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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ahhh, quelle merveilleuse lecture !!

Le désert, un thème qui m'est très cher. J'aime énormément les romans qui traitent du désert. J'aime voir comment la plume parvient à rendre beau, touchant, vivant, lumineux, magique… cet espace hostile, rude, difficile.

Aurélie Wellenstein nous emmène dans un désert qui n'est pas nommé, on ne sait pas quand. On est dans une sorte de conte, où le monde contemporain est un vieux souvenir… ou un rêve. Ce désert est un amas de souvenirs volés. le traverser, c'est perdre la mémoire. Pour se protéger, les Hommes se sont réfugiés dans le cratère d'un volcan. Mais le désert avance irrémédiablement, menace de le recouvrir. Alors Kabalraï, fils du marchand de sable, et Irae, sa demi-soeur, affrontent le désert pour chercher le miracle, la ville rêvée, une oasis, un Eden.


Ce qui m'a frappée d'abord, c'est la beauté de ce désert. Il est lumineux, il brille, il scintille de mille feux. Et il est une expérience sensorielle. Il se respire, il se touche, se sent, se goûte, s'écoute. Les 5 sens humains n'y suffisent pas. Car ce désert est vivant, organique. Il bouge, il avance, il se fait parfois traître, impitoyable. Il se joue des personnages, et les accompagne.
Certes, le lecteur suit ce cheminement, et en cela, il accompagne le mouvement des personnages. Toutefois, c'est surtout le travail poétique du langage qui est à l'oeuvre ici. Aurélie Wellenstein fait danser ses mots, travaille ses phrases comme des mélodies, et parvient à mimer la succession infernale des dunes, la pénibilité des montées, et la vitesse des descentes. Ce sont ses mots qui donnent vie à ce lieu si hostile.

D'autre part, ce désert géographique devient rapidement un désert métaphorique. Nous assistons à la traversée du désert de chacun des deux personnages, qui sont ici surtout en quête d'eux-mêmes. Accepter son passé, ses erreurs, reconstruire ses souvenirs, sans jugements, et faire la paix avec soi-même. Il y a des moments sombres. Mais ce cheminement intérieur permet aux personnages de se (re)trouver.

Il y a finalement dans cette oeuvre quelque chose de profondément humain, optimiste. Car chercher l'Eden bien loin est vain : chacun a en soi les ressources pour trouver son propre paradis… J'ai aimé cette leçon de vie, traitée avec finesse, très touchante, avec ces allures de conte universel que j'ai trouvé vraiment d'une beauté bluffante.

Certainement une lecture qui finira dans mon top 5 de l'année !

Lien : https://zoeprendlaplume.fr/a..
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Nettement moins oppressant que Yardam paru l'année passée, ce titre nous invite à réfléchir sur l'avenir de notre planète. Même si l'autrice a une réelle volonté de bousculer ses lecteurs avec des messages forts, son style est empreint d'une poésie rare. Son style est fluide, les descriptions sont lumineuses et elle parvient à mettre en avant ce que l'humain à de plus vil avec une habileté impressionnante, sans choquer le lecteur, mais en donnant sérieusement à réfléchir sur notre planète. Les personnages sont attachants et leur capacité de résilience admirable. La structure générale du texte est parfaitement maîtrisée, comme toujours, malgré les retours en arrière. On en prend plein la vue jusqu'au dénouement, empli d'espoir, puissant. Même si vous n'êtes pas habitués aux littératures de l'imaginaires, Aurélie Wellenstein est une plume rare à suivre absolument ! Un roman extrêmement réussi à glisser dans ses valises.
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-Mémoire climatique-

Lorsqu'on commence un roman d'Aurelie Wellenstein, on sait qu'il ne faut pas trop se prendre d'affection pour un personnage. Ça va avec le message à faire passer.

