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C'est en 2014 que le public français découvre pour la première fois Jo Walton avec « Morwenna », un roman atypique adoptant la forme du journal intime d'une adolescente fan de SF/Fantasy et dotée de la capacité de voir des créatures merveilleuses. Plusieurs oeuvres, plus anciennes, ont alors suivi, certaines faisant la part belle à l'uchronie (à l'image de « La trilogie du subtil changement »), d'autres à la « fantasy of manners » (« Les griffes et les crocs » dépeint une bonne société anglaise dans laquelle les humains ont été remplacé par des dragons), mais tous mettant en avant des thématiques similaires : la famille, la perception du temps, et surtout la place des femmes dans la société (l'ouvrage le plus abouti sur le sujet étant l'émouvant « Mes vrais enfants »). « Ou ce qui vous voudrez » est quant à lui paru en 2020 en version originale et, bien qu'on y retrouve la plupart des thématiques évoquées plus haut, celui-ci se rapproche davantage de « Morwenna » que de n'importe lequel des autres romans de l'autrice. En ce qui me concerne cela tombe mal, puisqu'il s'agit du seul ouvrage de la biographie de Jo Walton a m'avoir laissée de marbre. En cause, une construction narrative brouillonne, une énumération d'ouvrages littéraires provoquant, à terme, l'overdose, et une intrigue tellement atrophiée que je serais bien en peine aujourd'hui d'évoquer la moindre scène ni même la moindre péripétie. Quoique moins négatif, le bilan reste mitigé pour ce nouveau roman certes plus ambitieux en terme d'intrigue mais néanmoins confus. L'ouvrage met en scène une prolifique autrice de fantasy, Sylvia Harrison, récemment endeuillée par la mort de son mari et décidée à écrire un dernier roman dans son univers de prédilection, librement inspiré de la ville de Florence à la Renaissance. L'écrivaine a également pour particularité d'être habitée par une entité indéfinie mais consciente dans laquelle elle puise l'essentiel de son imagination. C'est ce personnage étrange qui va ici nous servir de narrateur, relatant tour à tour l'évolution de sa relation avec Sylvia et leurs oeuvres, mais aussi des événements déterminants de leur vie commune, ou encore l'avancée de son plan visant à survivre à la mort imminente de celle qui l'abrite dans sa tête depuis toujours.

Le premier reproche que l'on pourrait formuler à l'encontre du roman concerne son manque de structure. le narrateur passe sans arrêt du coq à l'âne, alternant entre des épisodes tirés de la vie de Sylvia, des anecdotes sur Florence pendant la Renaissance ou des considérations plus générales sur sa propre existence, l'imagination, la création ou le rôle de la littérature. Tout comme dans « Morwenna », les références littéraires abondent, quoique dans des proportions moindres, et permettent à l'autrice de tisser un lien complice avec les lecteurs amateurs d'imaginaire (la référence à l'ouvrage de Sofia Samatar et son « Un étranger en Olondre » est notamment intéressante de part l'importance accordée au rôle social de la littérature dans les deux oeuvres, de même que les nombreux clins d'oeil à l'oeuvre de Shakespeare). Les passages consacrés à la vie de Sylvia sont intéressants : on y découvre une femme ayant souffert de l'indifférence de sa mère et de l'emprise de son premier mari mais désormais apaisée et déterminée à vivre sa vie comme elle l'entend. Comme dans tous ses romans, Jo Walton accorde une grande importance aux ressentis de ses personnages, et c'est ce qui rend l'héroïne particulièrement touchante ici. Sa détresse suite à la mort de son mari, son affection pour la famille qu'elle s'est construite et son amour de la littérature en font un personnage attachant pour lequel on ressent immédiatement beaucoup d'empathie. Malheureusement les scènes émouvantes consacrées à Sylvia sont loin de constituer l'essentiel du roman. Les interrogations du narrateur sur sa propre existence, son rôle dans la vie de l'autrice et son plan pour lui survive sont par exemple moins captivantes, de même que les chapitres se déroulant dans l'univers de Sylvia. En effet, tout en narrant l'avancée de l'écriture par Sylvia de son dernier roman, Jo Walton nous plonge régulièrement directement dans l'intrigue de cet ouvrage fictif. On bascule alors dans un autre univers plein de magie, dans lequel l'écoulement du temps n'est clairement pas le même que chez nous (un petit clin d'oeil à « Pierre-de-vie » ?) et où plusieurs grandes figures de la Renaissance italienne se retrouvent pour y vivre autant qu'ils le désirent. Car la principale caractéristique de cet univers réside dans l'absence de mort subie, cette dernière ne pouvant advenir que si choisie et voulue (à de rares exceptions près).

