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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu en 2048. J'étais tombée sous le charme, une fois encore, après avoir lu "Le camp des autres". Thomas Vinau a l'art particulièrement émouvant de sonder les âmes.
Un roman aux sentences courtes et percutantes, à l'évidence désarmante. Une belle leçon de vie et une invitation au lâcher-prise, au retour à l'essence des choses, à la déculpabilisation.
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Un moment suspendu hors du temps

Quelques pages que je ne voulais plus lâcher tant j'étais absorbée par leur beauté et leur poésie.
Face à son monde qui a perdu de sa clarté lorsque sa femme l'a quitté et que son fils est parti pour les vacances, Joseph tente de retrouver goût aux choses simples de la vie.

Un livre pour lâcher prise et profiter du moment présent, mais surtout un livre pour réapprendre à rêver...
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Thomas Vinau nous propose un petit livre sympathique, sans prétention, comme toujours fort bien écrit, qui m'a fait passer un agréable moment mais sans plus. J'ai eu parfois envie de secouer un peu le personnage de Joseph, son côté adulescent semi-dépressif mais surtout vélléitaire est un peu irritant. Compte tenu du sujet, il est bien naturel que l'on ne retrouve pas vraiment la magie des petits riens de Ici ça va, mais elle m'a manqué. C'est un peu injuste, mais ça n'en est pas moins vrai. A lire quand même, pour retrouver cette belle écriture et la poésie de Thomas Vinau, présente même dans sa prose.
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Quand vous ouvrirez ce roman, ne réfléchissez pas et laissez-vous porter par les mots et ce qu'ils vous évoquent. Ce roman se ressent beaucoup plus qu'il ne se lit. Si on perd parfois le fil au gré de nos propres souvenirs, on le retrouve bien vite et on se laisse porter à nouveau par la sensation que les mots de Thomas Vinau provoquent : nostalgie de l'enfance, peur, envie, étonnement, curiosité, dépit, lassitude… C'est la vie elle-même qui est décrite ici avec beaucoup de sensibilité et une grande attention portée aux détails.

Sur une semaine, après la départ de son fils confié à sa mère pour un temps, nous suivons Joseph qui se laisse aller au spleen. Habitué au rythme routinier du quotidien dans lequel il n'a pas le temps de se poser, il semble déboussolé face à tout le temps disponible que Noé laisse derrière lui. Il se réfugie dans l'observation, pour notre grand bonheur, car il aborde des thèmes qui parlent à tous.

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Un roman tout petit tout doux, pour dire l'insouciance de l'enfance, celle des ronds dans l'eau, des sauts dans les flaques de gadoue, des amitiés improbables, des personnages cachés dans les contours des nuages, là tout là-haut, dans un ciel aussi lointain que le monde des adultes.

L'écriture de Vinau est très délicate et sied parfaitement à l'histoire de ce père un peu paumé sans son fiston. Un père qui se réfugiera dans la cabane construite avec le fils dans les arbres, et qui renouera un instant avec sa propre enfance, s'offrira une orgie de coca, de sucettes à l'orange et de roquefort, ornera les murs de dessins faits avec les doigts recouverts de chocolat, …

Je n'ai pas trop goûté ce retour en enfance, cette régression un peu naïve, même si j'ai été sensible à la tendresse qui se dégage de certains passages. Peut-être parce que cette lecture arrive après « le camp des autres » ?
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Noé, le fils de Joseph vient de partir une semaine chez sa mère.
Joseph contemple les nuages, regarde le temps passer, se réfugie souvent dans la cabane de Noé dans le cerisier.
Il faut bien le dire, il déprime Joseph sans son fils !
Il m'a beaucoup fait penser au héros de la fin des saisons.
L'un dans sa cave, l'autre dans sa cabane.
Deux hommes au mi-temps de leur vie.
Au temps de bilans sans compassion sur soi-même.
Deux hommes attachants.
Et toujours cette écriture fluide et poétique de Thomas Vinau.
On ne s'en lasse pas.
Les nuages, le ciel, la nature....
Son fils et les nuages sont les tuteurs de l'existence de Joseph.
Une semaine d'absence du fils où Joseph s'autorise des permissions, des interdits, des régressions.
Une semaine triste, c'est sûr, mais douce aussi.
Il se raccroche aux branches Joseph, il se raccroche aux nuages.
L'auteur a l'art de la mélancolie sans jamais être pesant.
On a tous envie de retrouver notre part de nuages.
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Joseph, la bonne trentaine, avance comme il peut, comme tout le monde. Il n'est plus un enfant, il en a un, Noé. Mais le bateau tangue. La mère s'en va, puis l''enfant se réfugie dans le cerisier du jardin où se trouve sa cabane. Pour ranimer ses rêves et en créer d'autres, il s'invente des histoires et imagine des présences. Voici un beau roman de Thomas Viau qui explore notre part de rêve, met des mots sur des sensations et joue avec la part de nous-même qu'on adore laisser dans l'ombre. Les phrases courtes et les formules donnent toute l'ampleur de ce récit , tout en invitant le lecteur à se concentrer pour bien saisir la puissance de certains états d'âme.
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Le livre est très court [ce billet le sera aussi].
Joseph a 37 ans [j'en ai presque autant].
Il aime les tortues et les cabanes dans les arbres et les cumulonimbus [ben moi tout pareil].
Sa femme est partie ... et Dieu merci la comparaison s'arrête là ;-) !

