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Un livre qui m'a été offert (merci Muriel), je n'aurais peut-être pas choisi cette lecture, mais parfois on fait de belles découvertes. Un roman noir dans tous les sens. Un roman policier ancré dans la réalité qui nous donne pleins d'émotions.
Une lecture qui ne m'a pas laissé indifférente.
Benoît Vitkine est un journaliste français, spécialisé dans les Pays de l'Est. Il a obtenu le prix Albert Londres en 2019 pour une série de reportages sur l'Ukraine réalisé pour le journal le Monde.
L'histoire se déroule en Ukraine, dans la ville d'Adviïvka, dans la région du Donbass.On est à la fin de l'hiver 2018. Henrik Kavadze, a le grade de colonel, il est policier et travaille au commissariat local. le corps d'un jeune garçon est retrouvé, il a été poignardé. Henrik va mener l'enquête.
Le Donbass est une région minière, qui se situe à la frontière entre l'Ukraine et la Russie, où il y a un conflit armé depuis 2014.
Au delà de l'intrigue policière, qui n'est qu'une toile de fond, l'auteur nous explique, nous raconte les enjeux géo-politique de cette région. En tant que lecteur, on est au coeur du conflit russo-ukrainien, et on découvre cette guerre à travers le personnage d'Henrik. Ce dernier est un flic cynique, désabusé, marqué par son passé personnel c'est un ancien militaire qui a participé à la guerre en Afghanistan, mais il a aussi perdu sa fille dans un accident quelques années plus tôt. La mort de ce petit garçon va le révolté, et réveillé le peu d'humanité qui lui reste. L'enquête, nous montre toute sa détermination et il va devoir jouer de toutes ses relations pour découvrir le coupable.
Le style d'écriture est fluide. Les descriptions, les explications n'alourdissent pas le récit. La guerre est au centre du récit, et cela nous montre la misère social et économique. A travers les différents personnages (dont certains sont très attachants), on voit des hommes, des femmes qui doivent survivre au quotidien dans des paysages, des habitations dévastés par cette guerre, affronter la peur, mais il y a aussi la solidarité. La corruption est présente à tous les niveaux hiérarchiques, de même que les trafics de drogue et d'armes.
Je vous conseille cette lecture amateurs de polars ou pas.


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C'est noir, âpre, sans concession...

Au delà de l'enquête policière, d'un flic totalement désabusé, l'auteur nous emmène au coeur de la guerre du Donbass, qui commença en 2014.

On chemine avec Henrik, au côtés des habitants de ces villes dévastées par les ambitions politiciennes, tant russes qu'ukrainiennes. Les magouilles pour les plus puissants, la faim et le froid pour les autres...
Il revient également sur l'horreur que fut la guerre en Afghanistan.

Depuis, bien-sûr, la situation a changé, mais je pense que les habitants souhaitent toujours plus que tout vivre en paix.

Le sujet est difficile, mais la maestria de l'auteur, c'est de nous embarquer pour ne plus nous lâcher !
Énorme coup de coeur...
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Un livre que j'avais lu avant "l'opération spéciale" de Poutine, mais qui illustre bien cette zone grise qu'est le Donbass. L'intrigue n'est pas l'essentielle, quoi que la fin lui redonne de l'intérêt. le noyau dur de ce roman est de pénétrer au coeur d'une guerre civile où il n'y a pas d'un côté les bons de Kiev pro occidentaux et les méchants de l'Est prosoviétiques, mais une même population déshéritée partagée entre deux systèmes de valeurs, jusqu'à une guerre absurde et fratricide, que l'on a oublié complètement mais qui tue chaque jour des innocents. le Donbass, une région maudite, que beaucoup ses habitants ne semblent pourtant vouloir quitter pour rien au monde. Mais depuis 18 mois, ce n'est plus qu'une zone de guerre, dont on ignore si une réconciliation sera possible.
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Comment continue-t'on à vivre sous les bombes ? C'est la question que je me pose chaque fois que je vois des images de l'Ukraine, et ce roman apporte un début de réponse.
Suite à la révolution de Maïdan de 2014, les rebelles du Donbass entrent en conflit avec Kiev et l'armée ukrainienne. C'est dans ce contexte qu'en 2018, dans la petite ville d'Avdiïvka, située à la frontière des nationalistes et des séparatistes et régulièrement bombardée, qu'un enfant est retrouvé assassiné. Emoi dans la communauté, et le colonel Henrik Kavadze se lance à la poursuite du meurtrier, dans une enquête qui le plongera dans ses souvenirs d'Afghanistan.

