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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai un peu tardé entre le jour de sortie du p'tit dernier d'Aurélie Wellenstein et aujourd'hui toutefois, j'avais vraiment hâte de plonger dans ce nouveau one-shot. Or, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé la plume envoûtante, poétique, fluide et cruelle de l'autrice. Bien que les choses soient un peu moins sombres que ce à quoi on a été habitués, certaines révélations seront tout de même sensibles… Quant à la fin, j'ai été ravie de retrouver ce petit soupçon amer qui me prend toujours dès que je lis une publication d'Aurélie Wellenstein ! Pour moi, c'est un bon roman d'ambiance, terriblement humain et fascinant. Nul doute qu'il ne laissera pas son lectorat indemne.

On va plonger dans un monde post-apocalyptique où les Hommes ont anéanti la planète. Comme dans le très bon « Mers mortes », ce n'est pas l'eau qui règne, mais la sécheresse et le sable. Au fil des ans, l'humanité s'éteint lentement et tente de retarder l'échéance ou de trouver un moyen pour renverser la tendance. Pour cela, les survivants organisent des voyages à travers le désert : deux explorateurs partent régulièrement à l'aventure et tentent de trouver des réponses. Malheureusement, les lieux sont dangereux. Outre les créatures surnaturelles qui s'y cachent, les humains foulant les dunes perdent peu à peu la mémoire. Un à un, ils s'échappent, laissant alors le propriétaire devenir un corps sans âme, ni passé. Chaque grain de sable constitue un souvenir oublié. le désert est donc un cimetière de souvenirs… Voilà une métaphore aussi belle que tragique…

Pour contrer ce phénomène, il existe des mimorians, des humanoïdes étranges étant le fruit d'une union entre une humaine et le Marchand de sable (une sorte de djinn). Kabalraï est l'un de ces nourrissons. Sa nature lui permet de grandir plus vite que les humains normaux, mais il peut surtout revivre les souvenirs perdus. Cet acte n'est cependant pas sans conséquence… Mais je ne vous en dis pas plus ! Sachez toutefois, que ce don est incroyablement fascinant ! L'autrice a beaucoup d'imagination ! Pour préserver notre monde, Kabalraï partira dans le désert avec sa demi-soeur, Irae. Tous deux ignorent à quel point ce voyage leur permettra de se découvrir… À travers l'imaginaire, on va donc explorer les thèmes de l'écologie, de la transmission, des souvenirs, de la famille, des traumatismes, de la tolérance, de la résilience, de la vie et du futur. L'ensemble est vraiment original et se laisse lire avec délice ! En outre, il est à noter que, malgré certains sujets et quelques rebondissements terribles dans les dernières pages, le message final est porteur d'espoir ! C'est assez rare venant d'Aurélie Wellenstein, mais cela fait du bien !

La seule chose qui posera problème selon les lecteurs, c'est le rythme. En effet, même si ce voyage ne s'interrompt jamais, on est sur une dynamique calme et sans trop de tensions. Si vous avez lu « Et le désert disparaîtra » de Marie Pavlenko, sachez que l'on est dans la même idée de lent périple en plein désert. C'est assez contemplatif, sans réel danger. Néanmoins, ce n'est pas ennuyeux pour autant, car le développement psychologique des protagonistes et leur relation progressive sont très intéressants. Pour ma part, j'ai pris plaisir à découvrir ce duo demi-frère / soeur réellement bien construit. La force de cet ouvrage résident dans la complexité de son tandem qui, malgré leurs désaccords, leur personnalité diamétralement opposée et les secrets qui les éloignent, vont apprendre à se cerner.

