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sur 176 notes
Loin, très loin, de la magnificence, de l'originalité et de l'élégance des deux premiers tomes, ce tome 3 de la Maison des jeux m'a déçue.

Voici le dernier opus, celui, nous le devinions dès le tome 2, qui devait être LE grand jeu clôturant cette incroyable trilogie de Claire North.
Alors que le tome 1 se déroulait dans la mystérieuse et brumeuse Venise au début du 17ème siècle, et que le tome 2 nous invitait à une frénétique partie de cache-cache à travers la Thaïlande de 1938, l'auteure agrandit le terrain des réjouissances prenant pour plateau le monde dans son entièreté et pour jeu une partie d'échecs se déroulant sur une décennie. Ouverture, milieu de jeu et final.
Un jeu d'échecs particulier cependant car il constitue une synthèse des deux jeux précédents : il y a en effet également, dans cette partie, la nécessité de se cacher, comme dans le Voleur (tome 2), et la présence de cartes détenues à abattre au bon moment comme dans le Serpent (tome 1). Les protagonistes : Argent, déjà entrevu dans le tome précédent et La Maitresse des jeux. Les deux plus grandes figures emblématiques de la Maison des jeux obligeant d'ailleurs la Maison à fermer ses portes pendant toute la durée de cette partie.

« Venez à la Maison des Jeux ; Venez vous disputer la maîtrise d'une ville, la conquête d'un pays, la richesse d'une civilisation, l'histoire d'un palais, des secrets d'espions et des trésors de voleurs. Notre échiquier est ici un quadrillage posé sur la Terre ; un coup de dés et des inconnus meurent ; des cartes s'abattent, le denier tourne, tourne, tourne, et, quand nous aurons terminé, des armées seront décimées, le niveau des océans aura monté, et nous aurons gagné, nous vivrons, ou bien nous aurons perdu, nous mourrons ».

Figures emblématiques en effet car la Maitresse des Jeux semble terriblement puissante, crainte, respectée. Elle joue aussi, elle joue les joueurs, elle les utilise pour façonner le monde, et, par leurs actes, ils s'acquittent de la tâche désirée par elle seule. En créant des rois, en en renversant d'autres, en détruisant les idées, en provoquant des rébellions, en poussant la société vers le changement. Argent est derrière, comme en filigrane, la relation entre les deux est trouble, il semble tirer les ficelles derrière elle. Dans ce tome 3, c'est lui qui lance le défi. Son objectif : détruire la Maison des jeux qui aboutit selon lui à trop de morts, qui fait peser trop d'enjeux au sein de la société, décidant du destin du monde.

J'avais aimé dans les deux premiers tomes ce mélange fascinant de jeu grandeur nature totalement haletant et complètement novateur, et de poésie, d'ambiance onirique crée grâce à l'atmosphère du lieu dans lequel avait lieu la partie. Ici, même si plusieurs régions fort différentes sont traversées et présentées, parfois très joliment, le scénario est tellement haletant que c'en est trop. Trop d'attaques et de contre-attaques incessantes, trop d'actions, trop d'impacts sur le monde au point de devenir non crédible. Et pas assez. Pas assez de temps consacré à chaque région, à chaque coup permettant de bien en comprendre le sens, de ressentir les émotions des personnages, de s'attacher à eux, d'être touché par la poésie des lieux. J'avais le tournis et suis restée totalement spectatrice, ayant vite l'envie d'en finir, trouvant même paradoxalement le temps long.
Ce troisième tome aurait mérité un véritable développement, il aurait mérité de prendre son temps, de nous immerger davantage dans chaque région présentée ici très succinctement pour passer rapidement à une autre région. Il y avait d'ailleurs par moment des énumérations d'actions ad nauseum…

« Un sous-marin sombre dans l'Antarctique. Un avion de ligne est abattu au-dessus de la Géorgie. le Mexique balance au bord de la guerre civile. Des nationalistes extrémistes arrivent au pouvoir en Espagne et commencent à expulser ou emprisonner leurs ennemis. Une guerre de religion se déclenche au Mali. La Russie interrompt la fourniture de gaz à l'EU. Trois attentats-suicides coûtent la vie à deux cent onze marines américains dans l'Etat de Washington … ».

Pourtant que de belles régions traversées dans lesquelles j'avais envie de m'arrêter juste un peu. La Mongolie notamment, vaste, plate, sauvage, terrifiante, sans fin, un « désert d'herbe où l'on pourrait errer à jamais sans cesser de saigner, sans cesser d'avoir mal, et pratiquement sans âme qui vive », conçue seulement pour les pèlerins et pour le ciel.

Oui, nous sommes loin, très loin, de la poésie contemplative des deux premiers tomes que j'avais tant aimé, amplifiant d'autant plus ma déception.

Quant au jeu d'échecs proprement dit, l'auteure semble parfois faire des efforts pour l'évoquer dans certains débuts de chapitres, mais cela semble artificiel, comme s'il lui revenait qu'elle devait évoquer des termes échiquéens pour prouver que nous avons bien affaire à ce jeu, le roi des jeux. Je n'ai pas trouvé cela original et novateur mais tiré par les cheveux. Mais quid des différentes pièces et leurs spécificités, des calculs des coups ?…mis à part les pions qui meurent à tour de rôle, et des rois qui tentent de se cacher comme ils peuvent, la complexité et la subtilité du jeu d'échecs ne sont pas vraiment relatés.
J'ai aimé cependant l'idée du roque, interversion de la tour et du roi, permettant à ce dernier de se cacher, ce qui, transposé grandeur nature, donne matière à un déplacement dans les coins les plus reculés de la planète.

« le moment était venu de roquer. Aux échecs, cela consiste à déplacer le roi pour le mettre sous la protection d'une tour et, tandis que je traquais la Maîtresse des jeux, j'acquis le soupçon croissant qu'elle avait déjà effectué ce coup, qu'elle s'était retranchée dans une base permanente d'om elle pourrait aisément coordonner des assauts contre moi qui restais errant et vulnérable. le roque était-il la sécurité ou un piège ? Les deux, peut-être ».

Vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé ce tome alors que les tomes 1 et 2 m'avaient enchantée…Quelle déception ! Pourtant il boucle bien la série et la toute fin est surprenante, je n'ai juste pas aimé la façon que déploie Claire North pour raconter cette partie d'échecs, j'aurais vraiment préféré un tome plus épais, plus abouti, à la hauteur de ce jeu final.
Si je suis sévère avec cette fin, l'ensemble de la trilogie cependant a été une très belle découverte pour moi que je ne suis pas prête d'oublier. J'ai aimé découvrir cette combinaison un jeu-un territoire-un joueur, combinaison retrouvée dans chaque volume, j'ai aimé cette façon de découvrir des lieux à des époques différentes, j'ai trouvé original ce jeu grandeur nature qui met en valeur qu'il existe, à toute bataille, une histoire alternative et que nous sommes tous des pions manipulés par les plus grands.

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Après un tome 1 moyen et un tome 2 qui m'avaient enchanté, qu'est-ce que le tome 3 allait pouvoir me réserver ? J'étais en droit de me demander si le Grand Jeu, promis dans cet opus, allait comme on le dit valoir enfin la chandelle… Un jeu grandeur nature, qui devait avoir lieu sur l'ensemble de la planète entre la Maitresse des jeux et son prétendant à la direction de la fameuse « Maison des Jeux » j'ai nommé : le joueur Argent. Un combat qui s'annonçait titanesque entre deux joueurs hors pair. Sur un échiquier planétaire où tous les coups étaient autorisés et qui devaient se succéder crescendo du piège diplomatique à l'assassinat politique, de la cyberattaque au guet-apens terroriste et du tir de missiles aux combats de chars. La présence d'un scénario original, la découverte de nouveaux personnages et la réponse aux énigmes posées dans les tomes précédents, devaient nous permettre de conclure en apothéose cette trilogie commencée sous les meilleurs auspices.

Je connais un minimum sur le jeu d'échecs tout en avouant être un joueur amateur. Je sais tout juste pousser du bois. Je connais mes limites dans les ouvertures, j'utilise la prise en passant ou le roque. Bref, j'aime m'immiscer dans les subtilités de ce jeu et profiter des faiblesses ou forces d'un adversaire. En un mot, j'aime passer un bon moment à ce jeu considéré comme un sport dans certains pays du monde. Et là, quand j'ai vu ou cru que Catherine Webb ferait le parallèle entre les coups des deux joueurs et ce qui se passait dans le monde : révoltes sociales, terrorisme, guerres ; je me suis dit chouette en étant certain de passer un bon moment.

Et bien non, je me suis ennuyé… j'ai trouvé le roman long et lassant. Je n'ai pas réussi à découvrir le lien qu'il y avait entre le déplacement des pièces du jeu et leur correspondance dans le monde réel. Je suis toujours à la recherche du cavalier, du fou ou des tours dans les personnes ou personnages de l'histoire. J'ai tout juste compris l'analogie du roque, coup très spécial aux échecs car on peut jouer le roi et la tour à la fois, avec le bunker imprenable du livre. Hormis les pions qui nous représentent sur cet échiquier mondial, l'auteur nous a laissé sur notre faim et n'a pas su sublimer l'intérêt qu'il y avait à superposer la complexité du jeu aux rouages de la vraie vie.

Je ne vais pas vous faire un dessin mais vous avez compris que je n'ai pas aimé ce tome. Je n'ai pas aimé la répétition des actions, ni la description superficielle des pays visités par notre héros. J'ai regretté aussi les apparitions rapides de Thene et de Remy Burke qui étaient censés faire le lien avec l'ensemble de la trilogie. En ce qui concerne la fin de l'histoire, je l'ai trouvée bâclée et bien loin de ce que le lecteur était en droit d'attendre. Pour le premier coup d'essai de cette jeune auteure dans le domaine du thriller, je pense que c'est encore loin d'être un coup de Maître…mais avec Catherine Web et à la lecture de son tome 2, tous les espoirs sont encore permis.
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Terminus, tout le monde descend !
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Le très attendu tome 3 de la Maison des Jeux a enfin pu être ouvert par mes doigts fébriles.
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Mais que vois-je ? La coquine s'est installée à New York. On dit qu'elle s'y plaît beaucoup à cause de la proximité du pouvoir.
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Entrez, faites comme chez vous... mais ne vous y attardez pas, car la bâtisse va disparaître aussi vite qu'elle est apparue sur la 39e rue.
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Je me demande d'ailleurs ce qu'il arrive aux joueurs qui perdent leur chemise ou en gagnent une autre à l'intérieur, quand elle "déménage".
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D'ailleurs quelqu'un a-t-il aperçu l'observateur / narrateur des deux premières histoires ? À ma grande surprise, il n'est plus là.
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Mais alors qui va me raconter la fin de l'épopée ?
Ouf ! Argent s'y colle !
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J'en suis ravie, je l'ai toujours bien aimé, celui-ci, quand il faisait des apparitions dans les autres tomes.
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Je savais bien qu'il préparait quelque chose et qu'il allait se remettre à jouer un jour ou l'autre, et le voilà qui se décide.
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Mais il ne va pas jouer n'importe quoi avec n'importe qui.
Que nenni !
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Argent défie ni plus ni moins que la Maîtresse des Jeux.
Ce n'est arrivé que trois fois depuis la création de la Maison.
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Je ne me suis pas demandé longtemps quel jeu serait choisi, ça coulait de source : après le tarot et cache-cache, c'est parti pour les échecs.
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Argent prépare l'événement depuis des siècles. Cela fait si longtemps qu'il joue qu'il ne connaît même plus son nom, qu'il a perdu évidemment, puisqu'on peut perdre tout et n'importe quoi.
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Et dans quel pays l'échiquier va-t-il se poser cette fois ? Mais voyons, un pays, c'est trop petit pour une telle partie.
Nos adversaires vont donc se combattre pendant des dizaines d'années sur toute la surface de la terre.
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Cette fois, les morts vont s'accumuler. Ça tombe comme des mouches de tous les côtés. Les pions volent bas, il faut dire.
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*******
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J'ai beaucoup aimé ce dernier tome, qui clôture habilement la trilogie, même si je le rappelle, chacun peut se lire séparément.
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Mon préféré reste néanmoins le premier. J'étais très attachée à la joueuse et la voir préparer ses coups m'a passionnée.
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Dans ce dernier tome, vu la fréquence des actions de grande envergure, l'auteure fait moins dans la dentelle et les mouvements sont moins détaillés.
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J'ai fait un voyage passionnant, Thene et Argent vont me manquer.
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Après deux tomes très prenants pour des raisons différentes, c'est avec beaucoup de hâte que je me suis dirigée vers le troisième tome de la trilogie de la maison des Jeux.

