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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Waow ! Quel livre !

Pour ceux qui lisent un peu mes critiques, vous savez que j'aime l'écriture. L'écriture qui pour moi est à la base de la littérature, qui différencie l'oeuvre littéraire du simple compte-rendu d'un fait, qui transforme la réalité pour devenir oeuvre tout court.

J'avais beaucoup aimé 'Comme les amours' de Javer Marias dont les phrases longues à n'en plus finir étaient comme un indéfectible appel à la valse. Ici, c'est tout le contraire. Les phrases sont tronquées, souvent sans sujet. le ton est rugueux, âpre. Rien ne nous est facilité. Sans doute comme la vie dans le Grand Nord.

Là est l'histoire. Une femme tente de vivre et de vivre pour elle-même, par elle-même aux confins de la Norvège. Elle écrit. Veut s'en sortir. Lutte et dit non, parfois oui. Avec beaucoup de pudeur.

C'est beau. Une découverte.
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Un livre hors norme, la lecture nous plonge dans un autre univers, l'absence de nom, prénom pour les personnages dénude le récit mais en même temps nous attache à Elle, lui, c'est bizarre, mais j'ai bien aimé au final.
Elle, nous conte sa volonté d'être : Elle. Elle se libère déjà de son père, puis de son métier en devenant écrivaine, puis de son mari, les enfants sont déjà plus ou moins partis du nid. A elle, sa liberté, sa volonté de vire l'instant ! L'éternité est dans l'instant !
Une lecture agréable aussi pour l'ambiance hivernale, sa retraite dans son chalet pour mieux écrire, par exemple.
Je pense que c'est un roman comme on dit : ça passe ou ça casse ! pas de demie mesure.
J'ai bien aimé, irai-je m'aventurer avec les romans de Dina ? je ne sais pas. Cent ans, fut une lecture mitigée.

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On ne connaît pas son nom, ni les traits de son visage, on se dit que sûrement, l'auteure se cache derrière ce « Elle » qui raisonne à chaque page. Qu'elle nous livre ses instants à elle, vécus et assimilés. Qu'elle tisse sa propre histoire, son cheminement de fille, de mère, de femme et d'écrivaine. Qu'elle romance forcément quelquefois, par discrétion et pudeur, pour garder une distance et se préserver.
La narratrice déplie sa vie, pas à pas, image par image, à travers des phrases brèves, percutantes et rugueuses, souvent tronquées. Ne nous dit pas tout, laisse entrevoir. Ses mots, tout aussi durs, rapeux mais non dénués de poésie se fondent dans le paysage qui l'entoure, décor froid, rude mais majestueux. La Norvège.
Des morceaux de vie tantôt en noir et blanc, tantôt en couleur, qui se collent les uns aux autres dans un patchwork mêlant chagrin et joie, doute et surprise, réflexions et décisions, songes et quotidien. Des instants entrecoupés de chutes car elle tombe souvent, littéralement. Evanouissements. le temps est alors suspendu.
D'adolescente à l'aube de ses cinquante ans, on parcourt le chemin qu'elle a pris, on sent les tensions, on comprend ses interrogations, ses efforts, ses difficultés ; un père qu'elle méprise, une petite soeur qu'elle adore, une mère présente mais insondable voire indifférente, sa rencontre avec celui qui sera le père de son fils, un fils qui sera élevé par sa grand-mère, le pensionnat, la distance avec ce fils qu'elle connaît à peine, son métier d'institutrice, son mariage, la naissance de sa fille, l'amour qui se perd, l'envie de prendre son envol, d'étudier à nouveau, et puis surtout le besoin d'écrire, s'évader, se mettre dans une bulle pour mettre en mots des histoires, ses premières publications, le statut de femme écrivain, l'ombre planante et bienveillante de Simone de Beauvoir, ses relations avec les hommes...
Le cheminement d'une femme, ses chemins de traverse, les jalons qu'elle a posés un à un, l'acquisition de sa liberté. Un roman profondément émouvant.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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« Est-ce habituel d'avoir oublié sa vie quand on a quinze ans ? » (p. 14) Il était une fille qui grandit entre une mère silencieuse et un père qu'elle déteste, à juste titre. « Son père fait toujours obstacle au monde. Aux gens qu'elle rencontre. Aux évènements. Son père est une ombre qu'elle essaie toujours de gommer, mais ça ne marche pas. Il a le pouvoir d'envahir ses rêves tant et si bien qu'elle se retrouve tout à coup debout au milieu de la pièce dans la nuit noire. Il diffuse au travers de toute chose une répulsion fétide. » (p. 22) Pour échapper à sa jeunesse douloureuse, la fille écrit et elle s'évanouit. Et puis elle tombe enceinte et laisse son fils chez ses parents pour continuer le lycée. Plus tard encore, elle se marie, devient institutrice près du cercle polaire. Elle écrit toujours et on la publie, on la récompense. « Il existe une infinité d'histoires. Il suffit de les trouver. Ou qu'elles nous trouvent ? » (p. 63)