Bien que ce ne soit pas mon Aurélie Wellenstein favori (« Mers Mortes » et « le Dieu Oiseau » conservent leur place sur le podium), ce titre plein d'humanité et de sensibilité m'a fait passer un bon moment. J'espère voir « le désert des couleurs » parmi les 80 romans sélectionnés pour le prochain PLIB ! Alors ?! Prêts à partir dans ce monde de souvenirs et de dunes mouvantes ?
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Kabalraï est le fils du marchand de sable et de Capella, une humaine. Cette union mystique va permettre au peuple du cratère d'un volcan de peut-être trouver une cité du nom d'Alnaïr, où s'installer en envoyant ce mimorian et un humain dans un voyage.

Avec l'oiseau télépathe et l'explorateur qui l'accompagne, ils vont devoir traverser le désert des couleurs. Chaque grain de sable est un souvenir perdu, oublié. Plus ils marchent dans ce désert, plus leurs souvenirs disparaissent.

Mais le mimorian est là pour faire attention aux souvenirs de son accompagnatrice. Il retrouve les grains de souvenirs et doit lui conter ceux-ci pour qu'elle s'en souviennent. Mais ce n'est pas sans conséquences sur le devenir du mimorian. Tout a un prix dans ce désert où les créatures de sable peuvent surgirent et où le manque d'eau fait rage.

C'est un texte rempli d'onirisme, faisant comprendre l'importance des souvenirs. L'écriture est fluide, les chapitres cours. Mais c'est un roman contemplatif, il n'y a pas tellement de danger réel, c'est plus un livre où l'on vit au travers des souvenirs.

De plus, les échanges sont parfois un peu enfantin entre les deux explorateurs. Mais c'est sans doute dû à l'âge du mimorian qui grandit plus vite qu'un humain sans pour autant grandir plus vite dans sa tête.

Ce livre nous montre tout les travers possibles de l'humanité. Ce que l'on fait aux autres, à soi-même mais aussi à la terre qui nous accueille malgré elle et que l'on tu a petit feu.

La fin est bien amenée et très touchante. C'était une agréable lecture.
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En me renseignant un peu sur l'auteure avant de l'acheter, j'ai eu un certain ressentiment : elle a beaucoup écrit en peu de temps et ce n'est pas quelque chose que je valorise (j'ai tendance à préférer les auteurs comme Alain Damasio qui écrivent très peu par souci d'exigence). Cependant, le nombre de prix qu'elle a reçu durant ce cours laps de temps a suffi à me rassurer. A vrai dire, je trouve que le synopsis est un trésor d'imagination et j'apprécie beaucoup les idées qui sortent ainsi de l'ordinaire, surtout en science fiction et en fantasy où il devient de plus en plus compliqué d'écrire quelque chose qui n'a pas encore été pensé auparavant.

Je lui donne la note de 15/20. C'était un livre très appréciable mais j'ai l'impression d'avoir senti tout au long de la lecture l'aspect "trop rapide" de l'écriture : l'auteure a littéralement un désert vierge de toute création devant elle, il ne tient qu'à elle de le remplir et les idées qui en ressortent (j'ai été bluffée par les animaux cosmos, par exemple) sont brillantes mais pas assez exploitées et c'est ma principale critique de ce livre...

J'ai l'impression que ça manque cruellement de belles descriptions, d'une écriture plus marquée par un vocabulaire spécifique au monde qu'elle décrit (par exemple, il est précisé que le personnage principal "s'exprime comme dans les livres" mais je n'ai pas relevé de formulation de ce genre dans l'expression de ce personnage). L'auteure évoque de superbes paysages du désert, des ambiances typiques à la vie dans un volcan au début de l'oeuvre, des odeurs, des couleurs, des sensations et des émotions dans les souvenirs explorés par le personnage principal, de la magie, mais elle ne nous en fait pas profiter et je mets ça sur le fait qu'elle n'a peut être pas assez pris le temps d'écrire. Et je trouve ça vraiment dommage parce qu'il y a un grand potentiel à exploiter à cet endroit dans ce genre d'intrigue d'exploration de soi et de l'univers sans qu'il y ait besoin de produire quelque chose de réaliste. J'aurai vraiment apprécié que l'auteure prenne le temps de se poser avec son monde pour nous en faire profiter davantage.