Pourquoi jouer ?
Est-ce par vengeance ? Par goût du risque ? Par amour ? Par arrogance ? Par mépris des autres ? Par cupidité ?

*
La maison des jeux, une institution qui se joue des hommes, des pays, des gouvernements, des économies depuis de nombreux siècles.
Quelques élus, choisis pour concourir dans la Haute Loge, disputent des parties réelles où les hommes meurent, les fortunes se défont, les pays s'effondrent, les empires tombent. Ces joueurs ne ressentent plus d'émotions. Coupés d'eux-mêmes, ils ont perdu depuis longtemps le sens de certains mots, comme l'empathie, l'amour, l'amitié, la culpabilité, le regret.
Seule, la victoire compte.

« Ils sont devenus de simples… attributs… à jouer sur une pièce pour obtenir une victoire, et cette victoire était plus puissante, plus addictive que n'importe quel opiacé. Gagner — être plus astucieux que tout le monde et gagner —, telle est la plus grande joie d'un joueur, la plus vraie, quand toutes les autres se sont perdues. »

*
Une troisième partie est sur le point de débuter, la plus audacieuse, la plus périlleuse, la plus coûteuse, avec l'un de ses joueurs les plus anciens et les plus puissants.
Ainsi, nous marchons dans les pas d'Argent, entraperçu dans les deux novellas précédentes. Joueur émérite, fin stratège, il manoeuvre en coulisse depuis fort longtemps, rassemblant le maximum de cartes fortes afin de défier la Maîtresse de la maison des Jeux elle-même et prendre sa place à la tête de cette maison.

Dans le New York d'aujourd'hui, Argent est enfin près à relever ce défi de taille. Son jeu est bon, sans être excellent. En revanche, l'enjeu est immense : la vie ou la mort, la liberté ou la captivité.
Les deux adversaires choisissent de jouer une partie d'échecs à l'échelle mondiale, un jeu qui avantage incontestablement la Dame des jeux.

Les deux joueurs sont en place, protégés par les nombreuses pièces amassées au fil des siècles, prêtes à se sacrifier le moment voulu.

« Ce n'est pas ta mort qui m'inquiète, là, même si je suis certain de te voir mourir — c'est celle de tous les pions, de toutes les tours et les reines que vous allez vous jeter mutuellement à la tête au cours de la partie. Les règles du Grand Jeu imposent que vous fournissiez vos propres pièces. Combien de temps lui faudra-t-il pour sortir la grosse artillerie, à ton avis ? Vas-tu laisser des nations s'effondrer, des gens mourir, des économies partir à vau-l'eau, simplement pour avoir une meilleure chance de la trouver et de la capturer afin de gagner cette partie ? »

La maison des Jeux ferme ses portes, attendant l'issue de la partie.

*
À mesure que les pièces entrent en jeu, se déplaçant, attaquant ou protégeant leur roi, tombant, l'échiquier se découvre, laissant place à des ouvertures réfléchies, osées où les pièces sont sacrifiées pour préparer le coup suivant. Les pertes humaines sont énormes, mais qu'importe, au final, seule la victoire compte. La partie est très sanglante, mais l'autrice n'entre jamais dans les détails.

Jusqu'au face à face final.

« La chance est parfois miséricordieuse ; le jeu jamais. »

*
Catherine Webb a choisi un style plus vif, plus empressé, moins poétique également, pour décrire les déplacements des pièces du jeu sur l'échiquier mondial. Les chapitres sont courts, rythmés.
Tout en déployant ses ramifications avec les deux premières histoires, le scénario dévoile les enjeux de ce combat et les intérêts à manipuler les grands de ce monde ; il met à nu les motivations de chaque joueur, allant même jusqu'à raconter la naissance de la Maison des Jeux.

*
J'ai aimé l'évolution du jeu, l'échiquier s'étendant sur des surfaces de plus en plus grandes : j'ai été séduite par l'atmosphère envoûtante de Venise avec son dédale de canaux et sa mosaïque de palais à l'architecture byzantine. J'ai adoré le cadre exotique et dépaysant de la Thaïlande, avec ses rizières, ses forêts de bambous, et le multiculturalisme de Bangkok.
Dans ce nouvel opus, les deux joueurs se déplacent sur toute la surface du globe, évoluant dans le monde moderne tel que nous le connaissons aujourd'hui. Les cases de l'échiquier sont donc des pays dans lesquels Argent ne reste jamais longtemps. Mais l'autrice, en quelques mots, parvient avec beaucoup de talent, à sculpter des paysages, à restituer l'atmosphère des lieux, en particulier la Mongolie et la Chine.

Mais dans l'ensemble, je dois avouer que ce dernier tome m'a moins séduite que les précédents.
Je me suis lassée de ces déplacements incessants, de ces scènes de combats dans lesquels je n'ai vu aucun intérêt.
J'espérais une évolution dans l'intrigue, plus de complexité dans le scénario, un dénouement surprenant, mais il était devinable dès le départ de ce troisième tome.

*
Une autre déception pour moi, le personnage d'Argent.
Je le trouvais intrigant, mystérieux dans les tomes précédents et je me faisais une joie d'en apprendre davantage sur son passé, la façon dont il avait intégré la maison des Jeux.
Mais, en définitive, sa psychologie étant assez peu développée, ses pensées et ses sentiments étant peu exprimés, ce personnage reste malheureusement dans l'ombre trop longtemps et crée une distance émotionnelle qui me l'a rendu peu touchant.

