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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le Donbass, bassin minier qui forme la partie Est de l'Ukraine, est depuis 2014 le théâtre d'une guerre entre le régime ukrainien pro-européen et les séparatistes russophones soutenus par Poutine. Dans la petite ville de Vdiïvka, en plein sur la ligne de front, la vie continue tant bien que mal, sous les tirs d'obus et de roquettes qui détruisent et tuent chaque jour un peu plus. La corruption et les trafics en tous genres ne semblent que mieux s'en porter, dans l'indifférence générale. Pourtant, lorsqu'un enfant est retrouvé assassiné, le chef de la police Henrik Kavadze sort soudain de sa torpeur pour se lancer dans une enquête dont il est loin de soupçonner les liens avec son passé de vétéran d'Afghanistan.


Au-delà du polar, en l'occurrence addictif et bien ficelé, ce sont les connaissances et l'expérience du reporter de terrain et du journaliste spécialiste de la zone qui donnent tout son relief à ce livre : Benoît Vitkine excelle à dessiner et à rendre intelligible l'intriqué contexte géo-politique de son histoire, mais aussi à restituer le climat si particulier de cette ville sinistrée, qui cumule la grisaille et la misère héritées des années soviétiques à la tension et aux dangers d'un conflit armé dont tous ont oublié les troubles raisons. Plongé dans ces lieux comme s'il y était, le lecteur y part à la rencontre de personnages plus vrais que nature, qui tous crèvent les pages et donnent le frisson : petites gens résignées à la peur et à la misère, hommes tués avant l'âge par la violence, les trafics et l'alcool, femmes acculées à la prostitution ou trop souvent laissées veuves sans ressources, fonctionnaires corrompus et voyous de tout poil, tous tentent de survivre avec les moyens du bord et une absence totale d'horizon. A la souffrance des civils s'ajoute celle des militaires, dont beaucoup ont connu le bourbier afghan et, quand ils en sont revenus, traînent leur traumatisme jusqu'à la folie. le chaos règne autant dans les têtes que dans les rues dévastées…


Impressionnant de précision et de véracité, ce livre qui se lit avec la facilité addictive du roman policier est avant tout un excellent reportage empli d'images fortes et inoubliables, une galerie de portraits représentatifs d'une population martyrisée oubliée par l'opinion publique internationale, et une manière aussi plaisante qu'instructive de comprendre le conflit entre l'Ukraine et la Russie. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Au risque de paraitre ignare , je l'avoue humblement , pour moi , le titre du livre , " Donbass" , il n'évoquait pas grand chose sinon un mystère que j'allais forcément lever lors de ma lecture . Oui , et bien le Donbass, aujourd'hui , j'en sais un peu plus que ce qu'ont bien voulu m'en offrir les " actualités " que je regarde à la télévision. Évidemment, cette " région " ukrainienne située près de la frontière russe est en état de guerre depuis 2014 , mais cela ne semble pas de nature à troubler les consciences dans notre pays . D'un côté, on souhaite intégrer l'Europe , de l'autre la Russie ....Difficile et cruel dilemme pour les habitants qui , en optant pour l'un ou l'autre , ont déclenché une guerre qui , il faut bien le dire , ne dit pas vraiment son nom , ne semble pas susciter un intérêt de nature à émouvoir...Terrible . Il est là le cadre de ce roman .La guerre , les souffrances , le bruit incessant des obus qui éclatent ça et là, tellement proches , tellement lointains qu'on finit par les ignorer même si l'on sait que, un jour ou l'autre.....
C'est que , voyez- vous , dans ce monde cruel , certains savent évoluer, exploiter , échanger les richesses . Corruption , Backchichs , privilèges ,compromis avec l'ennemi , et les avoirs inondent certaines " poches " pour qui " la guerre est belle " .Tant pis pour ceux qui , ici ou là, voient leurs enfants transformés en chair à canon .
Business. Rien de bien nouveau , rien de bien original ....
Et puis , un jour , on découvre le cadavre d'un enfant ....Autre chose , là , non? ...Et le colonel Henrik Kavadze , chef de la police locale se lance sur l'affaire . Pas un marrant , le colon . Désabusé, c'est plutôt un observateur du " temps qui passe " . Oui , mais un enfant .....
Il faut faire la lumière sur cette histoire au grand dam de certains qui , au contraire craignent pour leurs juteuses affaires ...
Roman court , moins de 300 pages , ce roman n'en " dégueule pas moins " d'intérêt. Pour moi , il est déjà très bien écrit, sans temps mort , sans fioritures .Il est très bien documenté sur le conflit , décrit avec art les enjeux , les intérêts économiques plus ou moins licites ....Et puis , cette histoire de crimes et l'existence d'un éventuel psychopathe....Une menace pour de lucratifs trafics....pour de gros , très gros profits....Un polar ? Sans doute . Un roman historique ? L'avenir le dira . Un témoignage sur un " bourbier " pas si lointain de nous ? Certainement . Un bon bouquin ? Oh ,que oui .....
Le roman de Benoît Viktine, correspondant du Monde à Moscou , m'a été offert par ma chère épouse sur les conseils de mon libraire . La seule chose que je puisse dire est qu'ils ont fait un superbe choix que je souhaite partager avec vous ....La couverture , superbe à mon sens, donne le ton . Amateurs du genre , precipitez- vous....
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Etre un héros mort ou être un lâche vivant, c'est le choix offert aux habitants de Avdiïvka (dans la banlieue de Donetz) située sur la ligne de front de « l'opération spéciale ».

