Du juste exercice de la force

L'auteur s'interroge sur les multiples façons de pratiquer une force nécessaire, sur ses origines, ses lois, ses résultats, ses dérives, ses hommes, et sa part d'ombre, quand ce n'est pas d'obscurité profonde comme il le précise dans sa conclusion. Pour lui, la relation de la force et des pouvoirs est une nécessité, parfois rassurante, souvent oppressante voire opprimante.
Par ses geôles, ses secrets ou au service d'une démocratie éclairée elle n'a pas pour rôle de traquer les personnes en fonction de la couleur de leur peau. La force assure le salut de la collectivité circonscrite à une utilisation restreinte et justifiée. Si elle a un coût financier et psychologique élevé qui peut provoquer l'adversité, son renoncement peut y conduire également. La force doit être « au service de tous et non de ceux qui l'emploient ou la servent. » Elle doit servir le droit, pour servir la démocratie.
Dans cette vision engagée, l'auteur nous fait parcourir tous les tenants et aboutissants de son sujet. On se demande ce qu'il pourrait avoir oublié. Son point faible serait son organisation. On a le sentiment que l'auteur dans chaque partie a voulu ménager la chèvre et le choux, de n'avoir pas voulu mettre en cause les services de police dans leurs dysfonctionnements mais n'a pas cherché à en faire l'économie non plus.
Le livre est donc riche de réflexion mais il nous appartient de restructurer notre pensée sur cette grande question, en cours de lecture.