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Je retrouve Martin Beck, Commissaire à la Criminelle, pour une 7ème enquête. Cette fois, il s'agit d'un meurtre particulièrement sauvage sur la personne d'un commissaire à la retraite, hospitalisé, à la carrière très controversée. le commissaire Nyman, arrogant et méprisant envers les citoyens de seconde classe, lors des arrestations n'a pas hésité à user de violences. Martin Beck et ses collaborateurs vont chercher qui, parmi les victimes de Nyman serait capable d'une telle vengeance.
Ce tome est préfacé par Jan Guillou et Jens Lapidus.
J'ai particulièrement apprécié la lecture de L'abominable homme de Säffle.
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Nyman, un commissaire bien connu de Martin Beck, mais surtout de son collaborateur Kollberg, est retrouvé le torse transpercé et égorgé, gisant dans son sang au pied de son lit d'hôpital. L'homme, très malade, semblait sur le point de mourir, alors qui a bien pu accélérer le processus...L'enquête débute sur la personnalité de la victime, pour ses proches un super flic de la vieille école, peu de bavures, bon mari et bon père en apparence...Mais en grattant un peu et pas très loin, Kollberg évoque bien vite l'homme assassiné, un vrai pourri, un vrai de vrai, avec pour surnom L'abominable homme de Säffle ; Kollberg en a fait l'expérience personnellement lors de sa formation militaire quand Nyman était son instructeur, sadique, appuyant bien fort sur les points faibles afin de détruire l'ego des plus fragiles, cassant les moins solides mentalement. Il faut donc enquêter dans son passé pour essayer d'identifier d'éventuelles victimes dont la vengeance pourrait être un motif assez fort pour l'assassiner, et ils sont déjà nombreux...

Une plongée au coeur même de la police, dans une Suède sereine en apparence, mais qui se révèle plutôt aveugle quant au fonctionnement de l'institution chargée de protéger ses citoyens, une hiérarchie qui ferme les yeux, qui classe les plaintes sans suite, des exactions policières non sanctionnées, laissant les victimes dans la frustration et le sentiment d'injustice la plus totale.....Seules quelques plaintes déposées auprès de l'ombudsman (le médiateur), représentant une infime partie de l'iceberg, permettent de se faire une idée des nombreuses brimades policières dont le citoyen lambda a dû subir. Un état policier véreux et brutal, protégeant les canards boiteux.
C'est donc dans ce contexte lourd que l'enquête progresse et va s'accélérer précipitant l'ensemble de l'équipe de Martin Beck dans une dangereuse fusillade dont tous ne sortiront pas indemnes.
L'abominable homme de Säffle est une enquête sombre, au coeur d'un système policier largement dévoyé par des ripoux et dont Martin Beck va faire les frais...
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*** Tueur de flics***

C'est ma première découverte de ces auteurs Scandinaves. Ecrire en couple, sur la feuille et dans la vie, ne doit pas être chose aisée et je ne peux que saluer la dextérité de cette écriture en binôme.
On retrouve cette ambiance nordique, de climat froid et étrange qu'est la Suède, puisque l'affaire policière se situe dans la région et dans les années 70, où la Suède passait pour un modèle social et prospère.

Cela dit, je suis quand même mitigée sur ma lecture puisque le roman est basé uniquement sur une enquête policière plus ou moins effacée laissant place à une thèse sociologique sur les méfaits de la société Suédoise, dans les années 70. Les deux auteurs étaient en effet fortement pétris d'idéologie marxisante fort en vogue dans les années post-soixante-huitardes.

Ici donc une seule trame, une seule enquête qui vise à démasquer l'assassin d'un flic dès le début du roman.

L'agent Nymann est un flic véreux dans toute sa splendeur, dans les années 70 on aurait dit un "barbouze". Gentil et adorable avec sa femme et ses enfants et au boulot une vrai brute avec ses collègues et surtout ceux qu'il arrêtait et qu'il passait à tabac sans raison sous le silence de tous.
Nymann est retrouvé sauvagement assassiné dans sa chambre d'hôpital. Un meurtre au sabre, la victime est méconnaissable.
Ainsi, l'inspecteur Martin Beck et ses acolytes vont prendre l'enquête en main.