Publié en 2020 ce reportage, récompensé de plusieurs prix dont le prix Albert Londres, décrit la vie des populations à l'est du l'Ukraine, dans une région russophone idéalement placée sur une route de la soie noyant l'Europe avec la drogue cultivée en Afghanistan, pour le grand profit des apparatchiks locaux et le petit profit des corrompus qui ferment les yeux ou manutentionnent les sacs de contrebande.

Dans ce contexte, Benoit Vitrine déroule une intrigue criminelle qui passionnera les amateurs du genre et des oeuvres portant un jugement critique et des critères moraux. le rythme de la narration et des dialogues anime le scénario qui s'élargit au fil des chapitres et des cadavres.

Mon héros est Oleg Gribounov, frère d'Antonia Gribounova, mineur syndicaliste éliminé après la découverte et la dénonciation de magouilles ayant provoqué l'effondrement de la mine et la mort de dizaines de travailleurs. L'intégrité, le courage, la ténacité d'Oleg forcent le respect. Son traitement en établissement « psychiatrique », son bouleversant martyre, son inhumation dans le silence et la désertion de ses camarades rendent ce Donbass inoubliable.

Tant que notre Europe engendrera de nouveaux Oleg, l'espoir existera en Ukraine comme en Russie.

Mais beaucoup préfèreront « longer la mer jusqu'au Portugal » achève l'auteur désabusé.
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Donbass, un nom qui claque comme une rafale de kalachnikov. Un territoire presque inconnu aux yeux de l'Occident il y a encore quelques mois et que beaucoup d'entre nous savent désormais situer sur une carte d'Ukraine depuis un fameux 24 février 2022 où la Fédération de Russie a lancé ce qu'elle nomme « une opération spéciale » contre l'Ukraine.
Le conflit qui déchire ce grand bassin minier et sidérurgique d'Ukraine existe pourtant bel et bien depuis le printemps 2014, opposant soldats pro-européens de la République d'Ukraine et séparatistes prorusses soutenus par Poutine sur une ligne de front qui divise autant un territoire désormais abîmé que des familles qui le sont tout autant.
Lorsque le roman commence, nous sommes en 2018. Quatre ans déjà ! Sur ce territoire où le conflit et ses tirs d'artillerie quotidiens sont entrés dans la routine de ses habitants, nous découvrons une ville, Avdïivka, posée là comme une déflagration dans le paysage, tout près de la ligne de front. C'est dans cette ville, dans un quartier sombre et lugubre, que l'on va découvrir le corps du petit Sacha Zourabov, un enfant de six ans sauvagement assassiné et mutilé.
Le colonel de police, Henrik Kavadze, un vétéran de la guerre d'Afghanistan quand l'Ukraine n'était alors qu'une république de l'URSS, est dépêché sur les lieux pour prendre en charge l'enquête...
Henrik Kavadze est un flic cynique et désabusé. Il fait partie de ces hommes qui avancent désormais parmi les vivants et les morts, dans un paysage de désolation peuplé de maisons détruites, de gares désaffectées, d'arbres soufflés par l'éclat des explosions.
Le cauchemar afghan le réveille souvent, le taraudant comme une vrille dans la tête. Mais depuis l'horreur de la découverte du cadavre de ce garçonnet, ce sont des réminiscences, les fantômes du passé...
Sa vie n'est qu'un désastre, un champ dévasté par les mines.
Dans une enquête qui piétine, Henrik Kavadze doit jouer des coudes. S'il n'y avait que la guerre... Mais il doit composer avec la corruption, les trafics en tous genres, des gangsters devenus des patrons d'usines sidérurgiques... Sans compter une hiérarchie en déliquescence...
Parfois il faut passer de l'autre côté, se débrouiller avec un laissé-passez obtenu à l'arrache, tâcher de revenir vivant et entier...
