 'D'après une histoire vraie', dans le prolongement de l'autofiction 'Rien ne s'oppose à la nuit').
.
Parfaitement documenté, ce roman se lit tout seul - propre et net, sans esbrouffe. Ce style élégant et épuré met en évidence l'horreur de la situation, la folie de cet engrenage. J'ai eu besoin de pauses de temps en temps pour m'extraire de cet univers parallèle complètement dément, me demander si la mère est...
Mais... que celui qui n'a jamais posté, blogué, ne s'est jamais réjoui d'un 'like' lui jette la première pierre.
Que celui qui n'est pas accro à son ordi lui balance un caillou.
Que celui qui ne peut pas se passer trois jours de son téléphone lui envoie un grain de sable (ça, et seulement ça, je peux - en faisant gaffe aux yeux).
.
... ♪♫ Kill the Kids ... ♪♫
Commenter  J’apprécie          9411
Mélanie et Bruno gagnent un sacré paquet de pognon en mettant en scène leurs deux enfants sur les réseaux sociaux.
Les faits sont crus, tout enrobés qu'il soient de rose, de tendre mauve, de coeurs, d'étoiles et de pouces levés!
Clara, procédurière d'un groupe de flics de la Criminelle, va plonger dans un univers de cauchemar familial organisé: Deux enfances jetées en pâture sur la toile du net et livrées aux appétits de millions d'internautes, et pour le plus grand profit de marques commerciales à l'éthique plus que douteuse voire nauséabonde.
C'est la disparition de Kimmy, la fille de Mélanie et Bruno, qui lance cette hallucinante visite dans ce 1984-02 à la sauce enfantine. Big Mother est à la manoeuvre et Father suit!..
Delphine de Vigan s'y entend pour faire hérisser le poil du lecteur, et l'envoyer voir plus loin sur le Net... Eh bien non, elle n'exagérait pas et la réalité peut largement dépasser sa fiction!
Et, quid de ces enfants devenus grands après une enfance sans cesse exposée et mise en scène? C'est cet aspect de saccage de la primordiale période de la vie qui m'a le plus touché, je le concède.
Merci à vous, Delphine de Vigan, pour m'avoir emmené sur un thème passionnant et dont je savais si peu.





Commenter  J’apprécie          824
Bonjour mes chéris ! J'espère que vous allez tous très bien !
Rassurez-vous, je ne suis pas devenue une youtubeuse, je m'en voudrais de vous apostropher de cette façon mièvre et racoleuse !
J'imite ici la manière dont Mélanie, la jeune maman de 2 enfants, met en scène leur vie au moins 4 fois par semaine, en postant des vidéos sur Youtube, au point même d'en faire une chaine : « Happy Récré ». Chaine qui évidemment collectionne les likes et empoche de l'argent à qui mieux mieux, au détriment des pauvres enfants devant faire contre mauvaise fortune bon coeur.
Mais un jour, la cadette de 6 ans disparait lors d'une partie de cache-cache avec ses amis qu'elle voit si rarement…

Quel roman ! J'ai adoré lire cette descente aux enfers d'une famille ne vivant que pour la célébrité, que pour l'approbation d'anonymes. Rien ne se fait en privé. Enfin, disons que c'est la mère la responsable de cette situation ; c'est elle qui doit combler son vide intérieur, quitte à sacrifier ses enfants, leur spontanéité, leur vie saine, leur tranquillité, leur anonymat bienfaisant, où les bêtises seraient normales et où on ne pousserait pas des cris d'orfraie lorsque la caméra est débranchée.

J'ai suivi avec un intérêt croissant les allées et venues, les pensées, l'empathie, le désir de sauver les enfants, de la jeune femme flic, Clara, qui rencontrera Mélanie. Quelle différence d'éducation, de symbole de vie, de destin !

Le grand problème de notre époque est abordé en long et en large, d'une manière simple mais approfondie, par Delphine de Vigan : la téléréalité et son influence sur les jeunes nourris aux errements de Loft Story et consorts, bâtie sur le vide, ainsi que l'éducation que ces jeunes devenus adultes donnent à leurs enfants. de génération en génération, le vide se reproduit et provoque des dégâts effroyables souvent irréparables. Les "enfants influençeurs " en font les frais.