Cette fille se réinvente sans cesse : institutrice, chasseuse, mère, autrice, amante. Mais elle a le sentiment que la vie passe sans elle et elle souffre de ce décalage avec elle-même, avec les autres. « La vie a des possibilités insoupçonnées. Il faut juste qu'elle effectue d'abord sa journée de travail. » (p. 144) Cependant, à force de volonté et poussée par la conscience que sa féminité est un pouvoir, elle ne renonce jamais et refuse d'être la victime silencieuse des hommes et des convenances. « Tu fais preuve d'une singulière capacité à tomber sur des hommes minables. [...] / Dois-je soupçonner tous les hommes ? M'abstenir de leur parler ? / Non, mais il faut leur montrer qui tu es dès le premier instant. » (p. 305) Sa puissance et sa détermination, elle la tire des conversations qu'elle a avec des absents, voire avec des personnes disparues, comme un auteur célèbre de sa région natale ou encore Simone de Beauvoir.

Aucun personnage n'est nommé. Les pronoms, les fonctions et les adjectifs suffisent à dessiner les caractères et à révéler les âmes. C'est preuve du très grand talent de cette autrice dont j'ai déjà tellement aimé le livre de Dina.
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Ces instants-là, c'est presque toute une vie.
D'une écriture simple, presque avare de mots, Herbjorg Wassmo nous parle d'elle, plus jeune, puis moins jeune.
Ses doutes, ses peurs, sa haine.
Elle dévoile sa personnalité, à travers des instants, toujours avec le mot juste, ce mot exact qui donne un sentiment d'universalité.
Une écriture dure pour des moments difficiles, aucun auto-apitoiement ou alors tout de suite suivi par de l'auto-dérision.
J'adore ce qu'elle fait, ce qu'elle écrit et comme elle l'écrit, aucune objectivité de ma part.
Elle me touche comme peu d'écrivain.
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L'écriture de cette auteure norvégienne est incomparable. Comme à chaque fois que je suis en admiration et bouleversée il m'est difficile de parler de ma lecture. Tentons quand même :

"Elle" est l'héroïne de ce roman de 400 pages. Jamais son nom ni sont prénom ne seront écrits. Elle c'est bien plus que cela. Son époux, ses enfants ne seront jamais nommé non plus.

A l'image du personnage du Livre de Dina, le personnage principal est une femme que d'aucuns pourraient croire folle. Elle observe le monde, les êtres qui l'entourent, comme étrangère à sa propre vie. Comme si elle était dotée d'une cosncience hyper aigue.

Elle est une héroïne brute, façonnée par et dans ces paysages et cette région au grand froid hostile là où la lumière et le solel n'éclairent que rarement les vies. Malgré la rudesse et l'échec de sa vie de coupe, elle sera maîtresse de son destin grâce aux études mais aussi à ses talents d'écrivain qui en feront d'elle une auteure reconnue.

La poésie et la souffrance sont omniprésentes : à l'intérieur des corps, des âmes et physiquement palpables dans la nature.