Ici, plusieurs thèmes. le climat bien sûr. La cause animale, évidemment. Les relations frère-soeur qui reviennent aussi régulièrement et là, on est sur une famille recomposée.
Puisqu'on parle de relations entre les personnages, on suit un trio assez hétéroclite. Tout d'abord, Kabalrai, le cadet mais qui grandit à une allure folle. Il est le fils du marchand de sable et est immunisé contre la magie du désert qui fait perdre les souvenirs aux humains lorsqu'ils sont en contact avec lui. Il est naïf et va se prendre la cruauté humaine de pleine face au fur et à mesure qu'il récupère les souvenirs de l'humanité. Il accompagne sa demi-soeur, Irae, qui a été choisis pour poursuivre la quête d'un nouveau lieu d'habitation pour leur peuple. Ils sont menacés d'être envahie par le desert et de tous perdre leur mémoire. Elle est pleine de colère envers sa famille et on découvrira ses failles dans son parcours tout au long du récit. Elle n'est pas emballée par ce voyage avec son demi-frère car elle ne l'aime pas beaucoup. Elle sait aussi qu'ils sont condamnés comme leurs prédécesseurs. Enfin, Secrétaire, qui est un oiseau télépathe et va transmettre l'avancée du groupe à sa jumelle restée au volcan avec leur peuple. Il est très précieux et susceptible, ce qui en fait un personnage très drôle.

C'est un récit, comme toujours, poignant, qui vise à dénoncer les pratiques actuelles qui conduisent à la destruction de notre monde. Ici, c'est la mémoire collective qui disparaît à travers ce désert dévoreur de souvenirs. Il englouti aussi l'environnement en plus de ses populations humaines et animales. D'ailleurs, il n'y a plus d'animaux à part nos oiseaux télépathes.

Au fur et à mesure du récit on comprend qui est responsable de la création du désert et comment. Je dois bien avouer que j'ai beaucoup aimer ce processus original. C'était percutant, déroutant et ça montre bien que les dérives peuvent aller très vite et prendre une ampleur qui devient incontrôlable.

Warning tout de même pour les âmes sensibles, il y a des sujets qui ne sont pas évident.

Enfin, la plume d'Aurelie fait partie de mes préférées depuis que je l'ai découverte au PLIB 2019 avec le dieu oiseau. C'est toujours très imagé ce qui fait que ça marque, que ça résonne dans l'imaginaire des lecteurices. Qu'on aime ou qu'on aime pas, ça remue les tripes, ça provoque des choses plutôt puissantes.
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Chaque année, découvrir le nouveau roman d'Aurélie Wellenstein me met en joie. Si l'année dernière, l'autrice nous plongeait dans la ville confinée de Yardam, écrit avant même que nous ne vivions réellement un confinement, le désert des couleurs est un roman lumineux qui a vu le jour au moment où les évènements récents nous amenaient à chercher à nous évader du quotidien. Loin de la folie contagieuse et destructrice de Yardam, le Désert des couleurs nous plonge au coeur d'un conte initiatique et humaniste.

Dans ce roman, nous découvrons ce qu'il reste de l'humanité : une poignée d'hommes et de femmes qui se terrent à l'abri des parois d'un volcan éteint, au coeur d'un immense désert de sable chatoyant. Ce désert est composé de grains de sable qui constituent l'ensemble des souvenirs de l'humanité à la façon d'un mausolée vivant. Ce désert est d'ailleurs impossible à traverser sans soi-même y perdre peu à peu la mémoire. Pourtant, on prétend qu'une ville a survécu, symbole de tous les espoirs de l'humanité. Depuis des décennies, seuls quelques élus ont la capacité d'explorer les dunes en quête de la cité chimérique : un fils du Marchand de sable et son coéquipier.

Pour cet énième essai de traverser du désert afin de trouver la cité où l'humanité pourra s'établir à l'abri de la montée des sables, c'est Kabalraï et sa demi-soeur Irae qui ont été désignés. Si l'un est tourné vers l'avenir, la seconde fuit un passé sombre et la traversée va leur en révéler beaucoup sur eux-mêmes.

Dans ce roman, Aurélie Wellenstein explore de nouveau des thématiques qui lui sont chères : la déliquescence de l'humanité, la dualité et l'ambivalence des êtres, l'éco terrorisme et l'espoir qu'un monde meilleur existe. Ce roman est de plus un hommage à nos souvenirs, avec la fois l'idée de se déliter, de s'évanouir en une multitude de souvenirs qui vont constituer un nouveau tout mais aussi la question de la transmission de ces souvenirs et leurs appropriations.

C'est l'histoire d'une quête initiatique où l'enjeu est de gagner en découvertes tout en évitant d'y perdre la mémoire. le chemin de Kabalraï et d'Irae va leur faire croiser de nombreux lieux, des dangers redoutables mais aussi des chimères d'une grande beauté. Les scènes que l'on découvre peuvent être profondément poétiques ou terriblement effrayantes quand elles nous confrontent à notre propre finitude.

Irae est une femme au caractère affirmé, qui recèle une part d'ombre. Elle est pleine de colère, orageuse, formant un sérieux contraste avec Kabalraï, qui n'est que générosité et altruisme.

