La cérémonie de clôture des jeux Olympiques commença avec du retard car le maire de Barcelone était monté sur la vasque où brûlait la flamme olympique : il refusait qu'elle s'éteigne, animé de la volonté chimérique que les Jeux ne se terminent jamais.
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S'il n'y avait pas en Espagne les soldes dans les grands magasins et des occupations comme la ligue nationale de football, la Révolution serait une affaire de mois.
De fait les membres du CIO ne sortaient du bunker et ne quittaient les cours accélérés de négritude subventionnés par McDonald que pour remettre les médailles aux vainqueurs .
De tous les cannibalismes professionnels, rien ne vaut le cannibalisme politique.
Il y a une chose qui s'appelle le pouvoir, qui s'est toujours appelée le pouvoir et nous vivons un moment fantastique où le pouvoir politique ne s'oppose pas au pouvoir économique et vice versa, et où personne ne lui demande de s'y opposer. C'est l'inverse.
Du temps de Coubertin, on aurait pu accuser un sportif délaissé qui se serait senti obligé de prouver son idéalisme, ou une puissance intéressée par l’échec organisé de l’État qui convoquait ces Jeux. Mais à l’ère Samaranch, le sabotage était plus vraisemblablement le fait d’une conspiration terroriste ou de la mauvaise humeur d’un sponsor furieux que les organisateurs aient choisi une marque rivale de cacao en poudre. L’inventaire des sabotages menait à la casuistique. Mais le record contre nature de Ben Johnson n’était peut-être dû qu’à une tension psychosomatique refoulée après le scandale de Séoul et sublimée plus tard dans un effort surhumain
La révolution industrielle avait provoqué une migration des travailleurs vers la ville ; les exercices physiques imposés par les règles de la confrontation avec la nature s’étaient implantés dans les lourds ateliers des usines et dans les perspectives de programmation du travail industriel. En outre, la nouvelle classe ouvrière s’entassait dans des quartiers dont la bourgeoisie et l’aristocratie ne savaient que faire, elle vivait mal, dans des conditions d’hygiène déplorables. Curieusement, les bienfaiteurs du XIXe siècle avaient inventé le sport social pour améliorer le sort des esclaves industriels, et les compétitions sportives entre États pour démontrer qu’en effet la paix était le prolongement de la guerre et nécessitait un entraînement sans faiblesse dans la perspective d’une victoire future des armes.
Une ville occupée par des gens qui feignent d’être en pleine forme risque de devenir insupportable, surtout si, profitant des jeux Olympiques, la ville s’offre une chirurgie esthétique qui efface de son visage d’importantes rides de son passé. Des rois, des présidents de républiques incertaines, l’insupportable légèreté de l’être des membres du C.I.O (Comité international olympique), gros lards bardés de philosophie olympique qui refusaient formellement de distinguer entre cannibales et victimes, et enfin, parqués aux portes de la ville, attendant leur chance néologisée, les paralympiques, euphémisme d’un autre euphémisme, les diminués, qui aspirent à devenir des héros dans la foulée des olympiades de la pitié dangereuse, au cœur d’une société qui ne se soucie de ses diminués que lorsqu’ils réussissent à marquer des buts avec le nez.
Qu'est-ce que l'harmonie Biscuter ? La sensation que certaines choses ont leur place et qu'elles occupent la place qui leur revient.
Ces jeunes psychiatres mélangent les causes et les effets. Ils sont aussi désorientés que leurs clients néo-libéraux, et beaucoup plus que leurs clients post-marxistes.