AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 179 notes
5
19 avis
4
34 avis
3
17 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Jane est la petite dernière de la famille Chisolm. Conçue « par accident », elle naît avec une malformation dont on apprend très vite qu'elle la prive du contrôle de ses sphincters et de la possibilité d'avoir plus tard des relations sexuelles et donc, des enfants. Parce qu'en 1915, la médecine n'est pas encore suffisamment avancée pour réparer ce handicap physique. Jane et sa famille doivent donc apprendre à vivre avec ce problème et faire en sorte que, justement, il n'en soit plus un, ou le moins possible. Dans leur ferme du Deep South rural, dans le Mississippi, Jane et ses parents tentent de mener une vie normale, et la petite grandit sans trop réaliser qu'elle est différente. Elle le comprendra quand elle entrera à l'école à l'âge de six ans. Elle qui était si enthousiaste à l'idée de se faire des amis, elle déchantera vite et ne restera pas longtemps en classe, constatant avec déception qu'elle ne pourra jamais être comme les autres enfants. Les années passent, pendant lesquelles Jane travaille à la ferme avec ses parents, puis plus tard en ville, auprès de sa soeur qui tient une blanchisserie. En dehors de sa famille et du Dr Thompson, le médecin de famille qui la suit depuis sa naissance et qui restera son meilleur ami et confident, Jane fréquente peu les gens, et repousse même ceux qui tentent de l'approcher, trop consciente que personne n'est prêt à partager sa vie avec elle.
Il ne faudrait pas croire pour autant que Jane se pose en victime et s'apitoie sur son sort. Elle est forte et courageuse, déterminée à vivre intensément dans les limites de son handicap. Elle prouve qu'il est parfaitement possible pour une femme, même à cette époque, d'être indépendante et de vivre sans la protection d'un homme. N'empêche, difficile de ne pas avoir le coeur brisé à la lecture de ce roman : une vie dont on sait dès le départ qu'elle sera faite de solitude (assumée, certes, mais quand même) dans ce contexte rural, avec très peu d'espoir que la science évolue assez rapidement pour améliorer la situation de Jane. Tout cela est triste et déchirant, même si on nous présente Jane comme une petite fille joyeuse et pleine de vie, puis comme une femme tenace.
Miss Jane est un roman doux-amer, qui me laisse un sentiment mitigé. Oui, c'est touchant, on se sent impuissant, on s'interroge sur le sens de la vie dans de telles conditions. En même temps, cela manque de consistance. le livre s'attarde longuement sur l'enfance et l'adolescence de Jane, détaillant la construction de sa psychologie et la façon dont elle fait face à son handicap, tandis que le reste de sa vie est évoquée très rapidement. Bien sûr, elle mène une existence monotone où il se passe peu de choses, mais j'ai surtout eu l'impression que l'auteur n'avait plus rien à dire, en dehors de quelques envolées lyriques qui tombent plus ou moins à plat. Il semble s'être inspiré de la vie de sa grand-tante pour écrire ce roman, mais hormis cet hommage, je n'ai pas vraiment compris où cela menait.

En partenariat avec les éditions Grasset via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          616
Miss Jane est une bien courageuse petite personne !
Elle est née avec une malformation bien encombrante ... Gros problème d'absence de sphincters.
Mais elle bénéficie d'un caractère accommodant (elle en a bien besoin avec une mère acariâtre, un père alcoolique et taciturne et une grande soeur qui rue dans les brancards). Elle est soutenue aussi par le bon docteur Thompson qui voudrait tellement que la médecine progresse et trouve une solution à ce handicap.
Elle avance donc dans la vie à petits pas. Elle profite du soleil, des champs de coton, du bétail, des oiseaux, de la nature, enfin. Nous sommes dans le Mississipi, et le 20e siècle est déjà entamé depuis quelques années. Nous assistons au déroulement assez paisible de son enfance, puis de la découverte de l'amour à l'adolescence. Celui-ci pourra-t-il se concrétiser ? Rien n'est moins sûr ! Et quid de sa vie adulte ?


Vous l'avez compris, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Enfin, si l'on peut traiter de « pas grand-chose » une vie humaine quelle qu'elle soit !
La vie quotidienne, les faits marquants, les rencontres faciles, l'avenir plus difficile, la solitude...
Le handicap évidemment est au centre de tout puisque c'est lui qui rythme la vie de Jane et qui lui autorise ou pas les relations avec les autres.