On alterne donc tout au long de l'ouvrage entre l'intrigue du roman imaginé par l'autrice et le déroulement de l'écriture de ce même roman. le problème, c'est que l'univers de fantasy mis en scène ici est décrit de façon bien trop superficielle pour susciter l'intérêt, et il en va de même pour les personnages. le seul véritable attrait de la fiction réside dans son inspiration florentine et dans la multitude de références historiques évoquées en rapport avec cette influence. L'amour porté par Jo Walton à la cité italienne est flagrante et communicative, celle-ci évoquant aussi bien la beauté des monuments imposants qui ont fait sa renommé (le Duomo, la cathédrale Santa Maria Novella…) que le charme de ses petites ruelles ou le raffinement de sa gastronomie. Les anecdotes historiques sont également légion, qu'elles concernent la construction du dôme de la cathédrale de Florence par Brunelleschi, l'état de la ville au XIXe ou encore la vie de ses figures les plus emblématiques comme Pic de la Mirandole. Ces passages sont particulièrement instructifs et suscitent sans mal l'intérêt du lecteur de part leur caractère insolite ou incongru. Seulement, là encore, ils sont noyés dans la masse colossale d'informations données par le narrateur qui va soudainement se désintéresser du sujet pour partir dans des considérations plus philosophiques ou qui ont trait à la vie de Sylvia. Toutes les réflexions de cette sorte de démiurge ne sont pourtant pas inintéressantes, notamment en ce qui concerne la place que peut prendre la littérature dans la vie d'un individu, le fonctionnement de l'imagination ou le pouvoir des mots, mais là encore tout cela est noyé dans quantité d'autres sujets sans lien véritable les uns avec les autres.

« Ou ce que vous voudrez » est un roman peu ordinaire au charme duquel je n'ai malheureusement pas été sensible. L'ouvrage manque de structure, le narrateur déroulant ses pensées au fur et à mesure qu'elles lui viennent, ce qui fait qu'on saute régulièrement du coq à l'âne, une anecdote sur la Florence de la Renaissance succédant à une réflexion sur la littérature, elle-même suivie d'une révélation sur le passé de l'héroïne, tout cela sans connexion véritable. Les influences qui traversent l'oeuvre et les thématiques mises en avant avaient pourtant tout pour me plaire, de Florence à Shakespeare en passant par la fantasy, la Renaissance ou encore la place des femmes dans la société, malheureusement toutes ces réflexions fort intéressantes peinent à surnager dans un océan d'anecdotes et d'informations pas toujours pertinentes. A réserver, peut-être, aux amateurs de « Morwenna »...
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Ou ce que vous voudrez est un roman de Jo Walton publié chez Denoël collection Lunes d'Encre en septembre 2022. La traduction est de Florence Dolisi. le roman est paru en 2020 sous le titre Or what you will. C'est un roman plutôt inclassable qui nous fait voyager à florence entre le présent et un monde imaginaire. La superbe couverture est signée Aurélien Police.

