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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au milieu de l'année 2009, lorsque le professeur Yammara qui donne des cours de droit à l'université de Bogotá, lit dans un grand magazine, un article sur la mort d'un hippopotame qui s'était échappé deux ans plus tôt de l'ancien zoo de Pablo Escobar, vieux mafieux, les souvenirs de sa rencontre avec Ricardo Laverde remontent à la surface. le narrateur, Antonio Yammara, se trouvait aux côtés de Ricardo Laverde début 1996 lorsqu'ils ont essuyé des tirs avec pour conséquence, la mort de Laverde alors que Yammara, blessé, est emmené à l'hôpital. Juan Gabriel Vásquez raconte les vies de Yammara, de Laverde et de leurs proches, comment ils se sont rencontrés dans une salle de billard qu'ils fréquentaient tous les deux. Juan Gabriel Vásquez évoque la Colombie des années 1970 à nos jours.
Après Histoire secrète du Costaguana j'avais envie de lire d'autres romans de l'auteur. le bruit des choses qui tombent, second roman que je lis de Juan Gabriel Vásquez sera suivi d'autres, j'apprécie sa prose, sa qualité d'écriture et ses histoires toujours intéressantes.

Challenge Atout prix 2017 – Prix Alfaguara 2011
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A travers ce roman J.G Vasquez se livre à une belle réflexion sur le poids de l'Histoire que doivent supporter certaines générations.Sur le besoin individuel de se rassurer à travers l'autre que ce qu'on a été vécu, la peur, l'angoisse, les non dits, font partie d'un sentiment collectif comme si cette confirmation pouvait apaiser quelque peu les blessures. Il nous parle aussi de la mémoire, de la pertinence ou pas de se réapproprier son histoire, d'en rétablir la vérité. le roman se déroule en Colombie, Bogota, Medellin et sa campagne. Un homme, Antonio jeune professeur croise sur quelques semaines le chemin de Ricardo Laverte en jouant au billard et buvant du rhum. Leur relation peu loquace et à priori superficielle s'avère cependant assez forte pour que le mystérieux Ricardo soit tenté de se livrer à Antonio sur sa vie . Antonio qui instinctivement va repousser cette ouverture. Plus tard cette "fuite"lui laissera un goût amer...En effet, le destin va les lier profondément en quelques minutes tragiques puisqu'en marchant côte à côte, Ricardo va se faire tuer et Antonio dans la fusillade va être gravement blessé.Lorsque deux ans plus tard, une jeune femme,Maya, l'interpelle pour le rencontrer et parler de Ricardo, il n'hésite pas à la rejoindre sachant que s'il veut dépasser son traumatisme il doit comprendre qui était cet homme et donner sens à ce qui c'est passé. Son couple va mal car il ne réussit plus à aimer sa femme comme il le voudrait ni à protéger leur fille de ses angoisses. Nous faisons alors un retour en 1970 pour comprendre comment Ricardo, jeune pilote ambitieux et amoureux d'Eleine, américaine idéaliste venue en Colombie comme "volontaire au corps de la Paix",va plonger dans le narco trafic.La façon dont Juan Gabriel Vasquez mène son récit m'a beaucoup plu car il nous permet de comprendre par l'intime comment l'engrenage s'opère. le regard est donc plus humain qu'historique même si les descriptions des événements de ces années noires de la Colombie sont tout à fait réalistes .Son écriture est très belle et il sait mêler la très touchante histoire d'amour de Ricardo et Eleine avec la toile politique de cette époque. J'ai trouvé magnifique et poétique la façon dont il boucle l'histoire d'Eleine, entre le roman familial qu'elle a créé pour sa fille Maya afin de lui cacher les raisons de la disparition brutale de son père pendant 20 ans et sa propre mort. Je suis admirative du talent de J.G.Vasquez que je découvre avec ce livre.
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Le jeune auteur colombien Juan Gabriel Vásquez se présente volontiers comme prenant le contre-pied du réalisme magique de la génération qui l'a précédé. Son argument est qu'en Colombie, depuis des décennies, la réalité n'a vraiment rien de magique. Il est né et a grandi pendant les années où Pablo Escobar et les luttes entre les cartels de narcotrafiquants semaient la peur parmi la population de Bogota, Medellin et Cali. Son excellent roman « le Bruit des Choses qui Tombent (El ruido de las cosas al caer) » nous fait revivre cette période douloureuse à travers le personnage d'Antonio qui s'est lié d'amitié avec un certain Laverde en jouant avec lui au billard dans un bar. Laverde se fait descendre en pleine rue, dans le quartier de la Candelaria à Bogota, sous les yeux d'Antonio. Celui-ci veut en savoir plus. Il apprend que la victime était un pilote condamné pour avoir transporté de la drogue et qu'il venait de sortir de prison après 20 ans. Il retrouve sa fille, Maya, qui vit isolée dans une ferme dans les montagnes, à mi-chemin entre la capitale et Medellin. Plongeant dans le passé du père et de sa fille, il découvre que la mère de celle-ci est américaine arrivée en Colombie dans les années 60 comme volontaire du « Corps de la Paix » avant de rencontrer le jeune aviateur Laverde. Plus tard, après de longues années aux USA, elle a péri dans un crash aérien alors qu'elle retournait en Colombie.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Bogota, 1996. Antonio Yammara, le narrateur, un jeune professeur de droit colombien fraichement nommé, se lie d'amitié avec le mystérieux Ricardo Laverde de vingt ans son aîné lors des soirées passées à jouer au billard dans un quartier de la capitale.
On ne sait pas grand choses de ce Laverde, si ce n'est la rumeur qui le dit sortant de prison après vingt ans de réclusion.
Ricardo se livre peu, alors quand, après de nombreux verres de rhum, alors que Antonio le ramène chez lui, son ami lui propose un dernier verre, Antonio s'en voudra beaucoup, a posteriori, de ne pas avoir dit oui. Cela lui aurait sans doute permis de comprendre l'énigme de Laverde qui va le poursuivre tout au long d'une partie de sa vie.
Parce qu'il n'aura presque plus l'occasion d'en savoir plus.
Il apprendra juste de la bouche de son ami que celui-ci attend sa femme, une certaine Elena Fritts.