Ici Benoît Vitkine, grand reporter de guerre au Figaro, connaît bien son sujet. Il connaît ce terrain miné comme sa poche. C'est une fiction, mais une réalité âpre et oppressante nous colle sans cesse à la peau.
La force de ce roman est son écriture réaliste qui nous plonge d'emblée dans le chaos. À chaque page, le fracas métallique venu du ciel résonne dans nos têtes. Nous sursautons au bruit des tirs de mortier... Nous sentons l'odeur de la mort parmi la boue et la neige souillée, les tensions palpables entre les protagonistes de l'histoire.
Et puis il y a la douleur d'Alina Zourabov la mère du garçon assassiné, celle aussi de la vieille Louissia Louzovitch, deux personnages féminins qui m'ont touché.
Parfois il y a une trêve, le temps d'enterrer un enfant, un enfant qui aura vécu la majorité de sa vie dans la guerre.
Au prétexte d'un thriller au ton cynique, Benoît Vitkine nous invite au plus près de ce conflit. Sans doute l'auteur n'imaginait pas, en écrivant ce roman en 2020, l'ampleur que les événements prendraient deux ans plus tard, ou peut-être si, en analyste géopolitique averti, car tout était déjà écrit, dans les cicatrices du terrain et dans la tête de Poutine...
Combien de familles déchirées, pro-ukrainiennes contre prorusses... ? Modernistes contre traditionnalistes... ? Qui saura un jour réparer les routes, les ponts détruits entre ces familles ? Combien de temps faudra-t-il pour cela ?
Paysages humains de désolation, dévastés à jamais, parfois irisés par des rires qui tiennent chaud au fond d'une cave, tandis que les bombes pilonnent dans le lointain.
Vous l'aurez compris, Donbass est un roman noir au sens littéral du terme, qui résonne aujourd'hui d'une voix particulière, avec en arrière-plan de nos préoccupations la réalité d'un conflit à fleur de peau qui n'en finit pas de se propager. Un roman à lire aussi pour s'immerger au plus près de ces existences fracassées par une guerre qu'elles n'ont pas voulue, les yeux tendus vers l'Occident, là où le soleil se couche.
Un roman pour mieux comprendre cette réalité insupportable...
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Henrik , comme beaucoup d'habitants du Donbass , a dû choisir en 2014.
Être fidèle à Kiev ou rejoindre les séparatistes.
Il choisira l'Ukraine et son rôle de commissaire à Avdiïvka, sur la ligne de front n'est pas simple. Et cela se complique singulièrement quand un enfant est retrouvé poignardé. le passé , et notamment l 'Afghanistan, remonte à la surface.

Ce livre a deux aspects. L'enquête policière, bien menée, avec ce qu'il faut de rebondissements et la plongée dans le Donbass de 2018 , dans une guerre qui n'intéresse personne .
L'auteur , sans parti pris, expose les pourquoi du comment on en est arrivé là. Et ce n'est jamais binaire.Les gentils, les méchants, c'est de la com BFM, Cnews....
Le soulèvement des séparatistes du Donbass est lié à l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement tourné vers l'Europe et les USA. de la volonté de ce gouvernement de supprimer le russe comme deuxième langue officielle et tant d'autres choses. Gouvernement qui par ailleurs ne fait pas du Donbass sa priorité. Quand vous êtes assimilés ukrainien lors des divisions de l'Ex Urss, cela fait beaucoup pour ce peuple de metallo.
La suite, on la connait, on la subit indirectement même . Vitkine ne prend pas partie, il expose . A travers ce Donbass , fief du charbon et du malheur , où les obus explosent depuis 2014 et où la corruption , les magouilles , la politique véreuse courbent l'échine des civils à longueur de journée.