J'ai beaucoup aimé ce roman policier atypique, daté de 2020, dense et riche d'enseignements. Benoît Vitkine, journaliste et spécialiste de l'ex-URSS, maîtrise son sujet et explique clairement les origines du séparatisme du Donbass, en apportant un éclairage plus nuancé que celui que nous imposent les médias occidentaux. Il raconte avec intelligence ce bout d'Ukraine attaché au mirage soviétique, et sa réalité composée de pauvreté, système D, entraide, trafics, et où règnent oligarques et babouchkas revenues de tout. Surtout, il crée une ambiance de guerre étrange, presque fantasmagorique, avec le bruit de fond incessant des canonnades, le sol et les vitres qui tremblent en permanence, et l'alcool qui coule à flots ; l'effet est saisissant.
Enfin, l'intrigue policière est bien complexe, Kavadze n'est pas un flic sympa mais il est bizarrement attachant, et le suspense est maintenu jusqu'aux dernières pages. Dans le genre, c'est donc une franche réussite, d'autant que l'écriture est fluide : c'est un roman qui se lit facilement et avec un intérêt croissant.

Reste la réalité : aujourd'hui, Avdiïvka est pratiquement détruite et encerclée par les troupes russes. Les bombes continuent de tomber, et une poignée d'irréductibles continuent de vivre dans les décombres. Aucune fiction n'est plus forte que cela, mais Benoît Vitkine s'en approche de façon vertigineuse ; alors, n'hésitez pas à le lire.
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Après "les loups" et le début de l'Ukraine libre, Vitikine nous emmène dans la guerre du Donbass, une guerre sans logique, sans vraiment de combattants, mais avec des obus qui tombent un peu au hasard dans les rues et sur les maisons d'une ville du front, tuant quelques habitants, détruisant une maison, une usine et au milieu de cet enfer sans queue ni tête, des Ukrainiens qui survivent là parce qu'ils sont chez eux et qu'ils n'ont nulle part où aller. Des accents de Vie et destins de Grossman où là aussi des civils survivent dans Stalingrad au milieu des combats, hormis qu'ici il n'y a ni Allemand ni Russe, que des civils qui se font tuer: hommes, femmes, enfants, vieillards. le fil rouge est une enquête policière un peu inutile avec des meurtres encore plus inutiles mais qui donnent de l'intensité au récit, l'auteur aurait gagné à s'en passer.
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Benoit Vitkine dans ce roman parle de la guerre du Donbass qui dure depuis 2014, ses acteurs et ses faux semblants, évoque les traumatismes cotés russe de la guerre d'Afghanistan, et finit par tourner (dans les 100 dernières pages environ) au bon vieux polar avec serial killer d'enfants. C'est dire qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer vu que tout ça tient dans moins de 300 pages, une lecture intéressante, plaisante et à rebondissements. Pourtant, ni les curieux d'en savoir plus sur les armées et les enjeux en présence au Donbass, ni ceux qui sont encore sous le choc des témoignages de Cerceuils de zinc, ni les mordus des polars bien glauques ne sortiront avec l'impression d'un livre de premier plan, la faute justement au fait qu'à vouloir méler thématiques et style, on survole un peu tout.
Ca reste un livre qui se lit avec plaisir mais dont la trame narrative - notamment le final un peu tiré par les cheveux - m'a semblé l'oeuvre d'un auteur de talent mais qui aurait besoin de recentrer ses histoires. Dans Assan de Vladimir Makanine par exemple, on passe 500 pages dans les trafics d'un officier russe pendant la guerre de Tchetchenie, et on en sort marqué.
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Le Donbass c'est le bassin minier à l'est de l'Ukraine, l'ancienne Ruhr soviétique (un mot-valise issu de Donetski kamennoougol'ny basseïn en russe).
Depuis 2014 et la révolution ukrainienne du Maïdan, c'est une zone de guerre civile et de conflit larvé entre les pro-occidentaux de Kiev et les pro-russes soutenus par Moscou (rappelez-vous le vol Malaysian abattu en juillet 2014).
Et encore plus aujourd'hui alors que la guerre s'est installée.
Une région sinistrée comme partout (Syrie, Palestine, ...) où les grandes puissances n'osent passer à l'offensive directe et installent un chaos soigneusement entretenu de part et d'autre d'une ligne de front mouvante et instable.
❤️ le journaliste du Monde, Benoit Vitkine, y a réalisé quelques enquêtes qui lui ont valu le prix Albert-Londres et qui lui ont inspiré ce livre, un roman.
L'intrigue policière du bouquin est ténue : un cadavre d'enfant poignardé émeut la population et les autorités pourtant habituées à voir les cadavres pleuvoir comme les bombes. Mais le petit n'a pas six ans et sa mort n'a rien à voir avec la guerre.
Un vieux flic désabusé, vétéran d'Afghanistan, se charge d'une enquête lente et difficile.
Le prétexte pour Benoit Vitkine de nous intéresser à la vie quotidienne des oubliés de ce conflit : les milliers de civils qui vivent de part et d'autre de la ligne de front, dans le dénuement le plus complet et qui rentrent la tête dans les épaules chaque jour quand tonnent les canons et les mortiers.
En bon journaliste ‘objectif', Vitkine se garde bien de prendre parti pour l'un ou l'autre des deux camps : d'ailleurs familles et proches gardent le contact par delà le no man's land qui traverse la région.
En bon écrivain, Vitkine se garde également de nous asséner un pensum historico-politique sur les origines du conflit ou les avancées de telle ou telle armée.