Pendant ce temps Antonio est rattrapé par l'histoire de l'une de ses étudiantes, Aura Rodriguez, qui lui annonce qu'elle est enceinte de lui. Même si Aura a vécu une enfance très différente de celle du narrateur (elle n'a quasiment jamais vécu en Colombie et n'a donc pas connu les années affreuses de la période Escobar) il accepte néanmoins qu'elle entre dans sa vie avec sa petite valise et sa boite de maquillage et bientôt ils attendent ensemble avec impatience l'arrivée de la petite Leticia.

Mais Antonio va croiser une dernière fois Ricardo Laverde : celui-ci, après une soirée de billard, lui demande comment il pourrait écouter une cassette audio : tous deux partent à la « Maison de la poésie », où, tandis que Antonio écoute des poèmes de Silva dans ses écouteurs, Ricardo écoute une autre cassette qui semble lui causer un choc émotionnel et lui faire monter les larmes aux yeux. Et quand enfin Ricardo s'éloigne et qu'Antonio tente de le rattraper, au moment où il arrive à sa hauteur, deux motards armés tirent sur les deux hommes, les laissant au sol grièvement blessés …

Juan Gabriel Vasquez a beaucoup de talent pour conter une histoire palpitante.

Dans la deuxième partie du livre il va, avec son personnage principal narrateur, se livrer à une enquête minutieuse sur le passé de Ricardo Laverde, tué dans le règlement de comptes.
Parallèlement Antonio, qui a été grièvement blessé, aura beaucoup de mal à se remettre de cet attentat. Juan Gabriel Vasquez nous parle de cette difficulté à échapper à cette angoisse quotidienne des années sombres en Colombie. Et Aura ne peut rien partager avec son compagnon, elle qui n'a pas vécu cette période et ne comprend pas les raisons du « stress post-traumatique » de Antonio.