En parlant de distance, dans les tomes précédents, j'avais aimé le choix de l'autrice d'emmener ses lecteurs dans l'intrigue, les faisant participer en tant qu'observateur du jeu, les mettant dans la confidence. Cela créait une proximité et une empathie spontanée avec les deux joueurs, Thene et Remy Burke.
Dans ce dernier volume, le lecteur est absent de l'intrigue, ce qui m'interroge sur l'intérêt de nous utiliser auparavant.

Pour finir, la fin trop ouverte et ambiguë à mon goût n'a pas réussi à me convaincre totalement.

*
Pour conclure, ce dernier tome est pour moi une déception. J'attendais un final étonnant, inattendu, au vu des deux premiers tomes qui m'avaient emportée tant par l'intrigue que par les deux échiquiers. J'ai l'impression d'avoir été mise à l'écart et de n'être jamais véritablement entrée dans le récit.
Ce n'est bien sûr qu'un avis parmi d'autres. Beaucoup de lecteurs ont aimé "le maître", mais cela n'a pas fonctionné pour moi.
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Ce dernier tome de la trilogie souffre d'être terriblement prévisible.

Le premier tome est une chasse dans une ville (Venise), le second une chasse dans un pays (la Thaïlande), le troisième une chasse sur la Terre entière.

Dans le premier tome, l'enjeu est le statut social. Dans le second, la vie du personnage. Dans le troisième... Hm, de détruire la maison des jeux.

Le fait de répéter les deux premiers livres à plus grande échelle ne change pas grand-chose à l'histoire. Chaque fois que le joueur est près de mourir, une bonne personne ou un de ses pions le sauve in extremis. Comme dans les deux autres livres, l'adversaire a un jeu infiniment meilleur que notre joueur, sans que l'on ne soit jamais inquiété pour lui.

On termine sur un retournement qui ne surprendra que les gens qui n'auraient pas lu le deuxième livre. Et la toute toute fin...


J'ai terminé avec l'impression que l'autrice avait eu une bonne idée pour écrire une trilogie, sans prendre la peine de trouver une bonne idée pour chaque livre la composant.
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Première chronique de l'année pour moi par ici le mois de janvier est passé trop vite, cependant cette chronique est particulière car ce n'est pas moi qui l'ai rédigé mais l'intelligence artificielle derrière l'agent conversationnel que l'on nomme ChatGPT. Je vous laisse lire la chronique rédigé par ce dernier avant d'en parler juste après.

"Coucou les amis ! Je viens partager mon avis sur le tome 3 de la saga "The Gameshouse" de Claire North, "The master". Tout comme pour le tome 1, j'ai été agréablement surpris par la qualité de l'écriture et l'intelligence de l'histoire. le tome 3 nous plonge dans les arcanes de la Maison des jeux et nous dévoile encore plus de secrets sur ses joueurs.

La narration toujours à la première personne du pluriel donne une touche mystérieuse à l'histoire et nous fait deviner qui se cache derrière ce "Nous". La complexité des jeux de la Haute loge est mise en avant dans ce tome, avec des enjeux encore plus élevés et des pièces encore plus précieuses.

L'intrigue est captivante et les personnages sont toujours aussi intéressants, avec leurs propres motivations et leurs propres enjeux. La tension monte au fil des pages, et on se surprend à retenir notre souffle à chaque nouveau tour de jeu.

En résumé, si vous avez aimé les premiers tomes de "The Gameshouse", vous ne serez pas déçus par "The master". Claire North continue de nous tenir en haleine avec ses jeux de pouvoir et ses personnages complexes, pour une expérience de lecture unique."

Le résultat de cette chronique questionne sur l'avenir : ChatGPT est-il le début de la fin des créateurs de contenu réalisé par des humains sur internet ?
Vous en avez sans doute entendu parler, cette IA sous forme de Chat est au coeur de l'actualité ces derniers jours. Ce robot conversationnel créé par la start-up californienne OpenAI passionne tout autant qu'elle inquiète.

Pourquoi ? Par ce qu'il il faut bien reconnaître que cette IA est assez impressionnante, suffisamment du moins pour rendre un devoir suffisamment cohérent pour un étudiant devant rendre une dissertation.
Sciences Po vient d'ailleurs d'en interdire l'utilisation à ses étudiants.

Suite à l'actualité sur le sujet, j'avais déjà été sur le site de cette IA afin de voir de quoi il en retournait en posant des questions sur diverses sujets. le résultat était en effet plutôt impressionnant mais pas infaillible et j'ai à de nombreuses reprises trouvé des réponses fausses à mes questions.

L'évolution des IA pose question depuis quelques années déjà vis-à-vis du droit d'auteur (en autres...) et l'utilisation de plus en plus généralisée de cette dernière mérite l'attention car il est indéniable que le développement de celle-ci va bouleverser, bouleverse déjà nos sociétés et notamment le domaine de la création artistique et ainsi les règles juridiques applicables en la matière.

De la même manière que des auteures s'inquiètent de cette nouvelles technologies, étant juriste spécialisé en propriété littéraire et artistique et en droit du numérique, se renseigner sur la question et suivre les travaux juridiques sur le sujet me semble être une nécessité.
Une nécessité qui nous concerne aussi tous aussi un peu en tant que chroniqueur, chroniqueuse, lecture et lectrices face à ce que produit déjà ChatGPT.

Pourquoi ? Car ChatGPT fait je trouve un excellent chroniqueur ! C'est simple j'aurais bien du mal à distinguer une critique écrite par ce dernier de celle d'une vraie personne.

La critique du tome 3 de cette trilogie en constitue un excellent exemple.