Sylvia Harrison a soixante-treize ans, elle a écrit de nombreux romans de fantasy et a obtenu de nombreux prix. Suite à la perte de son mari quelques temps auparavant, elle décide d'aller s'installer à Florence pour écrire un dernier livre. Dans ses romans, elle a créé Thalia, une ville jumelle imaginaire de Florence à l'époque de la Renaissance. Cette ville et son univers, un monde de fantasy qui s'appelle Illyrie, existe depuis longtemps dans l'imaginaire de Sylvia, depuis la première trilogie qu'elle a écrite. Mais elle ne fait pas ce voyage seule, elle est accompagnée par son ami imaginaire qui n'a pas de nom mais qui a toujours été là dans l'ombre. Il a été un personnage dans chacun de ses récits et il sait qu'il disparaîtra en même temps que Sylvia. Il refuse ce fait, ne voulant pas simplement vivre au travers des livres de Sylvia mais pour toujours.

Il s'adresse ainsi au lecteur pour lui raconter tout un tas de choses. Et il est bavard, très bavard. Il nous parle de l' Illyrie, de Thalia, des personnages qui y vivent et qui viennent des pièces de Shakespeare. Il évoque aussi ce que fait Sylvia à Florence en dehors de l'écriture, du passé de Sylvia avec ces joies et surtout ses peines. Toutes ces histoires s'entremêlent entre elles, parfois dans un même chapitre, parfois un chapitre concerne une seule des trames.

Ou ce que vous voudrez est très référencé. William Shakespeare, la ville de Florence, l'Imaginaire sont au centre du roman. On retrouve des analyses et critiques sur des oeuvres, des références à des conférences ou salons liés à l'Imaginaire. le roman parle du processus créatif, de comment le passé d'une personne, de ce qu'elle a vécu, influe dans son imaginaire. C'est une plongée dans les mécaniques de la création. Certains passages sont vraiment passionnants à découvrir mais d'autres beaucoup moins. le mélange de toutes les trames est parfois difficile à suivre, au point que par moments on se détache d'une des intrigues. le roman donne terriblement envie de se rendre à florence, d'y flâner, de manger dans les restaurants dont parle l'autrice. Il propose de nombreux questionnements aussi sur la création, l'imaginaire, ce qui reste d'un roman une fois entre les mains des lecteurs. Cependant, je ne me suis pas sentie transportée par le livre, sans doute par manque d'implication dans l'intrigue en Illyrie. Les passages sur Sylvia m'ont plus marquée, tout comme ceux sur l'histoire de la ville. J'ai trop eu l'impression que l'on ne savait pas vraiment où le récit allait.

Ou ce que vous voudrez est ainsi un roman inclassable, une lettre d'amour au pouvoir de l'imaginaire, à la ville de Florence et à la littérature. le récit mêle plusieurs trames entre la vie présente et passé de l'héroïne et de ses romans. le narrateur est un ami imaginaire du personnage principal qui aime à brouiller les pistes. le roman est tour à tour passionnant, mais aussi lent et long. Il contient de belles réflexions sur la création, de beaux moments mais reste assez difficile d'accès.
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J'avais tellement aimé Morwenna, m'identifiant en partie à cette adolescente mal dans sa peau qui se réfugie dans les livres et particulièrement dans les littératures de l'imaginaire. Tout ce roman était une déclaration d'amour aux bibliothèques, aux bibliothécaires et aux libraires. Je lis donc désormais régulièrement les autres oeuvres de l'autrice, avec à chaque fois un pincement au coeur de déception : souvent de bonnes idées de départ, souvent de beaux personnages féminins - ce qui est à saluer, et souvent un manque d'approfondissement et d'aboutissement.
C'est exactement le cas ici. Une bonne idée de départ : un personnage littéraire s'adresse à sa créatrice, l'autrice, pour, non pas devenir vivant, mais au contraire, l'attirer, elle, dans son monde imaginaire. Se croise alors la vie et les souvenirs de l'autrice, écrivaine de littérature de l'imaginaire reconnue mais en manque d'amour, pensées du personnage, renseignements quasiment dignes d'un roman historique, voire d'un livre d'histoire, et monde de Sylvia où se déroule l'intrigue du livre qu'elle est en train d'écrire. Je ne sais pas à quel point Sylvia ressemble à Jo Walton elle-même, même si je peux supposer qu'elles ont des points communs.