Il n'y a pas grand-chose de nouveau dans ce roman puisque les enquêteurs remontent dans le passé pour retrouver l'assassin. Les auteurs en profitent pour mettre en scène toute une galerie de personnages qui furent de près ou de loin persécutés par ce grand méchant vilain.

Une lecture mi-figue, mi-raisin, sans grand suspense et aucun rebondissement.
Une lecture qui fut un temps en vogue dans le domaine polar noir mais 279 pages est largement suffisant.
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J'ai rarement lu un opus de Sjöwall et Wahlöö aussi noir. Martin Beck vient de passer une soirée paisible avec sa fille Ingrid, et il est appelé pour enquêter sur le meurtre de Nyman. Jamais les deux auteurs n'avaient décrit un cadavre avec autant de détails, jamais ils n'avaient montré aussi crûment l'horreur de la mort, même dans le policier qui rit. Si le corps du policier a subi les derniers outrages, il a, de son vivant, montré une cruauté et un sadisme sans faille envers les animaux et les êtres humains. Kollberg, qu'il a formé, peut en témoigner, et il ne s'en prive pas. Un sadique, conclut avec raison Martin Beck. Un homme qui avait tellement cloisonné sa vie qu'il passait aux yeux de sa femme pour le meilleur des maris et des pères.
Enquêter passe d'abord par la lecture des plaintes contre Nyman. Elles nous sont livrées in extenso et ont provoqué chez moi un profond sentiment de malaise. Nyman n'est pas seul, ses subordonnées s'en sont donnés à coeur joie sur les plus vulnérables et se sont mutuellement protégés. Pas d'espoir de justice : aucune plainte n'a eu de suite, ce qui semble incroyable mais vrai dans un état de droit. Il y a quelque chose de pourri dans la police de Suède. La police des polices n'existe pas ici.
Nos enquêteurs (ce livre est ma sixième enquête du commissaire Beck) sont pris au dépourvu. Même Martin Beck, qui ne se fit d'habitude qu'aux preuves et aux indices, se laisse submerger par la crainte diffuse d'une catastrophe imminente. Kollberg cauchemarde. Il n'est que Larsson pour être égal à lui-même, son courage n'est jamais pris en défaut - celui de Beck et Kollberg non plus. Nous retrouvons même les inénarrables hippopotames qui ont gâché le début de l'enquête du Policier qui rit.
Rien ne sera comme avant après cette enquête car pour un policier sadique et ses disciples, c'est toute la police de Stockholm qui paie. le prix est élevé. le comportement de Beck et Larsson en sera d'autant plus exemplaire.
Je ne quitterai pas ainsi l'univers de Sjöwall et Wahlöö. Je vais me procurer très rapidement La chambre close.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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On me l'a conseillé en me disant que je pouvais commencer la série par le milieu, mais après avoir testé je pense qu'il vaudrait mieux les lire dans l'ordre (et celui-là est vers la fin). C'est seulement pour des détails, mais il y a tout de même une continuité. C'est une de ces séries de polars suédois avec enquêtes lentes aux accélérations presque dues au hasard, et policiers fatigués, usés par le travail ; un des précurseurs du genre.

L'enquête elle-même n'est pas palpitante. On sait qui est le coupable peu de temps après le milieu du livre, et ce n'est pas une grosse surprise. Mais la victime est un commissaire de police, l'assassin avait ses raisons, et le thème central du livre est surtout les abus de pouvoir de la police, brutalités, faux témoignages, et l'impossibilité d'obtenir justice. C'est la première fois que je vois une vision si noire de la police dans un livre où les héros sont des policiers (c'est autre chose dans les séries de détectives privés ^^), et cela donne l'occasion d'observer leurs réactions et leurs doutes. Et aussi de jeter une lumière particulièrement crue (et peut-être un peu exagérée, les auteurs sont un peu marxistes sur les bords, mais pas tant que ça) sur une réalité sociale.