Après, est-ce moi qui ait l'habitude de lire certains auteurs comme Damasio et qui suis trop exigeante sur ce point ? Je pense que la critique que je fais au livre ici ne posera aucun problème aux adolescents ou aux jeunes adultes qui le liront 🙂

Le gros, gros + de ce livre, à mon sens, c'est la fin. Pas la fin du voyage des deux personnages au fond du désert mais la manière dont ils se réconcilient pour clôturer l'intrigue.

! ATTENTION SPOILER de la fin du livre : je me demandais depuis le début de l'oeuvre ce que le deuxième personnage principal, une jeune fille, cachait concernant sa famille et j'ai vraiment été agréablement surprise par une révélation très touchante et qui était bien loin de ce que je m'étais imaginé. On apprend qu'elle vivait une relation incestueuse avec son père depuis longtemps et l'auteure nous raconte avec beaucoup d'authenticité, de bienveillance et de tristesse ce qui torturait autant son personnage. Étant étudiante en psychologie, j'ai trouvé ce témoignage très étonnamment réaliste et surtout sincère. J'ai lu avec beaucoup d'émotions le passage où le personnage réintègre les parties d'elle même, notamment la petite fille qu'elle a été et qu'elle avait toujours voulu détruire car salie par son père. J'ai lu beaucoup de textes qui tentaient de parler de l'inceste ou du traumatisme en général et qui tombaient, malheureusement, dans des narrations clichées, peu réalistes et peu émouvantes. C'est tout l'inverse qui m'a cueilli lorsque j'ai lu la fin de le Désert des couleurs et je remercie l'auteure pour avoir eu cette finesse intellectuelle.
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Je suis une grande fan de l'oeuvre d'Aurélie Wellenstein. J'ai particulièrement aimé ces romans le Dieu Oiseau et le Roi des fauves qui sont ses meilleurs à mes yeux. Après avoir admiré des semaines (en attendant sa parution) la couverture de son nouveau roman, j'ai été heureuse de pouvoir enfin me plonger dans ses pages...

Avec le désert des couleurs, l'auteure nous propose de nouveau un titre engagé qui délivre des messages essentiels en même temps qu'une intrigue marquante. On se retrouve de nouveau dans un monde dévasté, le chemin à parcourir sera difficile mais l'espoir est cependant plus présent dans ce titre que dans d'autres livres de l'auteure (notamment son avant-dernier), c'est peut-être une porte d'entrée idéale pour ceux qui voudraient découvrir sa plume.

Affrontant un désert où la mémoire des êtres errants peut s'y perdre, Kabalraï et Irae vont tenter leur chance, tenter de trouver un moyen de sauver la communauté, tenter de trouver une oasis au milieu du désert. J'ai beaucoup aimé la complémentarité des deux personnages, ce sont deux êtres très différents qui vont réellement apprendre à se connaître en suivant une route commune.

Ce livre propose un voyage initiatique qui stimule de nombreuses réflexions existentielles. Au-delà de l'odyssée des personnages c'est aussi le lecteur qui est amené à réfléchir sur la société actuelle et ses dérives par l'émotion et les situations engendrées par le récit.

En définitive, j'ai encore une fois passé un très beau moment de lecture, j'ai hâte de lire le prochain livre de l'auteure !
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Aurélie Wellenstein est un peu pour moi la Amélie Nothomb de l'imaginaire. Chaque année, elle nous sort une nouvelle petite pépite où elle décline inlassablement ses obsessions dans des mondes souvent durs où l'on cherche une lueur d'espoir aux côtés de ses héros ravagés. le Désert des couleurs n'y coupe pas, même s'il est peut-être le texte le plus lumineux à ce jour de l'autrice !

