Paroles de poilus était d'abord et surtout un ouvrage de
Jean-Pierre Guéno et de
Yves Laplume vendu à plus de 1.5 millions d'exemplaires. Un succès tel qu'il fait partie aujourd'hui des programmes scolaires. On y apprend des faits nouveaux qui étaient jusqu'ici cachés, grâce à ces témoignages du passé.
L'univers de la bande dessinée permettant de toucher des publics plus larges, le chef d'oeuvre y fut adapté dans ce format en sollicitant une vingtaine de dessinateurs en leur donnant carte blanche. Chaque auteur a choisi l'une des vingt plus belles lettres de paroles de poilus pour donner un sens à ces mots écrits dans la boue des tranchées de la Première Guerre Mondiale.
Les auteurs ne sont pas des moindres :
Bajram, Guarnido,
Herenguel, Gimenez, Lepage... La plupart sont de l'écurie Soleil qui a produit cette adaptation. Ce n'est pourtant pas le genre de la maison. On pourrait aller vite en besogne pour les accuser d'opportunisme. Au vu du résultat et même sur le procédé, je ne suis pas d'accord avec ce point de vue.
J'éprouve aujourd'hui beaucoup de compassion pour ces hommes qui étaient des millions de mobilisés qu'on envoyait à la mort. Parallèlement, j'ai beaucoup de haine pour ces états-majors incompétents qui n'hésitaient pas à se servir de la propagande pour masquer la cruelle vérité. On doit avoir un devoir de mémoire pour ne jamais permettre à certains gouvernants avisés de précipiter les plus grandes démocraties du monde dans des guerres monstrueuses.
Certaines lettres m'ont fait pleurer tant cette guerre était effroyable de bêtise humaine. D'autres nous poussent à mener une véritable réflexion. Il y a un véritable effort sur le dessin qui colle à cette triste réalité. Je préviens d'avance qu'on a du mal à digérer une telle oeuvre... trop d'émotion. J'ai été captivé, ému et troublé par ces lettres. Je recommande cette lecture.