Mais une fois qu'on sait qui est le coupable, la question qui se pose est comment l'arrêter, qui en a les compétences, qui en a le droit moral, et on finit avec une scène d'action tendue et rythmée. J'aurais aimé un peu plus de développement des personnages, mais ils sont nombreux, le livre est court, et je suppose que c'est une des raisons pour lesquelles lire toute la série est une bonne idée.
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Au premier contact, on est surpris par l'écriture très descriptive de Sjöwall et Wahlöö. Ainsi quand l'inspecteur Martin Beck pénètre dans la chambre d'hôpital où il va découvrir le commissaire Nyman, mort, il y a une page et demi pour décrire la chambre: murs, plafond, sol, fenêtres, lit, meubles, aliments, articles de toilettes, médicaments, vêtements, objets divers (« un stylo Waterman quadrichrome flambant neuf à pointe bille et quelques pièces de monnaie - très exactement huit de dix centimes , deux de vingt-cinq et six d'une couronne »). On imagine la scène au cinéma, avec un lent travelling circulaire, la caméra s'attardant sur chaque recoin de la pièce, et des zooms sur chaque objet présent dans la pièce pour enfin se fixer sur une tache rouge, d'un « rouge agressif » : le sang du mort, puis plus loin, son corps, sans vie, sur le sol. Quelle entrée en matière!


Ensuite on note l'amour que les auteurs éprouvent pour Stockholm. Quand ils décrivent la beauté d'un lever de soleil sur le Strömmen, endroit par lequel le lac Malar communique avec la Baltique. Ou quand ils regrettent de voir disparaître des quartiers historiques agréables et pleins d'animation au profit d'immeubles de bureau froids et d'espaces bétonnés. Et puis ils manient souvent l'humour, ce qui adoucit l'horreur des évènements relatés. Les aventures des agents Kristiansson et Kvant sont un exemple type de cet humour suédois.


Si notre attention se tourne maintenant vers le cadre de l'intrigue, on découvre que ce roman - écrit en 1971 - est d'une étrange modernité : il traite en effet des violences policières. Plus particulièrement celles exercées par le commissaire Nyman. Et et de l'esprit de corps entre policiers pour nier ces violences et classer sans suite toute plainte déposée à leur propos. Alors oui, assez vite, on entrevoit un mobile qui a pu mener à l'assassinat de Nyman. La vengeance. Mais Martin Beck n'a que l'embarras du choix au milieu de toutes ces plaintes - contre Nyman - classées sans suite. Et si d'autres policiers risquaient eux-aussi d'être tués? Pour les mêmes raisons. le doute s'installe. Kolberg et Beck avancent rapidement dans leur recherche. La fin est un long suspense d'une noirceur totale. Peut-être le meilleur roman de Sjöwall et Wahlöö.
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Ce septième volume des enquêtes de Martin Beck, est à la fois classique et très bien mené. On y retrouve tous les ingrédients d'un bon polar, dans un langage clair. Comme à son habitude, le couple Sjöwall et Wahlöö livre un regard sans concession sur la société suédoise, du début des années 70. Ici, ce sont les violences policières et le sentiment de toute puissance des policiers qui sont critiqués. C'est une négligence de la part d'un inspecteur, ainsi que ses méthodes brutales et le manque de réaction de l'institution, qui conduisent à un assassinat barbare et à une sublime scène d'assaut finale.
Un très bon opus de la célèbre série Martin Beck, « mère » du polar scandinave.

Lien : http://www.polardesglaces.com/
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Le commissaire à la retraite Stig Nyman est assassiné sauvagement dans sa chambre d'hôpital. Toute la police stockholmoise est à la recherche du meurtrier qui, lui, commence à s'en prendre à tous les policiers qu'il rencontre. le commissaire Beck et ses collègues Rönn, Kollberg et Larsson recherchent du côté du passé de Nyman, connu pour ses méthodes musclées et punitives.
Les deux auteurs suédois continuent leur saga policière consacrée au commissaire lymphatique Martin Beck et à la radiographie de la société suédoise du début des années 1970. Une enquête vite résolue mais de beaux moment de bravoure lors de la capture du tueurs de flics. Plaisant.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Sjöwall Maj et Wahlöö Per – "L’abominable homme de Säffle" – rééd. Rivages/noir, 2009 (ISBN 978-2743620271) – original suédois publié en 1971
– Première édition française publiée en 1987 - Roman traduit directement du suédois par Philippe Bouquet.
– Deux préfaces, l’une de Jan Guillou (cop. 2009), l’autre de Jens Lapidus (cop. 2009).

