Citations sur Les premiers hommes dans la lune (35)
Nous pûme, après une nuit de travail, comander les cadrres et les stores d''acier qu'il nous fallait, et la sphere de verre fut dessiner en moins d'une semaine. Nous abandonâmes nos conversations et toute notre route des après midi ; nous travaillons, nous dormions et nous mangions quand la faim et la fatigue nus empêchanent de continuer. Notre enthousiasme gagna nos trois hommes, bien qu'ils n'eussent aucune idée de la destination de la sphère. Penant ce temps là, Gibbs perdit l'habitude de marcher, et on le vit courirr en tous sens avec des airs extraordinaireement affairés.
Malgré toute ma bonne volonté, nous reencontrâmes maints obstacles ; néanmoins, nous nous oobstinions à réédifier le laboatooire. Nous eûmes bien des choses à faire avant qu'il devînt absolument urgent de prendre une décision sur la méthode et la forme précise de note seconde expérience. Notre seul ennui sérieux fut la grève des trois aides qui s'opposèent à mon ingérence comme contremaîtree. Mais nous en vînmes à un compromis sur ce sujet après deux jours de pourparlers.
-oui je le sais, continuez.
- Je le sais aussi, remarqua-t-il. Seulement, cela vous démontre combien est inutile la connaissance qui n'est pas appliquée. Or, vous comprene, au-dessus de notre Carvorite, il en fut autrement.
"C'est exact, c'est parfait, insistat-il. Ca y est tout va bien.
-Comment, protestai-je, tout va bien? Mais il n'y a pas une meule ni une cloture, ni un toit de chaume qui ne soit pas emndommagé à trentee kilomètre à la ronde.
- Mais si, vraiment, tout va bien. Je n'avais naturellement pas prévu ce petit chavirement. Mon esprit était préoccupé d'un autre problème et je suis assez enclin à faire peu de cas de ces résultats pratique et inattendus. Mais tout va bien.
- Ne voyez vous donc pas, mon cher monsieur, m'écriai-je, que vous avez occasionné des centaines de mille francs de dégâts?
C'était un petit homme court, le corps en boule, les jambes maigres, secoué de mouvements brusques ; il avait trouvé bon de v^étir son extraordinaire personne d'une cape de joueur de cricket et d'un pardessus qui recouvrait un veston, une culotte et des bas de cyclistes. Pourquoi s'affublait-il de ce costume, je ne saurais le dire, car jamais il n'avait monté à bicyclette ni joué au crricket. C'était un assemblage fortuit de vêtement sortant d'on ne sait où.
Je pris l'ahbitude d'aller flâner sur la colline en songeant à tout cela.
Ce coup d'oeil sur les marais était, à vrai dire, lune des plus belles vues que j'aie jamais contemplées. Dungeness se trouvait, je crois, à environ vingt-cinq kilomètes, posé comme un radeau sur la mer, et, plus loin verrs l'ouest, contre le soleil couchant, s'élevaient les collines de Hastings. Tantôt, elles étaient proches et claires, tantôt effacées et basses,, souvent elles disparaissaient dans les brumes du ciel. Les paties plus voisines des marais étaient parsemées et éclairées de fossés et e canaux.
Pourquoi étions-nous venus dans la Lune ? Cette question se présenta à moi comme un problème embarrassant. Quel est cet esprit qui incite perpétuellement l’homme à quitter le bonheur et la sécurité, à peiner, à courir au devant du danger, à risquer même une mort à peu près certaine ?
Les prêtres et les inquisiteurs du Moyen-âge avaient raison, et les modernes ont tort. Vous risquez de petites expériences et l’on vous offre des miracles. Puis, aussitôt que vous y êtes pris, vous êtes bernés et démolis de la façon la plus inattendue. Vieilles passions et nouvelles armes… Tantôt cela bouleverse votre religion, tantôt cela renverse vos idées sociales, ou vous précipite dans la désolation et la misère !
Le Grand Lunaire s’entretint avec ses savants, selon ce que je suppose, sur l’étrange superficialité et la déraison de l’homme qui se contente de vivre à la surface d’un monde, créature soumise aux tempêtes, aux vents et à tous les hasards de l’espace, qui ne sait même pas former des ententes pour triompher des bêtes qui dévorent sa race, et qui cependant ose envahir une autre planète.
En ce temps-là j’étais jeune – je le suis encore, quant aux années – mais tout ce qui m’est arrivé depuis a effacé de mon esprit ce qu’il y restait de trop juvénile. Que j’en aie acquis quelque sagesse est une question plus douteuse...