Se hissant pour moi aux côtés du Dieu Oiseau ou du Roi Fauve, ce nouveau roman fait désormais partie de mes trois préférés de l'autrice. Pourquoi un tel coup de coeur ? Parce que dès les premières lignes, les premières notes, je me suis sentie entraînée dans cet univers fait de sable et de souvenirs oubliés, ce fut magique et pourtant la rudesse de la vie ne fut jamais loin. Et si j'avais deviné assez rapidement de quoi il en retournerait, le voyage inspiré des contes et fables orientales fut tout de même magnifique.

Dans ce texte, Aurélie Welleinstein a mis beaucoup de lumière derrière la noirceur apparente. Nous sommes dans un monde de survivants où l'on découvre peu à peu un décor post-apocalyptique très singulier, fait de sable, de maisons troglodytes et de villages d'inspiration orientale. Les habitants ne pensent qu'à survivre et n'ont aucun scrupule à utiliser des enfants ou des sacrifices pour cela. C'est un monde rude mais également un monde de légendes où tout s'entremêle de manière assez sombrement poétique et totalement envoûtante pour le lecteur.

Les héros de cette histoire sont également dans cet entre deux, entre être de légende et être très terre à terre à qui il va arriver une aventure extraordinaire dans la lignée de certains contes et fables. Un peu comme le Petit Prince, ils partent en quête de leur Paradis et de celui qu'ils offriront à leurs parents et amis, mais ce ne sera pas un voyage facile. L'autrice a choisi pour cela, comme toujours, des êtres complexes totalement fascinants pour le lecteur qui va apprendre en plus à les découvrir au fil des pages, remontant leurs souvenirs, les détricotant pour les retricoter correctement et ainsi refaire le puzzle de leur vie. C'était fascinant.

Dans une ambiance chaude de sable qui s'échappe et pénètre insidieusement en nous, telle une conteuse touareg, Aurélie va entreprendre de mettre en scène le voyage de l'étrange Kabalraï, fils du marchand de sable et d'une humaine, et de sa demi-soeur Irae, qui semble détester sa famille depuis toujours. Ce duo, je l'ai profondément chéri. J'ai aimé la façon dont leurs coeurs se nouent et se dénouent, se rapprochent et s'éloignent, telle une danse qu'eux seuls connaissaient. C'était douloureux mais lumineux, âpre mais doux. Kabalraï est un être fascinant de par ses origines et son évolution. Irae, dans un genre totalement différent, m'a directement prise dans ses filets. Je voulais savoir pourquoi elle était autant en colère, autant en rébellion. Je n'ai absolument pas été déçue !

Nous nous retrouvons encore, dans ce texte, face à des thèmes très puissants qui pénètrent et résonnent en nous. Celui de la mémoire, le plus évident, fut bouleversant car l'autrice le traite sous de multiples formes. du souvenir constitutif de ce qu'on est au souvenir réécrit pour survivre, cela m'a pris aux tripes, et pourtant comme je le disais, je l'avais vu venir. La puissance d'écriture de l'autrice est tel que j'ai tout de même pris une claque. Moins évident, le thème de la parentalité fut aussi puissamment évoqué. L'autrice parle avec force du désir ou non d'enfant, du conjoint qui peut imposer ses désirs, de la jalousie d'un parent envers un enfant, de la place de l'enfant dans le couple, etc. Elle n'y va pas avec le dos de la cuillère et appuie là où ça fait mal, osant parler de choses parfois tabou avec beaucoup de justesse mais de crudité aussi. C'est fort !

J'ai vraiment été bouleversée par ce texte qui a su allier tous les éléments que j'aime chez l'autrice : des personnages marquants et bouleversants à l'évolution complexe mais justifiée qui ne tombe pas dans la facilité ; un monde riche sans concession mais ici avec une touche de poésie magnifique portée par ce décor désertique où les souvenirs sont porteurs de couleur ; des thèmes chocs qui m'ont pris aux tripes et fait réfléchir. Avec un grand talent encore, Aurélie Wellenstein a proposé ici l'un de ses meilleurs textes, une aventure aboutie, onirique, puissante et bouleversante où elle a su allier fond et forme pour nous emporter dans ce voyage sans retour intime et universel. Un coup de coeur !
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Cela faisait longtemps que je n'entendais que du bien de cette autrice et au détour d'un rayon de librairie, l'univers a mis ce titre sur ma route et je me suis dit qu'il était temps de la découvrir.