Si vous avez l'habitude des récits d'Aurélie Wellenstein, vous savez combien ses romans peuvent être durs et volontairement dérangeants. Certaines thématiques restent difficiles dans le désert des couleurs mais au final ce roman se veut lumineux et profondément humaniste. Il montre combien l'homme s'acharne à répéter les mêmes erreurs mais pour une fois, l'autrice nous permet un peu d'optimisme à travers la rencontre de belles âmes.

Clairement, j'aime tellement ce que fait cette autrice que je ne peux que vous conseiller de découvrir ses univers. le désert des couleurs est sans doute celui avec lequel il est le plus facile de se lancer avec une histoire qui mêle poésie, humanisme et message écologique.
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J'adore les livres d'Aurélie Wellenstein ! Quand je pense que l'autrice ne peut pas m'emmener encore plus loin, elle le fait avec brio. Je commence chacun de ses livres en sachant qu'elle va m'emmener dans son univers et que ça va être bien.
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Dans chacune de ses histoires, il y a peu de personnages mais ils sont à chaque fois bien approfondis et complets. Ici, on suit Kabalraï et Irae, accompagnés de l'oiseau Secrétaire, chacun d'eux a un rôle à tenir. Ils devront s'entraider pour affronter les dangers du Désert des couleurs. Je me suis énormément attachée à eux.
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C'est un roman fort. Ce qui se cache derrière les origines de ce terrible désert est percutant et bouleversant. C'est un coup de coeur inattendu pour moi car avant les 100 dernières pages, je n'avais pas ressenti l'histoire comme cela, bien que je passais déjà un bon moment.
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C'est une lecture fabuleuse, encore une réussite ! Ce livre m'a brisé le coeur pour mieux le reformer ensuite.
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Si vous connaissez les romans de l'auteure, vous savez qu'elle est familière du fait d'explorer les plus grandes noirceurs de l'âme humaine et coutumière des récits peu optimistes. Ici, c'est tout le contraire. Si on aborde le pire de l'humanité, on entrevoit aussi le meilleur et l'espoir prend une grande place dans cette histoire.

Pour en parler brièvement, nous sommes dans un monde où le sable a tout recouvert. Ce sable est constitué de tous les souvenirs des gens qui le traversent. Les quelques survivants de l'humanité vivent à l'intérieur d'un volcan, mais voyant leur survie menacée, ils envoient Kabalraï, nouveau fils du marchand de sable et Irae, sa demi-soeur à la recherche d'une solution.

Nous allons donc suivre leur long périple au coeur de ce désert sans fin, entre bonnes et mauvaises surprises, introspection, recherche de soi et du passé. Certes, ce n'est pas un récit où l'action est omniprésente mais ce n'est jamais long, jamais ennuyant.

L'auteure nous plonge dans l'émotion, dans ce que l'humanité a fait de pire. Cette humanité qui a causé sa propre perte en détruisant ce qu'elle avait de plus précieux : la nature et les animaux. Cette humanité dont on peut se demander si elle mérite une autre chance, tant elle est avide et horrible. Mais cette humanité qui, finalement, comprend des personnes exceptionnelles qui se battent pour les autres.

C'était un roman doux, mélancolique et puissant à la fois. La dimension des souvenirs a été tellement bien traitée que j'en ai été émue. C'était une vraie réussite et je vous recommande de le lire sans hésiter !
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Ce roman se déroule dans un monde post-apocalyptique où la planète a été recouverte d'un désert qui a la particularité de faire perdre la mémoire aux gens qui le traversent. Chaque souvenir oublié devient un grain de sable qui va faire grossir le désert. Nous rencontrons une communauté qui vit dans un cratère, à l'abri, pour le moment, du désert. Une expédition composée d'un frère et d'une soeur qui se connaissent à peine va être envoyée pour traverser le désert et chercher de l'aide.

Ce roman a encore été une belle claque ! On pourrait avoir peur de s'y ennuyer un peu compte tenu du fait que l'essentiel du roman se focalise sur seulement deux personnages et leur traversée du désert... et pourtant ce n'est pas le cas ! Bien qu'assez lent et contemplatif, on ne s'ennuie pas une seconde en voyant ces deux personnages s'apprivoiser et construire des liens très forts.