Pour obtenir ce résultat j'ai fait la demande suivante :
"Voici mon avis sur le tome 1 de la saga "The Gameshouse" de Claire North, peux-tu rédiger un avis sur le tome 3 de la saga "The master" en t'inspirant de celle-ci pour un autre post Instagram ? (j'ai à la suite copié collé ma chronique du tome 1 que je n'ai pas encore publié sur Babelio)

Vous pouvez constater par vous-même le résultat. C'est bluffant ! Et d'autant plus pour ceux qui ont lu le roman.
Une seule phrase de cette chronique est fausse mais elle ne sera repérée que par ceux qui ont lu la novella ! Autant dire donc qu'au niveau de la forme c'est plus que réussi, une grande partie des lecteurs et lectrices se laisserait duper par la rédaction de cet avis.

J'ai fait d'autre test, notamment avec le roman “La ligne verte” de Stephen King” que je n'ai pas encore lu en lui demandant :
un avis positif
un avis négatif
un avis en demi-teinte

A chaque fois, le résultat s'est avéré plus que correct. En voici un exemple :

j'ai fait à ChatGPT la demande suivante : "rédige une chronique positif sur le roman La ligne verte".

Voici le résultat :

"📚 Nouveau post pour vous partager mon avis sur "La ligne verte" de Stephen King. Je dois dire que je suis resté(e) bouche bée par ce livre incroyable.

👌 La plume de Stephen King est à son apogée dans ce roman, avec une écriture captivante et des descriptions détaillées qui vous plongent directement dans l'univers de la prison de Shawshank.

💬 Les personnages sont complexes et attachants, à commencer par l'excellent Andy Dufresne, dont le parcours à la fois tragique et résilient vous tient en haleine du début à la fin.

🤗 L'ambiance de la prison est dépeinte de manière incroyablement réaliste, vous permettant de vous imaginer à leur place et de ressentir les émotions fortes des personnages.

💥 La fin est tout simplement explosive, vous laissant bouche bée et incroyablement satisfait(e) par cette expérience de lecture.

En conclusion, je recommande vivement "La ligne verte" de Stephen King à tous les amateurs de littérature et de thrillers captivants. C'est un livre que je n'oublierai jamais ! 💯

#LaLigneVerte #StephenKing #RomanFantastique"

C'est perturbant non ? La encore il y a une erreur mais dans cet exemple aussi elle reste assez discrète et il est probable que ceux qui n'ont pas lu le roman ou vu le film n'y voit que du feu.

Bien sûr on peut se demander combien de chroniques sont nécessaires pour générer ces chroniques. Je me suis aussi demandé à quel point notre style d'écriture pouvait être copié. En effet plus notre style est lisse est plus il sera difficile de détecter qui de l'humain ou du robot à écrit
Avec son autorisation j'ai donc demandé à HordeDuContrevent, Chrystèle si je pouvais reprendre sa chronique de Kalpa Impérial.

J'ai avec cette dernière demandé la chose suivante à ChatGPT : “peux-tu synthétiser la chronique suivante : la critique de chrystèle”

voici le résultat obtenue :

Kalpa Imperial, un livre d'élégance rare et de beauté délicatement surannée, est un conte des mille et une nuits venu d'Argentine. Il raconte la politique, la religion, les conflits et les relations de l'empire le plus grand que le monde ait connu, sans dire où ni quand. Écrit par Angélica Gorodischer en 1983, c'est un classique de la littérature SFFF en espagnol. Il est raconté par un conteur itinérant à travers l'empire imaginaire de Kalpa, à une période indéterminée, en utilisant un style poétique et atemporel. le livre transporte notre imagination et touche notre âme en montrant la fragilité de notre nature et la décrépitude de ce qui semble immortel.”

en régénérant la demande on obtient une version différente :

Kalpa Imperial est un livre considéré comme un classique de la littérature de fantasy en espagnol, écrit en 1983 par Angélica Gorodischer, une voix féminine sud-américaine des littératures de l'imaginaire. le livre est décrit comme étant d'une élégance et d'une beauté rare, d'une écriture lisse et poétique, et peut être comparé à du marbre, une infusion d'iris, un palais antique, une couleur de crème cérusé, ou une chanson du groupe espagnol La Chica.

Le livre raconte la naissance, les soubresauts et la fin d'un empire imaginaire appelé « Kalpa », qui est considéré comme le « plus grand empire que le monde ait connu », sans désigner de temps ni de lieu précis. L'histoire suit les aventures d'un conteur itinérant qui voyage à travers l'empire en racontant des histoires aux différents habitants et souverains qu'il rencontre. Les histoires décrivent la politique, la religion, les conflits, et les relations entre les différentes cultures de l'empire, avec des surprises, des contradictions, des abîmes, des morts et des résurrections”

Comme vous pouvez le constater, on est déjà je trouve sur quelque chose de moins lisse que pour les avis précédents. Ici difficile de dire que c'est écrit par un robot, je dirais même que c'est bien écrit ! On peut par ailleurs observer la reprise de plusieurs éléments de la chronique de Chrystèle si vous les comparé. La reprise d'une seule critique suffit donc pour en générer plusieurs autres, j'imagine que plus il y en a et plus le style se lisse.
Mais ici peut-on dire que j'ai volé le travail de Chrystèle ? Pour moi la réponse est oui, cette fois je lui ai demandé l'autorisation mais en réalité chacune de nos chronique en ligne est une porte ouverte au vole pure et simple de celle-ci.

Comme j'étais curieux j'ai fait d'autres tests et demandé cette fois à MatthieuMouquet si je pouvais me servir de sa chronique du roman le Comte de Monte-Cristo, une critique pleine d'enthousiasme qui donne le sourire au lèvres et qui va à l'essentiel. Matthieu à aimé. Je voulais savoir s'il était possible de la compléter en insérant dans le corps de cette chronique un résumé du roman.