Noé, son fils unique et adoré, celui qui le maintient à flot, est parti chez maman. Enfer de la garde alternée.
Alors Jojo vacille. Les heures s'effilochent, les idées s'emmêlent, les repères se brouillent.
Joseph grimpe au cerisier pour investir la cabane du fiston. Il traque ses odeurs de bambin, ses éclats de rire suspendus. Il attend. le temps d'une parenthèse vaguement désenchantée, il met son quotidien en pause et ses pas dans ceux d'Odile, la tortue du jardin.
C'est lent, c'est beau, jamais pesant mais plutôt aérien, avec des vrais morceaux de poésie dedans.

Et puis Joseph descend de l'arbre.
Il marche seul, dans les rues qui se donnent, et la nuit le pardonne (etc...). Chemin faisant il croise Robin, clochard magnifique et philosophe à ses heures.
Deux âmes vagabondes pour deux fois plus d'élucubrations poétiques.
Phrases courtes, épurées à l'extrême.
Le minimum vital.
Aller à l'essentiel, ne jamais s'encombrer de mots superflus pour dire le manque, l'absence de Noé, le déphasage croissant entre un Jojo à l'arrêt et ce monde fou qui tourne toujours plus vite.

En conclusion, La part des nuages fut donc une belle lecture, hors du temps, juste un peu trop brève et trop morcelée pour m'emporter complètement.
Au rythme des pensées un peu désordonnées du narrateur, on saute par association d'une idée à l'autre sans fil conducteur, et même si l'écriture lumineuse et sensible de Thomas Vinau est indéniablement celle d'un poète de talent, je crains de ne pas retenir grand chose de ces trop courts instants passés avec Joseph.
Tout juste quelques moments de grâce, délicieux mais fugaces, qui déjà se dissipent comme un nuage qui s'évapore...
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La part des nuages, c'est la part qui nous manque, celle laissée au bord de l'enfance, là-bas sur l'autre rive de nous-même. Pourquoi nous a-t-il fallu un jour quitter ce rivage ? C'est en quelque sorte la question que se pose et nous pose ici Thomas Vinau.
Regarder les nuages est pour l'auteur un prétexte. Au fond nous ne sommes pas dupes. Regarder les nuages, c'est regarder nos vies en dedans, c'est prendre le temps de cela...
Ici un homme Joseph se prend justement le temps d'une pause sur sa vie. Son fils Noé est tout pour lui. Noé s'en va chez sa mère, Joseph est divorcé. C'est une absence qui durera une semaine.
C'est le temps d'une pause pour éviter le naufrage, Joseph accroche son rêve au sommet d'un cerisier. Il va y construire une cabane, le temps d'une semaine, Noé parti sur ce temps là-bas chez sa maman.
Ici il y a la peur de grandir,
peur de devenir comme tout le monde,
vouloir se sentir libre.
Regarder les nuages, c'est transgresser, vouloir redevenir libre dans un monde dominé par la servitude volontaire...
De temps en temps, Odile traverse le jardin. Odile est une tortue. On aimerait que le temps avance à sa vitesse. C'est sans doute pour cela qu'elle est capable de vivre plus de cent ans... C'est pour cela qu'elle me touche, lente et opiniâtre.
L'arbre dans lequel se refugie Joseph est un chemin, un chemin de traverse, une manière de dissidence dans un monde où tout s'agite.
Avec la peur de grandir, mais l'arbre protège de cette peur.
On pense alors forcément au Baron Perché... Mais Thomas Vinau n'est pas Italo Calvino.
Thomas Vinau est un poète du quotidien. Il écrit de très belles phrases. Il m'en fallait peut-être plus pour que ce texte m'émeuve. C'est peut-être la rencontre avec une émotion qui m'a le plus manquée ici dans ces mots cependant magnifiques qui viennent, se forgent peu à peu, apparaissent à nos yeux comme des pépites.
J'avais été davantage touché par la découverte d'un autre de ses récits, très beau aussi :"Ici ça va".
Cependant, c'est pour moi un texte qui fait du bien, une prose salvatrice, j'aime les mots qui sont dits ici.
Ce texte n'est rien de plus que cela.
"Repousser ce moment où l'instant capitule. Pousser des pieds la nuit. S'étirer tranquillement et prendre de la place. Se donner de la place. Là. Ici et maintenant. Entre chien et loup. Au mitan de la défaite et des rêves. Quel drôle de pli on prend à attendre de vivre. Quelle drôle de manière de courir ainsi après la fatigue et de laisser demain prendre la place d'aujourd'hui. La peau du temps est comme la membrane élastique d'une bulle de savon. Elle ne s'éprouve vraiment qu'au moment où elle explose. Restent les reflets et la lumière emprisonnée à l'intérieur".
Ne cherchons pas ici forcément un grand auteur, mais voilà une respiration consolante dans un temps dominé par le fracas du monde, le bruit qui ne sert à rien.
Alors pour cela, Thomas Vinau est peut-être tout simplement un auteur essentiel.
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Ce roman est un joli remède pour relativiser face à ces périodes où on peut se sentir telle une tortue terrestre vivant dans un jardin fermé, entre désarroi, solitude et lenteur, et qu'on n'arrive plus à se créer de l'émerveillement au milieu de nos petits tracas routiniers.
Comptez sur Thomas Vinau pour vous offrir cet émerveillement par procuration grâce à ses mots si bien employés et si bien combinés.

À la suite de cette lecture, personnellement, j'ai pu recadrer un enfant in extremis aujourd'hui même. Il me demandait si c'était la pluie qui était responsable de la différence de couleur entre un nuage gris et un nuage blanc. Toute pleine de l'ambiance poétique de l'écrivain, je lui ai donc rappelé que l'important n'était pas l'origine de la couleur des nuages mais bien ce qu'ils nous permettaient d'imaginer en leurs formes.

Vous l'aurez compris, l'effet Vinau est un remède à libération prolongée.
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