C'est un livre remarquable qui permet de jeter un oeil différent, ou au moins éclairé , sur un conflit qui nous est vendu à l'occident comme l'agression d'un état sur un autre état. Ce qui est le cas , mais...

Alors, au milieu du charbon, l'auteur a pris soin de nous mettre un flic loin d'être parfait, une pute au coeur d'or, des babouchkas qui pleurent leurs enfants, des industriels qui font le lien avec la grande histoire , des flics véreux qui sont copains avec leurs frères d'en face.

Un roman dense , âpre et nécessaire.
Benoit Vitkine est un spécialiste du Donbass où il réalise des reportages depuis 2014, ce qui renforce encore plus le poids de ce roman.
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CRACK-BOUM-TUE
Vitkine, c'est avant tout un auteur.pour moi Pas qu'un "Journaliste-Albert-Londres-Le Monde-GnaGna ..." comme j'ai pu le lire trop répété. Déviant de ses confrères parce qu'il navigue dans un décor d'une telle actualité, et d'autant plus sincère que son sang semble de ce terreau. Donc un polar dans un témoignage.

Il nous le plante vachement sec son décor. Et je suis déjà passé dans quelques décors de ce genre ou l'humanité chancelle :
- Village de toiles laches et louches de mine de saphir avec traficants Israeliens et Thais en Hummer ou gros Toyota, Ilakaka centre de Madagascar,
- Bagnards hagards du terrassement en latérite sur pegmatites diamantifères, rivière Ippy au N'zako Centrafrique.
- Chemins interlopes de planches boueuses entre hameaux miniers grouillant sur pilotis dans des reliefs abrupts, Mindanao centre sud-est,

Mais là j'ai été sonné. Quelle sauvagerie. le pire, l'on sait que c'est du vrai. L'on est dans l'un de ces autres cons fin de monde. Lieux d'inhumanité faits d'hommes perdus ou sans foi.

Et l'on est tremble par ce que le Henrik de Vitkine subit et par ce qui risque de nous arriver :
CRACK, coke, corruptions, routes russes des trafics en tout genre. Mafias de l'ère post soviétique qui voient en l'ouverture à l'Europe un débouché fertile.
BOUM, bombes, fracas incessants depuis 2014, l'enquête d'Henrik est en 2018. Un siècle passé, une autre guerre de tranchées qui s'amplifie et dont l'écho tonne à nos portes.
TUE, tout le monde, conditions de vie qui font que la vie là-bas n'a plus beaucoup de sens. L'homme apporte l'inhumanité. Cette perte de valeurs, cette barbarie, on la subit déjà de nos jours presque tous les jours.

Quand j'étais môme, l'an 2000, c'était un lointain de progrès, de prospérité, de paix, d'arts florissants. Il semble qu'on ait loupé quelque chose. On est en 2020 passés. Qu'est ce qui nous arrive ?

Gare.


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J'avais cru comprendre avant de le lire que dans ce roman l'intrigue policière n'était qu'un prétexte pour nous parler du Donbass. Certes, ce n'est pas un grand polar, mais l'intrigue se tient, et surtout elle est l'armature du récit, elle sert de fil rouge aux déplacements d'Henrik. de ce côté-là, c'est un bon petit roman policier, où les méchants ne sont pas les pires, et où il vaut mieux se méfier des gentils. le Donbass, finalement, ce n'est rien d'autre qu'un territoire qui fut et fit la fierté de l'URSS et qui, somme toute, comme le Nord de la France, la Lorraine, l'Angleterre de Margaret Thatcher, a vu ses mines fermer dans les années 90. En y ajoutant le passage de l'économie soviétique à l'économie de marché, on a un triste tableau. J'ai découvert que l'Ukraine a apparemment choisi les mêmes voies que la Russie pour privatiser son économie, avec, logiquement, les mêmes résultats : apparition d'oligarques, en fait accaparation des grosses entreprises par des personnages douteux, quasi-mafieux, et corruption généralisée. Pas étonnant (qui d'autre aurait pu avoir assez d'argent pour investir dans de tels achats) ! le roman se passe en 2018, essentiellement à Avdiïvka, lointaine banlieue ouvrière de Donetsk, juste à côté de la ligne de front, soumise à des bombardements sporadiques. Henrik est un brave colonel de police qui enquête sur la mort horrible d'un enfant sur un terrain vague. En enquêtant il se met un peu tout le monde à dos : ses chefs, les militaires ukrainiens (premiers soupçonnés, mais assez vite écartés), le patron de la cokerie qui était un ancien ami, .... Il parcourt la ligne de front et part même enquêter en douce à Donetsk où se trouve un suspect. Au passage nous découvrons beaucoup de choses sur les petits trafics des uns et des autres, ainsi que les souvenirs de cet ancien d'Afghanistan qui retrouve des compagnons d'arme et quelques souvenirs traumatiques. Henrik résout l'enquête presque par hasard (mais aussi parce qu'il connaît bien sa ville et ses habitants). L'univers est sombre, on est dans un monde sans espoir où tout est parti à vau-l'eau. C'est presque un roman historique (histoire ultra récente) ou, si le terme existait, un roman de vulgarisation historique sur fond de polar. En tout cas, c'est remarquablement réussi, on arrive à comprendre un tant soit peu la situation pourrie de ce petit coin d'Ukraine et les prétextes au conflit actuel. A lire absolument.
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Roman policier qui flirte avec le thriller sur fond de reportage de guerre. Cette guerre du Donbass ignorée par les pays européens et qui traîne depuis 6 ans déjà mais c'est une guerre civile où les civils sont les premiers touchés ! Je n'entrerai pas dans des considérations politiques ni philosophiques, chacun peut aller se faire sa propre opinion, bien que les infos soient rares à ce sujet !