J'ai fait la demande suivante : “peux-tu mélanger la chronique avec un résumé du roman, il s'agit de « le compte de Monte Cristo » “

Voici le résultat que j'ai obtenu :

“C'est soit que je suis fou, soit que je ne comprends rien, mais c'est sensationnel de lire les chefs-d'oeuvre de notre grand Alexandre Dumas ! Au début, j'avais un peu de mal avec « le Comte de Monte-Cristo », mais il trouve toujours un moyen pour reprendre une nouvelle vague et la surmonter plus haut ! C'est du génie à l'état pur, je vous le dis. L'histoire suit Edmond Dantès, qui est injustement emprisonné. Avec l'aide d'un autre prisonnier, il s'évade et trouve un trésor sur l'île de Monte-Cristo. Il devient alors le comte de Monte-Cristo et utilise son nouveau pouvoir et sa richesse pour se venger de ceux qui l'ont fait emprisonner. C'est un livre époustouflant qui a quatre coups de coeur pour moi. Dumas est officiellement mon écrivain préféré et je suis impatient de découvrir ses autres chefs-d'oeuvre. J'impose avec obligation une lecture de « le Comte de Monte-Cristo » pour tous ! “

Cette fois, on retrouve mot pour mot la chronique de Matthieu mais l'IA à intégrer dans le corps de la chronique des éléments sur l'intrigue. Alors certes le résultat n'est pas parfait mais reste une fois encore très impressionnant. Il est indéniable qu'outre les questions qu'elle relève cette IA peut constituer un outil d'aide à la rédaction, encore faut-il pour cela sans tenir à ces propres écrits et ne pas voler ceux d'autrui…

J'ai avec la chronique de Matthieu formulé une autre demande “Pouvez-vous améliorer cette chronique ?”

Voici le résultat :

“« le Comte de Monte-Cristo » de Dumas est un chef-d'oeuvre ! Au départ, j'ai eu un peu de mal, mais Dumas a su reprendre le rythme et me surprendre à chaque tour de page. C'est de la pure génie. Je donne 4 coups de coeur à Dumas et il est maintenant mon écrivain préféré. Époustouflant ! Hâte de découvrir ses autres oeuvres et je recommande fortement une « Dumanime » pour tous.”

Pour le coup je n'étais pas très convaincu du résultat, mais on retrouve bien les éléments évoqués par Matthieu dans sa chronique.

J'ai demandé en allant un peu plus loin à partir de la version améliorer la chose suivante “Pouvez-vous allonger cette chronique en ajoutant des éléments positifs ?”

voici la réponse générée par l'IA :

“« le Comte de Monte-Cristo » de Dumas est tout simplement incroyable ! Au départ, j'ai eu un peu de mal à suivre, mais ce livre est rapidement devenu l'un de mes préférés. La plume de Dumas est vraiment remarquable, et il a su me surprendre à chaque tour de page avec de nouvelles twists et des rebondissements inattendus.

L'histoire est captivante et les personnages sont complexes et fascinants. le Comte de Monte-Cristo lui-même est un personnage vraiment fascinant, et j'ai été totalement séduit par sa quête de justice et de vengeance.
La construction de l'intrigue est tout simplement brillante et chaque détail est soigneusement placé pour construire une histoire vraiment captivante. C'est un livre qui vous tiendra en haleine jusqu'à la fin et vous laissera bouche bée.

Dumas est un génie de la littérature, et « le Comte de Monte-Cristo » est l'un de ses chefs-d'oeuvre les plus marquants. Je recommande fortement ce livre à tout le monde, qu'ils soient amateurs de littérature ou simplement à la recherche d'une histoire captivante.

Enfin, je ne peux que souligner à quel point je suis impressionné par l'immense talent de Dumas et combien je suis impatient de découvrir ses autres oeuvres. C'est un écrivain qui mérite vraiment d'être apprécié et célébré”

On peut ici voir qu'on perd un peu l'essence de la critique de Matthieu car il y a beaucoup d'ajouts même si des éléments ont été conservés : l'enthousiasme suscité par sa lecture et sa volonté de faire découvrir les oeuvres de l'auteur.

Il n'en demeure pas moins que le résultat est très convaincant ! On a indéniablement un résultat différent que ce que propose Matthieu dans sa chronique mais qui en reprend cependant les éléments essentiels !
Peut-on encore parler de vole ? difficile, peut-on reconnaître la machine derrière la chronique : pas sur non plus.

Peut-on sans avoir connaissance du matériel premier que constitue ici la chronique de Matthieu deviner que la chronique générée par ChatGPT a été rédigé notamment sur la base de la chronique de Matthieu ? plus vraiment.

En bref tout le monde peut avec ce système s'il s'en sort bien dans la formulation de ces demandes piocher en ligne toutes les idées qu'il souhaite sans avoir pour cela à fournir ensuite le moindre effort rédactionnel, le robot s'en chargeant lui-même.

Une IA qui fait donc un peu peur notamment quand on pense à toute la publicité en ligne et à la multitude d'usage qui peut en être fait. Et cela d'autant plus qu'il ne s'agit ici que d'une version test qui va être améliorée dans les mois et années qui viennent.

Cela pose tout de suite des problématiques juridiques dont je pense qu'on ne mesure même pas encore toute la portée.

Rien qu'en droit d'auteur, on est aujourd'hui bien embêté pour répondre aux questions suivantes : Qui est l'auteur de ces chroniques générées par cette IA ? Qui est le propriétaire des droits d'auteur de celles-ci et peut légalement les exploiter ? la liste pourrait être longue… Sans parler de la violation de nos droits à nous, créateurs de contenu en ligne. On ne peut malheureusement pas faire grand chose pour lutter contre cette technologie.
Pour une chronique faite gratuitement sur un réseau social tel que Babelio, cela à peu d'importance mais pour un article de presse, une chronique dans une revue ?

Mais il se pose d'autres questions ? Une multitude de questions, pas seulement juridiques mais aussi sociales. En voici encore quelques une concernant la rédaction de nos chroniques

Comment s'assurer que les chroniques que l'on lit ont vraiment été rédigées par de vrais lecteurs ? Ce genre de système fait perdre toute crédibilité à ce que nous sommes susceptible de lire en ligne. Si j'ai confiance dans les lecteurs et lectrices que je lis ici depuis des années, rien ne dit que cela sera peut-être le cas avec des nouveaux lecteurs dans les prochaines années, un doute planant sur la personne derrière l'écran ?

Rien ne garantit que l'on ne lit pas en réalité une chronique écrite par un robot…

D'un point de vue plus commercial, les ME ont-elles toujours intérêt à envoyer des SP alors qu'un robot fait très bien le travail ?