Rendez-vous réussi avec cette autrice à la plume chargée d'images et d'odeurs, elle nous invite dans le désert qu'elle décrit, nous ne lisons pas le désert, nous sommes plongés dans le désert, l'odeur du sable chaud, la soif qui irrite la gorge, la fatigue des jambes qui arpentent les dunes, la fraîcheur des nuits, l'impression de ne jamais pouvoir en sortir, l'immersion est totale grâce à son écriture sensorielle et imagée.

J'ai trouvé ce roman original, ses thématiques sont à tiroirs, on croit ouvrir un livre sur la mémoire et l'on découvre un hymne à l'humanité et à la nature.

J'ai adoré les deux protagonistes principaux Irae et Kalbaraï. Irae pour son caractère, sa force physique, les codes de l'héroïne qu'elle casse avec son crâne rasé et ses tatouages. Kalbaraï pour son innocence qui lui fait juger à l'emporte pièce, j'ai aimé sa psychologie naïve et encore plus son évolution.

La mémoire plus que le désert peut être vu comme personnifiée, elle est présentée par Wellenstein comme le trésor de l'humanité, fragile mais ô combien précieuse, le message est clair, sans mémoire on n'est plus rien. Autant la mémoire de l'Histoire de l'humanité que la mémoire de l'individu… Que serait le monde sans nos milliards de mémoire individuelles et collectives ? Ce roman donne une proposition de réponse… chacun la recevra selon sa sensibilité. J'ai personnellement beaucoup aimé ce que l'autrice nous propose, c'est fin, intelligent, nuancé…

Je crains d'en dire trop, ce serait dommage. Un trigger warming s'impose toutefois, si vous êtes sensibles aux histoires de meurtres et de violences sexuelles, il faut le lire en connaissance de cause car si ce n'est pas la majorité du roman c'est néanmoins un élément de l'intrigue qui reste important.

Finalement, le seul bémol que je pourrais avoir réside dans le peu de moments où l'on rencontre les créatures du désert, l'univers est parfaitement construit mais finalement peu représenté. C'est assez dommage et frustrant de ne pas profiter plus de ce superbe cadre fantastique. C'est un aspect qui laisse un peu sur sa faim.