Au fil des titres de cette série des dix enquêtes de Martin Beck (dont le présent volume est le septième), l’intrigue «policière» s’efface de plus en plus pour (ne plus) laisser place (qu’) à une thèse historico-sociologique consistant à «dénoncer» les méfaits et turpitudes de la «société» suédoise des années soixante et soixante-dix du vingtième siècle, à l’époque où ce pays passait pour un modèle de prospérité et d’égalité sociale. Les deux auteurs étaient en effet fortement pétris d’idéologie marxisante fort en vogue dans les années post-soixante-huitardes.

Contrairement à d’autres imbriquant plusieurs trames, le présent roman est centré sur une seule enquête, qui vise à «démasquer» (comme on disait à l’époque !) celui qui se fait assassiner dès le début du roman, un certain Nymann (en allemand, «niemand» signifie «personne», est-ce un hasard ?), qui s’avère rapidement être un de ces policiers de l’ancienne époque, venu des services secrets de type «barbouze» (encore un mot très en vogue à cette époque) et même des commandos spéciaux de l’armée, bref, un très méchant très vilain.
Evidemment, les auteurs en profitent pour mettre en scène toute une galerie de personnages qui furent de près ou de loin persécutés par ce grand méchant vilain ; bien sûr, il faut remonter loin dans le passé pour retrouver les causes de l’assassinat, mais ce n’est guère original dans un roman policier. Finalement, il est bien clair pour le lecteur que l’assassin n’a fait que rendre service à l’humanité entière en débarrassant «la société» de ce tortionnaire. Il n’a pour défenseur que son ancien disciple, un dénommé Hult, qui fournit un récapitulatif de l’évolution de la Suède (chapitre 13, pages 112-113). La fin est spectaculaire, mais somme toute assez peu crédible au regard du portrait du coupable qui nous a auparavant été dressé.

De fait, l’indication la plus intéressante provient de la préface de Jens Lapidus :
«On a beaucoup dit que la perspective radicale de Maj Sjöwall et Per Wahlöö avait posé les véritables fondations du genre policier suédois. Ils ont même repris le flambeau d’écrivains prolétariens suédois tels que Ivar Lo-Johansson et Per Anders Fogelström, et élevé la critique sociale au rang d’élément constitutif naturel de la narration.»

Le traducteur lui-même, Philippe Bouquet, s’est fait le promoteur tenace de cette littérature suédoise dite «prolétarienne» en traduisant nombre des romans produits par ce mouvement, en soutenant une thèse devant l’université Lille-3 (1980) et en publiant sur le Web un article de synthèse (voir : http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/Le-roman-proletarien-suedois.html).
On sait qu’en France, la tentative d’émergence d’une littérature «prolétarienne» (sous l’égide d’Henry Poulaille et de Marcel Martinet) fut finalement violemment décriée puis combattue par les caciques du PCF.
En Allemagne en revanche, le parti communiste officiel (KPD) s’empara durablement de ce moyen d’expression à travers le BPRS (Bund proletarisch-revolutionnärer Schriftsteller – 1928-1933), dont les auteurs connurent de confortables et solides carrières une fois installés en ex RDA-DDR (comme par exemple J.R. Becher, Willi Bredel ou Anna Seghers).

L’étude de ces tentatives de littérature «prolétarienne» et «prolétarienne-révolutionnaire» fut un temps très à la mode dans les milieux intellectuels post-soixante-huitards : je ne sais si ces deux auteurs suédois, se réclamant de la sainte trinité Marx-Lénine-Mao, participèrent à cette exhumation…
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