Autre traumatisme toujours présent pour la population du Donbass : la guerre d'Afghanistan où tant de jeunes sont morts et qui marque encore les vétérans !

Sur cette toile de fond Benoît Vitkine tisse un thriller bien noir, comme le paysage minier de la région, avec le meurtre d'un enfant. le chef de la police locale qui a choisi de rester du côté ukrainien du Donbass va enquêter sur fond de corruption et de violence, pas toujours celle de la guerre. On ne s'étonnera pas des méthodes peu communes (j'ai failli écrire orthodoxes) qu'il emploie pour découvrir l'auteur de cette mort.

Le roman policier est une forme d'information sur la situation de cette région, d'une manière qui atteint un plus large public qu'un article dans un journal ! Benoît Vitkine est un journaliste spécialisé dans les pays de l'ex-URSS et a su rendre toute la violence quotidienne.

J'ai lu ce livre non pas pour son côté policier-thriller mais pour son côté témoignage de la vie quotidienne et qui mieux placer qu'un journaliste reconnu pour le faire ? L'enquête est classique dans le fond mais les mots pèsent, frappent sans être ni grossiers ni violents !

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C'est noir, âpre, sans concession...

Au delà de l'enquête policière, d'un flic totalement désabusé, l'auteur nous emmène au coeur de la guerre du Donbass, qui commença en 2014.

On chemine avec Henrik, au côtés des habitants de ces villes dévastées par les ambitions politiciennes, tant russes qu'ukrainiennes. Les magouilles pour les plus puissants, la faim et le froid pour les autres...
Il revient également sur l'horreur que fut la guerre en Afghanistan.

Depuis, bien-sûr, la situation a changé, mais je pense que les habitants souhaitent toujours plus que tout vivre en paix.

Le sujet est difficile, mais la maestria de l'auteur, c'est de nous embarquer pour ne plus nous lâcher !
Énorme coup de coeur...
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Après 3 jours de réflexion et avoir longuement hésité, j'ai ressenti le besoin de donner mon avis sur ce livre .

J'ai beaucoup aimé ( je ne peux pas dire plus ,pendant que j'écris des gens meurent) ce roman biographique adossé à une intrigue policière.

Je voulais une vision neutre de cette guerre et Vitkine me l'a offerte ,pas la vision BFM et occidentale, des gentils Ukrainiens contre les Méchants russes .

282 pages et j'ai un nouveau regard sur ce conflit entre russes et russes finalement, des russes qui ont fait secession (l'Ukraine) et des russes (Donbass) qui veulent juste rester dans leur patrie la Russie.

Avec le recul nécessaire, seuls les marchands de canons vont gagner cette guerre ,et , seuls les civils vont la perdre .

Ce matin je me suis réveillé et j'avais encore de l'électricité et du chauffage, je remercie donc les sAigneurs de la guerre , de m'avoir laissé en paix ...mais pour combien de temps .........
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