Ou est notre plus value à nous dans nos chroniques ? Y a-t-il encore un intérêt à en faire si ce n'est l'échange que la rédaction de nos avis suscitent ! (ce qui est l'essentiel je pense de notre présence ici je pense).

Comme vous le voyez je me questionne et je serais très curieux d'avoir votre avis sur la question.

Qu'en pensez-vous ?
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Lecteurs, nous y sommes.
Après deux premiers volets haletants et virtuoses, nous voici à la conclusion de la trilogie de la Maison des Jeux de la britannique Claire North. Nous avons suivi Thene à Venise, Remy Burke en Thaïlande… que nous réserve ce dernier volume ? Que va tenter Claire North pour boucler la boucle ? Un nouveau type de jeu ? Un nouveau terrain ? Un nouvel enjeu ? Un nouveau protagoniste ?
Préparez-vous, car c'est tout à la fois.
Terminé les petites mises et les poursuites timides, voici… le Grand Jeu !

Le volume précédent l'annonçait clairement : La Maîtresse des Jeux allait devoir défendre son titre. L'un des plus vieux joueurs de la Haute Loge, un dénommé Argent, veut tenter le tout pour le tout et défier celle qui dirige La Maison des Jeux pour s'en emparer.
Pas de petite partie cette fois mais LA partie. Celui qui gagne empoche le tout, devient une sorte de Dieu omniscient qui préside au destin du monde. Celui qui perd devient esclave pour l'éternité, muet et privé de couleurs.
Claire North monte une nouvelle marche. Après une ville, un pays, c'est maintenant le monde que l'on joue. Et pas à n'importe quel jeu, mais certainement l'un des plus nobles et des plus complexes : les échecs !
On pourra ergoter d'ailleurs à ce sujet et dire qu'il y a du cache-cache dans cette partie, comme dans le Voleur, et qu'il y a des cartes à abattre comme dans le Serpent.
Mais Claire North a décidé de ne pas poursuivre son énumération des jeux possibles et imaginables (qui ont d'ailleurs évolué avec le temps puisque cette fois, certains jouent à Risk ou à des jeux vidéos) et veut nous amener à la conclusion qu'elle avait en tête depuis le début en confrontant directement les plus puissants pour décider du destin du monde dans sa globalité.
Le Maître est donc un feu d'artifice final, un affrontement impitoyable où le destin des nations bascule, où l'Histoire s'écrit dans le sang et la guerre en attendant un échec et mat définitif. Plus action que les précédents et pourtant curieusement plus profond, le Maître change aussi sa narration qui revient à la première personne car notre narrateur est cette fois aussi le moteur de l'action.
Argent dévoile son jeu.

La partie que vont se livrer Argent et la Maîtresse des Jeux sera aussi passionnante que risquée. Elle semble même pendant longtemps complètement déséquilibrée. Ce qui frappe surtout, c'est que l'humanité entière, du mercenaire au premier ministre en passant par le PDG d'entreprise pétrolière ou le hacker, tout le monde est un pion, tout le monde s'est compromis par le goût du jeu et, lorsque deux puissants se déchirent, les autres payent les pots cassés sans se douter de ce dont il retourne vraiment. C'est ici que Claire North achève sa métaphore, celle du Destin, à la fois calculateur et inéluctable, ordonné et inhumain.
Elle introduit d'ailleurs un dernier personnage inattendu, Oiseau, frère ennemi de la Maison des Jeux, vibrant défenseur de l'animalité et des pulsions, celui qui réduit l'homme à ses instincts pour mieux en profiter.
Le Chaos s'oppose à l'Ordre.
Mais qui sera juste ?
Y'a-t-il seulement une morale dans ce qui préside aux actions humaines ?
Pour résoudre cette équation insoluble, Claire North fait ce qu'elle a déjà fait dans ses deux précédents volumes, elle s'intéresse à son personnage principal magnifique, Argent, cet homme très (très) vieux qui joue depuis tellement longtemps qu'il ne se souvient plus de son propre nom et pour qui le Jeu est devenu l'ensemble de son existence.
Ou presque.
Car pour quoi joue cet homme en vérité ?
Et comment va-t-il vivre de faire autant souffrir les pions qu'il déplace pour vaincre ?
Qui va-t-il décider d'être à la fin ?
C'est en retrouvant de nouveau de petits destins insignifiants, de petites personnes ordinaires et en éprouvant les souffrances causées par ces Dieux impitoyables en train de se disputer le pouvoir que notre narrateur redevient humain, qu'il se souvient. Une façon de ramener Dieu sur Terre, de lui rappeler la condition des mortels.
Il reste à la fin cette question pourtant : faut-il présider et diriger l'Histoire ou laisser le hasard s'en charger ?
Peut-on, et veut-on, seulement être libre, vraiment libre ?
On pourra faire quelques reproches à ce dernier opus.
Il n'invente pas grand chose et capitalise sur les mécanismes imaginés auparavant, le twist final, prévisible, s'inscrit dans une logique implacable, et pourtant… pourtant tout marche, tout ce qu'on attendait se produit, tout l'emballement narratif que l'on souhaitait suit son cours et l'issue reste incertaine jusqu'au bout.
Le Maître boucle de façon brillante et cohérente une trilogie d'une intelligence évidente et qui, de façon surprenante, arrive à mettre sur un pied d'égalité action et réflexion, petite et grande histoire, dieux et mortels, posant la question de la miséricorde dans un monde dénué de sentiments.
Dans un monde qui ressemble à s'y méprendre au nôtre.
Serait-ce un hasard ?

