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Pepe Carvalho tome 1 sur 16

Denise Laroutis (Traducteur)
EAN : 9782757806500
203 pages
Points (15/11/2007)
2.74/5   46 notes
Résumé :
Pepe Carvalho entre en scène : détective privé nihiliste, gourmet, grand lecteur et brûleur de livres, il a pour mission de camper un tueur très entraîné, à la fois garde du corps et assassin du président américain, pour le compte de la CIA et du lobby du pétrole.
Une première enquête hallucinatoire qui sape le mythe Kennedy dans une joyeuse sarabande de marionnettes, d'ellipses et de délires.
Que lire après J'ai tué Kennedy ou Les mémoires d'un garde du corpsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ayant déjà lu plusieurs romans de Manuel Vásquez Montalbán et les ayant tous appréciés, j'ai voulu découvrir celui où apparaît pour la première fois le célèbre détective Pepe Carvalho. Je pensais trouver dans J'ai tué Kennedy ou les mémoires d'un garde du corps, publié en 1972, quelques détails sur le passé de ce personnage et notamment sur son passage mystérieux dans les services de la CIA…

En fait, je n'ai rien compris à ce livre qui nous entraine dans un étrange univers de science-fiction et se moque du clan Kennedy et de la légende qui auréole cette famille. Les Kennedy vivent en état « d'individuation » dans un palais futuriste et un étrange garde du corps prend la parole et raconte à la première personne ses états d'âme dans l'intimité de JFK et de ses proches. J'ai vaguement saisi qu'une menace plane mais sans bien voir sa nature : Bacterioon est un stratagème, une substance bactéricide « autogène et autolucide » visible uniquement à l'aide d'un microscope ultra puissant et que l'on doit pouvoir combattre par des pilules influençant l'opinion ; les agents de Bacterioon prônent un nouvel anarchisme et une nouvelle forme de libertinage…
L'écriture m'a également décontenancée même si j'ai pu apprécier ça et là quelques références littéraires et quelques bons mots sur la littérature ou la culture et des réflexions désabusées qui me rappelaient tout de même le Carvalho que je connais un peu : dans ce roman, il ne brule pas encore les livres pour cuisiner, il en fait des constructions architectoniques !
L'ensemble manque de clarté, le récit n'a pas de trame narrative et noie le lecteur dans une logorrhée perturbante ; les digressions n'apportent rien de plus à l'intrigue principale. L'absence de chapitrage et de structure rend la lecture laborieuse et soporifique.
Quant à Pepe Carvalho, dont l'existence n'est pas prouvée au début du livre, il apparaît comme « une puissance surnaturelle, diabolique, comme les déités négatives […]. [Il] n'est pas un mythe littéraire. C'est un être réel mythifié, presque totalement inconnu, et qui sert de point de référence…».
Il est heureux que ce roman ait été traduit en français en 1994 seulement, bien après d'autres qui lui sont postérieurs… Car il faut dire à celles et ceux qui veulent découvrir l'univers de Manuel Vásquez Montalbán et de son personnage récurrent, ce détective qu'il a fait vivre dans de nombreux romans et qu'il décrit lui-même comme un « privé mélancolique et nihiliste actif », de ne surtout pas commencer par ce livre-là, même s'il est le premier de la série Carvalho.
J'avoue mal connaître la période de l'histoire des États-Unis dont il est question dans ce livre et m'être un peu perdue dans les positions des divers personnages référentiels, sans parvenir à faire le lien entre cette parodie et des évènements s'étant réellement passés. Bien sûr, je situe l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy en novembre 1963 et ai entendu parler des zones d'ombre qui entourent cet attentat mais je ne saisis pas d'emblée le rapport éventuel avec les évènements contemporains en Espagne…

Ne pouvant décidément pas me remettre de cette lecture, j'ai effectué quelques recherches et retrouvé cette explication, donnée par l'auteur à un journaliste en 1997 ; il démontre la nécessité de mettre en lumière l'état d'esprit désastreux véhiculé par le franquisme en agissant par la littérature : « era una época bastante difícil, ya que el franquismo parecía eterno y teníamos la impresión de que nada cambiaría. Como fruto de esta sensación escribí Yo maté a Kennedy. Aquella novela refleja un mundo irreal que venía de la empanada mental que vivíamos. Allí cabía todo: poemas, textos de vanguardia, influencia del cómic y del cine... Era un mare mágnum que reflejaba la descomposición de la novela que creíamos que estábamos viviendo » (Entrevista de Xavier Moret, en EL PAÍS del 19/2/1997).