S'agit-il d'un roman contemplatif, alors ? Pas vraiment. Plutôt d'un roman où les petites choses sont mises en valeur. La couture, la promenade, les repas, les conversations, les relations familiales, les premiers émois, les consultations médicales.
C'est charmant, c'est quelquefois poignant, c'est lent, c'est souvent assez ennuyant. La monotonie nous guette au coin des pages, même si l'héroïne elle-même est tout sauf banale.


Cette lecture a au moins le mérite de faire prendre conscience de tous ces gens qui, envers et contre tout, envers et contre leur handicap quel qu'il soit, continuent à vivre « normalement », à vouloir surfer sur cette grande vague qui nous transporte tous et qui nous emporte tous au même endroit, finalement.
Commenter  J’apprécie          5111
À sa naissance, en 1915, la mère de Jane Chisolm avait déjà perdu un petit garçon (deuil dont elle ne se remettait pas) et une fillette mort-née. Ses deux frères sont déjà à l'université et sa soeur Grace est âgée de onze ans. Jane est arrivée tardivement et n'était pas désirée. Sa mère voit sa naissance comme une punition de Dieu. C'est donc Grace qui s'occupera d'elle, lorsqu'elle n'est pas à l'école.

Jane est née avec une malformation qui ne se voit pas mais qui va empoisonner son quotidien. Impossible pour elle de contrôler ses besoins naturels … Jane est intelligente et volontaire, elle veut absolument comprendre le fonctionnement de son corps, étudier l'anatomie et savoir si l'espoir (plus ou moins proche) d'un traitement – oral ou chirurgical – existe. Pour cela, elle pourra compter sur la fidèle complicité du Dr Thompson qui l'a mise au monde.

Une écriture sobre et sans pathos. Un récit émouvant qui ne laisse personne indifférent.
Commenter  J’apprécie          60
Miss Jane est une petite fille en apparence normale. Elle vit avec ses deux parents et sa soeur à la campagne, dans une maison isolée au coeur de la nature. Seulement voilà, nous sommes en 1915 et la fillette a le malheur d'être née avec une malformation grave qui, en plus de provoquer des incontinences à répétition, l'empêchera d'avoir des relations sexuelles...
Nous la suivons tout au long de sa vie, côtoyons sa famille dysfonctionnelle et mélancolique qui ne réussira pas à émousser la vivacité, la curiosité et l'intelligence de cette enfant.

J'ai beaucoup aimé Jane, j'ai admiré son courage et sa façon de prendre son indépendance et en remontrer aux hommes de son entourage. Malgré tout, j'ai trouvé le roman bien trop triste et, comme certaines lectrices, j'ai trouvé qu'on s'attardait un peu trop sur son enfance / adolescence, dépeint certes avec beaucoup de finesse et de psychologie, mais que l'on restait sur notre faim concernant le reste de sa vie.

Tout cela reste un peu trop mélancolique pour moi et me laisse un goût amer, mais je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié ma lecture, j'ai trouvé l'écriture agréable, bien que parfois trop contemplative, et le personnage de Jane diablement attachant. Merci encore à Babelio et aux éditions Grasset pour cet envoi qui m'a fait découvrir un peu le XXème siècle.
Commenter  J’apprécie          60
Malheureusement je n'ai pas pris énormément de plaisir lors de ma lecture… J'ai eu du mal à adhérer à la plume de l'auteur et au développement de l'histoire, même si le personnage de Jane a su me charmer.

Beaucoup de romans traitent du handicap de nos jours, mais peu le traitent d'un point de vue historique. C'est ce thème qui m'a attiré dans le roman, et je dois avouer que la thématique est bien traitée. On ressent clairement le désarroi des personnages, et même du médecin de famille, face à la médecine de l'époque, à un début de siècle qui a vu la prise en charge médicale et chirurgicale largement améliorée, mais qui n'a pas pu prendre en charge tout le monde… Et en parallèle, on suit la petite Jane qui, en plus de venir au monde au sein d'une famille disloquée, doit se construire autour de ce handicap qui, même si elle s'y adapte, ne lui permet pas de vivre une vie « normale » pour une femme selon les critères de l'époque…