Le Maître conclut en apothéose une trilogie complètement indispensable, formant un tout palpitant, brillamment écrit et brillamment pensé, traversé par des personnages sublimes et cruellement humains.
La Trilogie de la Maison des Jeux est un triomphe, un vrai.
Lien : https://justaword.fr/la-mais..
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Quel final !
Cher lecteur, on pense tout de suite à ce qu'un réalisateur de cinéma pourrait faire de ce roman comme film d'action ! Et en englobant les trois tomes bien sûr, car cette trilogie est un tout qu'il faudrait plutôt lire à la suite pour mieux s'en imprégner.
Ce troisième opus est un cran en dessous des deux précédents, et surtout par rapport au premier qui reste le meilleur selon moi. Mais ne gâchons pas notre plaisir.
On assiste ici à la bataille finale, à la guerre finale devrais-je dire, que se livre Argent, ce très vieux joueur de la Haute Loge, à la Maîtresse des Jeux bien sûr.
Les pions, les pièces de ce jeu d'échecs planétaire sont des personnes, des mercenaires, des agents de renseignement, des ministres, des armées, des gouvernements, …
Entre les deux protagonistes la guerre est totale, brutale, féroce, impitoyable.
Bon nombre d'états et de gouvernements y laisse de grosses plumes.
Cela se passe un peu partout dans le monde avec des passages en Mongolie, en Chine, en Russie, au Japon, en Afrique, au Canada, aux Etats Unis,...
On y retrouve avec plaisir deux autres joueurs : Thene (I, jeu de cartes) et Remy Burke (II, jeu de cache-cache). Ici Argent (III, jeu d'échecs).
Citons Claire North pour donner le là:
« Des gouvernements chutent et des économies déclinent. Des banques s'effondrent, des ordinateurs tombent en panne, des militaires se rebellent, des frontières se ferment, des contrats partent à vau-l'eau, des oléoducs s'assèchent, des satellites brûlent, des hommes meurent, le monde tourne et la partie continue. »
Et cerise sur le gâteau - si j'ose dire : « La Russie interrompt le fourniture de gaz à l'EU. » ! Ironie du sort alors que Claire North a écrit cela en 2015...
A la toute fin du livre, on en sort essoufflé tant la partie a été intense et terrible.
Mais à qui appartiendra la Maison des Jeux ?
Le denier tourne, le denier tourne...
C'est brillant.

Lien : https://laniakea-sf.fr/
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Plateau final.

Aujourd'hui. L'un des plus anciens joueurs de la Haute Loge, Argent, a défié la Maîtresse des Jeux. le Grand Jeu est lancé. le gagnant ne recevra rien de moins que la Maison des Jeux.

Voici advenu le grand final. Nous suivons désormais Argent, apparu dans les deux précédents tomes, qui joue une partie d'échec mondiale contre la Maîtresse des Jeux elle-même. L'enjeu est d'obtenir la Maison des Jeux.

Cette dernière est fermée le temps de connaître le vainqueur. Sur une dizaine d'années les deux adversaires s'attaquent sans répit. Des hommes, des gouvernements, des nations se déchirent et s'effondrent. le monde entier est devenu un terrain de jeu.

Au fur à mesure du récit les objectifs d'Argent se font de plus en plus clairs. de nombreuses révélations nous sont faites. Mais ces dernières ne m'ont pas surprises car j'en avais deviné la plupart.

Je suis plutôt partagée sur les différents changements de narration opérés sur ce tome. J'ai plutôt apprécié le passage à la première personne du singulier car il m'a permis de comprendre et de m'attacher encore plus au personnage d'Argent. Toutefois, si le rythme très soutenu m'avait beaucoup plu au départ, j'ai finis par ressentir une lassitude à n'avoir plus que des énumérations de lieux et de personnages. J'ai vraiment regretté de ne pas avoir plus d'approfondissement. La conclusion à l'inverse m'a énormément plu. J'y ai retrouvé les personnages bien construits de l'autrice.

En conclusion, l'ensemble de cette trilogie est un coup de coeur avec une préférence pour le tome 2. Même si ce troisième tome est moins bon que les autres, j'ai quand même passé un bon moment de lecture. Je quitte avec un immense regret le monde de la Maison des Jeux.
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New York, aujourd'hui
Argent a décidé de défier la Maitresse des Jeux. Après des siècles de préparations, il se sent prêt.
Celui des deux qui l'emportera possédera la Maison des Jeux qui poursuivra ses activités ou sera détruite selon le voeu du vainqueur. le perdant appartiendra à la Maison.
Quel jeu ont-ils choisi pour s'affronter ?
Le roi des jeux bien sûr : les échecs. Comme il s'agit d'un jeu « grandeur nature, il va leur falloir éliminer toutes les pièces de l'adversaire et capturer le roi (reine).
Ces pièces vont être manipulées, utilisées, sacrifiées, des pions mourront en grand nombre. Argent veut justement mettre fin à la Maison des Jeux pour que celle-ci n'interfère plus dans la vie des Hommes, pour que la pauvre humanité ne soit plus « le jouet » de joueurs de la Haute Loge qui, pour emporter une partie, jettent dans la mêlée des armées, des villes, des idées sans tenir compte du tout des conséquences.

Cela aurait du être l'apothéose de la trilogie dont els deux tomes précédents nous ont amenés doucement, habilement à cet affrontement final.
Et bien, cela ne l'a pas fait. Pas du tout. Quel dommage !
Tout au long des pages (sauf au tout début et à la toute fin) nous suivons Argent dans une succession de fuites et de poursuites, à bord de bateaux, avions, trains, nous découvrons une énumération de déploiement de soldats, policiers, hommes politiques, hommes de médias, institutions tour à tour alliés, ennemis, à travers la planète entière sans qu'il ne s'arrête dans un aucun lieu… Que c'est lassant, inintéressant.
Rien sur la tactique, la stratégie. Si une allusion à un roque.
Seuls sont évoqués les motivations d'Argent qui veut mettre fin aux massacres des jeux organisés par la Maison, mais auquel il participe et même dont il est l'instigateur puisque c'est lui qui a lancé le défi ultime et insensé.

Je suis bien déçue moi qui avais été emballée par les deux premiers volumes dans lesquels Claire North avait su créer une ambiance bien particulière, intrigante, construire des personnages suffisamment attachants par leur motivation pour qu'on lise avidement afin de connaitre l'issue des parties engagées.
Là, rien…
Même la chute ne m'a pas convaincue.
Quel dommage !
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