J'ai également trouvé dans des études de Georges Tyras, professeur de langue et littérature contemporaines espagnoles, qui a beaucoup publié sur Vásquez Montalbán des passages qui démontrent que, pendant la dictature, ce dernier voyait son pays comme un état schizophrène, moitié pays « normal » et moitié pays en état de mort cérébrale, paralysé par la politique de Franco. Son écriture reflète alors cette vision péjorative, l'auréole d'une forme d'anormalité ; parmi les écrits correspondants à cette période figurent Manifeste subnormal, Happy end et Questions marxistes qui seraient dans la même veine surréaliste et absurde qualifiée d'« écriture subnormale » ; il s'agit là d'un contre-langage ironique, dérisoire et accusateur à la fois, une parodie du langage médiatique dont le pouvoir se sert contre toute forme de conscience et de révolte.
Personnellement et malgré ces éclaircissements et mon intérêt évident pour l'oeuvre de Vásquez Montalbán, je n'ai pas su lire dans ce livre le parallèle avec l'Espagne soumise à la dictature de Franco… Je me suis perdue dans les méandres surréalistes de la narration. Je sais qu'il a commencé à écrire de la poésie lorsqu'il était incarcéré dans les prisons franquistes et ce genre littéraire s'accommode sans doute mieux d'une rupture avec les normes langagières que le roman policier.

Il est rare que je ne termine pas un livre ; j'avoue avoir abandonné cette lecture aux trois-quarts environ, puis lu rapidement la fin… Une énorme déception !
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Euh… Je ne suis pas certain avoir compris cette histoire… Pepe Carvalho n'est pas encore le célèbre détective nihiliste, gourmet, lecteur et brûleur de livres que nous découvrirons avec plaisir dans les suites de ses aventures en Espagne. Pour l'instant, il n'est qu'un garde du corps parachuté par la CIA au milieu du clan Kennedy, tel un cheveu sur la soupe, pour assurer la protection du président. Et aussi pour l'assassiner. Après tout, les idéaux de JFK risquent de nuire à beaucoup et aux intérêts mêmes des États-Unis. Je n'ai saisi que tard pendant ma lecture cette mission de Carvalho, refusant de croire les indices qui abondaient en ce sens, espérant un motif caché, un agenda autre. Les divers échanges avec les membres du clan et de l'entourage du président apportent peu à l'histoire, si ce n'est contribuer à établir un certain climat de méfiance, d'intrigue mais surtout, par la même occasion, complexifier inutilement le tout et à semer la confusion chez le lecteur. le portrait peu flatteur qu'on dresse de la famille Kennedy et des officiels américains est sombre mais probablement assez près de la réalité. Finalement, Carvalho le loup se transforme en brebis et, sa tâche accomplie, quitte les États-Unis par la petite porte. Ne laissez pas ce roman vous détourner des autres aventures du détective espagnol !
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J'ai choisi ce roman comme lecture imaginaire pour ce trimestre sur le Forum, sans savoir de quoi il retournait. Vu la réputation de cet auteur espagnol et son personnage de détective barcelonnais, je m'attendais à une excellente dystopie telle celle d'Ellory , le jour où Kennedy n'est pas mort, ou de Stephen King, 23/11/1963. Cette fois je suis tombée de haut en découvrant ce texte complètement incompréhensible. L'histoire se passe dans une sorte de dimension parallèle, c'est peut être une parodie, peut-être pas. Je n'ai pas du tout saisi où l'auteur voulait en venir avec cette logorrhée interminable et sans intérêt. Un texte ni clair ni compréhensible que j'ai déjà oublié, sans jamais avoir réussi à y rentrer.