Antonio retournera dans la maison de Ricardo, retrouvera la fameuse cassette, et comprendra la douleur de Ricardo en l'écoutant :
« Un cri entrecoupé ou quelque chose qui y ressemble s'élève, puis j'entends un bruit que je n'ai jamais su identifier : il n'est pas humain, il est plus qu'humain. C'est le bruit des vies qui s'éloignent, mais aussi celui d'objets qui se brisent. le bruit des choses qui tombent, un bruit ininterrompu et par là même éternel, un bruit sans fin qui continue de retentir dans ma tête depuis ce soir-là et ne semble pas vouloir en partir. »

Souvenir, travail de mémoire, retour sur les années sombres du cartel des drogues, Juan Gabriel Vasquez traite de tout cela et de plus encore.
On songe à L'hiver à Lisbonne de Antonio Munoz Molina et à cette ambiance si particulière qui décrit la capitale portugaise.


Comment vit-on avec l'angoisse permanente d'un attentat ? Ces questions sont universelles. D'une écriture limpide et palpitante, ce Bruit des choses qui tombent est un grand roman sud-américain.


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A sa parution, ce livre m'avait énormément intrigué...son titre, sa couverture... Tout me donnait envie de le lire! Tout d'abord je dois dire que ce livre est à la hauteur de mes espérances. L'histoire de ces deux hommes dont les destins se croisent et s'imbriquent, est à la fois forte et tragique. La Colombie dépeinte par l'auteur est celle des cartels de drogues, de la violence subit par la population, des actes terroristes...Au travers ce livre, l'auteur tend à nous faire partager l'histoire de son pays et ce que cela implique dans la vie des Colombiens depuis le « règne » de Pablo Escobar. le titre, énigmatique à souhait, se laisse percer à jour au fil des pages, si vous aussi voulez en comprendre le sens, il vous faudra ouvrir ce livre et vous laissez envoûter par l'histoire...
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Une plongée dans l'histoire récente de la Colombie, grâce à Antonio. Il remonte le fil de l'Histoire et de son histoire. Je n'ai pas trop accroché au début, je ne voyais pas où ça voulait en venir et puis, je me suis laissé bercer. Un bon moment malgré une certaine dureté, une violence.
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Roman sur l'histoire tragique et récente de la Colombie sans être un roman historique, roman politique, roman sur une quête personnelle, « le Bruit des choses qui tombent » c'est tout cela et davantage encore car l'amour tente de s'immiscer entre les lignes de cette destinée.
Incapable de se reconstruire ni même d'avoir un semblant de vie « normale » après avoir été témoin de l'assassinat de son ami Ricardo Laverde sous ses yeux, Antonio Yammara cherche des réponses en fouillant le passé de son ami Ricardo qu'il ne connaissait que très peu, en vérité… Il finit par rencontrer Maya, qui prétend être la fille de Ricardo, et ensemble ils essaient de panser leurs blessures en démêlant les fils de l'écheveau d'un passé à la fois secret, tragique et violent qui raconte l'histoire de la Colombie des années 70 à nos jours. Pourtant ce roman n'est absolument pas sombre ni désespéré, au contraire il y a beaucoup de réconfort dans cette quête et à travers l'introspection des personnages on pressent que Juan Gabriel Vasquez y a mis beaucoup de lui même. A travers une prose fluide et avec beaucoup de retenue, l'auteur sonde le traumatisme dont souffre toute une génération en Colombie, la sienne en l'occurrence, née avec les narcotrafiquants comme Pablo Escobar et le climat de terreur qu'ils instaurèrent dans un pays abandonné à la corruption et à la violence par ses dirigeants…Un roman qui touche dans sa sincérité sans donner de leçon !
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Le Bruit des choses qui tombent. L'histoire se passe à Bogota et raconte l'histoire d'Antonio, un professeur de droit blessé par balle lors de l'assassinat en plein rue de Laverde, une vague connaissance de son club de billard qu'il raccompagnait ce jour-là. Traumatisé, Antonio chemine pour comprendre qui était ce Laverde et nous plonge dans les années sombres de la Colombie des années 80 déchirée par la violence des cartels de la drogue. le roman séduit par ce qu'il dévoile et ce qu'il occulte. L'écriture très fluide rend très bien le jeu subtil des souvenirs personnels imprécis, des faits historiques inéluctables et des impressions inachevées du présent qui tissent la vie vécue.
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