D'enquête policière, avec la disparition de la petite fille, en analyse sociologique, en passant par une dissection psychologique tout en finesse, Delphine de Vigan nous fait comprendre que les enfants, malgré qu'ils soient « rois », n'en demeurent pas moins fragiles et manipulés.
Et malheureusement, ce n'est pas fini…

Voilà mes chéris, je vous souhaite à tous une très bonne nuit et vous envoie plein de bisous d'étoiles ! Pensez à bien cliquer sur le petit pouce levé ! ;-D
Commenter  J’apprécie          7617
Plongée pour moi dans un monde dont j'ignore tout ou presque !
Les portraits brossés, les dangers insidieux, ceux qui sont aujourd'hui criants mais également ceux l'on pressent et que Delphine de Vigan imagine dans 10 ans, tout me semble justement capté sous sa plume !
L'autrice décrit à merveille ce monde virtuel qui peut (sembler) constituer un port d'attache, ... dont les amarres sont telles que les dérives peuvent paraître évidentes pour qui a la chance d'être solidement ancré affectivement.. (et encore,... qui peut affirmer être insensible à un commentaire positif désormais affiché sous forme de "like" / coeur ou autre emoji joyeux)... monde qui attire, de façon quasi irrépressible, addictive, tout un chacun en quête de... en quête de quoi d'ailleurs ?... de "raison de vivre"...???
Je cite "Aujourd'hui les coeurs, les likes, les applaudissements virtuels étaient devenus son moteur, sa raison de vivre : une sorte de retour sur investissement émotionnel et affectif dont elle ne pouvait plus se passer."
Alors oui "Les enfants sont rois" alertent sur l'abîme qui rôde mais je trouve très intéressant que l'autrice ne juge ou ne condamne cette Maman aspirée par cet univers et ses codes finalement si exigeants qui font d'elle cette femme profondément seule, incapable de lucidité... lueur d'espoir de reconstruction ou enfants durablement fracassés ?
Les lecteurs sont libres de l'imaginer...
Commenter  J’apprécie          660
Depuis toute petite, Mélanie est accro à la téléréalité .Elle ne rate aucune de ces émissions qui exposent ses protagonistes aux regards inquisiteurs des téléspectateurs.
En grandissant, Mélanie veut devenir actrice de ce monde , en quête de gloire cathodique.
Clara pour sa part grandit dans une famille où la télé est proscrite et va se diriger vers une carrière dans la police.

C'est le destin de ces deux femmes qui nous est raconté ici, à travers les affres de l'exposition médiatique. Comme à son habitude , Delphine de Vigan se concentre sur un thème principal et le traite de façon , si ce n'est exhaustive, approfondie. Là où d'autres auteurs n'auraient pas hésité à faire intervenir un pédophile, un terroriste, des magouilles politiciennes, Delphine de Vigan s'en tient à son propos.
Elle le fait à travers une enquête policière qui nous plonge dans l'envers du décor des télé du web.
L'analyse est pointue : Conséquences financières, de notoriété, psychologiques , impact sur la vie quotidienne, surexposition , image renvoyée, droit du travail et une plongée implacable dans la concurrence de ce monde de l'image : Occuper l'espace, exister même s'il l'on n'a rien à dire. Aux détriments de tout ce qui peut souder une famille.
Les conséquences de la surexposition des enfants sont bien sur au coeur de l'ouvrage.
Si Delphine de Vigan se projette dans le futur , à pas feutrés, elle analyse très finement le passé et cet instant où tout a basculé avec Loft Story.Le moment où l'on passe de regarder la télé à être vu à la télé pour exister. Ce moment où le dernier des abrutis peut "se faire un max de thunes " en s'exposant sur des scenarii débiles. Ou encore l'obligation à générer du clic, pour acquérir une reconnaissance d'images.Exister.
Que c'est triste.
Merci madame de Vigan d'avoir synthétisé tous ces problèmes dans un très beau roman.Encore un pour vous !
Commenter  J’apprécie          622
Je me suis régalée à la lecture de ce roman. Commencé hier, fini ce matin.
Pourtant un sujet qui est loin de moi : la téléréalité, les réseaux sociaux etc.
Ce livre raconte les dégâts qui peuvent être causés par ce culte actuel qui est de vouloir passer à la télé ou sur une chaîne youtube. Cette volonté de se montrer tout le temps, d'avoir des like etc....
Grande novice que je suis, j'ai découvert qu'être youtubeur pouvait rapporter gros ! Interdit de rire !....

Ce livre décortique les conséquences de cette surexposition sur deux enfants, un frère et une soeur dont la mère a créé une chaîne youtube où elle les filme quasi constamment. A l'opposé une jeune flic dont les parents ont eu tardivement une télé, éloignée de tout ça sauf pour ses enquêtes.

Je crois que le pire c'est que ce n'est pas une dystopie ! mais juste une description de la réalité d'aujourd'hui. de la fatuité d'aujourd'hui ? J'ai trouvé ce livre excellent, je me suis régalée, mais une fois fermé.... que ce livre est noir !

Histoire d'être ridicule jusqu'au bout, allez je l'avoue,j'ai dû demander à mes filles ce qu'était une story sur Instagram....
Commenter  J’apprécie          6220




Lecteurs (10894) Voir plus



Quiz Voir plus

Roman : Les enfants sont rois Delphine de Vigan

Quel est le prénom de l'enfant qui se fait enlever dans le livre ?

Sammy
Kima
Kimmy
Kenji

10 questions
187 lecteurs ont répondu
Thème : Les enfants sont rois de Delphine de ViganCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..