En conclusion, nous avons ici un très beau roman fantastique, emprunt de l'air chaud du désert qui nous invite à parcourir la mémoire individuelle et collective sur fond d'écologie et de tolérance. Entre véritables oasis et mirages, le lecteur est invité à réfléchir à sa propre identité et à sa propre place dans le monde. Une superbe fable écologique mais surtout un très beau parcours initiatique qui invite à se trouver ou à se retrouver soi-même.
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Pour se protéger du désert des couleurs, où chaque grain de sable est un souvenir perdu, l'humanité s'est réfugiée dans le cratère d'un volcan. Mais depuis quelques temps, le sable remonte le long de ses pentes. Malgré tous ses risques, Kabalraï, fils du marchand de sable, et Irae, sa demi-soeur, s'aventurent dans les dunes infinies afin de trouver un nouvel endroit où s'installer. Une quête initiatique dans un univers onirique qui interroge sur ce que nous sommes dans nos souvenirs.
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Dans le désert des couleurs, chaque grain de sable est un souvenir perdu et marcher dans les dunes, c'est voir sa mémoire s'effacer. Un vestige de l'humanité s'est réfugiée, pour se protéger, dans le cratère d'un volcan mais, le, sable monte chaque jour le long des pentes, prêt à tout ensevelir. Aux frontières des genres, entre fantasy et post-apocalypse, le désert des couleurs est surtout un roman d'anticipation écologique nimbé d'une aura de magie fondamentalement mystique, au coeur d'un monde en pleine déliquescence. le récit d'une quête pour le salut d'un peuple, dans ce désert, tombeau des souvenirs d'une nature défunte et d'une civilisation en passe de s'éteindre. Une plongée singulière dans les tréfonds de l'esprits et de la mémoire. L'intrigue se développe au fur et à mesure du parcours, tant physique qu'émotionnel, du duo d'Elus formé de Kabal et Irae dans ce décor aux milles nuances, façonné par les réminiscences d'un passé enseveli. En marge de la parabole écologique; Aurélie Wellenstein aborde en filigrane et avec justesse plusieurs sujets psycho-sociaux sérieux, évoquant l'acceptation de soi et de la différence, la culpabilité, les traumatismes de l'enfance, l'émancipation et la foi en la rédemption par le biais de l'abnégation. Parvenir au-delà du désert, c'est aussi s'accomplir par delà sa conscience et renaitre une nouvelle fois en recréant un monde nouveau. Un récit aux accents oniriques, chargé d'émotion et très imagé qui nous confronte à la fragilité du monde face aux dérives de nos sociétés et des évolutions néfastes qu'elles entrainent.
Il aurait été intéressant, entre autre, d'en savoir plus sur Avem, sur le Marchand de Sable, leur véritable nature, leurs motivations, sur l'essence de la catastrophe ou encore, l'importance que revêtent les animaux célestes. Malgré ces quelques lacunes et un rythme relativement lent, le désert des couleurs reste une histoire captivante et originale au message explicite, parfaitement élaboré et explorant sans réserve les recoins sombres de l'âme humaine. Un roman qui démontre avec force combien l'humanité s'évertue à répéter les mêmes erreurs tragiques sans se soucier des conséquences futures. Néanmoins, Aurélie Wellenstein nous offre, pour une fois, à travers la poésie d'une rencontre entre des personnages aussi complexes que profonds une lueur d'espoir teinté d'optimisme .
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Je trouve l'idée de base originale, on se retrouve dans un monde en déclin où le seul espoir de survie vient des enfants comme Kabalraï, enfants dont on ne comprend pas qui ils sont.

Le récit prend longtemps à démarrer et il est lent, ce qui peut décourager mais à partir du moment où ils entrent dans le désert, on entre dans un autre univers et on ne peut s'empêcher de vouloir découvrir les prochaines étapes de leur voyage.

Kabalraï est très naïf et jeune tandis qu'Irae est beaucoup plus sombre et taciturne. Leur duo va pas mal évoluer pour arriver à une fin attendue mais émouvante. Au fur et à mesure de l'histoire, on découvre le passé d'Irae et franchement c'est glaçant. On peut s'attendre à certains éléments mais ça n'en reste pas moins triste. J'ai adoré Secrétaire mais je ne vous en dit pas plus, pour le plaisir de la découverte.

La fin du roman nous dévoilera beaucoup des mystères qui ont créé le monde tel qu'il est décrit. On ne peut pas être indifférent en lisant surtout que Kabalraï nous livre ses émotions de manière brute et franche. L'histoire reste très poétique et donne une certaine beauté aux souvenirs.
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Aurélie Wellenstein fait partie de ces auteurs dont le style est reconnaissable. S'y ajoute une formidable imagination.
Le désert des Couleurs est une lecture envoûtante et poétique. Il ya une puissance évocatrice dans les mots, les descriptions et les idées fortes de l'auteure. Il n'y manque peut-être qu'un rythme plus soutenu, on se languit parfois mais ça ne dure jamais très longtemps.
J'ai lu plusieurs ouvrage de Wellenstein et je fais une critique de celui-ci car je pense que c'est le meilleur.
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