J'ai beaucoup apprécié le personnage de Jane, extrêmement humble et optimiste. Malgré sa situation et sa mise à l'écart, elle ne se plaint pas, et au contraire profite largement de chaque petit plaisir de la vie et de ce que la nature et le monde ont à lui offrir. J'ai apprécié sa pudeur, son évolution, son altruisme, son dévouement et sa capacité à se sacrifier pour le bonheur des autres. Elle a très vite compris que le monde n'était pas prêt à l'accepter telle qu'elle était, et a appris à se débrouiller seule, sans s'apitoyer sur son sort. C'est une héroïne d'un courage absolue, qui mène un combat personnel contre elle-même durant tout le roman. Elle sort clairement du lot des héroïnes de romans historiques habituels qui mènent des combats à plus large échelle, mais elle m'a semblé d'autant plus brave.

J'ai par contre clairement eu du mal avec le déroulement de l'histoire et surtout la plume de Brad Watson, trop contemplative à mon goût. L'auteur s'est inspiré d'une histoire vraie pour écrire son roman, ce qui malheureusement a entraîné beaucoup de lenteur… Clairement, il ne se passe pas grand chose dans ce livre. D'autant plus que l'auteur passe beaucoup de temps à décrire les sensations de Jane au milieu de la nature, son émerveillement à découvrir de nouvelles choses, afin de montrer qu'elle peut avoir ses moments de bonheur et d'apprentissage par elle-même… Disons que c'est sympa au début, mais qu'au bout de 384 pages ça devient long ! Je comprends le message qu'il a souhaité faire passer à travers son récit, mais pour moi, 100 pages de moins auraient été bénéfiques.

Même si le personnage de Jane m'a beaucoup touchée, je ne peux dire ne pas avoir ressenti d'ennui durant ma lecture. Une plume trop contemplative et une histoire trop peu dynamique à mon goût m'auront empêché d'apprécier totalement les heures passées en compagnie de ce roman.
Lien : https://matoutepetiteculture..
Commenter  J’apprécie          50
Une histoire qui coule comme un long fleuve tranquille, charriant son lot de saleté mais se réveillant malgré tout beau et plein d'éclat de lumière.

J'ai adoré le début, entre l'originalité de l'intrigue et le personnage de Jane qui s'annonçait forte et pleine de promesse... L'intrigue n'a pas évoluée comme je pensais et ce pour mon plus grand plaisir car elle ne tombe pas dans le schéma classique qu'on s'attend à voir avec ce genre de personnage, de problématique.

Hélas malgré cette bonne surprise, je n'ai pas particulièrement accroché, les tournures de phrases avec double négation m'ont perdues plus d'une fois rendant ma lecture peu fluide...

Un avis mi-figue, mi-raisin, partagé entre une plume qui m'a incommodée et une histoire qui sortait des classiques, qui était originale.
Commenter  J’apprécie          30
Dans la campagne américaine, juste avant la seconde révolution industrielle, naît Jane. Elle a à peine quelques heures que déjà la sentence tombe : une malformation l'obligera toute sa vie à cacher son incontinence permanente et la condamne à un destin solitaire. Jane ne pourra pas jouir de relations sexuelles, ni fonder une famille. Quand ce qui semble pour tout le monde la plus grande des malédictions, Miss Jane, pétillante et pleine de vie, s'évertue dès l'enfance à les détromper. Elle sera heureuse malgré tout. C'est avec un grand courage et une rationalité pourtant pleine de magie que Jane accepte sa condition. Elle mène dans son sillage l'odeur honteuse de ses "accidents", ses incontinences, sans l'empêcher pour autant de lui voler ses brefs instants de joie. Tout ce qui fait les paillettes d'une vie, les instants volés, elle les décuple. Quand ses parents et sa soeur ne voient que des contraintes, elle aime la ferme et la chérie. Ce sera son chez elle, son amour, son repli de solitude.

Si l'on suit Jane de sa naissance à sa mort, cela nous permet également de parcourir le siècle. En effet, la vie à la ferme devient de plus en plus difficile à mesure que la ville se développe. le milieu urbain est lui aussi dépeint. On s'aperçoit que chaque milieu correspond au caractère de chacun et que tout le monde devrait être libre de choisir son environnement. le progrès rogne petit à petit le calme tranquille de la ferme mais n'apporte pas avec lui son lot de réelles prouesses.

