Il y a les façons classiques de voler une banque : on entre, on menace, on ressort...avec les risques inhérents aux braquages.
C'est commun, vulgaire et manque sérieusement de classe.
Et puis il y a la méthode Dortmunder, plus radicale en un sens.
Découvrez-là avec ce deuxième volet des aventures du Cerveau le plus guignard de la pègre. A l'évidence, des fées troubles se sont penchées sur le berceau.
La première arrivée a fait un voeu :
- "Tu établiras des plans parfaits qui se dérouleront à merveille".
La deuxième, vexée par l'invitation tardive a ajouté :
- "Ou presque".
La dernière, essoufflée a conclu :
- "Et en tous cas, tu feras marrer tout le monde".
Il faut dire qu'outre les fidèles Kelp - cette fois c'est du tout cuit- et Murch, Dortmunder doit officier avec Victor un ex-agent du FBI (qui a démissionné suite au refus du FBI de donner suite à son souhait d'instaurer un système de poignée de mains secrète) et un "perceur" nommé Herman X.
Tout est donc réuni pour que ça foire.
Une nouvelle fois,
Westlake nous offre un regard plein de sollicitude sur son anti-héros cette déveine dont il donne une définition à peu-près parfaite : "Dortmunder avait l'impression de vivre là toute l'histoire de sa vie. Sa chance n'était jamais totale, ni complètement absente. Elle oscillait toujours autour d'un savant équilibre qui faisait que veine et déveine se neutralisaient systématiquement".
Pas mieux.
Pour reprendre une formule stupide, ça n'a pas d'autre ambition que de faire rire. Contrat rempli.
A noter une des rares descriptions de Dortmunder : "Il était grand, maigre et las. Il avait le regard fatigué d'Humphrey Bogart dans High Sierra.
A noter encore : la Banque ciblée s'appelle "Crédit des Capitalistes et des Immigrants". Étonnant, non ?