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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'avais pas relu Zaïre depuis des décennies et la seule chose dont je me souvenais était "Zaïre, vous pleurez?" (pas de la grande poésie mais un joli retour du réel).

Me voilà lancée dans cette tragédie qui commence vraiment (en tant que tragédie) au deuxième acte seulement (jusque-là, tout se passe très bien) avec la grande scène de reconnaissance qu'on trouve généralement à la fin. Car après les exclamations d'usage "Mon père!", "Ma fille!", le loup sort du bois : le père exige que sa fille se convertisse à la religion chrétienne alors qu'elle a été élevée comme musulmane et qu'elle garde le silence à ce sujet. Et voici Zaïre prise au piège. Car bien sûr, Orosmane, son amant, ne comprend pas pourquoi elle se dérobe soudainement à lui et, comme il a tendance à être jaloux, il s'enfonce petit à petit dans une jalousie furieuse qui le conduira à la tuer.

Dans cette pièce qui se penche sur la religion et la jalousie, Voltaire pose les rôles de façon originale. Certes, le "Turc" Orosmane est furieusement jaloux selon la tradition mais il est ouvert aux idées modernes et les plus intransigeants sur la religion sont les chrétiens, tous plus exaltés les uns que les autres. On ne peut pas parler de fanatisme comme dans le fanatisme ou Mahomet mais on n'en est pas loin. Or Voltaire condamne fermement le fanatisme quel qu'il soit. Pour lui, c'est le lieu où l'on est né et éduqué qui détermine la religion dans laquelle on se reconnaît : un certain relativisme donc.

Cette pièce est un mélange d'obéissance aux règles de la tragédie comme au XVIIe siècle et d' originalités (ne serait-ce que le sujet, totalement nouveau) qui la rendent très agréable à lire.
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Zaïre est une tragédie touchante et remarquable par la pureté du style. Lusignan, retrouvant sa fille musulmane et sur le point d'épouser Orosmane, fait entendre les accents les plus pathétiques et les plus nobles qui soient échappés au génie dramatique De Voltaire.

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Le grand, l'immense, l'universel Voltaire est connu pour ses contes, ses lettres et ses essais, mais il est aussi souvent ignoré pour ses pièces théâtrales. Pourtant, de son vivant, Voltaire était l'un des auteurs dramatiques les plus joués et encensés. Pourquoi cette large part de son oeuvre, plus importante et digne d'intérêt aux yeux de son créateur, souffre-t-elle aujourd'hui, et ce depuis la moitié du XIXe siècle, d'un désintérêt patent, autant chez les lecteurs que chez les artistes et professionnels du spectacle vivant ? C'est à cette question que tente de répondre Jean Goldzink dans la préface à l'édition de quatre pièces voltairiennes : "Zaïre", "Le Fanatisme ou Mahomet le prophète", "Nanine ou l'Homme sans préjugé" et "Le Café ou l'Ecossaise".
Je retiendrai de cette belle analyse le fait que ce désintérêt s'explique essentiellement par l'inévitable comparaison que les amateurs de drames et de comédies ont pu établir dans le temps avec les oeuvres d'un Racine ou d'un Molière. Comparaison due à l'admiration de Voltaire pour le Grand Siècle, le poussant à vouloir refaire du classique, à égaler des oeuvres parfaites ou presque parfaites. Malgré la qualité esthétique de ses pièces, on ressent à leur lecture un certain décalage entre leur forme et leurs imaginaires.
Cet anachronisme de structure masque pourtant ce qui fait le sel des oeuvres voltairiennes, l'impertinence, la liberté de ton et l'esprit frondeur d'un philosophe toujours prêt à porter le flambeau de la raison et de la tolérance au coeur des âmes les plus obtuses.
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Une magnifique histoire d'amour entre un roi musulman et sa captive chrétienne.
Il va abandonner ses traditions pour elle, en faisant d'elle son unique femme. Et elle va laisser sa religion pour l'épouser.
Cette pièce de théâtre étant une tragédie tout ne se passera pas comme prévu.
Cette histoire est très belle à lire, elle ne bouge pas avec le temps, et même si ça fait peur, les alexandrins se lisent très facilement.
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Pour résumer ce que j'ai pensé de ces pièces, je citerai Jean Goldzink dont la préface se révèle particulièrement intéressante:
"Par son destin déplorable, le théâtre de Voltaire, si profondément classique, offre aux lecteurs (et aux comédiens!) une liberté d'usage que la consécration scolaire et culturelle de Corneille et Racine restreint dangereusement [...]. C'est un pan tout entier de notre culture et de notre patrimoine théâtral qu'on jette à la voirie".
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La lecture fut vraiment plaisante. Ça se lit tellement facilement, c'est beau, c'est complexe, c'est émouvant ! Ce n'est pas foncièrement très original, c'est une tragédie comme beaucoup d'autres, mais le dilemme de l'amour entre chrétien et musulman peut encore faire écho à des problématiques actuelles. Ce thème rend la pièce un peu plus unique et lui donne une dimension très profonde.
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