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Citations sur Les enfants Tanner (57)

Il goûtait là un des agréments de la vie à la campagne. Quand il aurait de l'argent il songerait doucement à les faire réparer. Mais doucement, sans se presser ! Il y penserait peut-être quinze jours avant de se décider : quinze jours, qu'est-ce que c'est à la campagne ! En ville on doit tout faire vite mais ici on avait le doux devoir de reporter les choses d'un jour à l'autre, ou plutôt elles se reportaient d'elles-mêmes ; les jours venaient d'une façon si tranquille et, avant qu'on s'en soit aperçu, le soir était de nouveau là, suivi d'une profonde nuit, aussi profonde que le sommeil d'où l'on était doucement, avec de tendres précautions, tiré de nouveau par le jour.
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Les gains de l’artisan se faisaient sur ceux de l’ouvrier, car là où les pauvres ont de l’argent, les riches ne sauraient en manquer. (Page 334)
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La nuit tout entière semblait avoir fait son lit dans ce labyrinthe de ruelles pour y dormir ou pour y rêver.
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En un mot : sur ma balance de vendeur l'amour des hommes sera en parfait équilibre avec la raison commerciale, laquelle me paraît tout aussi importante et nécessaire à la vie qu'une âme aimante et généreuse.
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Plusieurs semaines s'écoulèrent et le nouveau printemps s'annonça ; l'air était plus humide et plus doux, on percevait des odeurs et des bruits indécis qui paraissaient monter de la terre. La terre était molle, on marchait sur elle comme sur de gros tapis élastiques. On s'obligeait à écouter chanter les oiseaux. " ça m'a tout l'air du printemps ", disaient pour s'aborder dans la rue les gens sensibles. Même les murs des maisons prenaient une certaine odeur, une couleur plus chargée. Tout avait l'air étrange alors qu'il s'agissait d'une chose si ancienne et si connue, mais on la ressentait comme entièrement nouvelle, elle provoquait un sentiment bizarre, violent.
Le corps, les sens, la tête, les pensées, tout cela bougeait comme si cela voulait se remettre à pousser. L'eau du lac avait des reflets chauds et les ponts qui s'élançaient sur le fleuve paraissaient plus cambrés. Les drapeaux flottaient au vent et cela faisait plaisir de les voir flotter. Quand le soleil parut enfin, les gens sortirent par groupes et en rangs sur la chaussée blanche et bien propre. Ils s'arrêtaient pour mieux sentir la caresse de la chaleur. Il y eut beaucoup de manteaux laissés chez soi. On pouvait voir les hommes retrouver des gestes plus libres et les femmes faisaient des yeux étranges comme si l'âme allait leur sortir du coeur.

[Robert WALSER, "Geschwister Tanner", 1907 ("Les enfants Tanner"), traduit de l'allemand par Jean Launay (1985) pour le compte des éditions Gallimard - édition de poche "folio", pages 36-37]
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《 Les gens du beau monde, se dit-il pendant qu'il attendait, on se les représente toujours à table ou en voiture ou en train de s' habiller, aidés par des domestiques des deux sexes et les pauvres, eux, c'est toujours dehors dans le froid, avec le col du pardessus relevé, comme moi à présent, en train d'attendre le coeur battant devant une grille.Les pauvres ont généralement un coeur qui bat vite, un coeur fébrile, tandis que celui des riches est naturellement froid, vaste, bien chauffé, bien rembourré et cloué de partout!.
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La paresse, oui, ce n'est rien d'autre que l'arrogance , la prétention d'en savoir plus, l'illusion de savoir mieux.
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Je ne m’exprime pas comme je voudrais, et du reste qu’est-ce que cela peut me faire ? La religion d’après ce que j’en sais moi-même, c’est l’amour de la vie, l’attachement profond à la terre, la joie du moment, la confiance faite à la beauté, la croyance aux hommes, l’insouciance quand on fête ses amis, le plaisir de penser et le sentiment, quand vient le malheur, qu’on n’y peut rien, le sourire face à la mort et le courage dans toutes les entreprises dont la vie offre l’occasion. Finalement c’est la dignité, profondément humaine, qui est devenue notre religion. Quand les hommes montrent de la dignité entre eux, elle vaut aussi pour Dieu. Que peut-il vouloir de plus ? Le cœur et la délicatesse produisent ensemble une dignité qui devrait lui plaire davantage que la foi du genre sombre, fanatique, capable à la fin de mettre le Père Céleste lui-même mal à l’aise […]
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Tous ces gens employaient leurs doigts à écrire très vite, se servaient de machines pour compter et quelques fois aussi de leur mémoire, pensaient avec leurs pensées et se rendaient utiles par leurs connaissances.
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Et puis, quand elle est devenue malade, on l'a oubliée et elle est devenue un objet de souci et de honte.C'est comme cela; on a honte des gens de sa famille quand ils sont malades et on entre presque en fureur quand on se souvient du temps où ils étaient en bonne santé et entourés de considération.
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