AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les rendez-vous de la clairière (35)

Quand il revenait de la ville, il rapportait toujours un cadeau, un rien, mais du moins il l'avait acheté pour elle. Il lui acheta un colliers de perles de verre, une bague avec une pierre enchâssée. Cela n'avait pas grande valeur, mais cela provoquait le sourire quand il le lui donnait et, plus tard, quand il parvenait pas toujours à trouver quelque chose à dire, c'était mieux d'avoir quelque chose à tendre à la place.
Commenter  J’apprécie          81
Il ne dit pas qu'à la mort de son père, on l'avait expédié en Amérique, chez son oncle, dans l'Ohio ; qu'il avait travaillé dans cette « maladetto » ferme et qu'il haïssait autant l'oncle que la ferme, que lui-même, que le monde entier, jusqu'au jour où il avait cassé la gueule à l'oncle, et s'était enfui à Cleveland pour y découvrir quantité de merveilles, comme le whisky, les filles, les voitures et son propre visage dans un miroir pendant que le peigne passait et repassait à travers sa soyeuse chevelure noire.
Commenter  J’apprécie          83
Ces escapades étaient rares : elles n'étaient en effet possibles que lorsque Cassie trouvait un biais pour éviter de rester avec une amie, Gladys Peegrum. Celle-ci était mal vue sur le plan social par Mme Killigrew, mais elle était la seule confidente et alliée de Cassie. Pauvre Gladys ! une grosse fille, molle, avec qui personne ne voulait sortir le soir pour la peloter, et dont le seul plaisir était la participation par personne interposée à tout ce que Cy Ginger devait sûrement faire à Cassie Killigrew dans le noir quand il disposait de cette minceur si commode, si différente de sa boule de graisse.
Commenter  J’apprécie          70
« Savez-vous qui était cette fille ? » demanda-t-il très bas, presque en murmure.
Elle ne répondit pas, fascinée par l'éclat des lunettes. Et ce ton confidentiel tenait d'une incision faite dans la chair par un bistouri : « Cette fille - cette espèce de négrillonne - elle est de la région, d'ici même ; cette baraque, en bas de la route, sous votre nez. Elle habite là », et plus près encore, le murmure devenu susurrement : « Comment pouvez-vous supporter cela, d'être ainsi bafouée ? »
Commenter  J’apprécie          60
Ce soir-là, près le dîner, pendant que Sunder était encore attablé à boire son café, elle dit : « Écoutez Sunder...
- Quoi ?
- Je sais... Elle s'étonnait de ne pas avoir peur de lui en parler. Elle se sentait gaie, libérée.
- Vous savez quoi ?
- Cette femme, cette Benton, elle était là cet après-midi.
- Et alors, dit-il en l'examinant, qu'est-ce qui vous faisait penser que le con sur lequel vous êtes assise était le seul qui existât dans le comté de Cardwell ?
Il émit son rire éraillé et but une gorgée de café.
Commenter  J’apprécie          62
À la visite médicale, on lui dit que quelque chose n'allait pas du côté de sa tension. On lui conseillait de consulter son médecin personnel : « Allez vous faire foutre ! » dit-il au médecin abasourdi, « vous et toute cette bande d'enculés de Marines ! »
Il resta toute la semaine à Nashville. Il essaya la Marine, l'Armée de terre, et même le génie maritime. Partout on lui dit qu'il avait trop de tension et qu'il devait voir son médecin. Il les traita tous d'enculés. Il alla à Memphis où les « enculés » lui firent la même réponse.
Commenter  J’apprécie          62
Il descendit et sortit. La lune était pleine et brillante, une lune de froid. Des ombres striaient la blancheur de la neige comme de l'encre renversée. La trace de ses pas entre la grange et la maison étaient effacées ; il regarda à l'endroit où elles auraient dû se trouver et où elles n'étaient plus... c'était comme un monde à jamais vide de présence humaine.
Il s'en alla vers la grange, la dépassa, et tourna à droite pour suivre le contour du champ en pente, sentant sous ses pieds les lignes des anciennes dérayures. Il gardait les yeux fixés sur l'ombre des bois, au loin. A l'orée, il se retourna et jeta un coup d'oeil sur le ciel vide et clair. Le monde le quittait lui-sembla-t-il, et il aurait pu rester là en contemplation devant les astres sans plus avoir à bouger ni à se souvenir. Puis il regarda la pente où la blancheur de la neige était avivée par la blancheur du clair de lune et en contraste les trace noires de ses pas qui jalonnaient son parcours, montaient de plus en plus nettes et noires jusqu'à l'endroit même où il se tenait, en un simulacre de poursuite impitoyable, et soudain comme si ses souliers eussent été doués d'une vie propre , ou que la terre se fut animée dessous pour les saisir et les forcer à avancer, il s'enfonça sous le couvert des arbres, à travers la géométrie hallucinante du clair de lune blême et des troncs noirs, de leurs ombres noires sur la neige blanche.
Il parvint enfin à la clairière, brillante sous la lune, les pierres de l'édifice blanchies par la lumière de l'astre, le cours sinueux de la rivière souligné par sa noirceur luisante, sauf là où elle était prise en glace ; au delà les fûts sombres d'arbres dénudés et le feuillage massif des cèdres.
Il alla jusqu'à la porte de la laiterie.
Commenter  J’apprécie          60
Tout se passa comme si elle n'eut rien vu ou se fut arrangée pour s'interdire de rien voir, retranchée dans le poids de son corps flasque qui, alors qu'il la dominait de toute sa hauteur et la regardait s'affaissa davantage en se tournant sur un côté ; ni lorsqu'il se pencha pour saisir le bras gauche toujours étendu, main agrippée à l'oreiller, et la tirer hors du lit, la laissant choir sur le plancher où il lui arracha sa chemise de nuit en la déchirant ; ni non plus lorsqu'il se laissa lui-même tomber sur elle brutalement de tout son poids, comme sur un coup d'assommoir ; ni à l'instant où, avec cette poussée, si ce n'est ce léger froissement de ses propres muqueuses, il la pénétra.
Commenter  J’apprécie          52
Et elle se mit à rire, d'un rire clair et enfantin. Répercuté à travers la pluie, on aurait dit le rire d'enfants en train de jouer au loin et cette image, dans l'esprit d'Angelo, appela celle d'autres enfants qui, par une nuit d'été, jouaient voici longtemps sous un lampadaire dans une rue de Cleveland. Ils chantaient: "Giro, giro, tondo", se tenaient par la main et dansaient en rond... Angelo fut au bord des larmes.
Commenter  J’apprécie          50
Le rêve est un mensonge, mais l’acte de rêver est une réalité.
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (92) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Dead or Alive ?

    Harlan Coben

    Alive (vivant)
    Dead (mort)

    20 questions
    1829 lecteurs ont répondu
    Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

    {* *}