J'avoue mon total manque de patience pour ce genre de littérature purement formelle. J'apprécie déjà assez peu la littérature espagnole, ce roman ne m'a pas fait changé d'avis. Un texte à fuir à toutes jambes.

Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Fan des aventures du détective Pepe Carvalho, j'avais déjà lu une dizaine de ses aventures avant de tomber sur celle-ci, qui a semble-t-il lancé la série.
Eh bien, je dois avouer que j'ai été dérouté par ce récit délirant et loufoque au point d'interrompre ma lecture.
Alors, si vous désirez connaître le vrai Carvalho, évitez celui-ci et tous ceux dont le cadre n'est pas Barcelone. Sinon, vous risquez d'être déçu...
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J'ai presque honte de dire que je n'ai absolument rien compris à ce livre, je serais même bien incapable d'en faire un résumé.
Nous écoutons une histoire racontée par quelqu'un que l'on ne reconnaît pas tout de suite, pour ensuite partir dans une longue litanie de faits, tous aussi incompréhensibles les uns que les autres, et surtout sans aucun rapport entre eux. Je n'ai lu que ce livre de cet auteur, mais je peux déjà dire que je ne retenterai pas l'expérience avec lui.
Si je n'ai mis qu'une étoile à ce livre, je m'en décerne 5 pour avoir réussir à lire ce livre jusqu'au bout.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
À la cour des Kennedy cohabitent des eunuques dalmates – qui chient de peur sur les sables de Long Island -, des cochers de fiacre de Nanterre, des cuisiniers suisses (excellents), un ambassadeur soviétique, des pom pom girls de Californie, des veuves de cinq guerres mondiales, deux objecteurs de conscience australiens, un champion du monde de ping-pong qui a apporté sa table préférée, trois vendeurs de chemises pédés qui font chambre à part, un gaucho empaillé par Ted (précoce taxidermiste depuis que Rose lui a offert une panoplie complète le jour de sa première communion), un pelotari basque avec des sourcils qui se rejoignent, une demi-douzaine de chanteurs sucrés comme un milk-shake à la vanille, deux vieux marins amoureux de deux énormes sirènes de Syracuse, dix défenseurs des droits civiques avec chacun son défendu, un sheriff méchant, deux sheriffs gentils, un batteur de jazz tuberculeux qui se masturbe dans tous les cabinets de Boston, un agriculteur abyssal spécialisé dans la greffe d’algue Rosalind, un châtreur de mites, un poète lettriste qui grince quand il marche, une vierge samoyède qui s’est perdue au pôle Nord, une doctoresse espagnole spécialisée dans les zones érogènes, deux chanteurs de jazz avec un cancer de la gorge, un milieu de terrain du Manchester United, un ailier droit de Manchester City, un philosophe allemand spécialiste de lui-même (sa femme le précède dans les couloirs en demandant de se taire aux gens qu’ils croisent), deux présidents de comité de quartier d’Ankara, un cousin germain de Hitler, qui lui ressemble beaucoup d’allure et dans l’intonation spéciale qu’il donne au mot spatule, un météorologue, un dompteur de poules, un dentiste florentin, des princes nains abandonnés dans des boîtes à ordures, un champion de parties d’échecs simultanées, le traducteur d’Oscar Wilde en ukrainien et la vraie princesse Anastasia, l’ultime carte que l’Occident se réserve de jouer pour réclamer le trône de l’U.R.S.S., une seconde avant l’agression nucléaire.
