Un thriller psychologique réussi, qui tient en haleine du début à la fin.
Dans ce huit-clos oppressant, conçu comme une longue confession, le lecteur découvre les faits au hasard des révélations faites par Rowan, au rythme qu'elle choisit. C'est elle qui mène la danse et elle nous entraîne dans une histoire aux rebondissements inattendus.
Contrairement à trop de romans britanniques où l'héroïne irrite par sa mollesse et ses réactions hors de toute logique,
La clé du sang offre le point de vue d'une femme normale. Portée par un objectif que l'on découvre sur le tard, Rowan s'accroche, malgré les embûches. Même les moments où l'on a envie de la secouer un peu et de lui dire de s'en aller trouvent leur explication dans le dernier tiers.
Dans cette maison où la domotique est reine, l'ambiance se fait de plus en plus oppressante, flirtant avec le surnaturel. Avec justesse,
Ruth Ware utilise la course au "tout connecté" pour enfermer encore plus sûrement les protagonistes dans une prison technologique. Ce qui est censé faciliter la vie finit par la rendre plus compliquée et augmente la paranoïa ressentie.
Je regrette juste une fin un peu rapide, un peu "expédiée" à la va-vite, où le devenir des écrits de Rowan m'a semblé rester obscur.