"Si vous aimez suffisamment les livres, les livres vous aimeront en retour."
C'est le cas de
Morwenna, dont le journal intime m'aura laissé une wish-list de romans plus longue que plusieurs années à suivre des influenceuses littéraires.
Elevée dans la campagne galloise comme une enfant assez sauvage,
Morwenna parle depuis toujours aux Fées. Obligée de quitter son pays et ses repères à la suite d'un accident qui a coûté la vie à sa soeur jumelle, elle s'est réfugiée en Angleterre, auprès de son père. Ce dernier s'est empressé de se débarrasser d'elle en la plaçant dans un pensionnat pour jeunes filles de la bourgeoisie.
Dans son journal intime, l'adolescente nous raconte ses journées ennuyeuses, auprès de professeurs sévères et de camarades insipides.
Mais aussi, et surtout, de sa passion pour les livres de science-fiction. Derrière les mots décrivant ses journées anodines, plane l'ombre terrible d'une mère infernale.
Pendant un bon moment, j'ai craint de m'ennuyer à la lecture de ce roman.
Morwenna étale ses états d'âme et son ennui pendant une bonne partie du récit.
Son affinité avec le petit peuple et sa jambe blessée, qui lui procure une éternelle claudication, en font une jeune fille un peu à part, une proie facile pour gamines méchantes.
Mais
Morwenna ne se laisse pas faire.
Elle hante la bibliothèque municipale et la librairie du coin, rejoint un club de lecteurs passionnés de science-fiction. Elle tombe amoureuse de
Tolkien,
Zelazny,
Le Guin.
Au fur et à mesure, son journal intime nous révèle une jeune femme passionnée et brillante, dotée d'un esprit sauvage et libertaire.
Morwenna est un superbe récit, où se mêlent le pouvoir de l'imagination et le réalisme magique. Une ode aux littératures de l'imaginaire.
J'ai beaucoup aimé.
Ce récit a su parler à l'amoureuse de l'imaginaire, et des livres en général, que je suis.