La plus grande leçon de vie du roman se trouve à l'adolescence de Jane et à sa découverte des garçons. Jane ne sait que trop bien qu'elle sera privé de l'amour charnel, et noble qu'elle est se défend d'imposer sa situation à un homme. Elle les fuit et les recherche à la fois. C'est dans cette découverte du désir, si poétique, que se trouve pour moi le coeur de ce roman. Miss Jane, elle, a aimé. de tout son coeur, de tout son corps. Elle a connu l'amour, le vrai, celui que peu vivent à cette époque. Et, privée de l'amour charnel, elle a observé celui des autres, s'abreuvant violemment et poétiquement de ce qu'elle ne pourrait vivre que par procuration.

C'est un roman sur le désir, avant tout, mais aussi une réflexion plus profonde sur l'essence de la vie. Suffit-il d'un époux ou d'une épouse dans sa vie pour être heureux ? Et dans cette Amérique rurale du XX°siècle, la tutelle d'un homme est-elle nécessaire pour survivre ? Miss Jane détrompe tous les carcans, mène son heureux petit bonhomme de chemin, seule sur les sentiers battus. Elle s'apprivoise elle-même pour se tenir seule compagnie. Un roman original, bien loin de ce que l'on a l'habitude de lire. Une poétique nouvelle, un sujet inédit. Au début, j'ai adoré ! Cette fraîcheur apportée par ce renouveau, cette lente poésie, puis à la longue ça a vraiment été lent et long... C'est dommage, en évitant certaines longueurs (qui font en même temps partie du jeu pour pouvoir rendre toute une vie et cette languissante solitude), le roman aurait gagné en dynamisme et le lecteur, plus emporté, aurait vraiment adoré. Un bon roman tout de même.





Merci aux éditions Grasset et à NetGalley pour l'envoi de ce roman qui sort aujourd'hui (5 septembre) en librairies !
Lien : https://librairieenfolie.wor..
Commenter  J’apprécie          30
Roman traitant d'un sujet difficile au début du 20ème siècle, et encore aujourd'hui.
On ne peut être qu'admiratif devant la résilience de cette femme, son courage et sa volonté de vivre malgré les difficultés de sa situation.
Dommage qu'il y ait tant de longueurs dans cette histoire, même si celles-ci nous aident à visualiser l'ambiance de cette époque et de la vie de la famille de Jane.
Commenter  J’apprécie          20
La destinée triste – parce que forcément solitaire- d'une jeune fille née avec une anomalie du sinus urogénital, inopérable dans cette 1ère partie du XXè siècle.
Ce roman –un peu trop long à mon goût- vaut surtout pour son ambiance : le lecteur est plongé dans la vie à la ferme, dans le Mississipi de la Grande Dépression. La famille de Jane ne vit que pour le travail, les sentiments sont tus, par pudeur. le père supporte à peine son existence et sombre peu à peu dans l'alcoolisme. Jane quant à elle lutte pour mener une vie ordinaire malgré son handicap médical et social : elle travaille à la ferme puis en ville, loin des regards et des moqueries, portant dans son coeur le regret de son amour de jeunesse.
Je regrette que l'auteur n'ait pas choisi de faire de Jane la narratrice de son roman : ici , le lecteur n'est que le spectateur des déceptions toujours plus vives de la pauvre Jane.
Commenter  J’apprécie          20
Il s'agit d'une très bonne lecture et touchante.
En effet, on suit Jane depuis sa naissance jusqu'à son plus vieille âge. Il ne s'agit pas d'un journal intime, puisque écrit à la troisième personne du singulier. Mais ses sentiments, désirs, bonheurs et malheurs n'en restent pas moins transmis. Nous connaissons tout de sa vie. Malheureusement Jane n'a pas été gâtée par la nature et est née avec une malformation, elle est donc incontinente depuis sa plus tendre enfance. Son médecin a toujours espéré un progrès de la médecine qui aurait pu l'aider mais à l'époque la médecine était moins bien développée.
C'est une bonne histoire malgré quelques longueurs parfois.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (361) Voir plus



Quiz Voir plus

Nature writing

Quel philosophe est considéré comme le fondateur du Nature writing?

Ralph Waldo Emerson
Henry David Thoreau
Benjamin Franklin

10 questions
100 lecteurs ont répondu
Thèmes : nature writing , écologie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}