C'est trop, et le mélange n'est pas forcément harmonieux. Les personnages de fiction du monde imaginaire ne sont pas attachants car on ne les suit pas assez longtemps, on ne comprend pas vraiment leurs motivations. Ils sont inspirés de plusieurs pièces de Shakespeare, avec lesquelles je ne suis pas étroitement familière, ce qui m'empêchait de comprendre certaines références. le Narrateur, prince, magicien, poète, dragon... "ou ce que vous voudrez" n'est finalement pas assez approfondi. C'est la figure du jeune premier, du héros, quelque soit sa forme, c'est le personnage principal des romans de Sylvia. Mais quelles sont ses motivations ?
J'étais plus intéressée par la vie de Sylvia, femme battue et manipulée qui s'émancipe par l'écriture et le goût de l'Italie - ce qui fait un peu penser à un autre roman de Jo Walton, Mes vrais enfants. Les passages sur l'Italie - l'Italie réelle, celle de l'histoire et celle de la fiction, sont les plus riches et les plus intéressants, du portrait du Duomo de Florence à ceux sur les frasques de Brunelleschi l'architecte qui approfondit la découverte de la perspective, à la description de plats italiens qui font saliver.
Une lecture à nouveau mitigée, alors que j'aimerai tellement aimer toutes les oeuvres de Jo Walton ayant tellement aimé Morwenna.
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Voici un roman atypique, qui ne ressemble à aucun autre.
Le narrateur de l'histoire est un être étrange, dont on ignore exactement ce qu'il est : un ami imaginaire du personnage principal, Sylvia, une autrice d'imaginaire ? L'incarnation de son inspiration ? Une entité surnaturelle qui existe réellement dans son esprit ? Difficile à dire. Toujours est-il que le narrateur est là et qu'il refuse la mort de Sylvia, car le jour où elle disparaît, lui-aussi meurt. Pour contrecarrer l'inéluctable, il a un plan : transporter Sylvia dans l'un de ses univers de fiction, celui de Thalia, une Florence réinventée où se croisent des personnages de Shakespeare, où la Renaissance se poursuit éternellement, et surtout, d'où la mort a été banni.
L'histoire se déroule en entremêlant le récit de la vie de Sylvia, des passages du roman qu'elle écrit avec le narrateur, et des réflexions sur Florence, aussi bien celle de la Renaissance que la contemporaine.
Un texte surprenant, déroutant, peut-être parfois un peu longuet dans certains passages, mais qui m'a profondément marquée par ses réflexions sur les liens entre fiction et réalité, sur le processus d'écriture, sur la mort, le deuil et les renaissances sous toutes ses formes. Qui m'a aussi marquée par cette Florence rêvée où se mêlent idéal de la Renaissance et imaginaire shakespearien. Et enfin qui m'a marquée par ces deux très beaux personnages que sont Sylvia et le narrateur.
C'était mon premier roman de Jo Walton. J'ai hâte de découvrir les autres.
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Je dois bien admettre que j'aime beaucoup Jo Walton, autrice, admirable, Mes vrais enfants (splendide), Morwenna, Les griffes et les crocs (oh, ces dragons victoriens!) et Pierre de vie. J'ai également commencé le cycle du Subtil changement. J'étais donc ravie d'avoir ce nouvel opus, je me suis précipitée dessus et... j'ai été douchée.
Car "Ou ce que vous voulez n'est pas un "vrai" roman. Bon, ce n'est pas grave. Cela pourrait être un essai littéraire ou des considérations sur l'Art et la ville de Florence, par exemple, peu importe.
En fait, non. Ce n'est pas ça non plus.
C'est un genre un peu hybride, mi-essai, mi-fiction, qui oscille entre les deux, donne dans la meta fiction. J'ai pensé à un moment à Possession d'AS Byatt, qui joue avec ces codes mais en fait, je me rends compte que Possession reste construit, même si labyrinthique, par rapport à Ou ce que vous voudrez.