A travers des flashbacks, grâce aux capacités de Kabalraï, on apprend énormément de choses sur le passé de sa demie-soeur ainsi que sur le passé de la planète. Ce roman montre tout ce que la nature humaine a de plus beau et tout ce qu'elle a de plus laid et brutal. Évidement, c'est un roman d'Aurélie Wellenstein donc on retrouve forcément des sujets durs et des thématiques très fortes, mais dans ce roman, on voit aussi beaucoup de positif, beaucoup d'espoir et et beaucoup de beauté.

Si vous avez peur des romans de l'autrice, soit parce que vous en avez déjà lu et que vous les avez trouvés durs, soit par rapport à des retours de lecteurs qui ont pu être un peu bousculés par certaines scènes, celui-ci est bien plus abordable. Je ne peux que vous le conseiller pour découvrir la plume de l'autrice et vous faire une idée des thématiques qui lui sont chères.
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--- Un roman sombre pourtant porteur d'espoir ---

Si vous avez déjà lu du Aurélie Wellenstein, vous savez que ses histoires sont toujours très noires. En effet, elle n'hésite pas à explorer les aspects les moins reluisants de l'âme humaine, à voir les conséquences les plus néfastes de choix déjà discutables. D'un côté, c'est très intéressant – cela fait partie intégrante de son succès ! -, car il est important de voir le pire pour apprécier le meilleur. de l'autre, il n'est pas toujours facile d'affronter tant de noirceur.

Néanmoins, le Désert des couleurs fait selon moi figure d'exception. Certes, l'auteure imagine un futur dans lequel l'humanité aurait anéanti la planète, jusqu'à causer sa lente disparition. La perte de nos mémoires à tous dans le sable du désert est d'ailleurs une très belle métaphore. Mais, cette fois, Aurélie Wellenstein émet l'espoir d'un avenir meilleur. Alors, cela ne place pas ce titre au-dessus des autres, cependant si vous avez aussi besoin d'optimisme, il vous l'offrira !

--- Entre réalisme et onirisme --

Comme dans Mers mortes, l'écrivaine dénonce les ravages causés par l'homme sur la planète. Même si elle utilise le prisme de l'imaginaire, son message est on ne peut plus clair ! Elle se sert pour cela du désert et de ses grains de sable, chacun d'entre eux représentant un souvenir oublié. Comme si elle voulait signifier que nous avions oublié l'essentiel : la nature, les animaux, la vie à son état le plus élémentaire.

Kabalraï, le héros de cette histoire, possède le pouvoir de revivre ces souvenirs du passé, qui seront familiers du lecteur. En revanche, les transformations de l'environnement constituent des découvertes à la fois troublantes et captivantes. Que d'originalité !

--- Seuls dans le désert ---

La traversée d'un désert se révèle rarement passionnante. Quoique… Aurélie Wellenstein a brillamment relevé le défi et, en toute honnêteté, je n'en ai jamais douté. Simplement, je ne suis pas friande de récits basés sur de longs voyages, ceux-ci étant souvent synonymes de lenteurs. le Désert des couleurs est sûrement l'exception !

Alors, non, ce n'est pas un roman bourré d'action, plutôt un condensé d'émotions grâce à des personnages finement construits. En partant à la conquête du désert, Kabalraï cherche un avenir pour son peuple, tandis qu'Irae tente de se réconcilier avec son passé. Deux héros très différents, ne serait-ce que par leur vécu, mais qui se complètent dans leur élan.

Au début de l'histoire, Irae est difficile à cerner, mais c'est là tout l'enjeu de ce personnage. Alors que Kabalraï est naïf, transparent et lumineux, sa demi-soeur s'est repliée sur elle-même pour mieux survivre. Très rapidement, ils sont en désaccord au sujet de leur mère. Toutefois, avec une main tendue, il est possible de créer des liens, d'affronter les démons du passé, d'aller de l'avant !

Mention spéciale pour Secrétaire, cet oiseau fidèle qui les accompagnera tout au long du chemin !

--- Ce final doux amer ---

Si j'ai deviné les secrets d'Irae bien avant qu'elle ne les avoue, j'ai pris plaisir à la suivre dans son cheminement intérieur. Et jusqu'au bout, cette fois ! En effet, Aurélie Wellenstein est coutumière des fins abruptes et qui n'offrent pas toutes les réponses, voire aucune. Ceci est particulièrement déstabilisant, mais je m'y étais faite.

Dans le Désert des couleurs cependant, le dénouement est à la fois grandiose et attendu. C'est donc avec nostalgie que j'ai tourné la dernière page, plus que satisfaite de ma lecture !
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