Ses rêves, vécus comme des exutoires, ponctuent chaque chapitre, comme si elle ne pouvait s'autoriser à penser ce qu'elle vit.
Lien : http://www.monblogmonmiroir...
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Lu en vacances, en Corse, ce livre se situant dans le nord de la Norvège fut un voyage dans le voyage ! Et quel dépaysement !!!
J'ai été happée par cette écriture splendide et terriblement émue par la jeune narratrice au début du roman : sa rugosité, son âpreté, sa violence contenue et sa blessure intime... Ensuite, au fil de la maturité et de l'émancipation acquises par le personnage, le plaisir de lecture devient plus intellectuel, nourrit par une vraie réflexion autour de ce qu'est être une femme et un écrivain. Les phrases sont belles, et si l'émotion ne se maintient pas à l'identique tout au long du récit, de très beaux passages introspectifs viennent éclairer ce bel ouvrage.
Une première lecture de cette auteure qui invite à découvrir le reste de son oeuvre ! A noter que la couverture proposée par Gaïa est splendide et en parfaite harmonie avec le récit ; ce fut un plaisir pour les yeux que d'être accompagné par ce bel objet durant quelques jours divins...
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Les 50 premières pages m'ont un peu dérouté avec une écriture à la troisième personne, sans jamais connaître le prénom de l'héroïne... Mais j'ai bien fait de persévérer, on découvre au fur et à mesure sa vie. de son adolescence au collège chez ses parents dans une petite île isolée, à sa vie de femme écrivaine et indépendante en ville, toujours dans le Nord de la Norvège. On apprend à connaître une fille souffrant d'épilepsie tiraillée entre son père difficile, sa mère présente mais compliquée et sa petite soeur aimante. On voit évoluer ses relations avec les garçons, puis les hommes, et les enfants qui arrivent... Une vie loin d'être tranquille, mais avec des instants de vie simples de la vie nordique.
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Bien que j'aie lu ce livre depuis un petit moment déjà, ce n'est que maintenant que je poste ma chronique. J'avais besoin de lui laisser un peu de temps, car cela a été une lecture assez particulière, dans laquelle j'ai eu un peu de mal à rentrer au départ. Je suis rentrée dans le texte comme on peut pénétrer dans la campagne un matin de brume. Les contours sont flous, on ne voit pas très bien où on va. Et à mesure qu'on progresse, le brouillard se dissipe et on distingue tout ce qui nous échappait jusqu'alors. Voilà ce que j'ai ressenti.

Le personnage principal est une jeune fille dont nous ne connaîtrons jamais le nom, pas plus que celui de sa mère, ni de son père, de son premier amour… Elle grandit dans un village rural, avec un père violent et une petite soeur qu'elle adore. Elle rencontre un jeune garçon, ils s'aiment et elle tombe enceinte. Afin de se donner une chance dans la vie, elle part pour la ville pour devenir enseignante et laisse sont petit garçon chez ses parents. Et nous suivons ainsi sa vie pendant de nombreuses années.

C'est un destin surprenant que celui de cette jeune fille, qu'on voit s'émanciper à mesure que le temps passe. On la sent tiraillée entre ses envies, son besoin de prendre sa vie en main, et ce qu'on attend d'elle. Mais peu à peu, elle parvient à affronter le regard des autres et à assumer ce qu'elle veut réellement faire de son existence.

Si l'histoire m'a plu d'emblée, c'est le style qui m'a posé quelques difficultés au départ. Ici, les personnages n'ont pas de nom, ce qui créé un effet de distanciation contre lequel j'ai dû lutter pour entrer pleinement dans l'histoire. Des scènes se suivent aussi sans transition. J'ai souvent eu l'impression de lire une succession de haïkus, en raison de phrases courtes et poétiques, ce qui donne lieu à de nombreux passages très beaux mais fait perdre le fil. Puis je me suis habituée à ces phrases courtes et n'y ai presque plus pensé. le brouillard s'est dissipé.

Et après avoir lu ce roman et avoir gardé au chaud mon ressenti, je peux dire que c'est un coup de coeur. le style qui m'a rebutée au départ est finalement ce qui sublime le récit de cette femme au destin incroyable, qu'on aurait pu croire enchaînée aux diktats de sa société et qui finalement a dépassé tout cela pour tenir les rênes de sa vie. Il y a de l'espoir, de la poésie, ce style scandinave si particulier qui colle tellement bien au récit. C'est sublime.

J'ai tant aimé que je n'arrive pas à tenir mon engagement de faire voyager ce roman. Je ne m'attendais pas à un tel coup de coeur et n'ai qu'une envie, le garder précieusement dans ma bibliothèque.
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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Ces instants-là ou le portrait d'une femme défendant sans cesse ses droits et l'égalité hommes-femmes.
Personne n'est nommé dans Ces instants -là
Phrases courtes. Coupées. Les points semblent être la règle. Rythment le roman telle une musique. Trouble. Inhabituel. Peu importe. Continuer quand même.
Un bon souvenir lecture.
Lien : https://eleonoreb.wordpress...
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