Ici, Jo Walton se plaît à faire des allers-retours entre l'histoire qui se passe à Thalia racontée par le narrateur (l'ami imaginaire de l'autrice fictive, Sylvia qui n'est pas Jo Walton mais qui lui emprunte des ressemblances) et l'histoire de Sylvia, tout ceci entrecoupé par les réflexions du fameux narrateur. Si la construction était impeccable, cela ne serait pas gênant, au contraire. Mais ce n'est pas le cas.
Tout est assez confus, parfois un peu long...
Le souci, c'est qu'il y a des passages formidables, que les références littéraires sont formidables, que l'histoire se déroulant à Thalia pourrait être captivante mais que jamais on n'arrive à entrer dedans complètement.
Bref, c'est un exercice casse-gueule qu'a fait Jo Walton et... je dois bien dire que ce n'est pas très réussi.
J'ai noté des passages, des bribes, des phrases mais je dois être honnête : si l'exercice intellectuel me plaît, j'ai trouvé la construction assez maladroite et je me suis quand même ennuyée,  finissant le livre en lecture rapide (en diagonale -- c'est toujours mauvais signe quand j'en arrive là).
Bien sûr,  y a de beaux moments, sur la processus de création, les relations fiction/réalité mais j'aurais aimé les lire dans un essai.
Bref, je ne le déconseille pas mais ce n'est peut-être pas une priorité. Autre chose : mieux vaut avoir des bases littéraires un brin solide ou se documenter en cours de route pour les personnes qui n'ont pas lu Shakespeare par exemple. D'ailleurs, je recommande vivement d'aller jeter un coup d'oeil du côté de "La Tempête" et de "La nuit des rois"  dont est tiré le titre  " Or What You Will" (on retrouve un bon nombre de personnages des pièces).
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Ou ce que vous voudrez s'est révélé être un roman pour le moins atypique : on est à la fois dans la fiction, mais aussi dans l'essai et dans le guide de voyage... Et le tout parfois au sein d'un même chapitre !!! En effet, on suit bien évidemment l'histoire de Sylvia, de l'écriture de son roman et de ce mystérieux compagnon (est-ce un ami imaginaire ? L'incarnation du roman qu'elle écrit ? Autre chose ?), mais au détour d'un paragraphe, comme le roman se passe à Florence, l'autrice nous propose un cours d'histoire sur la Florence de la Renaissance, un voyage à la découverte des lieux emblématiques de la ville mais aussi une réflexion sur le travail de l'écrivain et plus particulièrement l'auteur de science-fiction. Ajoutez à tout ça un très bel hommage à William Shakespeare (et plus particulièrement à deux de ses pièces, La Tempête et La Nuit des rois) car l'univers d'Illyria créé par l'héroïne de Jo Walton a pour personnages principaux Miranda, Caliban, Viola, Orsino...

Présenté comme cela, Ou ce que vous voudrez peut sembler un fourre-tout sans queue ni tête mais pas du tout : les premiers chapitres nous permettent assez facilement et rapidement de comprendre où on met les pieds et c'est ensuite plutôt agréable voire même très addictif de se laisser porter par cette intrigue si particulière et ses aspects si différents.
J'ai pour ma part beaucoup aimé ce voyage : adorant la Renaissance italienne, la ville de Florence et les pièces de William Shakespeare, tout ce qui concerne ces trois éléments m'a passionné. L'intrigue autour de Sylvia, de la création de son nouveau roman et la réflexion sur le pouvoir de l'écriture, sur le rôle et la place d'un écrivain (plus particulièrement de science-fiction) m'ont beaucoup intéressé également. Et bien entendu, j'étais assez curieuse de connaître la vérité autour du mystérieux compagnon de Sylvia.

Ou ce que vous voudrez était mon premier roman de Jo Walton et ce ne sera pas le dernier : j'ai beaucoup aimé cette incursion dans son univers et j'ai entendu énormément de bien de ses autres romans (comme la Trilogie du subtil changement ou Morwenna).