Le contexte géopolitique est esquissé par petites touches, la prose est fluide et agréable, et on tient donc là un excellent roman, noir comme le charbon du Donbass, où l'auteur tente de nous faire partager quelques tranches de ces vies broyées par ce conflit auquel nous évitons de penser.
Une fois le livre refermé, on oubliera sans doute trop vite ce conflit méconnu mais on gardera certainement en mémoire les babouchka de Vitkine.
À noter : ce sont les mineurs du Donbass qui ont été appelés à la rescousse en 1986 lors de la catastrophe de Chernobyl (c'est presque à côté) et Vitkine place en exergue de son livre une magnifique citation de la série de HBO :
– Vous avez déjà rencontré des mineurs ?
– Non.
– Je vous conseille de dire la vérité. Ces hommes travaillent dans le noir, ils voient tout.
Pour celles et ceux qui aiment L Histoire contemporaine.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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C'est une histoire dans l'histoire.
Ce récit est mené tambour battant .
A travers cette guerre où plus personne ne sait pour qui ou pourquoi il combat , il y a des crimes d'enfants , dans une atmosphère irrespirable sous les bombes.
L'auteur regarde, décrit et nous sommes là hébétés, tant ces moments collent au quotidien du peuple ukrainien et nous rappellent la cruauté des hommes.
Et pourtant nous sommes tous des "bratans", alors pourquoi ces conflits, ces meurtres, ces abandons, ces regards qui refusent de voir.
Je conclurai en citant Stephane-Hessel "indignez vous"
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"Donbass" est le premier roman de Benoit Vitkine, journaliste français au Monde, spécialiste de l'Europe de l'est. Et on sent en effet au travers de cette lecture une connaissance fine de cette Région, et notamment du Donbass (à l'est de l'Ukraine) territoire où s'affrontent russes et ukrainiens depuis 2014. L'aspect géopolitique domine d'ailleurs dans ce roman, le côté thriller (l'assassinat d'un tout jeune garçon) étant finalement relégué au second plan de mon point de vue. Sans être exceptionnelle, cela constitue une lecture plutôt plaisante, avec sa cohorte de personnages qui tente de survivre malgré les atrocités, une lecture assez "instructive" pour mieux appréhender un conflit qui n'a fait qu'empirer depuis...
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Après 3 jours de réflexion et avoir longuement hésité, j'ai ressenti le besoin de donner mon avis sur ce livre .

J'ai beaucoup aimé ( je ne peux pas dire plus ,pendant que j'écris des gens meurent) ce roman biographique adossé à une intrigue policière.

Je voulais une vision neutre de cette guerre et Vitkine me l'a offerte ,pas la vision BFM et occidentale, des gentils Ukrainiens contre les Méchants russes .

282 pages et j'ai un nouveau regard sur ce conflit entre russes et russes finalement, des russes qui ont fait secession (l'Ukraine) et des russes (Donbass) qui veulent juste rester dans leur patrie la Russie.

Avec le recul nécessaire, seuls les marchands de canons vont gagner cette guerre ,et , seuls les civils vont la perdre .

Ce matin je me suis réveillé et j'avais encore de l'électricité et du chauffage, je remercie donc les sAigneurs de la guerre , de m'avoir laissé en paix ...mais pour combien de temps .........
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