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La sauvegarde de l'unité d'un couple est un exercice artificiel, mais je connais très peu d'exercices qui soient rigoureusement naturels: manger, pisser, chier, dormir et, peut-être, forniquer, bien que je voie de plus en plus dans la fornication un acte culturel. Oui, il s'agit bien d'un exercice artificiel dans lequel on ne doit pas s'arrêter de faire le calcul des profits et des pertes. Dans ce précaire équilibre peut s'organiser une vie commune, quelquefois durable. Mais il arrive, surtout sous la pression de circonstances extérieures, que l'équilibre soit rompu et qu'on perde la roue, comme le coureur cycliste qui prend du retard sur celui qui assure le train et ouvre le vent. Ce qui arrive alors, c'est qu'on ne refait jamais la distance et qu'on se retrouve de plus en plus loin de l'état de fait passé.
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Les clairons électriques annoncent précisément l’heure du dîner dans la cinquième galaxie. Jacqueline se fait un devoir de distribuer le carton olfactif du menu : gâteau de chou, filet de porc à la moutarde et mousse au chocolat. Elle dut remarquer ma moue dégoûtée quand elle en fut arrivée au chapitre des vins car elle m’interrogea, un peu inquiète :
– Vous n’aimez pas le vin de Monterrey ?
– Le clairet a une saveur trop acidulée, il ne va pas bien avec le porc.
Jacqueline se mit à pleurer.
– Ethel, c’est de sa faute ! Elle donne toujours des ordres absurdes au maître d’hôtel. Dans cette maison, je suis un zéro à gauche.
Je compris que je n’étais pas loin de provoquer une rupture entre les deux belles-sœurs et je fis l’éloge des qualités du monterrey avec le gâteau de chou, surtout s’il lui avait été donné une bouquet final un peu boisé. Le chagrin de Jacqueline en fut soulagé, mais pas encore assez. Pendant toute la soirée, elle n’eut de cesse qu’elle n’eût mon avis sur tous les plats et sur chacun de leurs ingrédients.
– La sauce est réussie ? Vous ne trouvez pas qu’il y a trop de crème et que le goût de la moutarde est masqué ? Et les pommes ? Le cœur a bien été vidé ?
J’approuvais avec un enthousiasme croissant. En partie parce que j’entrais avec plaisir dans les saveurs du dîner, en partie parce que je percevais l’animosité de Robert Kennedy, conséquence de la sollicitude dont faisait preuve Jacqueline à mon égard. Par ailleurs, et en dépit de mes sourires, le maître d’hôtel commençait à me haïr et nul n’ignore l’instinct meurtrier qu’ont les maîtres d’hôtel, y compris les maîtres d’hôtel des meilleures familles.
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– Si je me faisais construire un palais comme celui-ci, nous aurions le premier coup d’État de l’histoire des États-Unis.
– C’est bien ce dont il s’agit, lui répondit Reagan, qui est antipossibiliste en politique, en religion et en mathématiques.
La brutalité du commentaire ne refroidit pas les rapports entre les deux hommes et ne fit pas non plus avorter le projet, en dépit des résistances de Rose.
– C’est ce que j’appelle péter plus haut qu’on n’a le derrière. L’argent va manquer et ce sera au vieux Joe de payer, et moi, il y a un tas de choses qu’il me faudrait, et je m’en passe depuis la Grande Dépression.
La ténacité de Jacqueline vainquit tous les obstacles et le palais fut inauguré deux semaines après l’entrée en fonction du président. Pour sauver les apparences, les Kennedy font semblant de vivre à la Maison-Blanche. L’existence du palais passe inaperçue parce que Reagan n’a reculé devant rien et l’a suspendu dans les airs, dissimulé à la vue par une substance gazeuse et superfroide qui rend transparent le corps matériel de la construction. Le petit John-John n’arrête pas de se faire gronder parce qu’il passe ses journées, entre autres, à verser des liquides inavouables sur la gross caboche de la Maison-Blanche, vue sous une efficace perpendiculaire depuis sa chambre du palais des Sept Galaxies.
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Le Sud se caractérise presque partout par la moins-value objective de sa population. Mais quel que soit le Sud, m'avait observer Mr Phileas Wonderful, il est toujours humainement dégradé par rapport à son Nord de référence (cette citation douteuse illustre à merveille le long délire (défoulement de l'auteur) que constitue ce polar).
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