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Mais quelle merveille que ce livre ! j'avais été séduite par Morwenna, puis j'avais lu avec intérêt les suivants sans retrouver l'enthousiasme du premier, mais cette fois je suis carrément éblouie. Les livres dans le livre, la création, la beauté de Firenze (que j'ai toujours trouvée personnellement surchargée, il faudra que j'y retourne !) la vie de Sylvia, la vie dans la tête de Sylvia... J'avoue avoir sauté sur Twitter en fermant le livre pour dire à Jo Walton combien ce livre m'avait touchée et aussi parce que j'avais un peu peur que ce soit son testament et que Sylvia et elle ne fassent qu'une. Comme pour "la mer sans étoiles" d'Erin Morgenstern, je peux pas me résoudre à rendre ce livre à la bibliothèque. Il FAUT que je l'achète
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Ou ce que vous voudrez est un roman étrange qui ne ressemble à aucun autre où la réalité se mêle à la fiction, où diverses époques réelles croisent des fictives, où un personnage récurrent, sorte d'ami imaginaire d'une autrice, tente désespérément de survivre à la mort prochaine de celle-ci. C'est un roman parfois difficile à suivre qui transgresse les codes narratifs comme ceux des genres, ce qui le rend parfois lent et longuet mais c'est un roman qui a de belles réflexions à partager sur la littérature de l'imaginaire et tout ce qui tourne autour. C'est le genre de texte qui va au-delà du simple j'ai aimé / je n'ai pas aimé. Il a laissé sa marque sur moi et je suis ravie d'avoir persévéré dans ma lecture.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Sylvia Harrison est une autrice à succès qui sent sa dernière heure arriver. Après une trentaine de romans qui ont récolté de nombreux prix, elle décide de revenir à l'univers grâce auquel elle s'est fait connaître : l'Illyrie, et la ville de Thalia, un monde de fantasy aux faux airs de Florence et de l'Italie. Pour écrire ce roman, elle se rend à Florence pour y (re)trouver l'inspiration et faire appel à celui qui l'accompagne depuis toujours. Celui-ci a toujours été présent dans sa vie et dans ses livres, endossant le rôle de dragon, de voleur ou même de dieu selon les personnages qu'elle créait. Et si Sylvia venait à disparaître, alors lui aussi… Si bien qu'il va devoir concocter un plan pour éviter de disparaître…

Quel roman étonnant que ce nouveau livre de Jo Walton, dont j'avais adoré Mes vrais enfants. Entre réflexion sur la littérature et la création d'une histoire, portée autobiographique, et hommage à l'Italie, Shakespeare et la Renaissance, l'autrice nous embarque dans un voyage littéraire plutôt singulier. le narrateur de cette histoire, dont on ne saura jamais le nom ni vraiment ce qu'il est exactement (une sorte de conscience ? la manifestation de ce qu'on appelle « l'inspiration » ? une entité à part ? à vous d'imaginer ce que vous voulez), alterne ainsi entre la biographie de Sylvia, ce qui l'a menée à devenir qui elle est ; et des passages de la fiction que l'autrice écrit, ce roman qui sera peut-être le dernier, qui emprunte des personnages à Shakespeare et se déroule dans une Florence bloquée à la Renaissance et où règne l'immortalité. Cette alternance, selon que l'on sera sensible ou non à l'une ou l'autre partie de l'histoire, peut parfois donner une impression de longueur (j'avoue que certains passages m'ont parfois un peu plus ennuyée que d'autres) mais on ne peut qu'être captivé par cette réflexion sur la réalité et la fiction, sur le pouvoir de l'écrivain et par ce beau portrait de femme. Une belle découverte, en tous cas, qui me donne envie de me plonger dans les autres romans de l'autrice que je n'ai pas encore lus. Clairement l'une des voix les plus passionnantes du genre. Merci à Babelio et aux éditions Denoël pour cette lecture !
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